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Bush gèle les avoirs des suspects dans l’assassinat d’Hariri

provenance : site Al-Oufok

vendredi 28 avril 2006

Site du Mouvement Démocratique Arabe

George W. Bush, visant la Syrie, a ordonné mercredi 26 avril le gel des avoirs de ceux qui seront identifiés comme impliqués dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et d’autres attentats commis au Liban. Le décret publié par la Maison Blanche s’applique à « ceux qui sont impliqués dans la préparation, le soutien, l’organisation ou la commission » de l’assassinat perpétré le 14 février 2005 ou d’autres attentats qui ont précédé ou suivi depuis le 1er octobre 2004 et qui « impliquent le gouvernement de Syrie ou ses fonctionnaires ou ses agents ».

Le décret prend aussi pour cible ceux qui ont « bloqué ou entravé » le travail de la commission d’enquête de l’Onu instituée en avril 2005 par le Conseil de sécurité.

Aucune personne n’est encore désignée en particulier. « Il faudra attendre de voir qui sera identifié » par la commission d’enquête, a déclaré sous couvert de l’anonymat à l’AFP un responsable de l’administration, jugeant prématuré de spéculer sur cette question.

Le décret souligne cependant que, dans son rapport d’octobre 2005, l’ancien chef de la commission d’enquête Detlev Mehlis faisait état de « preuves convergentes » de la participation d’éléments syriens et libanais dans ces crimes. Il relevait que des personnes interrogées, dont un haut responsable syrien, avaient fourni de fausses informations.

Bush soutient au contraire le Premier ministre libanais Fouad Siniora, reçu à la Maison Blanche la semaine passée.

Ce décret « souligne notre détermination à voir juger ceux qui sont responsables de ce meurtre, à mettre fin à l’ingérence syrienne au Liban et à soutenir le peuple libanais », a indiqué le responsable de l’administration américaine.

Il permet à l’administration américaine d’appliquer la résolution 1636 adoptée en octobre par le Conseil de sécurité et appelant tous les Etats à geler les avoirs de ceux qui seraient identifiés par la commission d’enquête.

L’administration Bush considère l’assassinat de M. Hariri comme « une vaste entreprise de déstabilisation du Liban » et c’est pourquoi Bush ne s’en tient pas à l’attentat qui a tué M. Hariri et 22 autres personnes, a dit le responsable de l’administration.

Dans sa résolution 1644 de décembre 2005, le Conseil de sécurité a lui-même condamné les attaques commises depuis octobre 2004 et réaffirmé que tous les coupables devaient être jugés.

« Le cabinet n’a pas encore été informé de cette décision » américaine, a indiqué le ministre libanais de l’information Ghazi Aridi, « nous allons en discuter entre nous et adopter une position commune au cabinet si nécessaire ».

Les nouvelles dispositions américaines s’ajoutent à celles déjà prises par Bush contre la Syrie en mai 2004.

Bush avait alors imposé un embargo sur les exportations vers la Syrie de certains matériels sensibles. Il avait bloqué les avoirs de ceux qui contribuaient à la présence syrienne au Liban ou qui soutenaient des organisations comme le Hamas et le Hezbollah.

Bush avait alors estimé que le soutien du gouvernement syrien au terrorisme, la poursuite de l’occupation du Liban, la volonté syrienne de posséder des armes de destruction massive et les entreprises syriennes de déstabilisation en Irak constituaient une « menace extraordinaire » pour la sécurité nationale américaine.

L’assassinat de M. Hariri a suscité de vastes manifestations au Liban et précipité le retrait des troupes syriennes achevé le 27 avril 2005 et la chute du gouvernement libanais.

Bush avait déclaré la semaine dernière en recevant M. Siniora que le Liban pouvait servir « de bel exemple de ce qui est possible dans le grand Moyen-Orient ».

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