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Alors que les nauséabonds marchandages post électoraux se déroulent,

« L’armée » israélienne poursuit ses exactions criminelles (ndlr)

Samedi, 14 février 2009 - 21h36

samedi 14 février 2009

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nombre d’entrées : 6

001

Une adolescente de 14 ans blessée, découverte 60 heures après la mort des membres de sa famille

Plus de 60 heures après le début de son supplice, Amira a finalement été découverte lorsque le propriétaire de la maison, est revenu chez lui et l’a trouvée allongée dans la chambre.

Lorsque le journaliste a demandé à Amira comment elle était arrivée chez lui, elle a répondu : « Je suis blessée, mon oncle. Je suis désolée. Je suis entrée dans votre maison sans votre permission. J’ai hésité à le faire, mais je ne connaissais aucun autre endroit où aller. S’il vous plaît pardonnez-moi. »

Le 7 février 2009, DCI-Palestine a confirmé la mort de 304 enfants et enquête sur la mort de 96 autres. Cela signifie qu’au moins 400 enfants ont été tués pendant l’opération Plomb Durci.

Le mercredi 14 janvier 2009 vers 17h, Amira, 14 ans, se trouvait chez elle dans le quartier de Tal Al Hawa au sud-ouest de la ville de Gaza. Elle était avec son père, son frère de 13 ans Ala, et sa soeur de 15 ans, Ismat, lorsque les chars sionistes ont fait irruption dans le secteur. « Nous avions très peur », raconte Amira.

Vers environ 18h30, le père d’Amira qui est le muezzin (la personne qui fait l’appel à la prière) de la mosquée voisine a quitté la maison pour appeler à la prière d’Isha (nuit). Il est rapidement revenu à la maison et peu de temps après, il a mis ses enfants au lit malgré le bruit des missiles et des tirs.

Amira se souvient que son père est allé à la porte d’entrée pour voir ce qui se passait. « Dormez et n’ayez pas peur » leur a-t’il dit. Les enfants se sont endormis mais se sont réveillés en hurlant au bruit d’une forte explosion juste à l’extérieur de leur maison.

Ils ont sauté du lit et ont couru vers la porte d’entrée de la maison. Amira est sortie la première et alors qu’elle courait sur plusieurs mètres devant la maison, elle se souvient avoir senti qu’elle avait marché sur une personne et s’est arrêtée net.

Elle a regardé derrière elle et a vu son père étendu au sol et saignant abondamment à côté de leur porte d’entrée. Amira, son frère et sa sœur, Ala et Ismat, se sont agenouillés auprès de leur père, en criant et en pleurant de peur. "S’il vous plaît Dieu, ne laissez pas mourir mon père". Amira le répétait alors qu’elle était assise par terre à côté de lui.

Le frère et la sœur d’Amira lui ont dit de rester avec leur père, pendant qu’ils allaient chercher une ambulance.

Son frère et sa sœur avait déjà fait plusieurs mètres lorsque Amira a entendu le bruit d’une autre explosion. À ce moment-là, elle a eu le sentiment que sa jambe droite se divisait en deux parties. Amira a crié de douleur et son frère et sa soeur sont revenus pour l’aider. Le frère d’Amira a essayé de bouger sa jambe, en vain. Alors Ala et Ismat sont repartis à la recherche d’une ambulance, en disant à Amira de ne pas avoir peur. Amira les a regardés descendre la rue en courant jusqu’à ce qu’ils tournent dans un angle et qu’ils soient hors de portée de vue.

Elle ne pouvait plus voir ses frères et soeurs, mais elle pouvait les entendre crier, "Ambulance ! Ambulance ! S’il vous plaît, aidez-nous." Quelques instants plus tard, Amira a entendu le bruit d’une autre explosion et a vu une épaisse fumée qui s’élevait de l’endroit son frère et sa sœur avaient disparu. Elle n’entendait plus leurs voix.

Amira s’est assise près de son père, en le suppliant de se réveiller, mais il n’a pas bougé. Elle a commencé à avoir peur quand elle a entendu le bruit des tanks se rapprocher et s’est trainée à l’intérieur de sa maison en passant par la porte d’entrée. Elle s’est convaincue que son père allait se réveiller et qu’il la suivrait, elle a délibérément laissé la porte ouverte pour lui.

À l’intérieur de la maison, elle a rampé sur le balcon surplombant la rue. Quelques instants plus tard, elle a entendu une autre explosion et a vu de la fumée qui s’élevait de l’endroit où son père était allongé. Lorsque la fumée s’est dégagée, elle a vu que les jambes de son père avaient été arrachées de son corps.

