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Source : Ha’aaretz - Texte en anglais en 2è partie de l’article

Israël doit laisser les familles Arabes expulsées revenir chez elles

Mercredi, 5 août 2009 - 21h35

mercredi 5 août 2009

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NDLR :

[ Cet éditorial est basé sur des sentiments honorables, comme le bon sens, le respect des engagements antérieurs et des coutumes des pays civilisés, ou encore et pour commencer la pure et simple compassion pour des réfugiés que l’on a, pour commencer, soi-même expulsés de chez eux.

Eh bien, pour une fois, voici que nous allons changer de tendance.

La juridiction sioniste qui a prononcé l’expulsion des Palestiniens de Cheikh Jarrah s’est basée sur un document établissant une propriété datant des premières années du 20ième siècle.

Mais c’est qu’elle a complètement raison, cette magnifique juridiction !

Il est véritablement nécessaire, et urgent, de restituer leur bien à tous ceux qui ont des titres de propriété datant de la période ottomane, et par conséquent d’expulser et de chasser du pays tous ceux qui n’ont pas de titres de propriétés datant d’une époque aussi incontestable.

Tous, quels qu’ils soient. ]

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Article en français

http://www.haaretz.com/hasen/spages/1105316.html

Ha’aretz

Dernière mise à jour 05/08/09 à 02:23

Israël doit laisser les familles Arabes expulsées revenir chez elles

Editorial

L’expulsion de deux familles Palestiniennes de leurs maisons dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem Est afin de les remplacer par des familles juives a, comme on pouvait le prévoir, suscité des condamnations sévères. Le Secrétaire d’Etat des Etats Unis, Hillary Clinton, a demandé au gouvernement de s’abstenir d’actions de ce genre, qu’elle a qualifiée de « provocation ».

La Suède, qui assure la présidence tournante de l’Union Européenne, a déclaré que ces expulsions sont illégales, alors que le Coordinateur Spécial des Nations Unies pour le Processus de Paix au Proche orient, Robert Serry, a déclaré qu’elles violaient à la fois les Conventions de Genève et les obligations d’Israël au titre du plan de paix de la Feuille de Route.

Le spectacle de familles Palestiniennes expulsées, alors qu’elle avaient vécu dans ces maisons pendant des dizaines d’années, trace aux yeux du monde un portrait d’Israël qui est celui d’un pays qui maintient un régime cruel d’occupation, qui opprime les faibles, et qui déploie toute son énergie pour créer des faits accomplis dans la ville contestée sous couvert de « l’application de la loi ».

Mais, si importantes que soient ces considérations, les critiques internationales ne sont pas ce qui rend l’expulsion de ces familles absolument inacceptable.

Un état démocratique qui se bat pour la paix et la justice n’a tout simplement pas le droit de déraciner des familles entières qui sont devenues réfugiées en 1948.

Ces familles ont laissé derrière elles leurs maisons de Jérusalem Ouest [ on se demande bien pourquoi elles les ont quittées : Ha’aretz ne le dit pas... - ndlr ], et se sont vu ensuite attribuer des relogements modestes par le gouvernement jordanien. L’argument que les maisons de Cheikh Jarrah avaient été achetées par des juifs au début du siècle dernier est une arme à double tranchant, qui ouvre une boite de Pandore politique et juridique.

Aucun être doué de raison ne pourra être persuadé que les Juifs ont un droit suprême pour revenir habiter à Jérusalem est aussi longtemps que la loi israélienne, elle, non seulement interdit aux Palestiniens de retourner dans leurs maisons de Jérusalem Ouest, mais encore les expulse des maisons où elles ont vécu au cours des 60 dernières années.

Les règles de l’Administration Foncière d’Israël ne permettent même pas aux habitants Palestiniens de Jérusalem Est d’acheter des terrains et des maisons dans de nombreuses zones de la ville.

Le moins que l’on puisse attendre d’un état qui a légalisé l’expropriation de milliers de dunums à Jérusalem Est pour construire 50 000 appartements pour ses citoyens est qu’une fois pour toute il enlève aux extrémistes le droit de faire de Jérusalem un obstacle à la paix et une pierre d’achoppement pour la réconciliation entre les deux peuples qui habitent cette ville.

Le gouvernement doit, immédiatement, restituer aux habitants Palestiniens leurs maisons de Cheikh Jarrah, et annuler les ordres d’expulsion qui ont été établis contre les autres maisons.

Et la destinée du quartier doit être déterminée par des négociations diplomatiques.

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et voici le texte en anglais :

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Wed., August 05, 2009 Av 15, 5769

Last update - 02:23 05/08/2009

Editorial / Israel must allow evicted Arab families to return home

By Haaretz Editorial

The eviction of two Palestinian families from their homes in the East Jerusalem neighborhood of Sheikh Jarrah, in order to replace them with Jewish families, predictably sparked harsh condemnations. U.S. Secretary of State Hillary Clinton urged the government to refrain from such actions, which she described as "provocative."

Sweden, which holds the European Union’s rotating presidency, asserted that the evictions were illegal, while UN Special Coordinator for the Middle East Peace Process Robert Serry said they were violations of both the Geneva Conventions and Israel’s obligations under the road map peace plan.

The sight of the evicted Palestinian families, who had lived in these houses for decades, paints Israel in the world’s eyes as a country that maintains a cruel regime of occupation, oppresses the weak and strives to create political facts in the disputed city under the guise of the "rule of law."

But for all its importance, this international criticism is not what makes the eviction of these families completely unacceptable. A democratic state that strives for peace and justice simply has no right to uproot families who became refugees in 1948. They left homes in West Jerusalem behind them, and were subsequently granted modest accommodations by the Jordanian government. The claim that the houses in Sheikh Jarrah were purchased by Jews in the early 1900s is a double-edged sword that opens a political and legal Pandora’s box.

No thinking person will be persuaded that Jews have a sweeping right to return to their homes in East Jerusalem as long as Israeli law not only bars Palestinians from returning to their homes in West Jerusalem, but even evicts them from the houses where they have lived for the last 60 years. The Israel Lands Administration’s regulations do not even allow Palestinian residents of East Jerusalem to buy land and houses in many parts of the city.

The least that can be expected of a state that legalized the expropriation of thousands of dunams in East Jerusalem to build 50,000 apartments for its citizens is to once and for all deprive extremists of the right to turn Jerusalem into an obstacle to peace and a stumbling block to reconciliation between the two peoples that inhabit this city.

The government must immediately return the Palestinian residents to their homes in Sheikh Jarrah and cancel the eviction orders that have been issued against additional houses. And the neighborhood’s fate must be determined via diplomatic negotiations.