Accueil > Rubriques > Paix et Justice - Géopolitique > Chronique de l’occupation

Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Jeudi, 4 octobre 2007

jeudi 4 octobre 2007

nombre d’entrées : 10

Envoyé le 03/10/07

********************

37501

Le plan Dayton : Elections anticipées écartant le Hamas, et changement à la tête du Fatah (3)

Le plan du général américain Keith Dayton a fait couler beaucoup d’encre de part et d’autre. Le CPI le traduit et le publie en plusieurs épisodes. En voici le troisième :

Quatrièmement : L’économie (Durée limitée : 3-9 mois)

Les salaires : il faut mettre en place une méthode de paiement des salaires sous le contrôle du bureau du président palestinien, en coordination avec le ministre des finances après le refus total du gouvernement palestinien des conditions imposées par le Quartet, afin d’assurer le paiement des salaires à certains secteurs de la fonction publique préalablement sélectionnés, sans que les fonctionnaires ne doivent se présenter auprès de tel ou tel mouvement ou organisation. Un tel système devra donner au président une crédibilité comme étant celui qui assure la distribution des salaires à l’intérieur de l’autorité palestinienne, au moment où le « Hamas » continue à refuser les obligations internationales.

1. Les projets de développement :

Le président palestinien Mahmoud Abbas, en collaborant avec la Banque mondiale et l’Union Européenne, doit proposer un projet de travail délimitant les secteurs fondamentaux et les projets qui ont besoin d’un financement et dont l’utilité sur le terrain est tangible, pendant une période de ­6 à 9 mois ; la focalisation se portera sur la lutte contre la pauvreté et du chômage et l’allégement de leurs effets.
Le financement de ces projets passera par une caisse liée à la présidence mise au service des organisations et des institutions non gouvernementales et de la communauté internationale afin de mettre en application les projets de développement les plus urgents. Et puisque de tels projets prendront plus de neuf mois, il sera nécessaire d’assurer une avancée suffisante dans cette période de neuf mois pour profiter de ces projets au maximum avant le jour des élections (la moyenne de temps nécessaire pour terminer les institutions d’entraînement professionnel et fonctionnel, écoles, centres sanitaires est de 15 mois environ).

2. Le mouvement des marchandises et des ouvriers :

Il y aura une coordination entre le bureau du président palestinien et les autorités sionistes pour assurer des « passages pacifiés » et des tentatives pour augmenter les exportations et éviter les contraintes sionistes. Il y aura aussi une coopération sioniste pour ce qui est de la suppression de quelques barrages et de la facilitation du passage des ouvriers.

3. Application du plan (avant le 15 mars) :

Ce plan pourra être présenté aux Palestiniens comme un ensemble de suggestions afin qu’ils l’adoptent et afin qu’ils aient l’approbation des Etats-Unis et du Quartet arabe, comme une étape préliminaire. Et ces suggestions seront aux mains de sionistes et d’européens pour montrer qu’Abbas possède un plan concret et qu’il s’y tient. Aussi, les Etats-Unis et/ou la Jordanie, l’Egypte et l’Arabie Saoudite peuvent constituer une force commune afin d’arriver à mettre en place le projet final dans laquelle le régime sioniste pourra participer.

Cependant, il est nécessaire que le plan soit clair afin qu’il n’accepte pas d’interprétations contradictoires causant des problèmes tels ceux dans lesquels est tombée la feuille de route.

Les engagements sionistes :

En parallèle, le gouvernement sioniste doit s’engager à faire avancer ce plan et à l’approuver dans le prochain sommet, selon le projet de la déclaration commune entre Rice, Abbas et Olmert. Et cela poussera le sommet arabe de Riyad à l’approuver dans un communiqué à intonation positive soutenant les efforts politiques et confirmant l’initiative arabe de paix.

Il est aussi prévu que les Palestiniens avancent un pas et que les sionistes montrent qu’ils sont sérieusement intéressés à faire avancer les choses. Cela est nécessaire si le camp sioniste veut voir les Arabes les rejoindre, un but longuement souhaité depuis longtemps. Le gouvernement sioniste peut mettre en place un comité autour de l’initiative arabe. Ce comité aura pour responsabilité de présenter l’initiative et de chercher les moyens permettant de trouver un terrain d’entente afin de soutenir les aspects politiques de l’initiative. Cela adressera un message montrant la volonté du gouvernement sioniste de trouver ce terrain d’entente commun avec les pays arabes afin de parvenir à la solution finale.

Un résumé de la réforme des appareils de la sécurité palestinienne :

L’autorité palestinienne s’est engagée à refondre l’organisation des appareils de la sécurité palestinienne afin d’imposer l’ordre et la loi. C’est pour cette raison que le président palestinien Mahmoud Abbas a publié des ordres destinés à mettre en œuvre un programme de réforme des services de sécurité.

L’objectif général

Construire et renforcer le service de la sécurité palestinienne de façon qu’il soit capable de concrétiser la solution de deux pays, de protéger l’application de décisions stratégiques et d’autres émanant au nom de l’autorité nationale palestinienne.

Palestine – CPI - 02/10/2007 - 23:44

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7zK4U%2f7sFIehh7SWsPQAXW9H8DADfppeu51adboA7COxTpa6YYLLUcUBkknoecajmg9otMgHMQwfKykmoML4SWPyRzW5tzt35cBKeZX7uiN8%3d

********************

37502

Maariv : Abbas offre à Olmert des concessions de grande ampleur

Le journal hébreu Maariv a rapporté que la rencontre prévue entre le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas et Olmert s’effectue dans le contexte d’un rapprochement très significatif de leurs points de vue autour de plusieurs problèmes relatifs à une solution définitive, concernant essentiellement le statut final de la ville occupée d’Al-Qods.