"À ce moment-là", dit-elle, "j’ai su qu’il était mort." Epuisée et engourdie par la douleur de sa jambe droite, Amira s’est endormie sur le balcon et s’est réveillée à la lumière du jour le lendemain matin (jeudi).

Ayant froid et soif, Amira s’est démenée dans la cuisine pour boire de l’eau. Alors qu’elle s’était hissée pour tenir debout sur la jambe gauche, elle a perdu connaissance et est tombée. Amira a repris connaissance quelque temps plus tard et elle a ensuite pu se relever à côté de l’évier de la cuisine pour boire de l’eau du robinet.

Ensuite, elle est sortie en rampant jusqu’à l’endroit où se trouvait le corps de son père pour récupérer son téléphone portable dans sa poche. Elle voulait donner le téléphone au père de sa cousine qui habitait à environ 500 mètres pour qu’il puisse informer les contacts de son père qu’il avait été tué. Elle s’est trainée jusqu’à sa maison et a frappé à la porte, mais personne n’a répondu.

Amira s’est ensuite couverte d’un sac nylon qu’elle avait trouvé par terre et avec des feuilles qu’elle avait arrachées d’un arbre à proximité afin de rester au chaud. Elle est restée dans cette position jusqu’au lendemain matin, en perdant de temps en temps conscience au cours de la nuit. Elle se souvient avoir eu peur du bruit des chiens qui aboyaient, des chars et des obus. Elle se disait : « Mon père va me protéger », à chaque fois qu’elle avait peur.

Au lever du soleil (vendredi), Amira a vu qu’il y avait un trou dans le mur qui entoure la maison voisine d’un journaliste qu’elle connaissait bien parce que sa sœur aînée s’était liée d’amitié avec sa fille.

Faible et déshydratée, Amira s’est glissée à travers le trou dans le jardin et à l’intérieur de la maison à la recherche d’eau. Elle a trouvé une chambre avec de nombreux matelas et couvertures et une bouteille d’eau, ce qui lui a permis de boire.

« J’ai rampé et j’ai attrapé la bouteille d’eau et j’ai commencé à boire rapidement. L’eau était délicieuse. Je me suis alors couchée sur un matelas et j’ai pris une couverture parce que j’avais très froid. J’ai pu voir un hélicoptère de la fenêtre cassée de la chambre" .

"Je me suis endormie et réveillée à plusieurs reprises. [...] A un moment donné, j’ai rampé jusqu’à la salle de bains et j’ai rempli la bouteille d’eau du robinet. En revenant dans la chambre, j’ai vu un pot plein d’olives marinées sur le sol de la cuisine. C’est sûr qu’elles étaient destinées à être stockées. Nous avons l’habitude de stocker des olives marinées jusqu’à ce qu’elles deviennent comestibles l’année suivante.

J’ai attrapé le pot et j’ai essayé de l’ouvrir parce que j’avais faim mais je n’ai pas réussi. Je l’ai laissé là-bas et je suis retournée en rampant jusqu’à la chambre. Je me suis allongée sur le matelas en me couvrant de couvertures.

Je crois que c’était samedi. J’ai commencé à boire lentement à la bouteille. Je ne voulais pas gaspiller l’eau parce que je ne me sentais pas capable de retourner pour la remplir »

Plus de 60 heures après le début de son supplice, Amira a finalement été découverte lorsque le journaliste qui est propriétaire de la maison, est revenu chez lui et l’a trouvée allongée dans la chambre. Il avait évacué sa famille par peur de l’arrivée imminente des forces israéliennes dans le quartier.

Lorsque le journaliste a demandé à Amira comment elle était arrivée chez lui, elle a répondu : « Je suis blessée, mon oncle. Je suis désolée. Je suis entrée dans votre maison sans votre permission. J’ai hésité à le faire, mais je ne connaissais aucun autre endroit où aller. S’il vous plaît pardonnez-moi. « 

Amira a été transportée d’urgence à l’hôpital Shifa où elle a subi immédiatement une intervention chirurgicale pour ressouder l’os cassé de sa jambe droite. Elle a subi une importante perte de sang et a du être transfusée afin de lui sauver la vie. Quatre jours plus tard, Amira a subi plus d’une intervention chirurgicale pour remettre sa jambe en état.

Amira a été placée sous la surveillance d’un groupe de médecins français qui a voulu l’envoyer en France pour compléter son traitement et lui offrir une réadaptation pour sa jambe.

Le 22 Janvier, et à nouveau le 23 Janvier, Amira, accompagnée de sa tante, a été emmenée en ambulance jusqu’au point de passage de Rafah pour entrer en Egypte. A chaque fois, elles ont été refoulées par les responsables égyptiens qui les ont insultées, en les accusant de mentir sur l’étendue des blessures d’Amira.

