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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mercredi, 23 mai 2007

mercredi 23 mai 2007

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 22/05/07

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24101

A Bil’in, deux ans de résistance contre le « mur »

« Ce sont nos terres. Vous êtes les occupants. C’est vous qui devez partir ! », lance un villageois aux soldats casqués et armés qui lui ordonnent de faire demi-tour.

La manifestation n’est commencée que depuis quelques minutes, mais déjà, grenades lacrymogènes, bombes assourdissantes et balles acier/caoutchouc pleuvent sur la petite foule de villageois et de pacifistes étrangers et israéliens qui marchent dans les champs d’oliviers en direction du « mur ».
Militaires et gardes-frontières suibistes barrent l’accès, tandis qu’un haut-parleur répète qu’il s’agit d’une « zone militaire fermée ». « Ce sont nos terres. Vous êtes les occupants. C’est vous qui devez partir ! », lance un villageois aux soldats casqués et armés qui lui ordonnent de faire demi-tour.
Chaque vendredi, depuis deux ans, les villageois de Bil’in, manifestent contre la barrière grillagée et électrifiée qui serpente entre les collines et confisque plus de la moitié des terres de ce village palestinien de Cisjordanie. La barrière fait partie du « mur » de séparation qui s’étend déjà sur plus de 700 km autour de la Cisjordanie et prend la forme d’un haut mur de béton dans les zones urbaines. Présentée par l’établissement colonial comme une « clôture de sécurité » pour empêcher l’infiltration de terroristes palestiniens, le tracé pénètre profondément à l’intérieur de la Cisjordanie. « Les sionistes prétendent avoir érigé le mur pour des raisons de sécurité. Alors pourquoi ne pas l’avoir construit à proximité des habitations ? », demande Mohamed Khatib, membre du Comité populaire de Bil’in, en montrant au loin les rangées de maisons parfaitement alignées des colonies de « Matityahu ». « Ils l’ont fait passer ici pour annexer nos terres. » Si le tracé englobe une partie des terres de Bil’in, c’est qu’il anticipe une éventuelle extension de la colonie de « Modi’in Illit ». Avec l’aide d’un avocat de Tel Aviv, les habitants de Bil’in ont contesté devant la Cour suprême israélienne la route du « mur » et la légalité des colonies. Les auditions auront lieu à la fin du mois de mai...

« Le mur est une catastrophe pour nous, poursuit Abdallah Abu Rahmeh, instituteur du village. Il coupe l’accès aux oliviers qui sont la principale ressource du village. Dès le début des travaux, nous avons organisé des manifestations pacifiques en nous enchaînant aux arbres pour empêcher les bulldozers de détruire notre terre ». Au fil des manifestations, Bil’in est devenu un symbole de la lutte palestinienne contre le « mur ». Chaque semaine, le Comité du village se réunit pour trouver de nouvelles idées d’actions. Pour ralentir les bulldozers, les habitants de Bil’in se sont enfermés dans des cages obligeant les militaires à les désincarcérer pendant des heures. Ils ont formé des chaînes humaines, se sont servis de miroirs aveuglants et ont fabriqué des « bombes biologiques » avec des fientes de poulet dans des gants en caoutchouc. Cela n’a pas empêché les travaux, mais ces actions originales et pacifiques ont efficacement contribué à attirer les médias du monde entier sur ce village de 1 800 habitants. « Depuis la seconde Intifada, les Palestiniens passent pour des terroristes. Nous, nous demandons simplement l’application de nos droits, poursuit Abdallah Abu Rahmeh. Nous voulons faire la même chose que Gandhi, Nelson Mandela ou Martin Luther King. Quand les gens voient la violence des soldats alors que nous levons les bras, ce sont eux qui s’attirent une mauvaise image ».
L’exploit
Une salve de cris et d’applaudissements éclate. Un manifestant vient de parvenir à monter sur une tour de défense de l’armée et à déployer un large drapeau palestinien, au nez et à la barbe des militaires. C’est l’action d’éclat du jour. Au sol, les champs d’oliviers ressemblent à un champ de bataille. Les manifestants courent dans tous les sens pour échapper aux gaz lacrymogènes. Une ambulance emmène un manifestant légèrement blessé par une balle caoutchouté. « Notre mission est de protéger la barrière. Les manifestants ont tenté à plusieurs reprises de l’endommager et nous utilisons les moyens nécessaires pour les stopper, répond le Major Assaf, porte-parole de l’armée qui admet que les soldats ont parfois tiré à balles réelles contre les lanceurs de pierres qui entrent en action, alors que la manifestation se termine.
L’exemple de Bil’in commence à s’étendre. Des manifestations similaires se déroulent désormais dans plusieurs villages de Cisjordanie, comme à Oum Salamouna, prés de Bethléem, à Qaffin dans le nord ou Bani Naim, à près de Hébron. « Bil’in est un formidable exemple d’un nouveau type de lutte palestinienne qui émerge, juge Lucy Nusseibeh, fondatrice et directrice de l’organisation MEND (Non-violence et démocratie au Moyen-Orient), pour qui la militarisation de l’Intifada a été une « catastrophe ». « Les Palestiniens ne peuvent pas gagner de cette façon. La violence ne fait que légitimer l’usage de la violence par les colonisateurs. Face à une action non-violente, cela devient beaucoup plus difficile pour les soldats de riposter, poursuit Lucy Nusseibeh. Si un mouvement palestinien non violent parvient à se faire entendre dans le camp sioniste, cela peut contribuer à faire baisser les peurs qui ont conduit à la construction du « mur » et beaucoup de problèmes seront évacués ».