Dans son rapport, le journal hébreu déclare qu’Abbas et les responsables palestiniens ont accepté des concessions au cours des dernières réunions concernant le futur de la ville d’Al-Qods. Ainsi, ils auraient accepté qu’elle soit une capitale unifiée pour les deux états, et non pas divisée entre la partie est pour les Palestiniens et la partie ouest pour l’occupation sioniste.

En ce qui concerne le retour des réfugiés palestiniens, le journal dit qu’Abbas n’insiste plus, dans les accords avec l’occupation, sur l’expression « retour des réfugiés palestiniens » dans les territoires palestiniens, mais qu’il demande d’inclure cette expression dans l’accord final pour le retour à l’état palestinien d’une façon non déterminée, qui sera annoncé en Cisjordanie et à Gaza.

En ce qui concerne les colonies de l’occupation en Cisjordanie, le journal a notamment indiqué que les entretiens entre les deux parties ont beaucoup avancé.
[ndp : voilà qui me semble extrêmement inquiétant, car sur ce sujet, le seul progrès qui vaille est évidemment le retrait total et absolu de tout établissement sioniste au delà de la ligne verte].

Ainsi, le responsable des négociations du mouvement du Fatah, Saib O’riqat aurait déclaré aux responsables de l’occupation que les Palestiniens sont prêts à un échange de terres, afin que l’occupation accepte d’annexer à l’état palestinien des terres parmi les territoires occupés en 48 et que les Palestiniens acceptent l’existence des colonies implantées en Cisjordanie.

Le commentateur politique Ben Kasbit de Maariv fait état d’un grand respect et d’une grande amitié entre Abbas et Olmert.
[ndp : sic !]

Al Qods- CPI - 02/10/2007 - 23:04

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7k0K1OJgKNgrByMS1jSARu3MezyWU%2fGcICe73Eap6LOg91o3DVlnnA9cHJtCKQsLbiuZnXpX8REgMcOdG8UHdb9R4KD4cTkKSqnjEj%2byvMho%3d

********************

37503

Livni appelle Abbas à ne pas insister sur la définition de la solution définitive afin d’éviter l’échec de la réunion internationale

Le ministre des affaires étrangères du gouvernement de l’entité sioniste, Tzipi Livni, a appelé le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à ne pas discuter des questions concernant une solution pour éviter l’échec du congrès prévu en automne prochain selon l’appel de Bush.

Cet appel a été lancé lors de la rencontre qui a rassemblé, vendredi dernier, le 27/9, le président Abbas avec Livni à New York en présence de Riad Al-Maliki, responsable de l’information au gouvernement illégal de Salam Fayyad, Yasser Abdu Rabih et Ahmed Qorea.

Livni travaille pour atteindre une normalisation avec les pays arabes sans attendre les résultats des négociations avec les Palestiniens à travers un travail politique dans le monde arabe, a rappelé le journal Yediot Ahronoth.

De son côté, le journal Haaretz a dit que des sources sionistes ont déclaré que la rencontre de Livni avec Abbas était positive et que les deux parties font de grands efforts prodiguent des efforts pour faire réussir la réunion prévue à l’automne prochain.

[ndp : cette position a le mérite de la clarté : ce que veulent les sionistes est obtenir la caution d’Abbas et de son clan pour donner un vernis de légitimité à leur politique de colonisation laissant aux Palestinien le choix entre l’exil et le cantonnement dans des bantoustans racistes strictement contrôlés par leur armée. En échange de quoi ; ils ne seront pas avares de bonnes paroles.... Qu’ils finissant par obtenir, sans trop de mal, la signature d’Abbas est tout à fait possible, mais s’imaginent-ils qu’ils connaîtront ainsi la paix ? J’en doute fort]

Al-Nassera – CPI - 30/09/2007 - 15:34

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s76gmfsq%2bNexlcgHoRBrya0CeQ9Yo8i6w9RSos01Se5a%2fVs8z1wXL%2bxrm%2fZJffu9RJbr0REmAZYIpdp86r7faRTFGTu2N0nosvQ5bYxK2OQd4%3d

********************

37504

Des responsables du Hamas et du Fatah déclarent conjointement leur rejet de la réunion étasunienne

Des sources Arabes et Palestiniennes de haut rang ont déclaré lundi 01/10/09 que les forces et les partis Palestiniens et Arabes faisaient des efforts importants et résolus pour bloquer la « réunion de paix » parrainée par les Etats Unis et prévue pour l’automne .

Ces sources, qui se sont adressées à l’agence de presse Quds sous couvert d’anonymat ont également déclaré que le mouvement du Hamas était l’un principaux partenaires de cette alliance qui a pour but de faire échec à cette réunion.

Cette conférence a été souhaitée par les Etats Unis, et accueillies très favorablement par le gouvernement d’occupation sioniste ; cependant, les analystes politiques Palestiniens pensent que le véritable objectif visé par cette conférence est de marginaliser le problème de la Palestine et de le liquider petit à petit en respectant les exigences véritables de l’établissement sioniste.

« Nous appelons à un rassemblement des forces fondamentales afin de montrer au monde entier que le peuple Palestinien, comme l’ensemble du peuple Arabe, est uni dans son rejet de la réunion de l’automne qui vise à frapper au coeur le problème de la Palestine. »

Ces sources ont encore révélé que des dirigeants politiques de haut rang du Fatah et du Hamas se réunissaient régulièrement à ce sujet dans le but d’envoyer un message clair au monde entier et déclarer que le peuple Palestinien n’acceptera pas de compromis pour ce qui est des droits légaux et légitimes des Palestiniens et du respect de leurs orientations fondamentales.

