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URGENTE ET INDISPENSABLE MOBILISATION

Francis Wurtz, Président du Groupe GUE/NGL, interpelle la Commission européenne

Directive Bolkenstein, Centres de détention hors d’Europe, Israel et le Droit international

mercredi 15 décembre 2004

Il est probable que de trés nombreux parlementaires européens, pris individuellement, attendent du Président Barroso, qu’il réponde favorablement aux trois demandes du Président Wurtz.

Ce ne sera probablement pas le cas et c’est à la Société Civile européenne de peser vite et fort sur ses élus européens pour leur faire savoir qu’ils attendent d’eux des prises de position claires et rapides afin que, sur ces trois dossiers essentiels, ils expriment trés clairement l’opinion de leur électorat et ne se laissent pas influencer par une discipline de groupe qui, souvent, va à l’encontre de leur intime conviction.

Orientations stratégiques de la Commission.

Déclaration de Francis Wurtz, Président du Groupe GUE/NGL

Strasbourg, le 14 décembre 2004

Monsieur le Président,

Etant donné le profil politique dominant de la nouvelle Commission, il serait un rien téméraire de la part de mon groupe de lui demander de mettre en oeuvre un ensemble d’orientations stratégiques correspondant à notre vision de l’Europe. Néanmoins au vu de la puissance inattendue des vents contraires qui ont soufflé lors de son investiture, je me permets de recommander à M. Barroso d’adresser aux concitoyens qui ne se retrouvent pas dans ses options deux ou trois signaux clairs leur signifiant qu’il a entendu leur message.

Le premier signal pourrait porter sur le projet de directive sur la libéralisation des services, communément appelée « directive Bolkestein ». Ce texte cristallise dans les mouvements sociaux - y compris à la Confédération européenne des syndicats- toutes les préventions contre le modèle libéral. Et pour cause ! Au coeur de ce projet figure la fameuse « loi du pays d’origine » qui vise à permettre à une entreprise prestataire de services d’appliquer dans tous les pays membres les lois sociales en vigueur dans l’Etat de son siège social. Ce serait une machine à fabriquer du dumping social, une sorte de mécanisme de « pavillons de complaisance » généralisé à tous les services. Ma conviction est qu’une telle mesure ne sera pas acceptée par nos concitoyens. Ma demande est simple, M. Barroso : retirez la directive Bolkestein et engagez un vaste débat sur le sujet !

Un deuxième signal pourrait viser le projet d’installer des centres de rétention pour réfugiés et migrants sur la rive sud de la Méditerranée ou dans d’autres pays extérieurs à l’Union. C’est un projet indigne ! Pourtant, l’ancienne Commission, en lançant et en finançant des projets-pilote, a légitimé cette dérive. Là encore, ma demande est simple : stoppez net et définitivement ces projets.

Le troisième signal devrait, selon nous, toucher à l’interminable et dramatique conflit du Proche Orient. L’union est co-initiatrice de la « Feuille de route » qui prévoyait la création d’un Etat palestinien en 2005. Nous sommes fin 2004. Notre engagement n’a pas connu le début de l’amorce d’une réalisation.

L’obstacle principal s’appelle Sharon. Aucun autre dirigeant -hormis Georges Bush- ne pourrait, comme lui, violer les résolutions de l’ONU, mépriser la Cour de la Haye, snober l’Union sans s’attirer des représailles. A lui, la Commission vient de proposer de faire partie d’un « cercle d’amis » et de bénéficier des avantages de sa nouvelle « politique de voisinage ». Cette mesure risque d’être très mal comprise par les gens qui ne supportent plus la politique de « deux poids, deux mesures ». Ma demande, en l’occurrence, M. Barroso, est que vous dissipiez toute ambiguïté à cet égard en répondant à une double question : Qu’allez-vous exiger de M. Sharon ? Et quelle mesure préconiserez-vous s’il persiste à vous ignorer ?

Vos réponses sur ces trois points seront, sans nul doute, suivies avec beaucoup d’attention. Je vous remercie.