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Racisme - Fascisme - Extrémisme de l’occupant

Mais pour qui se prennent-ils ?

On sait ce qu’il est advenu de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf (cf fables de Mr de La Fontaine)

jeudi 1er juin 2006

Dans un geste sans précédent, le ministre de l’Intérieur de l’occupant, a informé trois parlementaires du Hamas, ainsi que le ministre des Affaires de Jérusalem Est qu’il leur fallait, dans les 30 jours, mettre un terme à leur appartenance au Hamas s’ils voulaient continuer à jouir du droit de résidence à Jérusalem.

Khaled Arafa, ministre des Affaires de Jérusalem, a déclaré « on nous a remis, au centre d’interrogation d’Al Maskobyia, des lettres d’avertissement signées par le ministre de l’Intérieur de l’occupation où il prétend que nous servons un gouvernement terroriste et que, en qualité de citoyens israéliens ne devrions avoir de loyauté qu’à l’égard du gouvernement israélien -selon ses dires- de sorte qu’il avait décidé de nous contraindre à quitter le gouvernement et le Conseil Législatif Palestinien, et que sinon nous serions confrontés à un ultimatum dans les 30 jours. »

Le ministre a ajouté, en quittant le bâtiment d’Al Maskobyia en compagnie des trois autres députés Mohammed Abu Tair, Ahmed Atoun et Mohammed Totah, « nous opposons un refus global à de telles lettres de menaces et nous avons complètement refusé d’être traités comme des gens qui servent un gouvernement terroriste, ainsi que l’injonction de devoir être loyaux envers le gouvernement de l’occupation ...nous avons complètement rejeté les avertissements nous menaçant de nous retirer notre citoyenneté... Nous nous trouvons confrontés à un véritable crime qui s’ajoute à la chronique des crimes de l’occupation et constitue un élément irréfutable de la façon dont l’occupation bafoue les résolutions internationales et les accords qu’elle a signés à la face du monde. »

« Nous étudions maintenant tous les aspects légaux de cette affaire. Nous combattrons cette décisions et nous en aurons raison par des moyens légaux. »

Il a également qualifié la décision de l’occupation de chantage exercé sur le gouvernement pour des raisons politiques. « Nous sommes absolument convaincus que cette mesure est liée à l’embargo imposé par l’occupation en liaison avec les Etats Uis et l’Europe....les autorités d’occupation ont l’habitude de ne respecter personne et surtout pas les accords qu’ils ont signés. »

Le gouvernement qualifie cette décision de « dangereuse »
Le gouvernement Palestinien a estimé que la décision de l’occupation de dénoncer la citoyenneté des quatre parlementaires était dangereuse et indiquait la volonté de dépouiller les Hiérosolomytains de leur identité et de les contraindre à quitter la ville.

Dans une déclaration, Ghazi Hamad, porte parole du cabinet, a refusé « le chantage méprisable de l’occupation. Les Hiérosolomytains ont le droit de vivre sur leurs terres, quelle que soit leur affiliation politique. »

Pour B’Rselem, la mesure est illégale
Le Centre Israélien pour le respect des Droits de l’Homme dans les territoires occupés « B’Tselem » a décrit la mesure comme illégale, et a expliqué pourquoi : « Si leur résidence est révoquée, ces personnes devront restituer leurs cartes d’identité et se verront interdire l’entrée à Jérusalem. Il y aura une action d’expulsion de leurs maisons et de la ville, dont cependant les résidents les ont élus comme leurs représentants. »

B’Tselem a ajouté « en dépit de l’annexion par Israël, Jérusalem Est est partie intégrante des territoires occupés, de sorte que ses résidents sont protégés par la Quatrième Convention de Genève, qui interdit à la puissance occupante de déplacer par la force des civils de leurs domiciles. L’action envisagée est une violation flagrante des obligations de l’occupation au titre de cette convention. »

Les prescriptions du droit international humanitaire, et en particulier la Quatrième Convention de Genève, s’appliquent à Jérusalem Est. L’article 49 de cette Convention interdit le « transfert de force » des personnes protégées à l’intérieur du territoire occupé, de même que leur déportation à l’extérieur du territoire occupé. Cette interdiction est absolue, et s’applique « indépendamment du motif. »

B’Tselem a rapporté que la Cour Suprême a soutenu que l’assignation à résidence n’est autorisée que lorsque la personne elle-même constitue une menace qui peur être éliminée par la mesure d’assignation à résidence.

Dans tous les cas, il est interdit d’assigner la résidence d’une personne à titre de moyen de punition. Cette mesure ne peut être employée qu’à titre préventif. Par conséquent, la Cour Suprême a soutenu que, pour mettre en œuvre cette possibilité, il est nécessaire qu’il existe une « preuve administrative -même non admissible devant un tribunal- qui montre, de manière claire et convaincante, que si la mesure d’assignation à résidence n’est pas adoptée, il existe une possibilité raisonnable que la personne va constituer un danger réel pour la sécurité du territoire. »