Le président de l’Autorité Palestinienne Abbas et un certain nombre de dirigeants Arabes semblent se préparer à participer à la réunion en dépit du rejet unanime qu’elle suscite dans les populations Palestiniennes et Arabes.

[ndt : votre dévoué traducteur se permet d’attirer votre attention sur un point d’apparence secondaire. Les rois de l’ancienne monarchie française avaient des pouvoirs d’une toute autre étendue que Mahmoud. Et pourtant, ils perdaient leur légitimité au moins dans un cas : s’ils cédaient la terre du royaume ou les droits de leurs sujets à des entités hostiles...]

Le Caire, CPI - 02/10/2007 - 12:07

http://www.palestine-info.co.uk/en/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7CrjjlFMJbQjb7t4hRHE8X5LdYHNPHPR24F8ZYwU%2bzab5bjZI3HJhK5en9BazkUinvekmF0WQBWxXbZJ62Hiyx1M4U%2bMDoBRUwEclN9nRoDg%3d

********************

37505

Les raids aériens de l’entité hostile tuent deux Palestiniens dans la Bande de Gaza

Des sources médicales ont rapporté que des raids aériens de l’occupation ont tué un membre des Brigades Qassam, ainsi qu’un passant, mercredi 03/10/07 à l’aube dans la Bande de Gaza.

Ces sources ont déclaré que Saïd Amori, 21 ans, avait été tué lorsqu’un avion de combat de l’occupation a tiré un missile dans la zone de Fakhari, près du point de passage de Soufa au sud-est du district de Khan Younès.

La maison d’Amori s’est écroulée sur lui et il a été emmené d’urgence à l’hôpital dans un état critique. Un peu plus tard, il a été déclaré mort.

Les troupes d’occupation ont envahi la zone de Fakhari et passé au bulldozer des terres cultivées et déraciné des arbres.

Pendant ce temps, un combattant des brigades Al Qassam a été tué à l’est de Rafah, au sud de la Bande de Gaza, par un missile tiré par un drone sur un groupe de combattants.

Les brigades Al Qassam ont déclaré que Mohammed Hassan, 19 ans, a été tué sur le coup alors qu’un autre combattant était blessé.
Dans le nord de la Bande de Gaza, un groupe des Brigades Abou Ali Mustafa du FPLP a échappé à un semblable raid de missile.
Les brigades ont déclaré que les forces d’occupation ont tiré un missile sol-sol sur le groupe, mais l’a manqué.
Deux autres Palestiniens, dont une femme, ont été blessés mardi 02/10/09 en soirée dans la vieille ville d’Al Khalil, lorsque des soldats de l’entité hostile ont ouvert le feu à l’aveuglette en voyant un enfant jouer avec un fusil en plastique.
Les sources médicales ont déclaré que l’homme avait éét grièvement blessé alors que les blessures subies par la femme étaient moins graves.

Les Brigades Qassam ont déclaré dans un communiqué qu’elles ont fait sauter trois engins explosifs, tiré trois projectiles anti-blindage et quatre obus de mortier sur une unité des forces hostiles spéciales qui tentaient de pénétrer dans la ville de Khuzzaa dans le district de Khan Younis.
Le communiqué ajoute que les combattants des Qassam ont barré la route aux soldats après l’attaque qui s’est produite peu avant l’aube mercredi 03/10/07.
Dans un développement voisin, les media hostiles ont déclaré que 30 de leurs femmes-soldats ont refusé l’ordre de rejoindre la base militaire de Zikkim, adjacente à la Bande de Gaza , craignant pour leur vie en raison des frappes de missiles effectuées par la Résistance Palestinienne.
[ndt : c’est vrai que si à la guerre, en plus, on risque d’être blessé(e) !]

Gaza, CPI - 03/10/2007 - 11:23

http://www.palestine-info.co.uk/en/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7lPk4NMvuvu8MlAYEZuNhNsZZ0Ms9%2fLNKLBxG4iea23NSmKbsHNFLumb43QIQEkdw9KCLD7Qt%2fKGBWptxL1g9Vw%2bdQxrNRCiv01Had%2fYuhGE%3d

********************

37506

L’armée « israélienne » reconnaît avoir mené un raid en Syrie en septembre

La radio militaire « israélienne » a mis un terme, mardi 2 octobre, à un mois de spéculations sur l’existence d’un raid mené par l’armée de l’Etat hébreu contre la Syrie, au début du mois de septembre. « La censure militaire a autorisé mardi, pour la première fois, à rapporter que des appareils de combat « israéliens » ont attaqué un objectif militaire en profondeur dans le territoire syrien, le 6 septembre », a annoncé la radio.
La censure avait imposé jusqu’ici un black-out total aux médias « israéliens », réduits à ne pouvoir citer que des sources et des médias étrangers, notamment américains. La levée de la censure sur cette attaque intervient au lendemain d’un entretien accordé par le président syrien Bachar Al-Assad à la chaîne de télévision britannique BBC, dans laquelle il a pour la première fois reconnu qu’une attaque « israélienne » avait visé un objectif militaire en territoire syrien.

LA CENSURE RESTE EN VIGUEUR SUR LES OBJECTIFS DE L’ATTAQUE

Le président a déclaré que le raid du mois dernier visait un « bâtiment militaire désaffecté » et n’avait atteint « rien de conséquent ». Dans la foulée du raid, la Syrie avait affirmé que sa défense anti-aérienne avait tiré, le 6 septembre, sur des appareils « israéliens » passés dans son espace aérien.

