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N’en déplaise au monde entier

USA-ISRAEL : même combat

Budget d’Israël : l’appui de Washington aux colonies renforce Sharon

dimanche 27 mars 2005

JERUSALEM (AFP)

Washington a renforcé samedi la crédibilité du Premier ministre israélien Ariel Sharon auprès des « rebelles » du Likoud, avant un débat budgétaire crucial lundi à la Knesset, en réitérant qu’Israël pourra maintenir des colonies dans le cadre d’un règlement avec les Palestiniens.

« Israël peut espérer conserver certaines colonies dans le cadre d’un règlement final de paix » avec les Palestiniens, a affirmé la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, dans une interview au quotidien américain Washington Post.

Elle a confirmé des propos de l’ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv, Dan Kurtzer, selon lesquels « le président (américain) a donné son soutien au maintien de grands centres de population israélienne à l’issue d’une négociation » en Cisjordanie.

M. Kurtzer démentait ainsi catégoriquement des déclarations exactement inverses que lui avait prêtées le quotidien israélien Yédiot Aharonot.

Interrogé samedi à la radio publique israélienne, l’ambassadeur d’Israël à Washington, Danny Ayalon, a affirmé avoir reçu à ce sujet « des assurances fermes et définitives de la part de nombreux hauts responsables américains ».

« La Chambre des représentants et le Sénat ont aussi pris à une écrasante majorité des engagements en ce sens », a-t-il souligné.

M. Ayalon a cependant convenu qu’"il y a des divergences entre Israël et les Etats-Unis sur les paramètres de la colonisation, dont nous discutons discrètement pour parvenir à un accord et préserver nos intérêts mutuels".

Dans une interview au quotidien américain Los Angeles Times, Mme Rice a critiqué vendredi le projet israélien d’extension de la colonie urbaine de Maalé Adoumim, près de Jérusalem, estimant qu’il est « en porte-à-faux avec la politique américaine ».

Le président américain George W. Bush a déclaré le 14 avril lors d’une conférence de presse avec M. Sharon à Washington qu’"il est irréaliste de penser que le résultat des négociations sur un règlement définitif aboutira au retour total sur les frontières de l’armistice de 1949".

M. Sharon, qui doit rencontrer le président Bush au Texas le 11 avril, a toujours affirmé que son plan de désengagement lui a permis d’obtenir ce soutien sans précédent de Washington.

Le ministre israélien de l’Agriculture, Israël Katz, un « dur » du Likoud, a indiqué samedi à la radio qu’il pressera son gouvernement « d’exiger des éclaircissements supplémentaires de la part des Etats-Unis ».

« Nous voulons un engagement ferme sur Ariel, Maalé Adoumim, le Goush Etzion et d’autres colonies » en Cisjordanie, a-t-il ajouté en indiquant qu’il ne cherchera pas à renverser le gouvernement lors du vote du budget.

Les Palestiniens ont reproché aux Etats-Unis d’intervenir dans leurs futures négociations avec Israël sur un règlement permanent.

Le budget 2005 doit être discuté à partir de lundi au parlement et adopté d’ici au 31 mars, faute de quoi le gouvernement chuterait et des élections anticipées se tiendraient dans les 90 jours.

Le vote s’annonce serré, car M. Sharon se heurte à 13 députés « rebelles » du Likoud et à l’extrême droite, qui contestent son plan de retrait de Gaza, ainsi qu’aux partis jugeant ce budget « antisocial ».

Il doit rencontrer samedi soir dans son ranch du désert du Néguev (sud) les chefs du « Shinouï » (centre droit laïque), Joseph Lapid et Avraham Poraz, puis dimanche celui du Yahad (gauche laïque), Yossi Beilin, pour les convaincre de ne pas compromettre le retrait de Gaza.

Le parlement doit aussi examiner lundi un projet de loi sur un référendum national concernant le désengagement, auquel M. Sharon s’oppose. Ce texte n’a aucune chance d’être adopté, à moins d’une volte-face du chef spirituel du parti orthodoxe Shass, le rabbin Ovadia Yossef, qui y est hostile.