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Palestine occupée : prise d’otages, opinions, déni de justice pour « situation de guerre » !

Chronique de l’occupation ( 2è de ce jour)

Jeudi, 20 août 2009 - 17h08

jeudi 20 août 2009

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Numéro : 134

nombre d’entrées : 6

001

Les forces coloniales enlèvent 20 personnes dans leurs maisons au cours de raids nocturnes

L’occupation a enlevé 8 Palestiniens dans leurs maisons et leurs villages en Cisjordanie, aujourd’hui 20/08/09 à l’aube, qui viennent s’ajouter aux 12 personnes enlevées la veille, 19/08/09, dans les mêmes circonstances, ainsi que l’ont confirmé des sources sionistes.

Selon les sources des media sionistes, ces hommes ont été emmenés par les forces d’occupation pour interrogatoire....

[ commentaires : j’avais cru lire que l’interminable président du Fatah et de l’AP avait déclaré, avec un joli mouvement de menton, que s’il préférait la voie pacifique, il retenait la possibilité de passer à la résistance devant l’agression dont « son » peuple est victime. Oui, mais il n’a pas précisé à partir de quel niveau on entrait dans l’intolérable... ]

Bethlehem - Ma’an - 20/08/2009 11:57

http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=220119

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002

Le Hamas déclare que les FSAP ont arrêté 3 de ses partisans en Cisjordanie

Les Forces de Sécurité de l’AP (FSAP) ont appréhendé trois militants du Hamas, en Cisjordanie, au cours de la journée de mardi 18/08/09, a déclaré un communiqué du mouvement.

Le communiqué précise que les personnes appréhendés étaient des districts de Ramallah, de Jéricho, et de Tulkarem.

[ communiqué : c’est quoi au juste, le rôle de l’AP, à part fournir des supplétifs aux troupes coloniales ? ]

Bethlehem – Ma’an – 19/08/2009 15:34

http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=220147

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003

Le régime sioniste déclare que le tir sur l’activiste américain, Tristan Anderson, est un « acte de guerre »

Tristan Anderson, un ressortissant américain, a été grièvement blessé le 13 Mars 2009 quand il a été touché par une grenade de gaz lacrymogène lors d’une manifestation non-armée contre le Mur en Cisjordanie, dans le village de Ni’lin.

Le Ministère sioniste de la Défense a notifié aux avocats de la famille Anderson que le régime sioniste considérait l’incident du 13 Mars 2009 comme un « acte de guerre ».

Cette classification a été faite bien que le tir sur Anderson ait eu lieu au cours d’une manifestation de civils et qu’il n’y ait pas eu d’hostilités armées au cours de l’événement.

La conséquence de cette classification est que, selon la législation sioniste, l’état sioniste n’est pas responsable des blessures causées par ses troupes.

La police sioniste a terminé son enquête et a transmis le dossier au procureur de district du Bureau central des poursuites judiciaires. L’avocat d’Anderson, Michael Sfard, attend sa décision.

Selon Michael Sfard, « Si le régime sioniste définit une manifestation de civils désarmés comme un acte de guerre, cela signifie clairement que le régime sioniste est en guerre contre des civils. Le droit international définit l’incident comme un cas flagrant de violation des droits de l’homme. En tant que tel, Tristan et sa famille sont sans aucun doute en droit de demander justice et une indemnisation. Nous continuerons cette affaire et nous poursuivrons en justice le gouvernement sioniste. »

En plus du dépôt d’une plainte contre l’état sioniste pour le meurtre de leur fils, les Anderson ont présenté un avis d’intention pour déposer une plainte civile.

Leah Tsemel, l’autre avocat d’Anderson, a déclaré : « C’est une autre occasion où le gouvernement sioniste évite toute responsabilité. Les manifestations qui ont lieu à Ni’lin et à Bil’in ne sont pas des actes de guerre. Nous allons le poursuivre devant les tribunaux sionistes et s’il le faut, devant les tribunaux internationaux afin de réclamer justice pour la famille Anderson.

Tristan Anderson a été grièvement blessé le 13 Mars 2009 quand il a été touché par une grenade de gaz lacrymogène par les forces sionistes. Il a été emmené à l’hôpital Tel Hashomer près de Tel-Aviv et à ce jour, est toujours dans les locaux de l’hôpital. Tristan souffre de multiples fractures après avoir été touché au lobe frontal droit.

Il a subi plusieurs opérations afin de le maintenir en vie et ses perspectives de récupération ne sont pas claires. Le 10 août 2009, Tristan a subi une autre opération pour rattacher la partie supérieure de son crâne, qui avait a été enlevée afin de lui sauver la vie immédiatement après le tir il y a cinq mois.

