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PALESTINE OCCUPEE

Chronique de l’occupation (2è édition de ce jour)

Mardi, 12 mai 2009 - 19h12

mardi 12 mai 2009

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Numéro : 80

nombre d’entrées : 6

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Gaza : le dernier chapitre de la Nakba en cours

En décembre 2008, le régime colonial a décidé de marquer le 60ème anniversaire de son existence de la même manière qu’il s’était créé : en détruisant les vies et les moyens d’existence du peuple Palestinien. Pendant 23 jours, l’une des armées les plus puissantes au monde a bombardé et pilonné depuis l’air, la terre et la mer, les 1,5 million d’habitants Palestiniens de la minuscule Bande de Gaza surpeuplée et occupée, que le Rapporteur des Nations Unis pour les droits de l’homme, le professeur Richard Falk, a comparée au Ghetto de Varsovie.(1). Ce régime a ainsi provoqué le déplacement forcé de dizaines de milliers de Palestiniens, la mort de plus de 1 300 d’entre eux et a blessé plus de 5 000, dont la grande majorité était des civils. 13 sionistes, dont 10 soldats, ont été tués dans ce dernier round d’hostilités.

Au moment où ce dossier d’al-Majdal part à l’impression, les Palestiniens de la Bande de Gaza s’efforcent de déterrer ce qui reste de leurs familles, de reconstruire ce qui reste de leurs maisons bâties après toute une vie de travail et de retrouver sous les gravats des objets personnels qui constituent les souvenirs des générations.

Une mission d’enquête officielle des Nations Unies doit encore être envoyée à Gaza pour « enquêter sur toutes les violations du droit international sur les droits de l’homme et le droit humanitaire international par la puissance occupante contre le peuple palestinien dans tout le territoire palestinien occupé, en particulier dans la Bande de Gaza occupée, à cause de l’agression actuelle [...] » (2)

Pendant ce temps, les porte-paroles sionistes ont confirmé que « l’usage massif de la force » était nécessaire à Gaza pour empêcher des victimes parmi ses forces armées. Des témoins oculaires, des ONG et des agences internationales ont confirmé que le régime sioniste avait eu recours à une force excessive, comportant l’utilisation illégale d’armes de façon aveugle et gratuite contre la population civile de Gaza. (3) En termes simples et clairs, cela veut dire que le régime colonial a perpétré des massacres.

Ce n’est pas la première fois : des massacres contre les civils palestiniens ont été commis par les forces sionistes depuis Deir Yassin, Ayn Ghazzal, Tantura, Khisas et Dawaymeh en 1948, en passant par Qibya (1953), Kafr Qasem (1956) et Sabra et Shatila (1982), jusqu’à Ayun Qara, la Mosquée Ibrahimi, Qana, Jenin, Rafah et Khan Younis entre 1990 et 2007.

Dans tous les cas, l régime sioniste a invoqué le droit à l’autodéfense et le besoin d’assurer la sécurité et la protection de sa population juive, parce que les efforts pour créer, maintenir et agrandir un Etat exclusivement juif rencontraient le refus et la résistance de la population autochtone du pays. Les massacres, bien que peut-être le moyen le plus cruel, n’ont pas été les seuls. Le régime sioniste a utilisé d’autres moyens pour empêcher l’autodétermination palestinienne et saper la résistance à la colonisation juive : les violations totales et systématiques des droits et libertés fondamentales (dont les restrictions arbitraires de circulation, dont le droit au retour), la torture et les traitements inhumains (dont le vol des terres et autres biens, la ségrégation, le refus et/ou la restriction d’accès aux services essentiels et aux sources de revenus, la destruction des maisons et autres infrastructures privées et publiques, l’arrestation et la détention arbitraires, et les assassinats extrajudiciaires), ainsi que la déplacement forcé systématique et arbitraire de la population palestinienne dans et hors de sa patrie. Le résultat est ce que les Palestiniens appellent « la Nakba en cours ».