Consultez le site du village de Bil’in :
http://www.bilin-village.org/

Karim Lebhour
correspondant RFI à Ramallah - http://www.rfi.fr/actufr/articles/0... - 19 mai 2007 - Photos : Karim Lebhour/RFI)

CCIPPP et Karim Lebhour - lundi 21 mai 2007

http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=5058

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24102

Le « transfert tranquille » à Hébron

B’Tselem et ACRI ont présenté cette semaine aux membres de la « Knesset » un rapport concernant les chiffres dramatiques de la dépossession des habitants palestiniens au centre de Hébron.
Le départ massif du centre de la ville est le résultat de la politique de séparation de l’entité sioniste basée sur l’origine ethno-nationale ainsi que le démontre le rapport. Les résultats se basent sur la première étude complète sur l’occupation des habitations et des commerces palestiniens proches des points de colonies de la ville.
B’Tselem et ACRI pressent le gouvernement sioniste de rétablir le centre de Hébron dans la même situation qu’il était auparavant et de permettre aux Palestiniens de se déplacer librement dans les rues de la ville et de retourner dans les maisons d’où ils ont été chassés. Le gouvernement doit en plus garantir que les forces de sécurité fassent leur devoir en obligeant les colons violents à respecter la loi et l’ordre et qu’elles empêchent les colons de prendre le contrôle d’autres bâtiments et zones dans la cité.

Vidéo de B’Tselem : Erreur : une rue principale « fermée par erreur »
Les habitants palestiniens de Hébron ont été interdits pendant six ans de marcher dans la rue a-Shuhada, une des rues principales au centre de Hébron. Ce n’est qu’à la suite de l’intervention d’ACRI que l’armée a admis que la rue avait été fermée aux Palestiniens « par erreur », suite à des ordres illégaux.
L’armée avait prétendu que les Palestiniens qui passeraient par un contrôle de sécurité auraient le droit de marcher dans la rue. B’Tselem avait accompagné plusieurs habitants palestiniens de Hébron et avait enregistré leurs tentatives pour se rendre dans la rue a-Shuhada.
Aujourd’hui, près de 5 mois après l’aveu de l’armée, les habitants palestiniens de Hébron n’ont toujours pas le droit de marcher dans la rue a-Shuhada.

Israël doit évacuer la nouvelle colonie de Hébron
Le 19 mars 2007, des centaines de colons ont envahi une maison dans le quartier de a-Ras de Hébron et ont établi un nouveau point de colonisation. Le lendemain, ACRI a écrit au Premier ministre, au ministre de la Défense et au procureur général leur demandant d’agir immédiatement et d’évacuer les colons. L’expérience passée montre que le fait d’établir une colonie au coeur d’une communauté palestinienne viole inévitablement les droits humains des habitants palestiniens.

Rapport conjoint de B’Tselem et d’ACRI
(Association for Civil Rights in Israel)
http://www.btselem.org/english/Publ...

B’Tselem/ACRI
Traduit par Ana Cléja

CCIPPP et B’Tselem/ACRI - mardi 22 mai 2007.

http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=5064

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24103

"J’ai vu leur vie, des deux côtés"

J’ai passé une semaine avec des colons juifs et une semaine avec des Palestiniens pour savoir s’il y avait une chance de paix sur cette terre tourmentée.

