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Pêle-Mêle sur la situation au Liban (sources variées dont AFP et Nl Obs) (ndlr)

Les pièces du « patchwork » se mettent en situation (ndlr)

Mercredi, 3 août 2010 - 7h58 AM

mercredi 4 août 2010

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Le Hezbollah accuse Israël d’avoir tué Rafic Hariri

L’organisation chiite accuse Israel d’avoir commandité l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais, alors que des affrontements à la frontière ont fait quatre morts.

Discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah dans la banlieue sud de Beyrouth. AFP

Le chef du Hezbollah chiite Hassan Nasrallah a accusé mardi 3 août Israël d’avoir assassiné l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, annonçant qu’il allait bientôt présenter des « éléments » en ce sens qui aideraient l’enquête menée par un tribunal de l’ONU.

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« J’accuse l’ennemi sioniste d’avoir assassiné le Premier ministre martyr Rafic Hariri le 14 février 2005 », a-t-il dit dans un discours diffusé sur grand écran devant des milliers de ses partisans rassemblés dans la banlieue sud de Beyrouth.

« Au cours d’une conférence de presse que je vais donner le 9 août, je vais présenter des éléments qui vont dévoiler des pistes importantes au niveau de l’enquête en vue de parvenir à la vérité », a-t-il précisé dans ce discours à l’occasion du quatrième anniversaire de la fin de la guerre de 2006 entre le Hezbollah et l’Etat hébreu.

Le chef du Hezbollah a souvent critiqué le fait que l’enquête internationale menée par l’ONU ne s’était jamais penchée, selon lui, sur la piste israélienne dans l’assassinat de Rafic Hariri, ancien Premier ministre millionnaire tué dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth.

"Une preuve concrète"

Hassan Nasrallah a par ailleurs affirmé qu’il présenterait « une preuve concrète (...) et audiovisuelle sur les tentatives d’Israël, à travers ses agents, de profiter de la rivalité politique qui existait entre Rafic Hariri et le Hezbollah pour convaincre son entourage que le parti avait l’intention d’assassiner » le dirigeant.

Le 22 juillet, Hassan Nasrallah avait annoncé qu’il s’attendait à ce que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé en 2007 par l’ONU, accuse des membres de son parti d’implication dans le meurtre de Hariri.

Le Tribunal doit publier l’acte d’accusation entre « septembre et décembre », selon son président Antonio Cassese.

La perspective d’une mise en cause du Hezbollah, acteur incontournable de la politique libanaise, fait craindre un renouvellement des violences à caractère confessionnel de mai 2008 qui avaient opposé des partisans du sunnite Saad Hariri, fils de Rafic, et ceux du parti chiite, et fait une centaine de morts.

La semaine dernière, le président syrien Bachar al-Assad et le roi Abdallah d’Arabie saoudite s’étaient rendus au Liban dans le but justement d’apaiser les tensions nées de cette annonce.

La Syrie, alliée du Hezbollah dans la région et qui avait été montrée du doigt dans l’assassinat de Hariri, a toujours démenti toute implication dans cette affaire.

Quatre morts à la frontière

Hassan Nasrallah a par ailleurs averti que son puissant parti ne resterait pas les bras croisés en cas de nouvelle « agression sioniste », alors que des affrontements entre les armées israélienne et libanaise ont fait dans la journée quatre morts, dont trois Libanais, à la frontière dans des affrontements meurtriers sans précédent depuis 2006.

« Est-il possible de rester spectateur après ces agressions ? », a demandé Hassan Nasrallah, son chef, dans un discours diffusé sur grand écran devant des milliers de ses partisans.

« Partout où l’armée sera agressée et où se trouvera la Résistance (Hezbollah), celle-ci ne restera ni silencieuse ni disciplinée », a-t-il martelé.

Il a précisé que les militants du parti avaient été mis « à la disposition de l’armée » libanaise mais que les combattants avaient reçu l’ordre de ne pas intervenir. « Nous leur avons dit : ’abstenez-vous, ne faites rien’ », a-t-il dit.