Dans ce dossier d’al-Majdal, (ici, format PDF, 101 pages, en anglais), nous mettons l’accent sur un des aspects centraux de la Nakba en cours : le déplacement forcé systématique, continu et arbitraire des Palestiniens par le régime sioniste. Les articles sur cette question décrivent la politique et les pratiques utilisées par le régime sioniste pour déplacer de force les Palestiniens de chez eux à l’intérieur de la zone sioniste et dans le Territoire Palestinien Occupé en 1967, et les différentes façons dont les Palestiniens luttent pour résister au déplacement.

Il comporte également une évaluation préliminaire de la réponse internationale au déplacement forcé en cours des Palestiniens dans le Territoire Palestinien Occupé. Alors que chaque article décrit la façon dont la Nakba en cours touche une communauté particulière, les récits combinés offrent une image claire du coût que fait supporter au peuple palestinien l’entreprise coloniale raciste du régime sioniste.

Le déplacement forcé des Palestiniens en cours est le résultat d’une stratégie israélienne qui conjugue une politique et des pratiques de transfert (expulsion, déportation) hors de leur patrie du plus grand nombre possible de Palestiniens indigènes, avec une concentration et un confinement du plus grand nombre possible de ceux qui restent dans les zones de terre les plus petites possibles (décrites comme des « réserves et des ghettos » dans la Convention de l’Apartheid (4)) ; le contrôle sioniste effectif de tout mouvement d’entrée ou de sortie des réserves et des ghettos ; et la confiscation de la terre palestinienne et le transfert de la population palestinienne depuis les zones situées en dehors de ces réserves et ghettos par une combinaison de mesures militaires et administratives, comme les démolitions de maisons, le harcèlement physique, la privation d’eau et d’électricité, le zonage discriminatoire et la planification du développement, qui rendent la vie en dehors de ces zones difficile et insupportable pour les individus et les communautés palestiniens.

A l’intérieur d’Israël, dans le Naqab (Negev), Israël a reconnu et développé sept communautés pour les Palestiniens, qui sont officiellement désignées « villes de concentration ». Les 45 communautés bédouines palestiniennes restantes sont considérées illégales, et leurs habitants sont poussés à déménager vers une des villes de concentration de façon de plus en plus violente. Les villes palestiniennes en Galilée et dans le Triangle (le centre-est d’Israël) sont complètement encerclées par des communautés juives et des parcs et forêts nationaux qui empêchent leur expansion géographique, alors que les Palestiniens des villes historiques (comme Jaffa, Lod, Acre et Ramle) sont expulsés et poussés à déménager dans une des communautés palestiniennes déjà surpeuplées.

Dans le Territoire Palestinien Occupé, une photo aérienne ou une ballade en voiture autour de n’importe quelle ville palestinienne en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem Est, révèle immédiatement que la communauté concernée est encerclée par une combinaison d’infrastructures sionistes illégales, dont le Mur, les colonies juives, les checkpoints et autres infrastructures militaires et coloniales qui sont interdites aux Palestiniens. Une discussion rapide avec les Palestiniens dans n’importe quelle communauté en dehors (à l’ouest) du mur révèle rapidement qu’ils subissent de fortes pressions israéliennes pour partir vers la zone emmurée la plus proche. Dans les Territoires également, le coût de l’administration et du maintien de l’ordre dans les zones palestiniennes fermées a été externalisé à l’Autorité Palestinienne, « partenaire » Palestinien dont la loyauté est garantie par sa dépendance complète de la communauté internationale et le régime sioniste et, si besoin, par la force militaire.

L’histoire du traitement sioniste des 1,5 million de Palestiniens dans la minuscule Bande de Gaza de 360 km² est l’histoire – résumée – du traitement par le régime sioniste du peuple palestinien et de la Nakba en cours en Palestine. Les Palestiniens tués, blessés et déplacés dans l’attaque militaire brutale du régime sioniste en décembre 2008 sont les mêmes Palestiniens – et leurs descendants – que le régime sioniste a expulsés de leurs maisons et poussés par la force à trouver refuge à Gaza en 1948 (deux Palestiniens sur trois à Gaza sont des réfugiés), dont il a volé la terre, qu’il a opprimés depuis 1967 par une occupation militaire brutale, dont il a sévèrement restreint la liberté de circulation depuis le début des années 1990 (la Bande de Gaza est appelée « prison à ciel ouvert » depuis cette époque) et qu’il a essayé de soumettre par la famine au moyen d’un blocus criminel de la nourriture, du fuel et de l’électricité dans les 18 mois qui ont précédé l’attaque militaire.

