Accueil > Rubriques > Paix et Justice - Géopolitique > Une main de plomb durci dans un gant mité de velours républicain

En France, le sentiment d’impunité érigé en système de gouvernance ?

Une main de plomb durci dans un gant mité de velours républicain

Lundi, 17 janvier 2011 - 7h05 AM

lundi 17 janvier 2011

=============================================

Il est des matins où on se lève avec la « gueule de bois » due, soit à la célébration débridée d’un évènement historique, soit parce que cet évènement historique nous assène une monumentale paire de gifles nous rappelant à la réalité de notre propre sort et nous faisant entrouvrir des yeux aux paupières mi-closes, alourdies par l’insupportable poids du matraquage abêtissant que nous infligent les médias de toutes sortes qui, à quelques exceptions près, sont aux ordres de quelques barons de la finance ou(et) de la politique et dont le seul souci est de réduire le peuple à un troupeau de moutons de Panurge qui n’a d’autre choix, prétendent-ils, que la docilité où la chute dans l’abîme.

La vulgarisation de la « cocotte minute », près de deux siècles après l’invention du « fardier à vapeur » de Cugnot, sur une idée de Denis Papin, démontre qu’il fut un temps où l’espace entre la connaissance d’un fait , scientifique ou autre, et sa mise en application au service du plus grand nombre pouvait prendre des décades voire des siècles.

L’arrivée de la diffusion instantanée de l’information par les moyens tels que celui par lequel vous avez accès à cette modeste contribution, bouleverse (Petit Robert : chamboule, dérange) un ordre préétabli par une stratégie du pouvoir qui depuis la fin des années quarante, au travers de quelques cercles internationaux, pour ne pas encore dire mondiaux, semi-secrets, aux membres majoritairement identiques et cooptés, décide, programme et exécute froidement, étape après étape, ce qu’il pensait être la voie royale menant à la satisfaction de son ambition personnelle, celle-ci étant, par définition même, l’antithèse de la satisfaction de l’intérêt général.

Tout ceci, d’aucuns le subodoraient, certains le savaient, quelques
un(e)s en prenaient la dimension, aucun ne prit le risque de le dénoncer ; tous en contemplent maintenant les effets et les dos s’arrondissent de peur que.....

Le phénomène nouveau, quasi incontrôlable, sauf à utiliser des moyens coercitifs, au stade de la réflexion assez approfondie dans certaines coulisses de l’establishment, consiste tout simplement dans le fait que ce nouveau moyen de communication instantanée est, par excellence l’apanage des jeunes d’abord, des moins jeunes, voire des aînés qui retrouvent un chemin vers l’expression directe et le sens d’une solidarité possible après une période de disparition inquiétante. La désinformation et l’avilissement de l’information ont mené à ce nouveau type de communication. « L’effet boomerang » n’est pas une utopie.

La flamme qui a couvé depuis si longtemps sous la marmite de Papin et qui, actuellement porte à ébullition la cocotte minute emplie de frustrations, d’amertume, de déception, de citoyenneté brimée, de démolitions de monuments sociaux conquis par la sueur et le sang, de honte devant la déclaration, en notre nom, de certain(e)s de nos dirigeant(e)s, pourrait bien faire sauter la soupape, dite de sécurité.

Les réunions à huis clos qui se succèdent pour tenter de mettre des rustines sur les orifices qui, oh horreur, laissent filer vers le « peuple » une information « réservée » n’auront probablement d’autre issue qu’un constat d’échec tant les habitudes ronronnantes prises sont à des années-lumière de la réalité de terrain avec laquelle les gardiens du temple, au niveau national, ont perdu tout contact.

L’exemple, quelle qu’en soit l’issue, de l’évènement historique qui vient de se produire en Tunisie, met en lumière que, même sous un régime dictatorial incontestable, connu de tous les responsables politiques étrangers et soutenu par un mutisme complice, la pression populaire, même si elle n’apparaît pas au grand jour, est capable, lorsque la soupape ne suffit plus à endiguer le degré d’ébullition atteint, de littéralement faire voler en éclats, en un temps record, un système et ses constellations.

Puisse cette déflagration donner à penser à ceux qui nous gouvernent et.........à ceux qui le sont.

Michel Flament

Coordinateur