Meilleurs Souvenirs du Monde
Les derniers poèmes de Greg H. viennent de paraître sous le titre de « Meilleurs Souvenirs du Monde » - Il s’agit d’un premier tome où le lecteur s’engage dans un climat profondément mélancolique. C’est ici le témoignage sans détour d’un homme conscient qu’il n’est comme nous tous que de passage sur terre.
Plus que dans ses précédents recueils, Grégory Huck (Greg H.) nous offre un accès direct à son carré sensible, sans qu’une surabondance esthétique ne vienne contrarier notre lecture. Ses poèmes sont limpides et pourvus d’une musicalité qui nous berce, un peu comme ces vieux wagon de campagne, où le paysage défile dans un rythme sauvage.
« Où je créé, je suis vrai. » disait Rainer Maria Rilke ; c’est le même sentiment qui est imprégné dans les 23 poèmes de ce recueil. Enfance, souvenirs de voyages, hommages rendus à des êtres estimés, à des caractères. Nous progressons dans un univers de beauté et de cruauté soutenu par la métaphore omniprésente du temps qui passe. Les interrogations soulevées par le poète sont d’une portée universelle et si les réponses restent en suspens, l’interrogation suffit à nous plonger dans un devoir de réflexion sur notre propre rôle ici-bas : « Pourquoi suis-je au monde venu ? » - « Des milliards de consciences humaines, que veut la tienne, que veut la mienne ? »
- GH 24 juin 2006
- Greg H. lors d’une lecture de poésie en public en juin 2006, au Palais universitaire de Strasbourg.
Je ne saurais sur quelle étagère classer l’œuvre de ce poète, est-il dans le courant de la poésie moderne ? Je ne le pense pas. Son œuvre erre dans son propre symbole teintée d’une nouvelle forme de romantisme où l’auteur cherche obstinément à « élargir l’espace entre l’amour et la mort » ; l’amour et la mort semblent être les pierres de touche inlassables de ses métempsycoses. C’est en cela peut-être que Greg H. est anachronique dans ce siècle naissant, où la mort et la vieillesse sont un tabou nourri de botox et piqué d’un jeunisme affolant. Quant à l’amour, le suprême sentiment, il n’apparaît plus que sous la forme d’un remède contre l’ennui et l’angoisse de solitude.
Les amateurs de poésie, les sans voix, les inadaptés à vivre, et tous ceux qui ont une soif irrépressible d’humanité, trouveront dans « Meilleurs Souvenirs du Monde » un espace où ils seront compris.
- Couverture MSM
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