Sous le prétexte de l’autodéfense, le régime sioniste a invoqué – et les gouvernements occidentaux ont approuvé – le « droit » de tuer de façon aveugle et gratuite, de blesser et de déplacer ces réfugiés et civils palestiniens sous occupation, dont les droits humains fondamentaux, dont les droits au retour et à l’autodétermination qu’Israël et la communauté internationale n’ont ni respecté, ni protégé ni promu pendant les 60 dernières années.

Comme dans le cas de la guerre du régime sioniste contre le Liban en 2006, les gouvernements occidentaux menés par les Etats Unis et l’Union Européenne ont fermé les yeux et soutenu l’agression sioniste contre le peuple palestinien dans la Bande de Gaza, et ont aidé à retarder l’adoption d’une résolution du Conseil de Sécurité appelant à un cessez-le-feu immédiat. Les mêmes Etats continuent de bloquer d’autres actions des Nations Unies, dont des sanctions effectives et des enquêtes et poursuites sur les crimes sionistes et ses violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme.

De beaucoup de façons, le cas du peuple palestinien, représenté par les victimes de l’attaque du régime sioniste à Gaza, est devenu une affaire test. Aujourd’hui, alors qu’il a été mis fin, aux Etats-Unis, au gouvernement qui a prôné la « guerre préventive » et la « guerre contre le terrorisme » et établi Guantanamo et Abu Ghraib, de nouveaux espoirs de changement et d’un autre monde, plus juste et pacifique inspirent des millions de personnes. Pour beaucoup de peuples au monde, cependant, un tel espoir reste illusoire, tant que la légitimité de leur lutte pour la justice, la liberté et une égalité totale ne sera pas reconnue, tant que le puissant ne sera pas tenu pour responsable selon les normes universelles, et que soit mis fin à l’impunité des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme et des crimes de guerres.

Le cas du peuple palestinien est un cas-test à ce sujet parce que le régime raciste et oppressif sioniste, qui conjugue des éléments d’apartheid, de colonialisme et d’occupation militaire, est soutenu et protégé par les Etats occidentaux les plus puissants.

Notes de lecture :

[1] Richard Falk, envoyé des Nations Unies pour les droits de l’homme : “Gaza évoque le souvenir du Ghetto de Varsovie.”

[2] Conseil des Droits de l’Homme, Résolution A/HRC/S-9/L.1/Rev.2 de 12 janvier 2009, para 14.

[3] Lire par exemple :

Amnesty International, “Israel must disclose weapons it used in Gaza attacks”

Murray Wadrop, “Israel accused of executing parents in front of children in Gaza”, The Telegraph, 21 January 2009

Rory McCarthy, “Amid dust and death, a family’s story speaks for the terror of war”, The Guardian, 19 January 2009

Amnesty International, “Israel’s use of white phosphorus against Gaza civilians ’clear and undeniable’”, 19 January 2009

Al-Haq, “Impeding Medical Relief in the Gaza Strip : Israel’s War Crimes against the Injured”, 17 January 2009

UN Committee on Rights of the Child, “Effects of Gaza conflict on children ’devastating’”, 13 Jan 2009

Eva Bartlett, “Israel is targeting medics”, Electronic Intifada, 12 January 2009

[4] L’Article II de la Convention internationale sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid (Résolution 3068 (XXVIII) de l’Assemblée Générale des Nations Unies, 1973) établit que le crime d’apartheid « désigne les actes inhumains indiqués ci-après, commis en vue d’instituer ou d’entretenir la domination d’un groupe racial d’êtres humains sur n’importe quel autre groupe racial d’êtres humains et d’opprimer systématiquement celui-ci (…) »