Trois Libanais -deux soldats et un journaliste- et un officier israélien ont été tués à la frontière. Un porte-parole militaire libanais a annoncé que deux soldats libanais, âgés de 31 et 39 ans, avaient été tués et quinze autres personnes avaient été blessées, sans préciser le nombre de civils et de militaires parmi les blessés.

Le quotidien libanais proche du Hezbollah Al Akhbar a lui annoncé la mort de l’un de ses journalistes, Assaf Abou Rahal, 55 ans, dans ces heurts.

Côté israélien, l’armée israélienne a indiqué qu’un officier de 45 ans, avait été tué et qu’un autre avait été grièvement blessé.

Intervention de la Finul

Israël et le Liban se sont rejeté la responsabilité des violences.

Les accrochages ont eu lieu vers midi dans le secteur d’Aadaissé, « après que des soldats israéliens eurent tenté d’arracher un arbre du côté libanais », selon le porte-parole militaire libanais.

Une patrouille israélienne a traversé la barrière de sécurité dans un territoire controversé près du village, situé dans le secteur est du sud du Liban, selon l’armée.

"La patrouille ne s’est pas arrêtée malgré l’intervention de la Force des Nations unies au Liban (Finul) pour l’en empêcher. L’armée libanaise est intervenue en faisant usage d’armes à feu et de roquettes de type RPG", selon un communiqué.

L’armée israélienne a elle estimé que l’armée libanaise portait la « pleine responsabilité » des heurts, tandis que le ministère des Affaires étrangères a averti le Liban des « conséquences » en cas de nouveaux incidents.

« L’armée libanaise a ouvert le feu en direction d’une position de l’armée le long de la frontière libanaise, dans le nord d’Israël. La force se trouvait en territoire israélien, menant des travaux d’entretiens de routine en coordination avec la Finul », selon l’armée.

Le commandant du secteur nord d’Israël, le général Gadi Eisencott, a estimé que les soldats étaient tombés dans une « embuscade » de l’armée. Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir ce mercredi pour discuter des répercussions des affrontements a indiqué à un haut responsable. « Le cabinet de sécurité va se réunir mercredi matin pour discuter des conséquences des attaques dont la responsabilité relève du gouvernement libanais », a affirmé ce responsable, qui a requis l’anonymat.

« Il est en effet évident que le gouvernement libanais est doublement responsable : l’attaque contre nos soldats s’est produite alors qu’ils se trouvaient en territoire israélien et ce sont des militaires libanais qui ont ouvert le feu ce qui nous a contraints à réagir », a-t-il poursuivi.

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Conseil de sécurité de l’ONU

Le président libanais Michel Sleimane a réuni les responsables de la défense et décidé de porter plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU.

Ce dernier, qui s’est réuni à huis clos, s’est dit « profondément inquiet » au sujet des affrontements, et a rejoint l’appel à la retenue lancé par le secrétaire général de l’organisation, Ban Ki-moon.

L’Union européenne a fait part de sa "profonde préoccupation", appelant les deux pays à « la plus grande retenue », comme les Etats-Unis, alors que la France les appelait « au sens des responsabilités ».

La Syrie a assuré le Liban de son soutien et l’Iran a condamné l’"incursion" de l’armée israélienne en territoire libanais.

Pendant l’été 2006, à la suite de l’enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens à la frontière, un conflit de 34 jours a opposé l’Etat hébreu et le parti chiite, tuant plus de 1.200 Libanais, en majorité des civils, et 160 Israéliens, en majorité des militaires.

Israël n’est pas parvenu à briser les capacités militaires du Hezbollah, empêcher les tirs de roquettes vers son territoire et obtenir la libération des deux soldats capturés dont les dépouilles lui ont ensuite été remises.

Depuis quelques mois, les tensions entre l’Etat hébreu et le Hezbollah se sont accentuées, après qu’Israël a accusé la Syrie de fournir des missiles Scud au Hezbollah.

(Nouvelobs.com avec AFP)