Le 5 Février 2009, Amira attendait toujours dans la bande de Gaza une autorisation d’entrer en Égypte par le passage de Rafah afin de continuer à recevoir des soins médicaux à l’étranger. Les efforts déployés par les délégations de médecins internationaux continuent pour coordonner et obtenir les autorisations requises pour sa sortie.

Amira présente des signes de stress psychologique en raison du traumatisme qu’elle a connu et les nouveaux retards dans son traitement et sa réadaptation ne font que retarder son rétablissement.

L’utilisation aveugle de la force dans des zones civiles densément peuplées est une violation du droit international.

Toutes les parties sont liées par les obligations juridiques internationales de faire la distinction entre combattants et civils et de prendre toutes les précautions nécessaires pour minimiser les pertes civiles lors des hostilités.

Toutes les parties doivent respecter le principe de proportionnalité et de nécessité lors de la conduite et la planification des opérations militaires. Dans le contexte d’une forte densité de population de Gaza, les commandants militaires doivent prendre encore plus de précautions pour minimiser les dommages aux civils.

L’utilisation par le régime sioniste de l’artillerie lourde et des tanks dans les quartiers de la ville de Gaza est une violation du droit international, puisque par nature, ces armes frappent de façon aveugle, des objets militaires et civils, sans distinction, comme dans le cas de cette famille.

Alors que les victimes qui ont survécu à l’opération Plomb Durci luttent pour faire face à ses conséquences, DCI-Palestine continue d’appeler à :

• Un accès sans entrave pour la fourniture d’une aide humanitaire et médicale d’urgence à la bande de Gaza ;

• La levée immédiate et permanente du siège de la Bande de Gaza imposé par le régime sioniste afin de permettre la libre circulation des personnes, des biens et des services dans et hors du territoire ;

• Une enquête indépendante sur les incidents impliquant des victimes civiles lors de l’opération Plomb Durci, et des poursuites judiciaires rapides, conformément au droit international, contre les responsables qui ont ordonné, planifié et exécuté des crimes de guerre ;

• L’annulation de rehaussement des relations bilatérales entre l’UE et l’établissement sioniste approuvé par le Conseil d’Association le 16 Juin 2008.

Source : http://www.dci-pal.org Traduction : MG pour ISM

ISM et DCI-Palestine - Gaza - 12-02-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11200&type=temoignage≤sujet=Enfants

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002

Les soldats israéliens tirent sur des fermiers et des internationaux à Al Faraheen

Les forces d’Occupation Israélienne continuent leurs attaques contre les civils palestiniens et les militants des droits de l’homme dans la Bande de Gaza.

( Vidéo filmée à Abassan les 3 et 5 Février 2009 disponible sur le lien http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11206&type=temoignage≤sujet=Incursions )

Le mardi 27 Janvier 2009, à Abassan, les forces d’occupation ont tiré sur plusieurs agriculteurs, faisant un mort.

Anwar, 27 ans, ramassait du persil et des épinards dans les champs du village, à environ 700 mètres de la ligne verte, lorsque des soldats postés derrière la Ligne Verte ont ouvert le feu, tirant plus de 30 balles, selon les témoins oculaires.

Les fermiers travaillant dans le secteur ont eu peur et se sont mis à l’abri de la pluie de balles. Cependant, Anwar a reçu une balle dans la nuque et a été tué sur le coup.

Les militants des droits de l’homme accompagnent les agriculteurs d’Abassan depuis le meurtre d’Anwar. Et pourtant, les soldats sionistes continuent de les attaquer, comme on peut le constater dans la vidéo disponible sur le lien http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11206&type=temoignage≤sujet=Incursions

ISM - Gaza - 13-02-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11206&type=temoignage≤sujet=Incursions

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003

Escortés par l’armée, 300 colons sionistes envahissent le village d’Artas, à Bethlehem

Environ 300 colons sionistes, accompagnés par les troupes d’occupation et les gardes frontières, ont envahi hier plusieurs secteurs du village d’Artas, au sud de Bethlehem, et ont monté plusieurs tentes sur ces zones menacées d’annexion.

L’escalade sioniste survient après que des bulldozers sionistes aient tracé une route de 800m de long reliant le quartier Khalat Al-Nahl, dans le village, à la colonie Efrat bâtie sur le territoire de plusieurs villages de la zone, dont Artas et Khadr.