« d) Prendre des mesures, y compris des mesures législatives, visant à diviser la population selon des critères raciaux en créant des réserves et des ghettos séparés pour les membres d’un groupe racial ou de plusieurs groupes raciaux, en interdisant les mariages entre personnes appartenant à des groupes raciaux différents, et en expropriant les biens-fonds appartenant à un groupe racial ou à plusieurs groupes raciaux ou à des membres de ces groupes (…). »

Source : Badil Traduction : MR pour ISM

[ commentaires : eh oui, c’est ennuyeux, c’est lassant, de répéter depuis tant d’années la même chose. Enfin, pas vraiment la même chose d’ailleurs, parce que ça ne fait qu’empirer. Et plus les excuses et les prétextes tombent en poussière ou s’évanouissent en fumée les uns après les autres, plus le fond de la marmite infernale de la mentalité sioniste apparaît clairement pour ce qu’elle est : un incroyable mélange de fausse culture, de prétendue pensée religieuse, d’arrogance en tous domaines, de communautarisme de la pire espèce.

Bref du racisme tout nu, dans toute son obscénité

Comment nos gouvernants, nos média, tous ceux qui prétendent orienter notre avenir ne voient-ils pas cette évidence ? Nous soutenons, depuis 60 ans, une aventure qui n’a cessé de mentir, de renier sa parole, de trahir tous ses engagements, qui, à travers des exécutants « de gauche » comme « de droite », n’a qu’une seule politique permanente : soumettre, dominer, contrôler, asservir enfin, son environnement immédiat et, de proche en proche, tout le coin de terre où elle a planté ses racines.

Comment ne voyons nous pas ce que le reste de la planète constate chaque jour : nos pays ont-ils perdu la raison pour ne pas comprendre qu’avoir ainsi partie liée avec une entité contre la quelle les autres nations finiront bien par se liguer est une politique dont l’échec est d’avance garanti ?

Allons, messieurs, un peu de courage ! Nous connaissons tous les organisations, les groupements, les lieux d’influence, les hommes de main ou de paille de ce pouvoir pervers : osez leur dire « Non », pour une fois. Vous verrez comme vous vous sentirez mieux le lendemain. ]

ISM et Al Majdal - Palestine - 12-05-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11904&type=analyse≤sujet=Nettoyage%20ethnique

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002

L’ultimatum du Roi Abdullah de Jordanie : la Paix maintenant ou la Guerre dans un an

Les Etats Unis sont en train d’apporter les touches finales à un plan de paix très ambitieux pour le Moyen-Orient, qui a pour objectif de mettre fin à plus de 60 ans de conflit entre l’établissement sioniste et les Arabes, selon le roi Abdallah de Jordanie, qui souhaite participer au rapprochement entre les parties.

L’administration Obama fait pression pour obtenir un accord de paix global, qui comprendrait le règlement du conflit entre les sionistes et les Palestiniens, et leurs différends territoriaux avec la Syrie et le Liban, a déclaré le Roi Abdullah II au Times.

Le fait de ne pas parvenir à un accord à ce stade critique pourrait entrainer le monde dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient l’an prochain. « Si nous retardons nos négociations de paix, alors il y aura un conflit entre les Arabes ou les Musulmans et Israël dans les 12 à 18 prochains mois, » a déclaré le roi.

Les détails du plan devraient être discutés dans une série d’initiatives diplomatiques ce mois-ci. La principale d’entre elles sera la rencontre du président Obama avec Benjamin Netanyahou, le Premier ministre sioniste d’extrême-droite, à Washington, dans une semaine. Cette initiative pourrait constituer la pièce maîtresse de l’allocution très attendue de M. Obama qui s’adressera au monde musulman au Caire, le 4 Juin.

Une conférence de paix pourrait alors avoir lieu réunissant toutes les parties dès juillet ou août. Un projet aussi ambitieux n’a pas été tenté depuis 1991, quand l’administration de George Bush père avait rassemblé toutes les parties dans une conférence de paix à Madrid.