En raison de la censure militaire « israélienne » et des maigres informations en provenance de Damas, le raid a provoqué de nombreuses spéculations durant plusieurs semaines. Selon des informations de la presse américaine et britannique, l’aviation israélienne aurait bombardé le 6 septembre un site soupçonné d’abriter des activités nucléaires, dans lesquelles la Corée du Nord pourrait être impliquée. Mais la radio « israélienne » a indiqué, mardi, que la censure restait en vigueur sur les objectifs et les résultats du raid.

[ndp : décidément, le régime inqualifiable qui gouverne à Damas ne recule devant rien ! Voilà que maintenant, il met des bâtiments militaires, prétendument désaffectés, sur la route des aéronefs de la défense israélienne. Tel Aviv a toujours su faire preuve de retenue, mais maintenant la coupe est pleine : il faudrait porter l’affaire devant le Conseil de Sécurité ; Israël a le droit de se défendre, ah mais !]

CCIPPP et LEMONDE.FR avec AFP et Reuters - mardi 2 octobre 2007

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5479

********************

37507

GAZA : question écrite au ministre des affaires étrangères

Patrick Braouezec Député de Seine-Saint-Denis Président de Plaine commune Saint-Denis, le 25 septembre 07 question écrite :

Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis, attire l’attention de Monsieur le Ministre des Affaires étrangères sur la situation de la Bande de Gaza. Le gouvernement israélien vient d’annoncer qu’il allait couper l’oxygène infrastructurel -l’eau, l’électricité, le fioul-, laissant ainsi plus de 1.500 000 personnes s’enfoncer encore un peu plus dans la crise humanitaire déjà dénoncée par l’UNRAW et d’autres organisations de l’ONU. Cette décision qui s’apparente à une punition collective est d’une conséquence extrêmement grave et constitue une escalade dans la guerre d’occupation menée par le gouvernement israélien contre le peuple palestinien. La 4e Convention de Genève interdit de la part d’un pays occupant d’user de la punition collective. La France est Etat-partie à cette Convention et a, donc, pour obligation de respecter et de faire respecter les normes du droit humanitaire international. En conséquence, il lui demande ce que le gouvernement entend faire pour que le peuple palestinien habitant dans la Bande de Gaza ne soit pas victime d’une punition collective et ce qu’il compte mettre en place pour que la France fasse respecter les obligations dues par le droit humanitaire international.
Patrick Braouezec
permanence parlementaire : 01 40 63 49 68 email : pbraouezec@assemblee-nationale.fr

Patrick Braouezec

CCIPPP et Patrick Braouezec - lundi 1er octobre 2007

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5464

********************

37508

Comment les médias nous préparent à la prochaine guerre contre l’Iran

Toute puissance qui s’apprête à déclencher une guerre doit respecter un certain nombre de règles : Ce sont les principes de la propagande de guerre cf Anne Moreli http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Morelli

Examinons le discours politique récent du camp occidental (Pays membres de l’OTAN) au regard de 4 de ces principes.

1) Nous ne voulons pas la guerre

Les hommes d’État de tous les pays, avant de déclarer la guerre ou au moment même de cette déclaration, assurent toujours solennellement en préliminaire qu’ils ne veulent pas la guerre . La guerre n’est jamais désirée, elle n’est que rarement vue comme positive par la population...

Après avoir – selon une dépêche du MONDE du 15/9/07 appelé « à la guerre contre l’Iran » - M.Kouchner ministre français des affaires étrangères a tenu à préciser quelques jours plus tard, à Washington, devant des militantes anti-guerre qui criaient « Non à la guerre en Iran ! » : « Mais je suis d’accord, idiotes ! ».
« Un Iran doté de la capacité nucléaire militaire est, pour nous, une perspective inacceptable », a déclaré en anglais Bernard Kouchner, utilisant le même adjectif que le président Sarkozy avait employé quelques heures plus tôt. « Si les sanctions sans dialogue ne peuvent mener qu’à la confrontation, le dialogue sans les sanctions équivaut malheureusement à de la faiblesse ».
« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter l’épouvantable alternative présentée par le président Sarkozy : la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran », a déclaré M. Kouchner lors de son discours jeudi soir dans un hôtel de Washington (Nouvel Obs.com 21/9/O7)
Selon le Nouvel Observateur cf http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20070917.OBS5248/ Le chef de l’Etat avait « recadré » son ministre, qui avait déclaré dimanche que le monde devait se préparer au « pire », c’est-à-dire une guerre, si Téhéran parvenait à se doter de l’arme nucléaire.
Nicolas Sarkozy a prôné jeudi des « sanctions plus fortes » à l’égard du régime iranien, précisant : « c’est une affaire extrêmement difficile mais la France ne veut pas la guerre ».

2) Le camp adverse est le seul responsable de la guerre

Ce deuxième principe émane du fait que chaque camp assure avoir été contraint de déclarer la guerre pour empêcher l’autre de détruire nos valeurs, mettre en péril nos libertés, ou même nous détruire totalement...Ainsi, les États-Unis ont été « contraints » de faire la guerre contre l’Irak qui ne leur a pas laissé le choix. Nous ne faisons donc que « réagir », nous défendre des provocations de l’ennemi qui est entièrement responsable de la guerre à venir...

le 28/8/07 devant les ambassadeurs de France, M Sarkozy, Président de la République française, affirmait « qu’un Iran doté de l’arme nucléaire est pour moi inacceptable » et que l’objectif de la négociation actuelle est « d’échapper à une alternative catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran ».

Le 3/9/07, El Pais, quotidien « libéral de gauche » espagnol enfonce le clou pour ses lecteurs : « l’Iran a déjà la bombe nucléaire à portée de main ».