Plusieurs témoins oculaires ont témoigné que Tristan a été blessé alors qu’il n’était pas perçu comme une menace pour les forces de la région. Il a été blessé par une grenade tirée d’environ 60 mètres alors qu’il se tenait avec quelques étrangers et Palestiniens, des heures après que les manifestants se soient dispersés et éloignés du site de la construction du mur.

« Nous sommes horrifiés et accablés », a déclaré Nancy Anderson au cours d’une conférence de presse le 23 Mars 2009. « Nous avons vraiment peur, et sommes encore sous le choc. Tirer sur des manifestants pacifiques, c’est vraiment horrible pour nous. Ce que nous voulons demander, c’est que le gouvernement sioniste assume publiquement sa pleine responsabilité dans l’assassinat de notre fils. » (Pour écouter l’enregistrement audio de la conférence de presse des Anderson, cliquez ici)

Les forces sionistes tirent systématiquement des grenades de gaz lacrymogène directement sur les manifestants au cours des protestations contre le Mur en Cisjordanie.

Après le tir sur Anderson, l’organisation israélienne des droits de l’homme, B’Tselem, avait demandé au juge-avocat général, le Général Avichai Mandelblit, de clarifier immédiatement aux forces de sécurité qu’il est absolument interdit de tirer directement des grenades lacrymogènes, y compris des grenades à longue portée, sur les manifestants en Cisjordanie. [avec le résultat que l’on devine... - ndlr ]

B’Tselem a également fourni des vidéos des manifestations à Ni’lin, Bi’lin, et Jayyous montrant des tirs répétés de grenades lacrymogènes directement sur les manifestants, ce qui prouve que, contrairement aux affirmations de l’armée, les forces sionistes utilisent habituellement cette pratique illicite en Cisjordanie.

Rapport & vidéo, à ce lien.

A la suite du meurtre d’un manifestant palestinien à Bil’in, Basem Abu Rahme, par les forces sionistes le 17 avril 2009, avec une grenade de gaz lacrymogène, B’Tselem a demandé à nouveau que l’armée applique ses règles d’ouverture du feu et d’enquêter sur les incidents

Le 5 Mai 2009, Yehoshua Lemberger, le vice-procureur d’État pour les affaires criminelles du ministère de la Justice, a demandé à la police de revoir les règles de dispersion des manifestants en se basant sur la mort de Rahme et sur les enquêtes de police au sujet de quatre incidents survenus à Nil’in, y compris le tir sur Tristan Anderson

Source : http://palsolidarity.org/ Traduction : MG pour ISM

[ commentaires : on ne peut qu’appuyer la ténacité de la famille de Tristan Anderson et l’encourager dans son combat. Dommage que les victimes Palestiniennes ne bénéficient pas de pareils soutiens ! ]

ISM - Ramallah - 18-08-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12534&type=temoignage≤sujet=Poursuites%20judiciaires

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004

Obama descend de son nuage

par Kharroubi Habib

L’état de grâce dont a bénéficié le président américain Barack Obama à son installation à la Maison-Blanche n’aura duré qu’un semestre. En quelques semaines, sa cote de popularité a perdu dix points. Et ce qui lui vaut cette dégringolade, ce ne sont pas les dossiers internationaux qu’il a sur son bureau - Iran, Palestine, Irak, Afghanistan pour les plus sensibles -, pas même celui de la crise économique et financière qui persiste aux Etats-Unis, mais la réforme de l’assurance maladie, dont on a pourtant dit que sa promesse avait beaucoup contribué à son élection.

Si le thème a été électoralement porteur pour le candidat Obama, il s’avère que sa mise en oeuvre rencontre des oppositions dont, en tant que président, il a mésestimé l’ampleur, au point qu’il a, dans une conférence de presse le 10 août, fait l’aveu « que faire comprendre à ses compatriotes la complexité de son projet était la pire épreuve qu’il ait connue au cours de sa vie publique ».

Pourquoi donc une réforme généreuse dans ses intentions, puisqu’il s’agit d’étendre la couverture sociale à la couche populaire la plus pauvre du pays (près de quarante-cinq millions de citoyens) qui, faute de moyens financiers, n’y a pas accès ? C’est que par ces temps de crise économique, les Américains se refusent à une générosité sociale qui est synonyme pour eux d’augmentation de leurs impôts pour financer un projet dont le coût est estimé à 1 000 milliards de dollars sur dix ans. Et cela même si Obama leur a affirmé avoir trouvé les deux tiers de la somme sans avoir à recourir aux augmentations d’impôts honnies.