« Ce dont nous parlons, ce n’est pas de seulement réunir autour d’une table les sionistes et les Palestiniens, mais de réunir les sionistes et les Palestiniens, de réunir les sionistes et les Syriens, de réunir les sionistes et les Libanais, » a déclaré le roi, qui a élaboré le plan avec M. Obama, à Washington le mois dernier. Il a ajouté que si M. Obama ne tient pas sa parole de paix, alors sa crédibilité disparaitra du jour au lendemain.

Le Gouvernement sioniste a jusqu’à présent rejeté toute initiative qui conduirait à une solution à deux États, la création d’un Etat palestinien vivant côte à côte avec l’établissement sioniste, mais le Roi a souligné que ce qui était proposé était une « solution à 57 Etats », dans laquelle l’ensemble du monde arabe et du monde musulman reconnaîtrait l’État sioniste.

« Nous offrons à un tiers de la population mondiale de l’accueillir à bras ouverts » a déclaré le Roi. « L’avenir n’est pas le fleuve du Jourdain ou les hauteurs du Golan ou le Sinaï, l’avenir, c’est le Maroc dans l’Atlantique et l’Indonésie dans le Pacifique. C’est le prix. »

En contre partie du gel par le régime sioniste de la construction des colonies juives en Cisjordanie, une étape-clé dans tout processus de paix, les parties arabes pourraient offrir des mesures d’encouragement, comme le droit à la compagnie aérienne israélienne El Al de survoler l’espace aérien arabe et des visas aux touristes israéliens pour les États arabes.

Toutefois, M. Netanyahu a déclaré hier au gouvernement sioniste qu’il n’avait pas l’intention d’abandonner le Plateau du Golan, qu’Israël a pris à la Syrie en 1967.

La Syrie, qui a été accusée la semaine dernière par Washington d’être un Etat finançant le terrorisme, présente un énorme défi. Le roi, qui était aujourd’hui en visite à Damas, a insisté pour que les Syriens puissent rentrer en grâce.

Source : http://www.timesonline.co.uk/ Traduction : MG pour ISM

[ commentaires : est-il nécessaire de rappeler au roi de Jordanie le passif de la partie sioniste, pour ce qui est des deux poids deux mesures, de la procrastination illimitée quand il s’agit de tenir ses engagements, bref de l’extrême méfiance qui s’impose quand on traite avec des gens à la mauvaise foi proverbiale ? C’est ainsi qu’il ne faut pas échanger quoi que ce soit contre le simple « gel » des implantations , mais bien contre le gel, le démantèlement et le retour à la Ligne Verte, parce que sinon... Et nous n’évoquons même pas la nécessité de s’assurer de l’accord du peuple Palestinien lui même avant de s’engager dans une vois quelconque !]

ISM et Richard Beeston et Michael Binyon - Moyen Orient - 11-05-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11901&type=analyse≤sujet=Normalisation

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003

Gaza : la situation environnementale est une urgence majeure

D’innombrables vergers de la Bande de Gaza ont à présent disparu, des fermes entières ont été rasées. Les vestiges de milliers de maisons détruites dégagent de l’amiante toxique, tandis que des infrastructures délabrées déversent des eaux usées non traitées dans la Méditerranée.

Dans l’enclave de Gaza assiégée, une crise environnementale déjà très aiguë a encore été aggravée par la guerre récente.

Au cours des trois semaines de l’assaut sous nom de code Plomb Durci, le régime sioniste a visé pratiquement tous les aspects de l’infrastructure du territoire côtier. Maisons, commerces, usines, réseau énergétique, systèmes d’épuration et usines de traitement des eaux, tout a été réduit à des amas de décombres à travers la Bande de Gaza.

Selon une évaluation préliminaire des dommages environnementaux et structurels réalisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’attaque sionistes a non seulement aggravé les risques existants à Gaza, mais en a créé de nouveaux en contaminant aussi bien les terres que les environnements urbains et en laissant dans son sillage des quantités inouïes de déchets.