S’appuyant sur des déclarations du Président Iranien Mahmud Ahmadinejad « qui insiste sur son droit à enrichir l’uranium à des fins pacifiques », le journaliste évoque les réactions de « spécialistes de l’ONU cités sur le site web de la BBC » affirmant que ces déclarations du Président iranien concernant l’avancement du programme nucléaire iranien marquent « un point de non retour dans le programme industriel nucléaire iranien, qui lui permettra en une année de fabriquer la bombe atomique »

21/9/07 Aux militants anti guerre qui réclamaient, selon la journaliste du Monde un "dialogue sans sanctions" avec Téhéran, M. Kouchner a répondu"Mais on l’a fait ! On leur a dit : arrêtez l’enrichissement et on va parler. On leur a demandé plusieurs fois", a-t-il insisté.

3) Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service »)

« On ne peut haïr un groupe humain dans son ensemble, même présenté comme ennemi. Il est donc plus efficace de concentrer cette haine de l’ennemi sur le leader adverse. L’ennemi aura ainsi un visage et ce visage sera bien évidemment odieux. » « L’agresseur se présentera toujours comme un pacifiste épris de conciliation mais acculé par le camp adverse à la guerre. Ce camp adverse est bien sûr dirigé par un fou, un monstre (Milosevic, Ben Laden, Saddam Hussein,...) qui nous défie et dont il convient de débarrasser l’humanité. »

Depuis son élection comme Président de la République islamique iranienne M.Ahmadinejad est constamment diabolisé dans la presse occidentale : On a pu lire dans le quotidien belge Le soir du 23/9 « Les ambitions nucléaires iraniennes suscitent l’inquiétude internationale, une inquiétude renforcée par l’attitude du régime à l’encontre d’Israël. M Ahmadinejad a appelé à plusieurs reprises à rayer Israël de la carte, mettant en cause la réalité et l’ampleur de l’Holocauste... » et dans le quotidien espagnol El Pais du même jour le gros titre suivant : « L’Iran exhibe sa force avec un missile capable d’atteindre Israël ».

Et ça continue ; voir Page de couverture de Libération du 26/9/07.

4) C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers

Les buts économiques et géopolitiques de la guerre doivent êtres masqués sous un idéal, des valeurs moralement justes et légitimes...En fait, dans nos sociétés modernes, une guerre ne peut se réaliser qu’avec un certain consentement de la population... « Il faut persuader l’opinion publique que nous – au contraire de nos ennemis – faisons la guerre pour des motifs infiniment honorables. »

Le 21/9/07, à Washington, après avoir, selon la journaliste du Monde, fait un lapsus révélateur « dont il a ri lui-même : "Le pire, c’est la paix !", M Kouchner a déclaré (en parlant de la guerre en Afghanistan) : "La guerre est parfois nécessaire pour faire cesser l’oppression... »

Conclusion provisoire :

vous vous dites – comme beaucoup – que Les Etats Unis ne sont pas des fous...qu’ils ne vont jamais déclencher une guerre contre l’Iran, alors qu’ils sont embourbés jusqu’au cou en Irak !

Certains pensent le contraire : en gros, c’est parce qu’ils sont dans une situation économique et militaire quasi désespérée...qu’ils vont déclencher cette guerre...pour le Pétrole (à nouveau) et pour décourager toute velléité de « voie autonome » !

voir notamment : Sur le site Counterpunch l’article de Jean Bricmont du vendredi 7 septembre 2007 http://www.info-palestine.net/impression.php3 ?id_article=2626

Sur Agoravox , le 24/9/07 un article assez complet sur la situation géopolitique autour de la question de la guerre en Iran http://www.agoravox.fr/article.php3 ?id_article=29313

PS : Comme le dit Jean Bricmont « ce billet ne se veut pas une prophétie, mais un appel à une action urgente. Je serai plus qu’heureux si les faits me donnaient tort »

Etienne Rondeleux

CCIPPP et Etienne Rondeleux - mardi 2 octobre 2007

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5477

********************

37509

« Ca fait 60 ans que le régime sioniste dépasse les bornes »

Leila Mazboudi est rédactrice en chef à la télévision Al Manar, la télé du Hezbollah. Elle a grandi en France, mais a fini ses études de journalisme au Liban. La télévision Al Manar a été une des premières cibles de l’armée sioniste pendant la guerre de 33 jours en 2006. Mais il n’y a pas que l’entité hostile qui vise la très populaire Al Manar, considérée comme une arme de propagande qui dérange le régime de Tel Aviv.. Le CSA en France a retiré la licence d’Al Manar. L’interview nous a été accordée dans le quartier populaire chiite au sud de Beyrouth.

Est-il facile de travailler dans le mouvement islamiste en tant que femme ?

J’ai commencé mon travail de journaliste en 1986 pour un magazine. En 1987, ils m’ont donné le poste de directeur du département culturel du magazine. Quand une femme a des compétences, on lui accorde le poste qui lui convient. Ce n’est pas compliqué. Ce n’est pas non plus un miracle d’être rédactrice en chef à la télévision Al Manar, qui est la télévision du Hezbollah. En 1987, j’étais déjà directrice du département culturel d’un magazine. Ce n’est pas maintenant qu’on désigne des rédactrices en chef. Cela a été le cas dès le début, pendant les années 80. Il y a des femmes partout au Hezbollah. Quand elles sont compétentes, elles obtiennent des postes. C’est une question de compétence et pas de sexe féminin-masculin ou mâle-femelle. Ca fait 30 ans qu’on nous pose la même question. Ca fait 30 ans qu’on donne les mêmes réponses. Pourquoi ne veut-on pas nous croire ? L’acquisition des droits est un processus qui ne se termine jamais, aussi bien pour les femmes musulmanes que pour les femmes dans les sociétés laïques. Ce processus est en pleine évolution et nous sommes comme tout le monde.

