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APPEL A TOUS LES SYNDICATS DES PAYS EUROPEENS

Urgence de concrétiser la solidarité affirmée.

lundi 22 août 2005

L’Appel de Strasbourg du 12 juin 2004 avait recueilli, en provenance de 22 pays, la signature de plusieurs centaines d’associations, d’ONGs, de fondations, ainsi que de personnalités engagées dans des actions militantes pour un règlement juste et équitable du conflit israélo-palestinien.

Parmi les signataires, et parmi les manifestants présents à Strasbourg, de nombreux syndicalistes, solidairement et es-qualités, avaient exprimé le vœu que cette manifestation soit suivie d’actions concrètes et vers la Palestine et vers les institutions, notamment le Parlement européen dont le renouvellement devait se concrétiser le lendemain même, 13 juin 2004. Citons parmi les présents ou signataires : des délégués de la CGT, de la Confédération paysanne, du SNUEP, de Sud-éducation, de l’UNSA, du FIOM-CGIL (Italie) etc....

Répondant à ce souhait, durant les mois de juin, juillet et août, une « Coordination de l’Appel de Strasbourg » se mit en place et sollicita les signataires de l’Appel pour qu’ils rencontrent, dans leurs pays respectifs, les nouveaux élus européens afin de leur faire savoir que, dès la rentrée parlementaire de septembre, à Strasbourg, ils seraient contactés par les représentants à Strasbourg de la Coordination qui, désormais, assureraient un lien avec la Société Civile européenne et coopèreraient avec eux dans toute démarche tendant à favoriser le règlement de ce conflit.

La véritable situation d’"apartheid" créée par l’occupation de la Palestine, par la présence de colonies officielles ou sauvages, par les incursions meurtrières et quotidiennes d’une armée qui viole toutes les lois internationales, les 4è et 5è Conventions de Genève, les résolutions de l’ONU, dédaigne l’Avis de la Cour internationale de justice, ne peut, en effet laisser indifférent quelque élu que ce soit.

Comme prévu, lors de la session de rentrée, les 14 et 15 septembre 2004, à Strasbourg, durant deux journées, la Coordination de l’Appel de Strasbourg et la Plate Forme européenne des ONG pour la Palestine (ECCP Bruxelles), représentées par des délégations allemandes, belges, danoises, espagnoles, françaises, italiennes, luxembourgeoises et néerlandaises furent, le premier jour, reçues par le groupe GUE/GNL et purent le lendemain longuement s’exprimer et dialoguer lors d’une réunion commune avec des représentants de tous les partis politiques du Parlement européen. Les délégations rencontrèrent ensuite individuellement de très nombreux parlementaires de tous pays et de toutes tendances et leur exposèrent leur démarche et son but.

Ces rencontres et discussions permirent de dresser le constat, d’une part d’un flagrant manque de communication entre les membres du Parlement et les composantes de la Société Civile européenne, d’autre part d’un manque d’informations précises et constamment actualisées sur la situation réelle en Palestine occupée. Afin de pallier ces carences, un partenariat fut proposé par la Coordination de l’Appel de Strasbourg au nom des quelques 720 ONG de 22 pays européens qu’elle et ECCP représentent.

Dès le 20 septembre 2004, des informations quotidiennes sur la situation dans les Territoires occupés, furent envoyées, en temps réel, vers les Parlementaires européens en charge de la Délégation Palestine ainsi que vers ceux qui, individuellement, et ils sont nombreux, en avaient exprimé le souhait.

A l’inverse, la Coordination devint destinatrice de rapports d’interventions ou démarches entreprises par certains parlementaires ou groupes, afférentes à la problématique israélo-palestinienne. Ces informations étant instantanément diffusées sur le réseau européen de la Coordination afin de provoquer réflexions, dialogues et réactions simultanés, rapides et représentatifs de par leur nombre.

En octobre, novembre et décembre, lors de chaque session strasbourgeoise, des réunions de travail eurent lieu afin d’affiner nos modes de relations et d’amplifier leurs effets dores et déjà significatifs.

Entre-temps, mi-Octobre, eut lieu à Londres, en préambule au Forum Social européen (FSE), une journée de réunion préparatoire consacrée au conflit israélo-palestinien et au cours de laquelle, un porte-parole du PGFTU (Palestine General Federation of Trade-Unions), lança un pressant, solennel et pathétique appel à la solidarité de l’ensemble de la Société Civile européenne, insistant sur sa composante syndicale, pour qu’elle intervienne solidairement et efficacement auprès des Institutions internationales afin de faire en sorte de mettre fin au plus vite au véritable "massacre social", consécutif à l’invasion et à la colonisation, par l’Etat d’Israël, des Territoires occupés, qu’il s’agisse de la Cisjordanie, de la Zone de Gaza ou de Jérusalem-Est.