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) annonçait le mois dernier qu’il enverrait en mai une équipe d’experts de l’après-conflit dans l’enclave pour le suivi des questions qui menacent le plus la population de Gaza.

Avant la guerre, l’infrastructure de Gaza dépérissait suite à trois années de sanctions puis à 18 mois de siono-égyptien, lequel interdit l’importation de tous biens, saufs « essentiels », dans l’enclave de Gaza.

Beaucoup de zones dans Gaza, en particulier les vastes camps de réfugiés, étaient privées de systèmes d’épuration des eaux usées. Quand ils existaient, ils fonctionnaient souvent grâce à des groupes électrogènes ou sur l’électricité rationnée. L’interdiction des matériaux requis pour leur entretien, notamment le ciment, l’acier et les tuyaux, les a laissés dans un état de délabrement avancé.

Un rapport publié par le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA) dix jours avant le lancement de l’opération Plomb durci déclarait qu’au moins 80% de l’eau fournie à Gaza « ne satisfait pas aux normes de l’OMS pour l’eau potable ».

« Une grande partie de l’entretien nécessaire est rendue impossible par le manque de tuyauterie, de pièces de rechange et de matériaux de construction. La dégradation du système qui en découle est un risque majeur pour la santé publique » dit le rapport.

Les restrictions sur les matériaux et les marchandises ont laissé 70% des terres agricoles de Gaza sans irrigation, selon l’Organisation pour l’Alimentation t l’Agriculture (FAO), tandis que les autorités locales étaient contraintes de déverser chaque jour environ 70 millions de litres d’eaux usées non traitées dans la mer. Le manque d’essence rend la collecte des ordures peu fréquente dans le meilleur des cas.

Au cours de l’assaut, les bombes israéliennes ont touché les systèmes déjà fragilisés d’épuration et de traitement des eaux, provoquant le mélange d’eau potable et d’eaux usées dans les zones les plus peuplées de Gaza.

Des obus tirés par des tanks ont touché la plus grande usine de traitement des eaux de Gaza City, envoyant des torrents d’eaux usées directement dans le voisinage, les fermes et la mer.

40% des réservoirs d’eau des toits à Khan Younis ont été endommagés ou détruits, et quatre puits entièrement détruits à Gaza City, Beit Hanoun et Jabaliya, selon le groupe chargé des eaux, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH), qui dépend de l’OCHA.

« Après la guerre, l’impact majeur a été ressenti dans les zones du nord de Gaza, où la plupart des réseaux d’eau ont été détruits » dit Najla Shawa, directrice de l’information de WASH à Gaza. « A Khan Younis aussi, seuls 30% du gouvernorat sont desservis par un réseau d’eaux usées ».

A présent ce sont dix millions de litres d’eaux usées de plus qu’avant la guerre qui sont déversés dans la Méditerranée chaque jour, selon WASH, menaçant la vie marine côtière et les pêcheries de Gaza.

Les missiles israéliens ont aussi ciblé des usines dans des zones urbaines résidentielles et rurales, dégageant des produits chimiques potentiellement toxiques dans l’air et dans le sol. Les amas de décombres qui continuent de marquer le paysage de Gaza contiendraient de grandes quantités d’amiante, une fibre minérale cancérigène beaucoup utilisée dans la construction.

« Les déchets de construction engendrés par les dernières hostilités contiennent des matériaux à risque comme l’amiante » a dit par téléphone à IPS un représentant de la section « gestion post-conflit et désastres » du PNUE à Genève. « De hauts niveaux d’exposition à l’amiante ont été corrélés au cancer du poumon ».

Plus de 20.000 bâtiments et 5.000 maisons ont été détruits, selon les autorités locales. Quelque 600.000 tonnes de déchets doivent à présent être évacuées à la suite du siège, une bonne partie des débris ayant été arasée dans le sol par les tanks sionistes.