Hani se lève à l’aube tous les matins pour voir ce que ses voisins ont fait sur sa maison durant la nuit. Il y a habituellement toujours quelque chose.
Cette nuit où j’étais avec lui, quelqu’un s’en est pris à ses vignes. Je l’ai accompagné dans sa ronde, tôt le matin, frissonnant et prudent, alors qu’un pâle soleil se levait au-dessus des collines brunes d’Hébron. Des branches coupées, brodées d’argent par la rosée, étaient dispersées à travers le terrain.
« Les Juifs ont fait ça avec leurs sécateurs » dit-il. C’était la dernière mesquinerie dans une guerre raciale, influencée apparemment par Gardeners’ Question Time [émission de la BBC réservée aux jardiniers amateurs - ndt].
La maison voisine de celle d’Hani était habitée jusqu’à récemment par un vieux couple de Palestiniens. Mais ils ont commis l’erreur de partir deux ou trois jours et avant que vous n’ayez pu dire Shalom !, une famille juive dynamique s’y était installée avec ses enfants bruyants et un matériel de jardinage moderne impressionnant, sous l’œil vigilant des hommes du poste de garde israélien.
La vie d’Hani est devenue comiquement presque grotesque ( vous n’êtes pas dans la peau d’Hani), avec une succession interminable d’abus, d’intrusions, de misères et d’humiliations..).
Hébron est une ville de Cisjordanie de quelque 120 000 âmes - toutes arabes sauf 500. Les premiers colons juifs sont arrivés à la fin de la guerre des Six jours en 1967, quand l’entité sioniste s’est retrouvé de façon inopinée en possession de territoires sur lesquels le reste du monde lui soutenait qu’il n’avait aucun droit juridique ou moral.
Afin de protéger les colons (en toute illégalité) - des gens qui, même selon les normes coloniales sionistes, sont politiquement quelque peu bellicistes - la ville a été agrémentée de check-points et de postes de garde, et les Palestiniens indigènes endurent un bouleversement dans leur vie, absolu, complet et interminable.
De profession, Hani est vendeur de café sur le marché superbe d’Hébron. Pour y aller, il a un trajet d’ 500 mètres, il lui faut passer par 4 check-points, et à chaque check-point il est souvent retenu à peu près une heure. Pendant qu’il patiente sur le bas-côté de la route, les colons juifs passent allégrement dans leurs 4x4.
Hani a bien une voiture aussi - une chose déglinguée, pétaradante - mais il n’a pas le droit de conduire près de sa maison. Ce serait risqué pour la sécurité. Aussi, chaque jour de travail, il s’en va le matin trimbalant son bidon de café sur le marché et le soir, il ramène la nourriture de la Croix-Rouge internationale - du riz, des haricots, du lait - pour sa famille.
Il est arrêté toute les deux minutes pour un contrôle d’identité par quelque bidasse venant d’Haïfa, 18 ans et plein d’acné, armé d’un Uzi (pistolet-mitrailleur fabriqué en Israël) et d’un comportement torve.
Hani ne peut donc pas se déplacer librement dans un pays que beaucoup dans le monde pense qu’il est le sien ; il a besoin d’une autorisation spéciale - rarement accordée - pour se rendre dans sa capitale, Jérusalem, ou tout simplement pour aller juste à 500 mètres sur la route nationale.
On ne permet même pas à Hani de fermer la porte de son petit jardin excepté de l’extérieur, de sorte qu’il ne puisse pas entrer. Son fils, Jamal - un garçon doux et intelligent de 11 ans, avec les traits lugubres des personnages en pâte à modeler de chez Wallace et Gromit - doit marcher trois kimomètres tous les matins pour se rendre à son école, passer les check-points, agressé de temps à autre, subissant les jets de pierre des gosses des colons juifs.
