UN NOTRE MONDE - Alsace & Grand’Est
3 et 4 avril 2009 L’OTAN et les Anti-OTAN à Strasbourg

Une rare leçon de choses pour tous les strasbourgeois

lundi 6 avril 2009 par Pascal Bitsch

De fait, toute la ville a eu droit à une « leçon de choses » sur l’OTAN et la façon de faire de notre oligarchie dirigeante.
Il en est allé à l’échelle de Strasbourg, comme il en va dans le reste du monde. A Strasbourg, comme dans le monde, L’OTAN semble avoir surtout pour mission de protéger les centres où se concentrent la richesse. Ceux-ci paient au prix fort une hyperprotection inadaptée, pesante et liberticide pendant que le "nouvel ordre mondial" se montre à la télé en paillettes tout en allumant ou en exploitant dans les périphéries déshéritées des conflits inextricables. Une presse servile s’empresse de trouver un bouc émissaire chez ceux qui ont le tort de vouloir se révolter en bloc contre tout cela. Il n’en faut pas plus pour donner corps au spectre toujours brandi du double ennemi, intérieur et extérieur, perpétuellement agité et mis en scène tragiquement. Et voilà justifiés, cette fois-ci directement avec ce qui s’est passé à Strasbourg, ces budgets de sécurité gargantuesques et encore de nouvelles lois sécuritaires qui ne solutionnent aucun de nos problèmes.

Le sacrifice expiatoire plutôt que le changement ?

Les habitants du quartier du Port du Rhin à Strasbourg ont vu toutes leurs commodités publiques partir en fumée.
Plus de poste de police, dont le bâtiment, la douane, était pour les black blocs symbole de frontière haïssable entre les peuples, plus de guichet de banque automatique, symbole du scandale de la crise et de la privatisation de la création monétaire, plus de pharmacie, symbole d’une industrie cynique et parasitaire, plus de friche d’hôtel ibis du groupe ’accord’, symbole de la collaboration du privé avec les politiques de contrôle migratoire, plus de bureau de poste, en forme d’église, double symbole de l’état défaillant à assurer l’égalité et de religions conservatrices qui divisent les peuples, plus de station service, symbole de l’industrie pétrolière et de ses guerres.
La casse de ces symboles a aussi été celle leur outil de travail ou leurs accès aux services, y compris au service public. Contre les révoltés, ils pouvaient espérer être en droit de bénéficier de la même protection que les autres quartiers de la part du plus pesant et important déploiement sécuritaire en Europe depuis 50 ans. Ils ne l’ont pas reçue. Leurs biens à eux n’a pas fait partie des symboles dignes d’être protégés. Tout a été fait pour laisser s’exprimer une violence spectaculaire, pas pour la canaliser ou l’empêcher. Ainsi se révèle cruellement à leurs yeux et aussi aux nôtres à quelle logique obéit le monde organisé par les puissants et par les fournisseurs de l’OTAN. Il ne prospère pas en solutionnant les problèmes, mais en les exploitant.

L’opinion demandera-t-elle des comptes aux autorités publiques qui ont choisi et organisé souverainement le lieu où allait s’exercer le sacrifice expiatoire au lieu de l’empêcher ou de le prévenir ? Et si oui, alors comment ? Comme dans la France d’avant la guerre de 1914, elle ne semble plus disposer en effet d’aucun média et plus que de très rares canaux démocratiques pour exprimer son indignation et sa volonté de justice sociale et de paix...


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