Le sol de Gaza sera également affecté dans le long terme par l’usage qu’a fait Israël d’obus au phosphore blanc pendant la guerre, dit Sameera Rifai, représentante de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature dans les Territoires Palestiniens Occupés.

« Le sol des terres agricoles est maintenant pollué par les armes utilisées par les Israéliens, en particulier le phosphore blanc » a déclaré Mme Rifai à IPS.

Le phosphore blanc, un agent chimique incendiaire, peut demeurer non modifié dans les sédiments du sol dans les corps des poisson pendant de nombreuses années, selon l’Agence US pour les substances toxiques et les maladies.

En février des échantillons de sol gazaoui ont été testés positifs selon les examens effectués à l’Université Techniques d’Istamboul en Turquie.

La guerre a encore dégradé la capacité de collecte des ordures des municipalités, dit Basil Yasin, activiste environnemental palestinien et chercheur pour les Amis de la Terre Moyen-Orient. Les ordures et déchets de construction continuent de border les rues de Gaza, et les trois principales décharges sont combles, rapporte l’ONU.

Toutefois, aussi longtemps que le blocus est en place, et que Gaza est privé des matériaux nécessaires la reconstruction, les environnementalistes doutent de pouvoir faire grand-chose pour répondre aux problèmes environnementaux croissants de l’enclave.

« C’est une crise permanente, pas seulement cette dernière guerre, qui empêche constamment les Palestiniens de développer des projets durables » dit Mme Shawa à IPS. « Cela concerne surtout le manque d’accès aux matériaux, qui empêche la construction de réseaux d’eau et d’usines d’épuration ».

« Ces deux derniers mois, seuls deux ou trois conteneurs de tuyaux pour l’eau ont été autorisés par les sionistes à entrer dans Gaza » dit-elle.

Mme Shawa ajoute que la dite « zone-tampon » que le régime sioniste a créée unilatéralement dans Gaza empêche l’évaluation et le nettoyage environnemental dans la période de l’après-conflit.

« Les gens n’ont tout simplement pas accès aux zones est et nord où se situent la plupart des usines d’épuration » dit-elle. « Les autorités municipales sont incapables d’atteindre certaines zones pour tester les niveaux de pollution de l’eau ou du sol ».

Le PNUE dit que la stabilité environnementale ne pourra pas être établie aussi longtemps que les frontières resteront fermées » selon Mme Rifai. : « Aucun progrès significatif en termes d’environnement ne peut être fait aussi longtemps que les frontières restent fermées ».

« Si nous voulons développer Gaza et maintenir ses ressources naturelles, il faut que la fermeture cesse et qu’il y ait une libre circulation des gens et des matériaux » ajoute Mme Rifai. « Sans cela, c’est inutile ».

5 mais 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :

http://electronicintifada.net/v2/ar...

Traduction de l’anglais : Marie Meert

Info-Palestine et Erin Cunningham - The Electronic - lundi 11 mai 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6591

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004

Le régime sioniste a kidnappé 2 350 Palestiniens entre le 01/01/09 et le 30/04/09

Un chercheur Palestinien spécialisé dans les problèmes de détenus, lui même ancien détenu, Abdul-Nasser Farawna, a déclaré, lundi 11/05/09, que les forces coloniales avaient, entre le 01/01/09 et le 30/04/09, enlevé plus de 2 350 Palestiniens en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

Il a déclaré que certains des habitants enlevés avaient été relâchés, alors que des centaines d’autres étaient restés emprisonnés dans différents centres de détention et d’interrogatoire.

Farawna a ajouté que l’armée avaient enlevé 1 220 Palestiniens en janvier, parmi lesquels les 1 000 personnes kidnappées au cours de la récente offensive contre Gaza, et que des dizaines d’habitants enlevés sont toujours détenus.

L’armée coloniale a enlevé 365 Palestiniens en février, 395 en mars, et 370 en avril. Ces nombres comportent 13 femmes et des dizaines d’enfants en plus de centaines de travailleurs appréhendés en zone sioniste pour « non-possession de permis de travail ».