Les villageois d’Artas ont déclaré au Centre Palestinien d’Information que les bulldozers sionistes travaillent sur les lieux sans arrêt, et même la nuit, pour terminer rapidement ce projet de colonie.

D’autre part, le député à la Knesset Ibrahim Sarsour a déploré l’attaque blasphématoire contre la mosquée Bahar, dans la ville de Tabaria, ce matin à l’aube, et les graffiti insultant peints sur les murs de la mosquée, en plus des couleurs rouge et noire.

Dans un communiqué reçu par le CPI, le député à la Knesset note que de telles attaques malveillantes sur des lieux saints islamiques sont commises tant par l’armée d’occupation que les colons depuis des décennies, affirmant que les partis de la liste unie arabe et le Mouvement arabe pour le Changement ne resteraient pas passifs devant de tels actes, tenant la police sioniste pour responsable de cette violation grave.

Cette attaque n’est pas la première contre cette mosquée, dont les colons ont partiellement détruit le toit en 2000 et dans laquelle l’armée d’occupation a autorisé un colon à y vivre en 1999, lequel a mis le feu à la mosquée la même année.

Source : Palestine Info Traduction : MR pour ISM

ISM et Palestine Info - Bethléem - 14-02-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11215&type=temoignage≤sujet=Colonies

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004

Les forces coloniales assassinent un adolescent à Hébron

Vendredi vers 14h30, quelques pierres ont été lancées sur le checkpoint d’Abu Al-Rish et les forces coloniales ont d’abord réagi en tirant des grenades lacrymogènes.

Un soldat et la police des frontières ont alors occupé un toit à côté du checkpoint et le soldat qui avait pris une position de tireur d’élite a commencé à tirer à balles réelles sur une maison vide située de l’autre côté de la rue où se trouvaient quelques jeunes garçons.

Izz Al-Din Al-Jamal a reçu une balle dans le cœur et a été tué sur le coup. Il a été emmené à l’hôpital et ramené dans le quartier d’Abu Sneineh pour être enterré dans le cimetière avant le coucher du soleil.

Izz Al-Din Al-Jamal, est le deuxième garçon à être assassiné dans le quartier d’Abu Sneineh cette année. La zone H2 d’Hébron est sous contrôle total des sionistes et les habitants doivent passer par des checkpoints pour entrer dans le quartier, ce qui entraine un harcèlement quotidien et très peu de liberté de mouvement.

Mus’ab Da’na, 17 ans, a été tué il y a un mois lors d’une manifestation contre la guerre à Gaza dans le quartier d’Abu Sneineh.

Environ 170 Palestiniens qui ont été arrêtés au cours de cette période sont encore en prison. Deux autres palestiniens ont été tués dans la région d’Hébron en 2009.

Le 13 janvier, un homme de 35 ans d’Idhna s’est vidé de son sang après avoir reçu une balle réelle dans la poitrine par les forces israéliennes alors qu’il était menotté.

Le 3 février, un homme de 25 ans de Bani Nu’eim a été assassiné lorsque des soldats des Forces d’Occupation qui patrouillaient dans la secteur près de la limite sud de la Zone Sioniste lui ont ordonné d’arrêter sa voiture et ont tiré sur lui plusieurs balles.

L’assassinat, vendredi, d’un adolescent de 14 ans n’est qu’une poursuite de l’usage disproportionné de la violence par les forces coloniales. L’utilisation de balles réelles dans des circonstances telles que dans l’assassinat d’Izz Al-Din Al-Jamal est bien entendu illégale selon toutes les normes, dont celles établies par l’armée coloniale elle-même.

Source : http://palsolidarity.org/ Traduction : MG pour ISM

ISM - Hébron - 14-02-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11213&type=temoignage≤sujet=Enfants

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005

Rompre l’impasse palestinienne

Naguère institution centrale de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), les vestiges du Conseil National Palestinien sont aujourd’hui dénués de de toute légitimité.

Récemment le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshal, a suscité des protestations en déclarant que, dans sa forme actuelle, l’OLP n’est plus un point de référence pour les Palestiniens. Mahmoud Abbas, dont le mandat de Président de l’Autorité Palestinienne basée à Ramallah expirait le 9 janvier dernier, a réagi avec fureur. Ayant lui-même perdu toute légitimité légale et politique, Abbas a déclaré devant une foule, au Caire, « qu’il n’y aurait pas de dialogue avec ceux qui rejettent l’OLP ».

