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Relance des grandes manoeuvres au Moyen-Orient

L’attaque du camp de Nahr al-Bared au Nord du Liban une ’’demo’’ war avant l’attaque prochaine de Sadr City en Irak ?

dimanche 27 mai 2007

Fin mai 2007. Les élections françaises sont passées, aux USA le congrès démocrate vient de trahir ses électeurs en accordant à George W. Bush la loi de finance lui permettant de poursuivre la guerre en Irak, Ehud Olmert, le criminel de la guerre de l’été 2006 au Liban reste à son poste en Israël et la cinquième brigade américaine du « surge » est à pied d’oeuvre à Baghdad à partir du début du mois de juin.

Dans ce contexte, l’arrivée massive au Liban de la logistique militaire occidentale, américaine et française, pour réduire un obscur groupuscule islamiste dans un camp palestinien dont l’intégrité territoriale est pourtant garantie par le traité international de 1969 montre que les grandes manoeuvres sont relancées au Moyen-Orient.

Tout laisse à penser que le Liban, comme en 2006, reste le laboratoire des stratégies et tactiques de la guerre coloniale occidentale en cours actuellement. L’objectif vraissemblable de la prochaine attaque (ou de la prochaine capitulation) de Nahr al-Bared (40.000 habitants), est de préfigurer - médiatiquement et militairement l’invasion de Sadr City (2 millions d’habitants), la forteresse chiite proche de Baghdad.

Il est vraissemblable que l’opération libanaise soit très fortement médiatisée, peut-être sera-t-elle également exceptionnellement cruelle, comme l’a été la guerre israélienne contre le Liban en 2006. Alors, il s’agissait d’impressionner l’Iran en lui montrant le déluge de feu qui l’attend et de faire plier l’opinion européenne afin qu’elle trouve normale l’intervention « humanitaire » des armées Françaises et Allemandes pour couvrir la frontière Nord d’Israël. On voit que la soit-disante défaite tactique d’Israël en 2006 contre le Hezbollah n’en est pas une, Olmert - s’il mériterait d’être destitué pour crimes de guerre - ne méritait pas les critiques qui lui ont été faites quant à la conduite de cette guerre, dans la mesure le but de guerre annoncé n’avait rien à voir avec le but de guerre réel, de même que le but de guerre annoncé de l’administration Bush - les armes de destruction massive de Sadam Hussein - n’ont rien à voir avec le but de guerre réel - l’occupation du Moyen-Orient et la conduite d’une guerre coûteuse favorable à la relance de la croissance économique américaine.

Cette fois-ci - au Liban en 2007 - il s’agira de « montrer » par la terreur militaire à la population prise en otage dans ce genre de conflit qu’il ne sert à rien de résister - que Sadr City doit se rendre. Il s’agira aussi de préparer les populations occidentales à la reprise des opérations militaires prévues de longue date par le « parti de la guerre » en Occident, malgré l’opposition croissante des opinions et des électorats.

Si l’attaque de Nahr al-Bared préfigure l’attaque de Sadr City, il est à craindre que celle-ci ne provoque le prétexte d’une attaque israélienne, puis américaine contre l’Iran. La machine est lancée depuis longtemps et elle connaît sa cible. Ici, les foules sentimentales ne subissent que le mensonge, là-bas elles subissent les bombes et l’occupation.