Le chercheur a également déclaré que la plupart des habitants ont été enlevés au cours d’incursions ou au niveau de barrages routiers, en plus des pêcheurs qui ont été kidnappé alors qu’ils pêchaient dans les eaux territoriales de Gaza.

Il a ajouté que l’armée kidnappe des Palestiniens comme moyen de pression et comme actions de représailles et que ces arrestations ne sont pas nécessairement liées aux prétentions sionistes de « mesures de sécurité ».

Il a qualifié les enlèvement d’actes de chantage et d’exactions inadmissibles contre les habitants.

Saëd Bannoura - IMEMC & correspondants – Mardi 12 mai 2009 – 01 : 30

http://www.imemc.org/article/60341

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005

Les Etats Unis et l’entité sioniste boycottent une réunion du Conseil de Sécurité

L’entité sioniste et les Etats Unis ont boycotté, lundi 11/05/09 au soir, la session du Conseil de Sécurité, après avoir déclaré que le processus de paix au Proche Orient était un problème qui ne concerne que les Palestiniens et le régime sioniste.

Après que les Etats Unis et l’entité sioniste aient déclaré qu’ils boycottaient la réunion, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a déclaré que le temps était venu pour que l’entité sioniste change de politique à l’égard des implantations, des démolitions de maisons, et des restrictions aux déplacements des habitants Palestiniens.

Il a également appelé à l’intensification des discussions diplomatiques pour parvenir à une solution à deux états, et ajouté que l’entité sioniste s’était, à de multiples reprises, engagée à mener des changements fondamentaux dans sa politique dans les territoires Palestiniens mais n’avait jamais tenu parole.

Ki Moon a encore déclaré que les actes des sionistes sur le terrain, une disponibilité sérieuse pour des discussions de paix sur tous les problèmes connexes, y compris les frontières, Jérusalem, et les réfugiés, seraient le véritable test de l’engagement de l’entité sioniste envers la solution à deux états.

L’envoyés sioniste auprès des Nations Unies ; Gabriela Shalev, a déclaré que le régime sioniste avait décidé de boycotté la réunion car il pense, ce régime, que le processus de paix est un problème Palestino-sioniste, et que le Conseil de Sécurité n’a pas à y intervenir.

Shalev a ajouté que le régime sioniste est actuellement en train de formuler sa politique avant la visite aux Etats Unis du premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu.

Les Etats -Unis ont déclaré qu’ils n’avaient pas participé à la session parce qu’ils attendent la visite de Netanyahu chez eux.

Netanyahu sera dans les prochaines jours en visite aux Etats Unis, où il rencontrera le président étasunien Barack Obama et la secrétaire d’2tat Hilary Clinton.

[ commentaires : Depuis quand le brigandage sioniste en Palestine est-il un problème qui concerne exclusivement les sionistes et les Palestiniens ? Comment les étasuniens ont-ils pu couvrir une aussi piteuse et outrageante mascarade ?

Au lieu de demander aux sionistes d’être un tout petit peu moins infects, s’il leur plait et sans vouloir leur faire de peine, bien entendu, il leur aurait été rappelé, et avec vigueur, l’obligation où ils sont de respecter le droit international, et notamment les résolutions de l’ONU, surtout celles du Conseil de Sécurité, en particulier la 242, aux termes de laquelle ils n’ont rien à faire en dehors des limites de la Ligne Verte. Ils auraient été avertis que, faute de passer aux actes rapidement, la communauté internationale allait peut-être envisager des actions autrement mieux fondées que celles dont elle menace chaque jour l’Iran.

Trygve Lie, Dag Hammarskjoeld, U Thant, Kurt Waldheim, Javier Pérez de Cuellar, Boutros Boutros – Ghali, où êtes -vous ?

Hélas, nous connaissons tous la réponse. Les funérailles ont été célébrées en cachette, mais la réalité est bien là : l’ONU est bien morte. ]

Saëd Bannoura - IMEMC & correspondants – Mardi 12 mai 2009 – 09 : 01

http://www.imemc.org/article/60345