Bien sûr, Meshal ne rejetait pas l‘OLP, mais il a affirmé que l’OLP est devenue « un centre de division pour le foyer palestinien ». S’adressant à Al-Jazeera ce 30 janvier, Osama Hamdan, porte-parole du Hamas, clarifiait : « l’OLP représente un bon cadre pouvant servir à résoudre beaucoup de nos problèmes et querelles ». Hamdan ajoutait que l’institution « est la seule organisation qui soit capable de poursuivre les négociations et de signer des accords politiques avec des factions internes tout autant qu’avec des parties externes ». Fawzi Barhoum, autre porte-parole du Hamas, déclarait à des journalistes que lorsque le Hamas suggérait de créer « une nouvelle représentation », il ne s’agissait pas de créer une alternative à l’OLP. « Nous souhaitons ajouter des mouvements de l’opposition à l’OLP, mouvements qui ne sont toujours pas intégrées dans l’institution ».

Mais la réaction même d’Abbas à ce défi de réactivation et de démocratisation de l’OLP a montré pourquoi cette organisation, naguère si représentative symboliquement, a perdu autant de crédibilité. Tentant d’étayer les apparences de la légitimité, Abbas a convoqué les membres non-élus survivants du CNP à une réunion d’urgence à Ramallah. Seules quelques reliques opportunistes sont apparues. Salim Zanoun, président du CNP, a sommé le Hamas de retirer ses déclarations. Salih Rafat, secrétaire-général de Fida, groupuscule pro-Oslo dissident du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine, a suggéré que l’OLP tienne des élections « internes » - quoi qu’il ait voulu dire - et s’étende de manière à inclure toutes les parties palestiniennes. En effet, l’accord du Caire de 2005 entre la faction du Fatah d’Abbas, qui a longtemps dominé l’OLP, et les autres groupes, notamment le Hamas, réclamait réformes et démocratisation. Mais pendant quatre ans, le Fatah s’est servi de sa prédominance au sein de l’OLP pour résister farouchement à toute réforme. Ce genre de tactique non démocratique ne date pas d’hier.

Avant que l’OLP n’entame des négociations secrètes avec Israël à Oslo en 1992, l’ancien leadership du Fatah avait refusé de mobiliser les différentes bases dispersées, « pour attirer les meilleurs talents de son peuple » selon les termes de feu Edward Said. Dès 1993, Edward Said écrivait : « Au coeur de la pensée de l’opposition, il y a le besoin désespéré de réforme interne au sein de l’OLP, qui doit savoir maintenant que les bruyants appels à « l’unité nationale » ne peuvent plus désormais servir d’excuse à l’incompétence, à la corruption, à l’autocratie ». Il ajoutait qu’ « une telle opposition ne peut pas, sauf selon une logique grotesque et sournoise, être ramenée à de la trahison ou de la traîtrise » (« The lost liberation, » The Guardian, 9 Septembre 1993). Said avait des mots très durs pour Yasser Arafat, le prédécesseur d’Abbas.

« En signant un accord avec Israël afin d’être le collaborateur d’Israël dans l’occupation » écrivait Said, « [Arafat] a laissé l’OLP - institution qui a un jour représenté les aspirations palestiniennes et qui était vue dans tout le tiers-monde comme une organisation de libération particulièrement assiégée mais néanmoins authentique, reconnue par Nelson Mandela lui-même - se flétrir à l’étranger ». (Edward Said, Peace and its discontents (London : Vintage), p.167).

Pendant les récents massacres israéliens à Gaza, les Palestiniens de Cisjordanie qui essayaient de manifester leur solidarité avec leurs frères et sœurs assiégés ont sévèrement été réprimés par les forces de sécurité d’Abbas. L’utilisation scandaleuse de forces de police à des fins de bénéfice politique partisan et pour écraser l’opposition a déclenché colère et ressentiment chez les Palestiniens, tout en démontrant clairement que le Fatah critiqué par Said n’avait fait que changer en pire. Les milices armées d’Abbas sont financées et entraînées par des gouvernements occidentaux, aidées et encouragées par Israël pour jouer le rôle d’exécuteurs autochtones de l’occupation. Alors que la grande majorité des Palestiniens, peu soucieux de scandale, voulaient exprimer leur solidarité avec Gaza, le régime de Ramallah n’était obsédé que par le maintien de bonnes relations avec ses donateurs étrangers, ce qui signifiait : réprimer son propre peuple. Israël tient Abbas pour responsable du maintien de la sécurité en Cisjordanie en vue d’une occupation et d’une colonisation militaire prolongée, réduisant Abbas aux yeux de son peuple à un Buthelezi palestinien (le chef zoulou qui s’allia au gouvernement d’apartheid en Afrique du Sud).