Il faut dire que les adversaires, et ils sont nombreux, de Barack Obama lui ont savonné le terrain en engageant contre sa réforme une campagne féroce en jouant sur cette phobie anti-impôts de leurs concitoyens et en en dénonçant l’esprit « étatiste » auquel ils sont tout aussi réfractaires.

Ceux qui mènent l’offensive contre le projet de réforme du président américain sont bien entendu les Républicains, qui trouvent dans ce combat l’occasion de se refaire « une santé » politique et électorale en prévision des élections législatives et sénatoriales de la mi-mandat, en novembre 2010. Ils ont obtenu l’appui des compagnies d’assurances hostiles par intérêt au projet, qui dépensent des millions de dollars en spots télévisés et blogs dénonciateurs. Mais aussi celui des démocrates conservateurs qui, sur le sujet, sont plus solidaires avec eux qu’avec le chef de file de leur camp politique.

L’offensive anti-réforme porte puisque les Américains ne sont plus, selon les sondages, que 49% à approuver le projet, alors qu’ils étaient 72% au début. Obama a contre-attaqué en se faisant plus critique contre l’héritage que les Républicains et les mandats de George W. Bush ont laissé à l’Amérique.

Mais il lui faut maintenant prouver sa détermination à mener à bien « la grande oeuvre de son programme », contrairement à ce qu’avait fait son prédécesseur démocrate Bill Clinton, qui avait renoncé à la même ambition devant la levée de boucliers de ses adversaires.

L’on comprend que dans cette situation Barack Obama est plus engagé sur le front intérieur (crise économique en plus aussi) qu’en politique étrangère, même si des urgences l’interpellent à ce niveau aussi. Et il n’a pas tort car il sait qu’en l’affaiblissant par un échec au plan intérieur, ses adversaires visent à le dissuader de mener une politique étrangère de rupture avec l’ère George W. Bush. Et tout cas, le vent de « l’obamania » béate est retombé.

Editorial Le Quotidien d’Oran

De K. Habib :
Au-delà du conflit générationnel
Palestine/Israël : Un énième plan de paix
Cafouillage dans la politique étrangère US
Le coupe-feu de Sarkozy
Ce qui se cache derrière "Joe la Gaffe"

18 août 2009 - Le Quotidien d’Oran

Info Palestine et K. Habib - Le Quotidien d’Oran – mercredi 19 août 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7137

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005

Le minimum et le dérisoire

par K. Selim

Alors qu’en Egypte, la campagne pour que Gamal Moubarak puisse hériter « démocratiquement » du pouvoir de son père a reçu l’appui du pape copte Chenouda et du comédien commercialement avisé Adel Imam, le président Hosni Moubarak est aux Etats-Unis pour évoquer la paix au Proche-Orient.

L’administration Obama, de manière très pragmatique, fait peu cas de la démocratie au pays de Moubarak, cet allié si sûr. Le président américain l’a montré en choisissant de s’adresser au monde musulman à partir du Caire et le démontre en accueillant un président égyptien qui, quoi qu’il en dise, prépare le terrain à son fils. Hosni Moubarak a quand même eu le réflexe de préparer sa visite à Washington, où le lobby sioniste l’attendait de pied ferme et où l’administration Obama veut des « signes » arabes amicaux en direction de Tel-Aviv.

Il a rappelé le « service minimum » des Etats arabes dits modérés dans un entretien publié dans le journal gouvernemental Al-Ahram. Les Etats arabes, a-t-il indiqué, ne reconnaîtront le régime sioniste et ne normaliseront leurs relations avec lui qu’après la conclusion d’un accord de paix équitable au Proche-Orient. C’est une position déjà exprimée par l’Arabie Saoudite malgré les pressions américaines. Cette « résistance » des Etats alliés des Américains n’a qu’une seule signification : le préalable de la solution avant la reconnaissance et la normalisation est une limite au-delà de laquelle ils n’auront plus le moindre crédit.

Les interminables processus de « paix » ont clairement montré que les concessions arabes ne sont suivies que par de nouvelles exigences sionistes. A telle enseigne qu’on est arrivé aujourd’hui à l’os. Si les Etats arabes reconnaissent et normalisent les relations avec le régime sioniste avant que celui-ci n’ait restitué les territoires occupés en 1967, ce serait un enterrement honteux de la cause palestinienne. Les opinions et les élites arabes sont aujourd’hui suffisamment informées pour qu’aucun discours, pas même celui de la fantomatique menace chiito-perse, ne puisse justifier ce pas fatal.