La situation d’Hani n’est pas différente, à quelque chose près, de celle des 120 000 autres Arabes qui vivent à Hébron - dont évidemment l’économie locale est efficacement laminée - ou dans l’ensemble de la Cisjordanie occupée.
Le gouvernement sioniste empêche tout époux arabe venant par exemple de Ramallah (elle-même occupée illégalement par l’entité sioniste) de vivre avec sa femme arabe qui, elle, est à Jérusalem-Est (occupée elle aussi illégalement par l’entité siniste). En principe, ils ne peuvent même pas se rendre visite sans un permis officiel et un visa (qu’il est difficile d’avoir).
Un nombre incalculable de familles se trouvent séparées de cette manière, des centaines et des centaines. Et puis il y a le mur, construit par les sionistes prétendument pour des raisons de sécurité mais qui semble être plus une pratique coloniale pour s’emparer de la terre (et, de fait, de l’eau).
Quinze mètres de haut, parsemé de casemates, il serpente à travers les ruelles et les jardins, enfermant les Palestiniens dans des espaces étouffants déterminés par le gouvernement colonial et les tenant éloignés d’une terre que beaucoup dans le monde, là aussi, croient à juste titre qu’elle leur appartient.
C’est une chose étrange, fruste et paradoxale que cette construction faite à la hâte. Certes, nous avons vu cela déjà :de Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, ou peut-être en bordure de la Falls Road à Belfast. Mais, si dénué de tact que cela puisse paraître de le dire, ce mur rappelle de façon inéluctable un autre mur, encore plus maléfique, celui que les Allemands ont construit à Varsovie, à l’automne 1940, pour emprisonner les Juifs.
Allez, assez de misères pour l’instant. Il y a au loin une verte colline, sans grand mur gris. Bon, pas si loin que ça en fait : environ 30 km de chez Hani, à un vol de corneille mantelée ! C’est « T’Qoa », une colonie juive sur la terre arabe, à l’est de Jérusalem, là où s’arrête l’agitation de la foule et où commencent le désert, les montagnes nues ombrées de rose et d’orange.
« T’Qoa » ne ressemble pas à un village arabe - ni même à un village sioniste. On dirait une coquette banlieue américaine : pelouses vertes, petites maisons jumelées bien propres, fleurs, boîtes aux lettres, pas de fumée. C’est la communauté stéréotypée dernier cri, gardée aux deux bouts par de coquines minettes, soldates de l’occupation coloniale.
Presque tout le monde ici vient de Brooklyn, NY - tout comme dans ces colonies qui s’élèvent près de chez Hani. Cette fois, je serai avec Shani, une femme entre deux âges qui bouge sans arrêt, avec une permanente à reflets argentés et du noir aux yeux. Elle est ici depuis une dizaine d’années, revendiquant une hérédité ancestrale, spirituelle, sur la terre, remontant à 3 000 ans.
Bon, ouais, Shani, peut-être : on aurait bien du mal à trouver quelqu’un de plus résolument, ouvertement, véhémentement américain. Tout comme ses amis. Et tous, en fait, sont agréables : pleins d’humour, sociables, prévenants. Mais ils sont aussi LE problème.
Ils encombrent. Les Israéliens aimeraient bien qu’ils ne soient pas là. Si Israël cède, ou quand Israël cèdera, la Cisjordanie et qu’un nouvel Etat palestinien sera créé, ces colons ne seront pas d’accord.
Je peux partager beaucoup de ce que disent ces gens. Ils sont pragmatiques et ce qu’ils soutiennent relève du bon sens. Jetant un regard sur les Palestiniens installés sous des appentis en parpaings sur les collines voisines, ils hochent la tête : « Vous pouvez les imaginer dirigeant un pays, avec leurs chèvres, leurs sacs à dos d’explosifs et Allah ? »