Au départ, je vivais en France, je suis venue au Liban dans les années 80, je ne connaissais pas bien l’Islam non plus. Je n’avais pas une culture musulmane. Ma mère a 70 ans, elle n’a jamais été voilée. Mon père n’est pas pratiquant non plus. Je n’ai pas vécu dans un milieu pratiquant. Je suis venue au Liban et j’ai fait la connaissance de ceux qui ont fondé le Hezbollah au début des années 80, tout ceux qui sont actuellement à la direction du Hezbollah. Ce que j’aime bien justement dans l’école chiite, c’est ce rôle accordée à la femme, qui est beaucoup plus important que dans les écoles sunnites.

Quelle est l’influence de la révolution iranienne en 1979 sur le Hezbollah ?

Dans les années 80, la révolution iranienne a joué un rôle très important, même dans la création du Hezbollah. La révolution iranienne est une révolution chiite, le Hezbollah aussi est un parti chiite, donc bien sûr il y a eu une influence iranienne, mais actuellement la relation est beaucoup plus indépendante. Aujourd’hui il y a moins de dépendance qu’au début des années 80.

Y avait-il des raisons de bombarder la télé Al Manar ou de retirer sa licence ?

Le fait d’avoir interdit Al Manar c’est vraiment une arnaque, parce que justement il y avait un accord et la direction d’Al Manar était prête à procéder à certains changements. Elle avait déjà commencé, mais on ne lui a pas donné le temps. Dans une des éditions, on avait dit que le gouvernement sioniste commettait des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité et c’est à cause de cela que la licence a été retirée par le CSA français. C’est la 2e raison. La 1re raison, c’est l’histoire de ce feuilleton sur la diaspora. La direction d’Al Manar a reconnu qu’il y avait eu une erreur. Mais c’est ensuite, quand un présentateur de l’émission en français a dit qu’Israël commettait des crimes contre l’humanité, que notre licence a été retirée. Ca se sent qu’il y a eu des pressions, parce qu’il y avait un accord entre la direction d’Al Manar et Dominique Baudis, le directeur du CSA. On avait entamé certains changements conformément à l’accord conclu entre Al Manar et la CSA. On ne nous a pas laissé faire. Le Ministre sioniste des affaires étrangères, Shalom, a même déclaré : « C’est grâce à notre pression qu’Al Manar a été interdite en France ». On se demande vraiment quel est le rôle de la France. On a l’impression que les organisations pro sionistes travaillent vraiment à partir de la France. C’est ça la liberté d’expression ?

Quelle est la fonction de filmer les combats du Hezbollah ?

Au début, quand Al Manar a été créé, les programmes les plus importants ont été justement ces films de combat, filmés au coeur de la bataille. Ils portent la preuve à notre public, à l’opinion publique libanaise que notre résistance est en train de se battre et qu’ils sont en train de vaincre, en train de frapper les positions de l’ennemi. Comme nous suivons en détail les télévisions israéliennes, eux aussi nous suivent de près. Surtout dans les années 90, il y avait presque toutes les semaines des batailles et des opérations. Filmer les combats permet de contourner la censure dans la presse ou télévision israélienne.

Il y a beaucoup de programmes sur les martyrs avant qu’ils meurent, qui montrent leur vie, qui montrent que ce sont des gens normaux, qui sont gentils, parfois très gais, qui aiment plaisanter et blaguer. Ce sont vraiment des héros. Chacun d’entre eux, c’est une histoire. Une des histoires qui m’a vraiment le plus touchée, c’est l’histoire d’un jeune qui a toujours voulu combattre les ennemis. Pour sa mère, c’était très difficile. Il est allé combattre contre son gré. Pendant la bataille, il a été très grièvement blessé à la jambe. On a dû lui faire une opération chirurgicale. On voulait lui amputer la jambe, mais il a refusé catégoriquement d’avoir la jambe amputée. On a donc tout fait pour sauver sa jambe et quand – après beaucoup de souffrances – sa jambe a été plus ou moins remise en état, il est reparti à la bataille. Il est reparti avec une jambe boiteuse. En général, ce sont les jambes qui portent le corps, mais chez lui, c’était son corps qui portait ses jambes et il est reparti. Vraiment, il y a des histoires qui sont très émouvantes, très fortes.

As-tu d’autres souvenirs forts de la dernière guerre ?

