Accueil > Rubriques > Pratiques économiques et financières > « La Troïka, acculée, n’a d’autre choix qu’accepter les (...)

Via le Blog de Paul Jorion

« La Troïka, acculée, n’a d’autre choix qu’accepter les conditions que lui impose la Grèce ! »

Lundi, 15 juin 2015 - 7h44 AM

lundi 15 juin 2015

============================================

<

« La Troïka, acculée, n’a d’autre choix qu’accepter les conditions que lui impose la Grèce ! », c’est le titre provocateur que Wolfgang Münchau, chroniqueur vedette du Financial Times aurait pu donner à son billet de ce soir. Il a préféré un plus sobre « La Grèce n’a rien à perdre en disant Non à ses créanciers » mais le message est bien celui-là

Münchau commence par expliquer que les conditions que la Troïka cherche à imposer à la Grèce sont bien aussi absurdes que l’affirme Alexis Tsipras, le premier ministre de la courageuse petite nation. Combinant ses propres calculs à ceux de Martin Sandbu, également du Financial Times, Münchau obtient un chiffre de baisse combinée du PIB grec sur quatre ans de 12,6 %, débouchant alors en 2019 sur un taux de dette / PIB de 200 %.

Münchau explique ensuite comment, après une brève période difficile, une Grèce à nouveau indépendante sur le plan de la monnaie pourrait rétablir aisément sa position vis-à-vis de ses créanciers privés, une drachme fortement dévaluée opérant des merveilles dans le domaine représentant la part du lion de son commerce extérieur : le tourisme.

Une absence de compromis conduisant à une sortie de la Grèce de la zone euro générerait elle une perte de 160 milliards pour la France et l’Allemagne ensemble, perte d’un montant si élevé que les dirigeants français et allemands ne peuvent prendre le risque, selon Münchau, d’apparaître responsables d’un tel fiasco vis-à-vis de leur propre peuple.

L’Allemagne et la France seraient donc, si l’on en croit le chroniqueur vedette du Financial Times, prises en otage : le noeud coulant dont la Grèce a entouré leur cou ne leur laisse aujourd’hui guère de choix : ce sont les conditions qu’elle formulera qui prévaudront nécessairement.

Si Münchau a raison, la Grèce, gratifiée d’une donne initiale exceptionnellement médiocre, aura su par l’énorme talent qu’on lui a observé dans la négociation, opérer un rétablissement proprement miraculeux.