« Regardez l’Autorité palestinienne : corrompue, incompétente, en pleine déliquescence avec sa guerre civile. Vous avez vu ce qui est arrivé quand nous avons laissé ‘Aza (que tout le monde appelle Gaza) ? Les roquettes pleuvent toujours sur la volonie sionisre et ses habitants sont plus malheureux que jamais. Quelle sorte de pays voulez-vous qu’ils créent, ces gens ? Un pays comme la Syrie ? ou comme la Somalie ? »
« Les Palestiniens ont eu le niveau de vie le plus élevé du monde arabe pendant 20 ans, entre la guerre des Six jours et la première Intifada », soutiennent les colons. « Ils ont eu le droit à la parole et à la démocratie. Pensez-vous qu’ils préserveraient ces concepts occidentaux si abstraits, si évolués, dans un Etat palestinien indépendant ? L’établissement sioniste serait-il plus en sécurité ? Les attaques terroristes s’arrêteraient-elles ? S’arrêteraient-elles en Grande-Bretagne ? », demandent-ils de façon tranchante.
Probablement pas, je le concède. « Mais tout ce que vous dites, sur lequel vous avez peut-être tout à fait raison, est battu en brèche par un fait, un seul, un simple fait : ce n’est pas votre terre. Vous êtes ici illégalement. C’est une terre que vous avez volée. Si les Palestiniens veulent créer une théocratie incompétente, corrompue, autoritaire ici, ils en ont assurément le droit. Le monde entier pense cela. »
« Le monde entier peut avoir tort », me dit l’un des colons avec une conviction implacable. « Le monde entier A TORT. » Les colons sont ici parce que la Bible le leur a dit, et la Bible s’impose au monde.
Palestiniens et Juifs sourient par en dessous quand on demande aux uns ce qu’ils pensent des autres. Hani ouvrent grands les yeux et tend la main en disant : « Voyez, j’ai un bon ami qui est Juif ! » Et Shani fait de même en disant : « Voyez, j’ai un bon plombier qui est Palestinien ! ».
Mais la jolie fille de Shani se met presque à vomir malgré elle quand je lui demande si elle pourrait avoir un petit copain palestinien. Et vous pouvez parler à un Arabe impeccablement libéral et instruit, tôt ou tard il vous dira à mi-voix que les Juifs ont planifié le 11 Septembre et que l’Holocauste n’a pas eu lieu, ou peut-être sans aller jusque-là, que de toute façon c’est la faute des Juifs.
Un des colons, une femme blonde à l’air sombre, me dit tranquillement, un verre de vin à la main, comment son fils de 16 ans a été assassiné par des adolescents palestiniens. « Il était allé se promener, seul, dans la vallée, à un ou deux km environ de « T’Qoa » et les Palestiniens lui ont brisé la tête avec des pierres et ont traîné son corps dans une grotte. Ils ne sont jamais allés devant la justice. » Les autres acquiescent d’un hochement de tête. « Vous voyez, c’est ça qu’ils font ces gens-là, à la première occasion. »
En 1994, à quelques centaines de mètres de la maison d’Hani, à Hébron, un colon juif, le Dr Baruch Goldstein - un médecin né Américain - a mitraillé l’intérieur d’une mosquée avec un Uzi. Il a assassiné 29 Palestiniens en prière et en a blessé 150 autres avant d’être maîtrisé et battu à mort. J’en parle à Shani.
- « Je connaissais Baruch Goldstein. C’était un homme bon. »
- « Quoi ?
- « C’était un homme bon, un bon docteur. Il a été conduit à faire ce qu’il a fait. Il a été provoqué. »
- « Quoi, à tuer 29 personnes ? »
- « Je n’excuse pas nécessairement ce qu’il a fait » dit Shani prudemment, « mais c’était un homme bon. Ce n’était pas comme ce qu’ont fait ces garçons. Il a été provoqué »
- « Pas la même chose ? Mais c’était bien pire, n’est-ce pas ? »
- « Non, pas du tout. Il a été amené à faire ça. » dit Shani. « C’était un homme bon. »

