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Appel d’un député français

Spoliation illégale à Jérusalem - Est

Il est urgent d’avoir le courage de s’indigner et de sanctionner

mardi 25 janvier 2005

Une décision doublement illégale et dangereuse

Alors que les caméras sont braquées sur les efforts prodigués par le nouveau Président de l’Autorité palestinienne – Abou Mazen – pour obtenir une trêve de l’action de certaines organisations palestiniennes, on apprend que le gouvernement israélien a relancé en juillet une vieille loi visant à exclure tous les palestiniens de Jérusalem-Est de leur propriété sur leurs terres se trouvant se trouvant annexées par le mur et la barrière dite de sécurité. Enserrées et captées par le mur ces propriétés sont considérées comme appartenant désormais à Israël !

Ce sont des centaines d’hectares qui sont ainsi spoliés aux palestiniens de Jérusalem-Est. Selon la loi dite des Absents datant de 1950 qui est réactivée aujourd’hui, compensation ne peut même pas être demandée par celui qui est volé.

Cette décision doublement illégale ne peut qu’aviver nettement la colère, une colère légitime des palestiniens.

D’une part, en effet, les autorités israéliennes s’accaparent ainsi toute une partie de Jérusalem-Est qui est internationalement reconnue comme étant partie palestinienne. Déjà à l’occasion des élections présidentielles du début janvier, seulement 8.000 palestiniens de Jérusalem-Est avaient pu s’inscrire sur les listes électorales alors qu’ils étaient 120.000 qui pouvaient y prétendre. Cette mainmise israélienne physique sur Jérusalem-Est ne peut que frustrer davantage encore les palestiniens et provoquer une colère d’autant plus vive que, au-delà de l’acte de vol qui est inacceptable, c’est aussi un symbole majeur qui est touché.

D’autre part, cette décision fait fi de l’Avis rendu par la plus haute juridiction internationale – la Cour internationale de Justice – qui a clairement précisé que le mur et la barrière construits jour après jour par les autorités israéliennes était illégal. La Cour s’est prononcée non seulement pour l’arrêt de sa construction mais aussi pour sa démolition et le dédommagement des personnes spoliées.
Tout cela se déroule au vu et au su de tout le monde. Et qu’est ce qu’on entend ? Rien ! Silence de la « communauté internationale » qui n’a pas de mots assez fermes, d’un autre côté, pour demander aux nouvelles autorités palestiniennes de « calmer » le jeu à Gaza. Selon Sharon, cela c’est déjà la « dernière chance » pour Abou Mazen !

Combien de temps encore ce « deux poids, deux mesures » ? Combien de temps encore ce lâche silence des « maîtres du monde » ? Combien de temps encore cette guerre va-t-elle durer ? Car à ne pas vouloir l’arrêter et même l’imposer c’est qu’on veut qu’elle dure.

Tout le monde parlait d ‘une page nouvelle s’ouvrant au Proche-Orient après l’élection de Abou Mazen. Déjà on gâche tout dans un silence assourdissant.

Gouvernements, Quartet, ONU : réagissez ! Cette exigence doit s’imposer.

Jean-claude Lefort
Député du Val-de-marne
Le 24 janvier 2005