Dans ce processus d’asservissement à l’entité sioniste, Abbas a perdu toute légitimité et tout soutien parmi les Palestiniens - sauf ceux dont la loyauté a été achetée par des salaires financés par l’Union Européenne. Au lieu de fournir tous les efforts possibles pour une réconciliation nationale et une réforme de l’OLP, Abbas visite Strasbourg, Londres, Paris et Rome et fait des discours aux parlementaires et responsables européens, dont il reçoit davantage de soutien qu’il n’en reçoit à Gaza, Naplouse ou tout autre lieu où habitent des Palestiniens.

Son mandat à la présidence de l’AP ayant expiré, Abbas se sert à présent de son titre de chef de l’OLP comme d’un moyen pour s’accrocher au pouvoir. Mais la seule manière de s’y maintenir est de s’assurer qu’il n’y ait ni démocratie ni responsabilité. Et tandis qu’il bloque toute réforme, il continue de souligner que le mastodonte rouillé qu’est l’OLP qu’il dirige est « l’unique représentant légitime » du peuple palestinien. Il n’y a aucune raison de ne pas tenir d’élections au CNP, sinon le maintien en place d’Abbas et de son entourage. Seule une OLP regagnant sa légitimité grâce à un CNP élu peut représenter tous les Palestiniens - y compris ceux qui vivent en exil et ceux qui sont sous l’occupation en Palestine - et peut formuler et appuyer une stratégie commune de libération.

* Arjan El Fassed est cofondateur de The Electronic Intifada et auteur de ”Niet iedereen kan stenen gooien” [« Tout le monde ne peut pas lancer des pierres »] (éditions Uitgeverij Nieuwland, 2008).

9 février 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

Info-Palestine et Arjan El Fassed - The Electronic Intifada - samedi 14 février 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6103

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006

Entretien avec Mujammad Nafah, secrétaire général du Parti Communiste d’Israël

Ce mois de janvier, le parti communiste d’Israël et son front Hadash (front démocratique pour la paix et l’égalité) furent les seules forces politiques de ce pays qui s’opposèrent au massacre perpétré par les forces armées israéliennes dans la bande de Gaza.

Lamentablement, les « mass média » n’ont pas reflété l’ampleur des protestations contre la guerre à l’intérieur du pays. Une grande manifestation ayant eu lieu dans la ville de Sajnin à l’initiative du Comité Représentatif Supérieur de la population arabo-palestinienne en Zone Sioniste (ZS), une semaine après l’offensive criminelle avec la participation de 130 000 manifestants et celle qui a eu lieu l’autre jour, dans la ville de Tel Aviv, avec 20 000 manifestants, dont plusieurs portaient le drapeau rouge, démontrent l’ampleur de la mobilisation qui ne cessa guère, dans tout ce pays du Moyen-Orient, pendant ces trois semaines.

Monde Ouvrier a interviewé le Secrétaire Général du PCI, l’écrivain Mujammad Nafa’h, originaire de l’aile druse de Beit Jan, avec l’objectif de faire connaître les positions des communistes israéliens. L’interview fut réalisée dans les locaux du parti de la ville de Haifa, le dernier jour du mois de janvier, grâce à la collaboration de Efraim Davidi.

Le Parti Communiste d’Israël commémore cette année son 90ème anniversaire. Antérieurement, depuis la fin des années 40, le Parti Communiste palestinien, fut le berceau des trois organisations : le Parti du Peuple Palestinien et les partis communistes jordanien et israélien.

Le PCI possède une fraction parlementaire de trois députés à la Knesset (le parlement israélien), plusieurs maires, dont celui de la « capitale arabe » d’Israël, la ville de Nazareth où il gouverne depuis 32 ans. Il est également très représenté au sein des syndicats et des étudiants.

Lors des dernières élections municipales de Novembre, le député communiste Dov Khenin obtint 36% des votes dans la ville de Tel-Aviv contre le maire travailliste qui reçut 51% des voix. Le PCI, marxiste-léniniste, est l’unique parti en Israël dans lequel militent sans aucune discrimination Juifs et Arabes, et publie le seul journal quotidien communiste en langue arabe du Moyen-Orient : « El Itijad » ( l’Unité » et un hedomadaire en hébreu : « Zu Haderej » (« le Chemin).

Monde Ouvrier : Depuis le 28 Décembre, le Parti Communiste a organisé des manifestations dans tout le pays contre l’agression militaire sioniste sur la Bande de Gaza. Quelle est la position du Parti Communiste Israélien à propos du conflit palestino-sioniste ?