Hosni Moubarak, chef d’Etat d’un pays qui entretient des relations diplomatiques avec le régime sioniste, sait parfaitement que l’écrasante majorité de la population égyptienne est contre la normalisation. Il ne pouvait donc que répéter - et avant d’arriver à Washington - la limite à ne pas dépasser. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a fait la même chose à sa manière. Quand le congrès du Fatah réaffirme le « droit à la résistance », Mahmoud Abbas le corrige en affirmant que la négociation est la « seule voie ». Cette « correction » est, bien entendu, destinée à satisfaire les Américains qui ont froncé les sourcils.

Elle n’en incarne pas moins l’impasse dans laquelle se trouvent les alliés arabes des Américains dans la région. Ils doivent renoncer au droit naturel des peuples sous occupation étrangère de se défendre, y compris par les armes, et s’en remettent totalement à Washington où le système est structurellement sous influence du lobby sioniste. Leur marge est très étroite. Obama a demandé, sans trop d’ailleurs forcer le ton, au régime sioniste de stopper la colonisation des territoires palestiniens. Ce qui n’est qu’une exigence, très tardive, d’application du droit international est présenté comme un grand geste. En contrepartie, cette administration Obama, plus velléitaire que décidée, exige des Etats arabes de reconnaître le régime sioniste.

Combien de temps tiendront les Etats arabes, faibles parce que non démocratiques, avant de trouver un prétexte pour abandonner le minimum pour le dérisoire ?

Editorial Le Quotidien d’Oran

De K. Selim :
Afghanistan : L’impossible victoire
USA/Arabie saoudite : Dialogue "franc"
Il est encore temps, M. Hanniyeh...
Gestes et symboles
Arafat : Déchirements

18 août 2009 - Le Quotidien d’Oran

[ commentaires : évidemment ! ]

Info Palestine et K. Selim - Le Quotidien d’Oran – mercredi 19 août 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7137

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006

La renaissance du Fatah

La sixième conférence générale du Fatah, tenue pendant une semaine à Bethléem, s’est terminée mardi par l’élection d’un nouveau comité exécutif comportant 14 nouveaux membres sur les 18 élus. Ceux-ci incluent d’anciens chefs des services de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP), notamment Mohamed Dahlan, l’ex homme fort controversé, considéré comme l’ennemi juré du Hamas.

Beaucoup d’anciens dirigeants du mouvement tels qu’Ahmed Qureï et Al-Tayeb Abdul - Rahim n’ont pas obtenu de siège au puissant comité.

Avec 1 338 voix, c’est Abu Maher Ghunim, dirigeant chevronné du Fatah, qui a obtenu le plus de suffrages, suivi par le dirigeant emprisonné du Fatah, Marwan Barghouthi, avec 1 063 voix.

Quinze des 18 membres, élus ou réélus, vivent dans les territoires palestiniens occupés ; cela signifie que les quelque 4,5 millions de réfugiés palestiniens vivant dans la diaspora n’auront jamais été aussi sous-représentés dans l’organe le plus important du mouvement.

Le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui a été élu à la direction du Fatah pour un deuxième mandat, nommera trois autres membres au comité, y compris une femme, un(e) chrétien(ne) et une troisième personne. Certains pensent qu’Abbas nommera son rival juré, Farouk Kaddoumi, mais il n’est pas certain que celui-ci accepte.

Il y a quelques semaines, Kaddoumi a accusé Abbas et son ancien assistant, Mohamed Dahlan, d’avoir comploté avec les sionistes pour empoisonner feu le dirigeant palestinien, Yasser Arafat. Abbas a qualifié ces accusations de « tentatives minables » pour empêcher la convocation de la conférence du Fatah.

Pendant la conférence, Abbas a essayé de tendre la main à Kaddoumi : « ...et à notre frère Abou Lutf (nom de guerre de Kaddoumi) nous disons que nous sommes des êtres humains, que nous péchons et que nous commettons des erreurs, mais que les meilleurs pécheurs sont ceux qui se repentent. De toute manière, tu restes notre frère et nous appartenons tous au coeur chaleureux de ce grand mouvement ».

La controverse au sujet des accusations de Kaddoumi et le refus obstiné du Hamas d’autoriser les délégués du Fatah de Gaza de se rendre en Cisjordanie ont initialement créé beaucoup de confusion au sein de la direction du mouvement.

Abbas a finalement eu raison de s’en tenir malgré tout à la date prévue, puisqu’il a réussi à rassembler plus de 2 200 délégués représentant la base du mouvement en Palestine et dans la diaspora.