Vous savez les derniers souvenirs, les plus forts, c’est vraiment ceux du jour de la fin des hostilités. Ma copine et moi, nous sommes allées directement dans la banlieue sud de Beyrouth où étaient situés les quartiers généraux du Hezbollah et aussi les studios d’Al Manar. Moi je n’ai pas pu parler pendant deux heures. On a fait tout le tour du sud de Beyrouth, on est rentré dedans, c’était horrible. Tout le coeur du quartier sud de Beyrouth a été détruit. Il n’y avait plus rien. Au début j’avais le sentiment que j’avais perdu la mémoire, je n’avais plus de souvenir de ce qu’il y avait avant : les magasins, les boutiques, l’épicerie, tout le quartier qui entourait Al Manar a été complètement rasé. J’avais perdu tous les repères. Là on sent que c’est trop, vraiment trop. Là on sent qu’il y a une limite à la guerre. Les Israéliens ont passé toutes les limites pendant la dernière guerre. En 1982 ou en 1996, quand on était face à face, cela restait quelque part humain, mais là, ce n’était plus humain, c’était la volonté d’éliminer l’autre. La dernière guerre n’était pas une guerre contre le Hezbollah, c’était une guerre contre les civils et 90% des victimes sont des civils, beaucoup de femmes et d’enfants. Vraiment il faut aller voir les rescapés, ceux et celles qui ont perdu toute leur famille, des familles entières qui ont été éradiquées. Le premier jour de la guerre par exemple, c’est la famille d’un cheikh avec ses 9 enfants et sa femme qui ont été tous tués. Leur maison s’est écrasée sur leur tête. Il y a cette histoire d’une femme qui a essayé de fuir avec ses enfants. Les sionistes ont frappé sa voiture.
Vraiment, les sionistes, tu sais, pendant cette guerre-là, je suis arrivée à cette conviction qu’on ne peut plus vivre avec eux. On ne peut pas vivre avec des gens qui éliminent les autres, qui éliminent leur voisin comme ça. Cela montre qu’ils ne peuvent pas appartenir à cette région. Ils ne peuvent pas ! Cela fait 60 ans qu’ils essaient de s’imposer par la force, ils s’y sont très mal pris. Dés le début, à la création d’Israël, Moshé Dayan l’a dit : « Il faut qu’on s’impose par la force, parce que les autres nous refusent. » On le sent toujours, ils sont prêts à éliminer tout leur entourage pour pouvoir rester. Ils ont vraiment passé les bornes. Ca fait 60 ans qu’ils dépassent les bornes. Ca fait 60 ans qu’il y a tout un peuple, le peuple palestinien dont l’histoire, la géographie ont été volées et la citoyenneté usurpée, un droit pourtant fondamental.

Il faut qu’ils prennent en considération ce que nous voulons, ce que les populations autour veulent, les Syriens, les Libanais, nous sommes tous concernés par ce conflit. Les Français, les Belges, les Suisses, tous ont le droit de venir pour préconiser des solutions, tandis que nous, les Syriens et les Libanais, n’avons pas voix au chapitre. Aucune solution ne passera sans notre acceptation. Ce que nous soutenons, c’est qu’il y ait un Etat qui rassemble tout le monde. Je pense que c’est compatible avec la laïcité, avec l’Islam, avec la chrétienté, avec tout le monde. L’Etat juif par contre, je suis désolée, ce n’est pas une terre sans peuple, il y avait une terre avec un peuple, avec une histoire et les sionistes doivent corriger l’erreur qu’ils ont commise il y a 60 ans.

Est-ce que la gauche et le mouvement islamiste peuvent travailler ensemble ?

Ca m’a fait plaisir cette rencontre de soutien à la résistance en Irak, en Palestine et au Liban. Cette conférence internationale s’est tenue à Beyrouth en novembre 2006. Ca m’a fait vraiment plaisir que la Gauche européenne ou occidentale avec un grand G – parce qu’il y a aussi une gauche à la Blair avec un petit g – soit réunie avec le mouvement islamiste. Nous avons beaucoup de points en commun et le fait qu’on croit ou on ne croit pas en Dieu, c’est une affaire personnelle. Cela ne doit pas entraver l’action commune qui peut se faire et qui peut être très bénéfique.

QUALANDER Nicolas, MAZBOUDI Leyla, DEN HOND Chris, COURT Mireille

Leila Mazboudi

CCIPPP et Leila Mazboudi - lundi 1er octobre 2007

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5465

********************

37510

« La résistance fait partie de notre culture et de notre histoire. »

Interview de Khaled Hadadeh, secrétaire général du PCL, parti communiste libanais
Août 2007 au Liban : un an après la victoire du Hezbollah sur l’armée israélienne Chris Den Hond, Mireille Court et Nicolas Qualander, membres des LCR belges et françaises, ont réalisé cet été au Liban une série d’interviews de dirigeants politiques, de militants et de journalistes libanais et palestiniens, un an après la guerre. Sont aujourd’hui publiés ceux de Ali Fayad, membre du Bureau politique du Hezbollah et directeur du Centre consultatif pour l’étude et la recherche, et de Khaled Hadadeh, Secrétaire général du Parti communiste libanais.
Le Parti communiste libanais PCL participe à la résistance contre l’occupation israélienne, résistance politique, sociale, mais aussi armée, malgré le peu de moyens dont il dispose. Nous avons passé une journée entière à Jamaliya, dans la vallée de la Bekaa, où 7 militants communistes sont tombés les armes à la main lors d’une opération israélienne en août 2006. Nous avons aussi rencontré Khaled Hadadeh, secrétaire général du PCL.

Est-ce que la diplomatie française sous Sarkozy est différente de celle de Chirac ou de Bush concernant le Moyen Orient ?

On constate une modification de la façon dont le gouvernement français exerce sa politique au Liban et au Moyen Orient en général, mais ce n’est pas un changement important. C’est plutôt une réponse à ce qui s’est passé en Irak. Avec le recul de la mainmise nord américaine, il semble que l’Union européenne essaie de profiter de cette faiblesse pour regagner un peu de terrain perdu. J’ai l’impression que le nouveau gouvernement français essaie de compenser ce qu’il a perdu pendant l’occupation de l’Irak et la chute de Saddam Hussein, mais cela ne change pas grande chose dans le conflit israélo-arabe. L’Union européenne a toujours les mêmes relations, les mêmes points de vue dans l’ensemble que le gouvernement nord américain, comme s’ils étaient en train de se compléter pour défendre les intérêts du régime sioniste dans la région. La solution de paix, prônée par l’UE et le gouvernement américain, vise à préserver les intérêts sionistes militaires et politiques dans la région.