Mujammad Nafa’h : Depuis 1947, notre parti revendique la position de « deux Etats pour deux peuples » et soutient le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. C’est-à-dire le droit pour les Palestiniens d’avoir un Etat libre et souverain dans les territoires occupés par le régime sioniste depuis juin 1967, avec Jérusalem est pour capitale. Nous exigeons également le démantèlement des colonies juives dans ces territoires et la solution de la question des réfugiés palestiniens, conformément aux résolutions des Nations unies.

M.O. : Et en ce qui concerne la Cisjordanie et le « mur de la honte » ?

M.N. : Israël doit se retirer jusqu’aux lignes prévues par le cessez-le-feu de la guerre de juin 1967 et démanteler le mur, que nous appelons en hébreu et en arabe : « le mur de l’apartheid ».

M.O. : Comment coordonne-t-on le travail de dénonciation de l’agression du peuple palestinien, dans ce cas à Gaza, avec les mouvements sociaux, pacifistes et universitaires ?

M.N. : Premièrement, en essayant d’établir le plus d’alliances possibles, puisqu’il est évident que les communistes ne sont pas les seuls à s’opposer à l’occupation coloniale. Deuxièmement, en essayant de coordonner les manifestations dans les rues, avec des activités politiques de prise de conscience et solidarité « pratique » : envoi de vêtements, d’aliments et d’aide. Le fait qu’on ait arrêté plus de 700 personnes lors des manifestations, de Nazareth et Haifa au nord jusqu’à Beer-Sheva au désert de Negev, montre que de nombreuses personnes ont été touchées par autant de morts et de désastres.

Enfin, en notant que nous agissons en coordination avec les forces de la gauche palestinienne. Traditionnellement avec les communistes palestiniens, mais un jour avant l’attaque, et sachant qu’elle approchait, nous nous sommes réunis dans la ville de Ramallah avec les dirigeants du Front populaire pour la Libération de la Palestine, le Front Démocratique pour la Libération de la Palestine et le Parti du Peuple (communiste) afin d’unir nos efforts. Nous avons délibéré avec eux à nouveau le jour qui a suivi le retrait israélien.

M.O. : Comment pourriez-vous expliquer aux étrangers que plus de 70% de la population israélienne soutient ou justifie les attaques militaires à Gaza qui causèrent plus de 1300 morts palestiniens, dont 90% seraient des civils selon certaines organisations humanitaires ?

M.N. : Lamentablement, une grande partie de la population sioniste s’est laissée avoir par une propagande officielle fallacieuse qui définit la guerre coloniale qui a eu lieu à Gaza comme une « action d’auto-défense ». La censure et l’auto-censure des médias locaux y ont contribué. Le téléspectateur sioniste n’a pas vu dans ses écrans les scènes épouvantables que voyait chaque jour le Madrilène ou le Barcelonais. De plus, l’aventure politique du Hamas et ses provocations répétitives ont également contribué à faire de la population civile du sud de la ZS, majoritairement pauvre, des victimes des missiles qui venaient de Gaza.

Plusieurs fois, nous avons répété que nous soutenions la lutte contre l’occupation, les luttes des masses et la politique des Palestiniens, mais nous condamnons les attaques contre les populations civiles des deux côtés de la frontière. Nous avons répété à nouveau qu’il n’existait pas de solution militaire au problème palestinien, la seule solution passe par la fin de l’occupation et la création d’un Etat palestinien. Ce positionnement nous l’avons déjà exprimé précédemment, pendant et après l’attaque criminelle perpétrée en Janvier dernier.

M.O. : En 2003, on a essayé de mettre fin à la vie de l’ancien Secrétaire Général, Issam Majul, en posant une bombe sous sa voiture bien qu’il fut miraculeusement épargné. Pourquoi a-t-on voulu le tuer ? Dans quelle situation vivent les « ennemis » de la politique sioniste dans l’Etat d’Israël ?

M.N. : Ce n’est pas un secret que les espaces démocratiques en Israël sont menacés aussi bien par le gouvernement que par des groupes d’extrême-droite, officiellement « hors contrôle » ; en réalité, tout le monde sait qui les contrôle. Pendant les manifestations de ces dernières semaines, plus de 700 personnes ont été arrêtées, et certaines resteront prisonnières jusqu’à leur jugement. Des groupes de droite attaquèrent nos manifestations faisant des blessés, à la vue « amusée » des policiers.

Avec la guerre, une vraie campagne raciste contre la population arabe a vu le jour, sous la direction du parti chauviniste « Israël Beiteinu » (Israël est à nous ) du raciste Avigdor Lieberman. Il existe un réel danger de montée fasciste de la société israélienne dont les premières victimes seraient la minorité nationale arabo-palestinienne et les secteurs de la gauche conséquente.