La plupart des observateurs en Palestine pensent que la conférence aura probablement permis à Abbas de redorer son blason, tant au sein du Fatah que dans l’ensemble de la communauté palestinienne. Le Fatah devrait également y gagner, du moins en termes de popularité, s’il réussit à se reconstruire et à se renouveler, sous la direction d’un nouveau comité exécutif et d’un conseil révolutionnaire dont la majorité des membres sont issus de la jeune génération.

Mais il est également vrai qu’une bonne partie de l’optimisme exprimé au sujet de la « nouvelle naissance » du Fatah se fonde sur l’hypothèse que le mouvement a tiré les leçons de ses bévues passées, supposition qui n’est pas nécessairement correcte puisque la conférence de Bethléem n’a pratiquement pas touché à la plupart des dossiers concernant la corruption et spécialement la corruption financière.

En fait, certains des dirigeants du Fatah les plus notoirement corrompus ont été élus au comité exécutif ainsi qu’au conseil révolutionnaire, moins important.

Malgré la corruption, l’euphorie post-Bethléem pourrait bien se révéler complètement fallacieuse s’il est impossible de sortir de l’impasse avec le régime sioniste comme on le prévoit largement.

À la fin de la conférence, le Fatah a adopté un programme politique qui cherchait à satisfaire tout le monde. Le document de 30 pages réaffirme les « constantes palestiniennes » traditionnelles, notamment le retrait sioniste total de tous les territoires palestiniens occupés en 1967 et une juste solution au sort des réfugiés conformément à la résolution 149 des Nations unies.

En outre, le Fatah a réaffirmé dans sa plate-forme son engagement envers la solution à deux Etats avec les frontières du 4 juin 1967 et il a prévenu que les Palestiniens ne reprendraient pas les négociations avec le régime sioniste à moins que celui-ci ne gèle toute expansion des colonies. Il a également insisté sur le droit du recours à toutes les formes de résistance pour mettre fin à l’occupation, y compris la lutte armée, que le régime sioniste considère comme du « terrorisme ».

On estime ici largement que la référence à la lutte armée dans le document final est principalement rhétorique étant donné que le Fatah ne peut pas vraiment mener de lutte armée tout en recevant la bénédiction des sionistes.

En fait, les dirigeants du Fatah se rendent bien compte que c’est le régime sioinste qui a autorisé la tenue de la conférence de Bethléem et que sans son consentement, la conférence n’aurait jamais eu lieu.

Quant au différend avec le Hamas, il est possible qu’un Fatah plus sûr de lui pourrait montrer plus de souplesse lors des entretiens de réconciliation avec le mouvement islamique. Hani Al-Masri, journaliste palestinien, dit que la composition du nouveau comité exécutif du Fatah augure bien de l’unité nationale.

« Il est vrai qu’Abbas est devenu plus fort, mais le nouveau comité exécutif est également fort et il ne se contentera pas d’approuver ses décisions sans discussion comme c’était le cas auparavant. » a dit Al-Masri.

Le Hamas a commenté sèchement l’issue de la conférence, la caractérisant d’ « affaire interne du Fatah ». Le porte-parole de l’organisation à Gaza, Sami Abu Zuhri, a dit que « la nouvelle direction du Fatah sera jugée sur son engagement à défendre la cause et les intérêts nationaux ».

Il n’y a pas de doute que la conférence de Bethléem a été une étape importante vers la reconstruction et le renouvellement d’un mouvement en proie aux querelles internes, à la corruption et au copinage. Toutefois, il est aussi vrai qu’il ne faudrait pas exagérer ce qu’une conférence peut faire pour résoudre les nombreux problèmes insurmontables que le peuple palestinien et la cause palestinienne doivent confronter.

En définitive, le succès du Fatah, de même que celui des autres groupes palestiniens, dépendra de sa capacité à extirper des mains d’un régime sioniste avare, les droits des Palestiniens.

Il s’ensuit qu’il faut demander logiquement non pas ce que le Fatah et les autres factions palestiniennes feront, mais plutôt ce qu’ils peuvent faire dans un contexte politique très dur.

Les travaux de la conférence générale du Fatah ont eu lieu dans un bâtiment de Bethléem surplombant la colonie sioniste de Har Homa. Ce simple fait a montré aux 2 200 délégués que le chemin vers une liberté véritable est encore très long à parcourir.

Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens

Info Palestine et Khaled Amayreh - Al-Ahram/Weekly – jeudi 20 août 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7125