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Séville - Espagne - 22 mars 2006

Déclaration finale du 2ème Congrès Mondial des Imams et Rabbins pour la Paix

« ...il n’existe pas de conflit inhérent entre l’islam et le judaïsme, bien au contraire. »

dimanche 26 mars 2006

Un congrès mondial à Séville - insuffisamment médiatisé - rassemblant 278 imams, rabbins et experts universitaires prend des positions radicales pour le rapprochement entre les communautés. Le propos de la déclaration finale consiste ni plus ni moins à commencer à inverser la logique de l’instrumentalisation de la religion à des fins guerrières, de domination ou d’extermination de l’autre.

DEUXIEME CONGRES MONDIAL DES IMAMS ET RABBINS POUR LA PAIX

Déclaration finale

Séville, Espagne, 22 mars 2006 ; Safar 21, 1427 ; Adar 22, 5766

"Au nom du Créateur et Maître de l’Univers, le Compatissant et le Miséricordieux, nous, chefs religieux et représentants de l’Islam et du Judaïsme, nous sommes rassemblés pour le Second Congrès Mondial des Imams et Rabbins pour la Paix organisé par la fondation Hommes de Parole à Séville, en cette région d’Andalousie où jadis, juifs et musulmans vivaient en harmonie et dans un enrichissement mutuel. Nous aspirons aujourd’hui et dans le futur à renouer de telles relations.

Nous affirmons par conséquent, que contrairement à une représentation erronée, largement répandue, il n’existe pas de conflit inhérent entre l’islam et le judaïsme, bien au contraire.
Alors que la politique contemporaine a malheureusement exercé un impact négatif sur leur relation, nos deux religions partagent les valeurs les plus fondamentales de foi en le Tout Puissant dont le nom signifie : « Paix », « qui est miséricordieux, compatissant et juste ». Il nous appelle, êtres humains, à manifester ces valeurs dans nos vies et à les mettre en pratique dans notre relation à l’autre, dont la vie et la dignité sont sacrées.
C’est pourquoi nous réitérons le message adressé lors de notre premier congrès dans lequel nous déplorons tout sang versé ou toute violence commise au nom d’une idéologie, où que ce soit.
De surcroît, lorsque de tels actes sont perpétrés au nom de la religion, ils constituent une désacralisation de la religion elle-même et l’offense la plus grave à l’endroit du Saint Nom du Créateur.

Ainsi, en plus d’appeler tous nos coreligionnaires à respecter toute vie humaine, la dignité et les droits de chacun, afin de promouvoir la justice et la paix, nous les exhortons, avec tous les gouvernements et les institutions internationales, à respecter les symboles de chacune de nos religions, leurs lieux saints, de prière et leurs cimetières, tout particulièrement en Terre Sainte, où ces questions sont les plus sensibles.

Nous condamnons toute représentation négative de ces symboles, et par là même leur désacralisation. Nous déplorons également tout dénigrement d’une foi ou d’un peuple et a fortiori tout appel à leur élimination. Nous pressons les autorités à en faire de même.

Nous reconnaissons qu’il y a une image erronée très répandue de nos religions, à la fois dans nos communautés respectives mais aussi dans le monde en général.
Nous affirmons le besoin d’une éducation respectueuse de la tradition et de la foi de l’autre aussi bien dans nos communautés respectives que dans nos écoles. Nous appelons les responsables de nos communautés à promouvoir une telle éducation, essentielle à une coexistence pacifique.

Solennellement, nous nous engageons à poursuivre notre recherche de l’autre, à établir des relations de respect, d’espoir et d’amitié ; à combattre l’incitation à la haine et à l’hostilité ; à surmonter les barrières et les obstacles, à renforcer la confiance mutuelle et à servir notre noble cause de paix universelle, particulièrement sur cette terre sacrée à tous."

source :

http://www.hommesdeparole.org