M.O. : Avez-vous des contacts avec les Juifs communistes qui vivent en dehors du pays et qui, comme vous, rejettent la politique belliqueuse israélienne contre le peuple palestinien ?

M.N. : Notre parti ne se revendique ni « juif » ni « arabe ». C’est un parti de classe qui ne fait pas de distinction ethnique ou religieuse. Nous avons des relations étroites avec des militants et organisations juives progressistes et pacifistes d’Europe, d’Amérique latine, d’Amérique du Nord et d‘Australie. Le gouvernement israélien, par ses positions colonialistes, tente de galvaniser les communautés juives dans le monde entier, mais il existe de grands secteurs juifs, organisés et individuels, qui se désolidarisent totalement de cette position et combattent même cette politique. Les Juifs ne sont pas tous des sionistes, que ce soit dans le monde ou en ZS.

M.O. : Quelle relation avez-vous avec les partis communistes de Palestine, de Syrie, d’Irak, d’Egypte, de Turquie, du Liban et de Jordanie ?

M.N. : Notre parti maintient des relations étroites et régulières avec les partis communistes et ouvriers du Moyen Orient. Fondamentalement avec les communistes palestiniens, avec qui nous collaborons étroitement depuis le début de l’occupation en 1967, apportant tout type d’aide matérielle et politique. Il ne faut pas oublier que le soutien à la lutte pour l’autodétermination du peuple palestinien est un devoir internationaliste des communistes israéliens.

Nous entretenons également des relations avec le parti Tudeh iranien et l’année dernière nous avons publié une déclaration commune des communistes des Etats-Unis, de l’Iran et d’Israël avertissant qu’une attaque de l’Iran entraînerait une tragédie des plus hautes conséquences dans la région. Les communistes du Moyen Orient se réunissent au moins une fois par an.

M.O. : Quels sont les objectifs cachés du gouvernement derrière cette attaque de Gaza et quel rapport y a-t-il entre cette démonstration de force et les prochaines élections générales israéliennes de Février ?

M.N. : Le gouvernement sioniste tente d’asséner un coup au Hamas, mais tout ce qu’il a réussi à faire c’est de transformer tous les Palestiniens de Gaza, particulièrement les civils, en victimes.

L’objectif est clair : creuser la division (qui est à plaindre) existante entre les fractions majoritaires palestiniennes afin de laisser de côté la création d’un Etat indépendant. Dans les partis gouvernementaux de Kadima et celui des travaillistes, certains pensaient que la guerre coloniale apporterait un certain intérêt politique pour les prochaines élections. Mais les seuls bénéficiaires ont été les partis de l’extrême droite raciste.

M.O. : Quels sont les principaux points de votre programme avant les élections ?

M.N. : Lorsque nous avons commencé la campagne électorale parlementaire, une fois les élections municipales de novembre 2008 terminées, nous pensions que nous pourrions exposer un programme que nous qualifierions de « contre-courant » : anti-capitaliste, anti-occupation, anti-privatisation, anti-globalisation, anti-raciste et pour les droits des travailleurs et travailleuses, pour l’égalité de la population arabe d’Israël, pour un climat sain, pour les droits des homosexuels et es lesbiennes. Nous avons appelé ce programme « un nouvel agenda socialiste » pour Israël. Mais avec la guerre criminelle de janvier et ses terribles conséquences nous avons dû abandonner nos plans et investir toutes nos ressources humaines, qui sont nombreuses, et matérielles, qui sont maigres, dans la lutte contre la guerre et ses conséquences internes : particulièrement le racisme et le fascisme.

De toute façon, il est clair pour nous que le capitalisme engendre l’occupation, l’oppression et le racisme. Et face à la crise capitaliste internationale, qui frappent déjà fortement les travailleurs de la ZS, le prochain gouvernement qui sera élu jouira d’une courte période au pouvoir. Ce sera le produit des crises multiples qui poursuivent Israël : la crise de l’occupation, la crise capitaliste, la crise politique avec ses corruptions et subornations, la crise idéologique du sionisme. Toutes ces situations apporteront une nouvelle ère de luttes sociales et luttes des classes et de nouvelles résistances à l’occupation. De nombreux jeunes regardent vers le Parti Communiste et comprennent que nous frayons un chemin et un choix réel face à la crise et aux crises multiples. Nous sommes très inquiets pour le présent, mais nous assumons avec fermeté notre engagement pour le futur. Ce sera un futur de paix et de justice sociale.

Février 2009 - Mundo Obrero - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.pce.es/mundoobrero/mopl....
Traduction de l’espagnol : Assia B.

Info-Palestine et Davidi & Delgado - Mundo Obrero - vendredi 13 février 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6104