Rod Liddle
20 mai 2007 - The Sunday Times - traduction : JPP

CCIPPP et Rod Liddle - mardi 22 mai 2007.

http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=5063

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24104

Communiqué de la délégation de Palestine à Paris

La Délégation Générale de Palestine à Paris, condamne vivement l’escalade militaire sioniste dans la bande de Gaza et appelle la France ainsi que l’Union européenne à intervenir pour mettre un terme aux agressions sionistes.
Au cours de la nuit de dimanche à lundi, l’armée sioniste a mené une nouvelle série de raids aériens (plus de dix) visant aussi bien le nord de la Bande de Gaza que le sud, et causant plus de 10 morts - plus de trente Palestiniens ont été tués depuis mercredi lors de raids aériens sionistes - et plusieurs dizaines de blessés parmi la population civile. Déjà le dimanche soir, l’aviation sioniste avait bombardé le quartier de « Zaitoune » de la ville de Gaza, visant le domicile du député Khalil El Hayya ainsi qu’un atelier de métallurgie situé dans le quartier de « Touffah », dans le secteur oriental de la ville. Plus tard, un missile a privé d’électricité les 50000 habitants de « Nouzeirat ».
En outre, les agressions sionistes ne se sont pas limitées à la Bande de Gaza. En effet, l’armée sioniste a lancé en parallèle des attaques à Naplouse contre cinq chaînes de télévision et de radio locales afin de terroriser les journalistes et d’empêcher les médias de diffuser leurs programmes. Naplouse, ville industrielle et symbole de la résistance, est régulièrement la cible avec Gaza des violences perpétrées par l’armée coloniale.
Adoptant à nouveau le langage de la violence, le gouvernement sioniste ne souhaite manifestement pas ramener le calme et la paix. Les dirigeants sionistes ont également menacé ce lundi de décapiter la direction politique du Hamas, en assassinant le Premier ministre Ismaïl Haniyeh et Khaled Mechaal, numéro un du mouvement, en exil à Damas. Rappelons enfin le caractère disproportionné et fanatique de ces raids. Les tirs de roquettes palestiniennes sur les colonies ont fait moins de dix morts depuis des années alors que les représailles sioniste ont tué des milliers de civils Palestiniens.
Ces raids ont été dénoncés par le président Mahmoud Abbas et par le Premier ministre Ismaël Haniyeh. Ce sont de nouveaux crimes de guerre et une nouvelle atteinte à la liberté de la presse, exercés par les forces occupantes. Cette escalade guerrière est dangereuse non seulement pour le peuple palestiniens, mais aussi pour la société sioniste. Elle ne peut que conduire le Proche-Orient vers davantage de violence et d’instabilité. La communauté internationale, en particulier l’Union européenne et la France, peuvent empêcher le pire. D’abord, en protégeant le peuple palestinien et en décidant rapidement de l’envoi d’une force de protection internationale. Ensuite, en redessinant un horizon politique.
Il faut savoir que la situation à Gaza résulte d’une responsabilité collective. Le blocus sioniste a fait de Gaza une prison à ciel ouvert alors que d’un autre côté la Communauté internationale a décidé de sanctions injustes contre le peuple occupé et ses institutions, qu’elle n’a toujours pas révisé sa politique en dépit de l’accord de la Mecque. Les affrontements entre des éléments armés du Fatah et du Hamas ne sont que l’effet d’un contexte socio-économique catastrophique et alarmant. Depuis le gel de l’aide directe européenne à l’Autorité palestinienne, 87 % de la population de Gaza vit dans la pauvreté et ne survit que grâce à l’aide humanitaire. Un Palestinien sur deux est au chômage.
C’est donc l’absence d’oxygène financier et l’absence totale d’ouverture politique, qui expliquent les affrontements inter-palestiniens. Comment les institutions palestiniennes peuvent-elles fonctionner ? Comment Mahmoud Abbas pourra-il continuer à gouverner sans financement, sans soutien politique, sans reconnaissance, sans proposer à son peuple un avenir différent du chaos économique et des raids sionistes arbitraires.
La Délégation Générale de Palestine à Paris condamne vivement l’escalade militaire sioniste dans la bande de Gaza et appelle la France ainsi que l’Union européenne à intervenir pour mettre un terme aux agressions sionistes contre notre peuple et ses élus, à exiger la rétrocession des taxes douanières que nous doit l’entité sioniste, à lever les sanctions imposées à nos institutions et donc à rétablir leur aide financière directes, à reconnaître notre gouvernement d’union nationale, et à dessiner enfin un horizon politique, en favorisant la reprise de négociations, fondées sur le droit international.

PBB et Délégation générale de Palestine - 22.05.07 / 14:46

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=897

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24105

Bethléem touchée à l’aube par une invasion militaire

L’armée coloniale a envahi la ville de Bethléem et ses environs et arrêté dix personnes ce matin 22/05/07 à l’aube, après avoir entrepris des fouilles dans plusieurs maisons.
Les attaques se sont produites dans la ville de Bethlehem, les camps de réfugiés d’Aida et Deheisha ainsi que dans Beit Sahour (est de la ville) et le village d’Obadiah.
Les témoins rapportent que les soldats ont entamé des fouilles dans plusieurs maisons après en avoir expulsé les habitants. 
Les sources locales déclarent que parmi les personnes arrêtées, on compte Hassan Shukah, Nidal Suman, Hussam Abdullah, Firass Hassan et Issam Al Sha’er.
Selon l’armée coloniale, les Palestiniens capturés sont des militants du Jihad Islamique et du Hamas.

PNN - 22.05.07 14.10

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=894

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24106

L’établissement sioniste liquidera Mechaal "à la première occasion"

Après avoir visé plusieurs députés et membres du Hamas lors de raids à Gaza, Israël a menacé, lundi 21 mai, de s’en prendre à la direction politique du Hamas, y compris au Premier ministre Ismaïl Haniyeh, si les tirs de roquettes à partir de la bande de Gaza vers le sud du pays continuaient.

