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La brigade « Kfir » quitte les territoires palestiniens pour la frontière nord.

Jeudi, 2 septembre 2010 - 6h58 AM

jeudi 2 septembre 2010

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Par Maxime Perez, à Tel Aviv

Révolution dans Tsahal. La brigade « Kfir » quitte les territoires palestiniens pour la frontière nord. « Nous devons la préparer pour la grande guerre », affirme un officier supérieur du commandement centre.

Si la nouvelle est presque passée inaperçue dans la presse, elle a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans les milieux militaires. Kfir, considérée la plus importante unité de l’armée israélienne, devrait se retirer des territoires palestiniens courant 2011. Elle avait été créée à la fin de la première Intifada pour mener exclusivement des opérations de guérilla urbaine.

Cette décision a été prise après une série de concertations entre le colonel Oren Abman, commandant de la brigade Kfir, et le général Avi Mizrahi, chef du commandement centre dont l’autorité s’exerce sur toute la Judée-Samarie (Cisjordanie).

Kfir – qui signifie lionceau en hébreu – sera désormais rattaché aux unités d’infanterie classiques de l’armée : Golani, Nahal et Givati. D’après plusieurs officiers supérieurs de Tsahal, l’objectif est de parvenir à un redéploiement rapide de la brigade le long de la frontière nord et de « la préparer à la grande guerre ».

Dans les prochains mois, les soldats de Kfir seront donc associés à toutes sortes d’exercices combinés avec l’aviation, les tanks et l’artillerie. Ses entraînements seront adaptés aux types de cible que l’armée israélienne est susceptible de rencontrer au Liban et en Syrie. Symbole de ce changement tactique : les Kfir abandonneront leur M-16 au profit du Tavor, le nouveau fusil-mitrailleur israélien.

L’état-major de Tsahal souhaite que l’expérience acquise par cette brigade en territoire palestinien puisse servir sur d’autres théâtres d’opérations, comme au Sud-Liban où la ceinture de villages chiites a été convertie en une immense base arrière du Hezbollah.

L’unité Kfir regrouperait aujourd’hui 6000 hommes issus des troupes régulières, un contingent réparti en 6 bataillons dont chacun se voit attribuer la responsabilité d’une ville palestinienne et de ses environs : Nahshon (Tulkarem et Qalqilya), Shimshon (Bethléem), Lavi (Hébron), Dukhifat (secteur de Ramallah), Haruv (Naplouse) et enfin Netzer Yehuda (Jénine), dont la particularité est qu’il se compose d’appelés juifs orthodoxes.

Une nouvelle réalité sur le terrain

Cette réorientation des Kfir s’explique pour plusieurs raisons. D’abord, l’accalmie sécuritaire retrouvée dans les territoires palestiniens. Depuis l’opération « Rempart » menée en 2002, puis l’édification d’un mur de séparation, les attentats anti-israéliens sont en baisse drastique.

En se repositionnant autour des localités de Cisjordanie, Tsahal a également empêché la reconstitution de groupes armés comme le Tanzim, la branche armée du Fatah, très actif au moment de la deuxième Intifada. Chaque nuit, l’armée israélienne appréhende des dizaines de suspects palestiniens qu’elle délivre ensuite au Shabak, les services de renseignements intérieurs. La brigade Kfir serait d’ailleurs responsable de 70% de ces arrestations.

L’entrée en fonction du Premier ministre palestinien Salam Fayyad a confirmé cette tendance au calme. Soucieux de jeter les bases d’un Etat indépendant d’ici août 2011, le nouvel homme fort de la Mouqa’taa a mis fin à des années d’anarchie dans les territoires, dissuadant son peuple de tout soulèvement, y compris au plus fort de l’offensive israélienne à Gaza en 2009.

Sa priorité concerne à présent les nouvelles forces de police palestiniennes, soit six bataillons de 500 hommes fraîchement formés par le général américain Keith Dayton, qu’il souhaite voir opérer librement à l’extérieur des villes de Cisjordanie.

La menace du nord

Le retrait qu’entamera prochainement la brigade Kfir des territoires palestiniens ne signifie pas que Tsahal n’y sera plus actif. Il répond en réalité au risque d’une escalade d’envergure à la frontière nord d’Israël qui pourrait dégénérer en un conflit ouvert avec le Hezbollah et la Syrie.

Pour nombre d’experts de la région, il ne fait désormais guère de doutes que la prochaine guerre est une question de temps. Elle nécessitera, coté israélien, le recours rapide à l’infanterie pour pénétrer en profondeur les territoires syriens et libanais, seul moyen de mettre fin aux tirs de missiles et d’artillerie qui frapperont durement l’Etat hébreu.

Face à cette perspective, l’état-major – qui passera bientôt sous le commandement de Yoav Galant – a besoin de forces supplémentaires capables de suppléer les unités d’infanterie traditionnelles de Tsahal. Telle sera la nouvelle mission de la brigade Kfir.

M.P