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Heurts à Jérusalem

lundi 9 mai 2005

Heurts à Jérusalem, autour de l’Esplanade des mosquées
( Lundi, 9 Mai 2005 )

Des heurts ont opposé lundi 09 mai, policiers israéliens et manifestants palestiniens à Jérusalem où des milliers de fidèles étaient mobilisés à la suite de menaces d’extrémistes israéliens de prier sur l’Esplanade des mosquées.
Onze manifestants et sept policiers ont été blessés dans des affrontements qui se sont produits aux abords de la Vieille ville, où d’importants renforts policiers ont été déployés pour parer à d’éventuels troubles.
La plupart des Palestiniens blessés souffrent de fractures après avoir été battus par des policiers qui dispersaient les manifestants, a-t-on appris de source médicale palestinienne.
« Des centaines de manifestants ont tenté de bloquer la circulation aux abords de la Vieille ville, et nous avons été contraints d’avoir recours à des tirs de grenades assourdissantes après les avoir vainement appelés à se disperser », a pour sa part déclaré à l’AFP le porte-parole de la police, Shmolik ben Ruby.
Quelque 5.000 fidèles étaient rassemblés sur l’Esplanade, se disant prêts à défendre de leur vie ce site sacré contre toute intrusion d’une poignée de militants du groupuscule d’extrême droite Revava, selon des témoins.
La police a limité l’accès à l’Esplanade aux fidèles âgés de plus de 45 ans et elle contrôlait les identités des Palestiniens entrant dans la Vieille ville.
Un hélicoptère et un ballon de la police survolaient le secteur alors qu’une camionnette transportant un canon à eau se tenait prête à intervenir près de la porte de Damas, une des principales entrées de la Vieille ville.
Le site abrite le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam. Il est aussi le lieu le plus sacré du judaïsme.
Le mufti de Jérusalem, Ekremah Sabri, a accusé les autorités d’occupation d’"entretenir délibérément la tension" autour de l’Esplanade dans une tentative de « s’ingérer dans sa gestion ».
« La police devrait sanctionner les fauteurs des troubles qui sont les extrémistes juifs et non pas les musulmans », a-t-il déclaré à l’AFP.
« La police n’a pas le droit de limiter l’accès à la Mosquée et d’empêcher des milliers de musulmans d’y entrer », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï a pour sa part mis en garde « contre les menaces des ces groupuscules extrémistes israéliens contre Al-Aqsa ». « Il faut s’en méfier », a-t-il dit à la presse.
L’Esplanade avait focalisé les tensions en avril après que le même groupuscule d’extrême droite eut annoncé son intention d’y organiser une prière démonstrative en signe de protestation contre le retrait israélien prévu cet été de la bande de Gaza.
A propos de ce retrait, Shimon Peres a estimé qu’il n’était pas encore acquis et pouvait même être compromis si les maisons des colons de la région devaient être démolies.
« Nous parlons de 12 millions de tonnes de gravats. Il faudrait trois mois pour les dégager, et cela nous coûterait 250 millions de shekels (57 millions de dollars). Il faudrait aussi trouver un endroit en Israël qui puisse servir de décharge, ce qui en soi pourrait ruiner le plan de désengagement », a affirmé Peres au quotidien Jerusalem Post.
« Si nous quittons la bande de Gaza, ce sera un succès. Et si ce n’est pas le cas, ce sera une tragédie, car ce retrait est à mes yeux la condition de la poursuite du processus » de paix, a-t-il ajouté. Avec JERUSALEM (AFP)