Dès leur retour de Londres, les représentants de la Coordination de l’Appel de Strasbourg se firent l’écho de cette demande et prirent contact avec la base locale et les représentations départementales ou (et) régionales de la quasi-totalité des organisations syndicales afin de les informer de cet appel à l’aide d’urgence.

Les réactions furent toutes, non seulement positives, mais assorties d’une véritable détermination d’action allant bien au-delà de la simple déclaration de solidarité jusqu’à lors, inlassablement répétée mais restée sans le moindre effet concret. Il fut suggéré des démarches unitaires, des interpellations communes des décideurs politiques ; également, vis à vis de certains de ces derniers, un message clair de soutien à toutes celles et ceux qui, dans les institutions locales, régionales, nationales ou internationales, ont le courage, faisant-fi des pressions et n’écoutant que leur conscience, de dénoncer cette situation intolérable et qui n’a que trop duré.

L’urgence de cette solidarité d’action concrète doit effacer toutes les divergences ou luttes d’appareils qui, dans de telles circonstances, apparaîtraient, non seulement comme dérisoires, mais comme un véritable mépris de ceux qui ont le plus besoin d’être défendus lorsque leur existence même est en danger.
En l’état de nos connaissances, et au niveau national, des syndicats se sont dores et déjà clairement exprimés, exemples :

- le 3/04/2002, la Confédération Force Ouvrière exprimait "sa plus vive inquiétude" devant une situation qui était alors loin d’être aussi catastrophique qu’elle l’est à l’heure actuelle.

- le 12/11/2004 la CFDT, dans une lettre à Madame Leila Shahid, lui indiquait que la CFDT recherchait la "consolidation des relations que nous entretenons avec le mouvement syndical palestinien" et dans une lettre, de même date, au secrétaire général de la PGFTU, M. Saher Sae’d, assurait celui-ci "de la solidarité de la CFDT"

- le 7/10/2004, la CGT, dans une déclaration vigoureuse condamnait l’intervention israélienne à Gaza et indiquait que "la réalité de la situation, c’est le massacre de populations démunies, qui ne peuvent même pas fuir". La CGT indiquait par ailleurs que "la communauté internationale, l’Europe doivent réagir et affirmer leur volonté d’être moteurs de paix dans cette région".

Pour devenir « moteurs de paix », nous devons tous nous unir afin de contraindre les élus locaux, régionaux, nationaux, internationaux d’Europe à cesser de se voiler la face ou de se dérober devant leur responsabilité vis à vis de leurs électeurs qui, de plus en plus au fait de la situation en Palestine occupée, se posent des questions sur la réalité de l’exercice du mandat qu’ils leur ont confié.

Concrètement, cet appel a été envoyé courant janvier 2005, dans ces mêmes termes, aux syndicats déjà contactés, en leur demandant de venir rejoindre, sur cette problématique, les rangs de la Coordination de l’Appel de Strasbourg qui, avec la Plate Forme européenne des ONG pour la Palestine (ECCP à Bruxelles), a reçu l’appel de la PGFTU afin d’examiner, tous ensemble une action massive et collective capable d’exercer sur les élus des pays européens, à quelque niveau que ce soit, la pression suffisante afin qu’ils prennent les décisions nécessaires qui sont de leur ressort.

En effet, il est du devoir de chaque élu et même de son obligation, comme de celui des Etats européens qui s’y sont engagés formellement en signant traités, conventions et autres documents internationaux, de dénoncer et de faire en sorte que les moyens nécessaires soient enfin pris pour faire cesser un état de non-droit dont la dimension de plus en plus exorbitante porte atteinte à la crédibilité même de toutes les institutions et à la réelle représentativité de chacun de leurs membres.

Par ailleurs, chaque membre de la Coordination de l’Appel de Strasbourg, avait été sollicité pour relayer vers tous les syndicats de son pays cet appel à la solidarité et pour en assurer le suivi avec le Comite en place à Strasbourg.

Merci à tous ceux qui l’ont dores et déjà fait, grâce à leurs démarches un premier noyau international de syndicats est en voie de constitution et se retrouvera en juin à Strasbourg lors de la session de juin du Parlement européen.

Des versions du présent appel sont disponibles en plusieurs langues.

Un suivi de la réaction à cet appel sera disponible sur ce site.

Le Comité de la Coordination de l’Appel de Strasbourg

http://www.eutopic.net/coordination

appel_sbg@yahoo.fr