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Noyau dur et implacable....et après ? (ndlr)

Bahreïn : perpétuité confirmée pour sept opposants au régime

Mardi, 8 janvier 2013 - 6h52 AM

mardi 8 janvier 2013

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La Cour de cassation a confirmé ce lundi de lourdes peines contre treize opposants au régime, détenus depuis près de deux ans. Parmi eux, sept dirigeants d’opposition ont écopé d’une peine de prison à perpétuité. Une décision qui pourrait relancer la contestation dans le royaume.
BAHREÏN - Les lourdes peines auxquelles ont été condamnés treize opposants au régime pourrait relancer les manifestation dans le pays.
afp.com/Mohammed al-Shaikh

Il n’existe désormais plus aucun recours. La Cour de cassation de Bahreïn, la plus haute juridiction dans le pays, a confirmé ce lundi de lourdes peines contre 13 dirigeants de l’opposition, au risque d’alimenter le mouvement de contestation des chiites dans le petit royaume du Golfe.

Condamnés pour complot contre le régime, les 13 hommes, détenus depuis près de deux ans, sont des meneurs du soulèvement dirigé par l’opposition chiite qui a secoué le pays en février 2011 avant d’être maté par la dynastie de la famille al-Khalifa, sunnite.

Sept opposants ont été condamnés à la perpétuité, dont le militant des droits de l’Homme Abdel Hadi al-Khawaja, qui possède aussi la nationalité danoise et a mené jusqu’en mai 2012 une grève de la faim de 110 jours. Six autres personnes ont été condamnées à des peines allant de cinq à quinze ans de prison.

Parmi ces dernières figure Ibrahim Chérif, le chef sunnite du groupe Waëd, une formation de la gauche laïque qui avait joué un rôle de premier plan dans le mouvement de protestation. Ibrahim Chérif a écopé d’une peine de cinq ans de prison.

« Cette décision va alimenter la révolution »
« La Cour de cassation a confirmé toutes les peines », a indiqué un avocat de la défense. Les condamnés n’étaient pas présents lors de la séance, qui n’a duré quelques minutes.

La police s’est déployée autour du siège du tribunal, devant lequel des militants de l’opposition se sont regroupés. Ils scandaient des slogans et appelaient à la libération des détenus, selon des témoins.

« Cette décision va alimenter la révolution », a réagi sur Twitter cheikh Ali Salmane, chef du puissant mouvement chiite Al-Wifaq. Ce dernier a estimé qu’une « réforme radicale » était nécessaire dans le pays.

L’opposition traditionnelle, dirigée par Al-Wifaq, réclame l’instauration d’une monarchie constitutionnelle. Un collectif radical, le « Mouvement du 14 février », à l’origine des manifestations les plus violentes, appelle lui à la chute de la monarchie.

Le pouvoir n’a fait aucune concession de fond à l’opposition depuis l’écrasement du soulèvement, mais affirme avoir commencé à appliquer les recommandations d’une commission d’enquête indépendante sur la répression de la contestation.

80 personnes mortes depuis février 2011
Malgré la répression meurtrière des manifestations dans la capitale Manama, de la mi-février à la mi-mars 2011, des rassemblements continuent d’avoir lieu régulièrement dans les villages chiites autour de la capitale et donnent lieu parfois à des heurts avec les forces de sécurité. Selon la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), 80 personnes ont trouvé la mort depuis février 2011.

L’opposition insiste sur le départ du Premier ministre, cheikh Khalifa ben Salmane Al-Khalifa, en poste depuis 1974 et sur la formation d’un gouvernement dirigé par un Premier ministre issu de la majorité parlementaire.

En décembre, Amnesty International a appelé à la libération des 13 opposants et estimé que la décision de la cour de cassation serait « un véritable test pour les autorités si elles veulent prouver qu’elles sont engagées à respecter et à protéger les droits de l’Homme ».

Un premier procès s’était ouvert en avril 2011. Les opposants avaient été condamnés en juin 2011 par un tribunal d’exception à des peines allant de deux ans de prison à la réclusion à perpétuité, pour complot contre le régime. Le 30 avril 2012, la Cour de cassation a ordonné un nouveau procès en appel. Mais le 4 septembre, une Cour d’appel a confirmé la perpétuité pour les opposants.

Les condamnés ont été reconnus coupables de « conspiration pour renverser le gouvernement », et pour certains « d’espionnage ».

Par LEXPRESS.fr, publié le 07/01/2013 à 14:59