Dans un communiqué de presse récent, le PCL se dit partisan d’une modification de la constitution pour changer le modèle confessionnel au Liban. Pourquoi ?

Le modèle confessionnel au Liban est à l’origine de problèmes et de guerres civiles depuis la création du grand Liban en 1926. C’est le représentant du mandat français au Liban qui l’a imposé et jusqu’à aujourd’hui les guerres civiles à caractère confessionnel se succèdent. La classe politique au Liban est comme une classe de féodaux, où des groupes humains géographiquement bien délimités suivent un chef politique ou tribal et où le régime libanais reflète une union de ces chefs féodaux qui représentent les intérêts de leur propre groupe communautaire. En plus, cette logique pousse les chefs de sectes à chercher l’appui de forces étrangères pour consolider leur pouvoir. Cette composition confessionnelle rend le Liban instable, ce qui est renforcé encore par l’instabilité régionale. N’importe quel changement dans le rapport de force régional se reflète au Liban en guerre civile, parce que le Liban est le maillon faible de la région avec le système politique le plus fragile. Nous pensons que ce système confessionnel et clientéliste est devenu la cause principale du problème du Liban. Nous proposons un début de solution pour établir un système laïc et démocratique au Liban, en se basant sur une réforme politique qui abandonnerait le système confessionnel et qui établirait une nouvelle loi électorale, basée sur la proportionnalité. Un Sénat pourrait alors représenter les intérêts des différentes confessions.

Le PCL s’est déclaré partisan de la résistance contre le régime sioniste ?
Le Parti communiste ne soutient pas seulement la résistance, nous avons initié la résistance. Nous avons commencé dans les années 60 avec la création de la garde populaire pour faire face aux agressions israéliennes au Liban. Lors de l’invasion sioniste au Liban en 1982, le Parti et d’autres organisations communistes ont lancé le Front de la résistance nationale libanaise qui a libéré Beyrouth et la partie du Liban occupé jusqu’à la rivière Litani entre 1982 et 1985. La résistance contre l’occupation étrangère fait partie de notre culture et de notre histoire. Nous luttons également pour un changement démocratique à l’intérieur du Liban. Ce qui distingue notre résistance nationale par rapport à la résistance actuelle dominée par le Hezbollah, est que la résistance que nous voulons est une résistance avec un aspect national global et pas un aspect confessionnel. La résistance qu’on a voulu est une résistance qui fait le lien entre la libération des territoires occupés et le changement démocratique laïc interne au Liban. Mais nous nous considérons toujours comme faisant partie de la résistance, même si notre participation dans la dernière période est plus ou moins faible en raison de la faiblesse de nos moyens logistiques.

Au Liban les partis politiques présents, sauf le Parti communiste libanais, sont tous des partis à caractère confessionnel. Le Hezbollah n’est pas le seul parti islamique. Le Courant du futur, présidé par Monsieur Hariri, est un courant sunnite, donc un courant islamique. Ce courant devient même un espace pour l’émergence des courants islamiques intégristes comme Al Qaida. Le Parti socialiste est un parti des Druzes, qui défend le point de vue druze. Les Forces libanaises, c’est un parti intégriste chrétien. Tous les partis libanais sont des partis à caractère confessionnel, pas seulement le Hezbollah. Notre parti a payé le prix fort pour sa position laïque et démocratique. Dans les années 80, il y a eu des confrontations entre nous et les forces chiites, Amal et Hezbollah. Dans les années 70, il y a eu des confrontations avec les forces chrétiennes. Nos camarades d’origine chrétienne ont été tués ou chassés de leur domicile dans la région dominée par les Forces libanaises. Les intégristes sunnites qui sont maintenant avec le courant de Hariri et le Courant du futur à Tripoli nous ont fait payer un prix très cher en tuant nos camarades à Tripoli. Toutes ces forces intégristes confessionnelles ont assassiné nos camarades.

Le Hezbollah a changé ?

Avec le Hezbollah, la situation est un peu différente. Depuis les années 80, le Hezbollah a changé. Il a changé ses relations avec notre parti et les autres forces de la résistance. Je pense que le Hezbollah est persuadé qu’il ne peut pas créer un Etat islamique au Liban. Hassan Nasrallah l’a dit pendant son dernier discours lorsqu’il a parlé de deux vérités. Il n’évoque pas l’idée d’un Etat islamique ce qu’il avait fait dans une autre période quand d’autres clans évoquaient un Etat pour les chrétiens ou que chaque région soit dirigée par un clan. Nasrallah a abandonné cette option. Il appelle à un Etat partagé par tous les Libanais. Il a aussi mis l’accent sur le rôle national de la résistance à travers les partis qui l’ont initiée, donc à travers notre parti. Finalement la relation entre le Hezbollah et le PCL pendant la dernière guerre a créé des liens plus étroits entre nos militants et les partisans du Hezbollah. Ces facteurs nous poussent à dire que la possibilité de travailler ensemble entre le Parti communiste libanais et le Hezbollah est réelle. Bien sûr que cette coopération ne va pas se transformer en alliance forte entre les deux partis. Il reste des problèmes sérieux. Le Hezbollah ne fait pas suffisamment le lien entre le processus de libération de l’oppresseur étranger et le processus de changement démocratique et social au Liban.
QUALANDER Nicolas, HADADEH Khaled, DEN HOND Chris, COURT Mireille *Traduit de l’arabe par Hussein Sabbah.

Khaled Hadadeh, secrétaire général du PCL,

CCIPPP et Khaled Hadadeh - lundi 1er octobre 2007

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5466

********************