« Si le Hamas poursuit ses tirs, les membres de la direction politique de ce mouvement feront leur entrée dans notre liste de cibles »", a prévenu Gidéon Ezra, ministre sioniste de l’Environnement à la radio publique.
Interrogé spécifiquement sur le sort de Ismaïl Haniyeh, Gidéon Ezra s’est borné à souligner que le Premier ministre « avait lancé dimanche un appel à la poursuite des tirs de roquettes ». 
Khaled Mechaal

Le ministre sioniste de la Sécurité intérieure et membre du cabinet de sécurité, Avi Dichter, a confirmé qu’Ismaïl constituait une « cible », tout en menaçant directement le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal. « Si Haniyeh fait partie de ceux qui donnent des ordres pour commettre des attentats, cela fait de lui une cible légitime », a indiqué Avi Dichter. « Il est lié au groupe qui est à l’origine du terrorisme contre nous, mais j’ignore s’il fait partie de ceux qui donnent directement des ordres », a-t-il dit.
Quant à Khaled Mechaal, « c’est une cible plus que légitime et je suis persuadé qu’à la première occasion nous nous débarrasserons de lui malgré la difficulté de la tâche », a-t-il déclaré à la radio militaire. « Le fait qu’il ne se trouve pas à proximité complique les choses. Mais nous avons déjà tenté de nous débarrasser de lui et il connaît la procédure », a ajouté le ministre.
Israël avait tenté de tuer Mechaal en 1997 à Amman, mais l’opération avait échoué.
« Il n’est nulle part à l’abri, ni à Damas (où il vit en exil), ni ailleurs. Et il le sait parfaitement ».

Raids sur Gaza

L’armée d’occupation a mené lundi une nouvelle série de raids aériens dans la bande de Gaza, quelques heures après avoir bombardé le domicile d’un député du Hamas et un atelier d’armement présumé, causant la mort de neuf Palestiniens.
Sans opter pour une vaste offensive terrestre dans ce territoire dont l’armée sioniste s’est retirée en 2005, le gouvernement d’Ehud Olmert avait décidé la veille d’accentuer la pression militaire en représailles aux tirs de roquettes artisanales qui se sont multipliés pendant la semaine.
Le dernier raid aérien a été mené dans le quartier de Zaïtoune, bastion islamiste de la ville de Gaza. Un peu plus tôt, dimanche 20 mai au soir, un homme avait été tué dans une opération menée contre un atelier de maçonnerie, selon des sources palestiniennes. L’armée sioniste affirme avoir visé des installations utilisées pour la fabrication des roquettes.
Un membre du Hamas, qui se déplaçait à bicyclette, a par ailleurs été blessé par des tirs de l’aviation. L’armée sioniste n’a fait aucun commentaire à ce sujet. 

Des responsables du Hamas 

Au cours du deuxième raid aérien de lundi, un missile a privé d’électricité 50.000 habitants de Nouzeirat et d’un camp de réfugiés voisin, dans le centre de la bande de Gaza. Aucun blessé n’a été signalé.
Dans la soirée, l’aviation sioniste avait frappé le domicile de Khalil al Hayya, éminent député du Hamas, causant la mort de huit Palestiniens. L’armée sioniste dit en revanche avoir visé des miitants du mouvement islamiste et fait état de cinq morts.
Aucun haut responsable du Hamas, au pouvoir depuis son triomphe électoral de janvier, n’avait été pris pour cible depuis plusieurs mois. Hayya ne se trouvait pas chez lui au moment de la frappe. Outre les huit morts, une douzaine de blessés ont été signalés.
La branche armée du Hamas, qui dit avoir perdu deux hommes dans l’opération, a promis un « séisme » à l’Etat juif. 

Mise en garde du Fatah 

« Cette escalade ne conduira le Proche-Orient que vers davantage de violence et d’instabilité », a réagi Nabil Abou Roudainah, collaborateur du président palestinien Mahmoud Abbas.
Avant les tirs contre son domicile, Hayya avait annoncé la fin des hostilités entre le Hamas et le Fatah d’Abbas. Quarante-neuf Palestiniens ont été tués en dix jours de combats entre partisans des deux mouvements, un bilan sans précédent depuis qu’ils cohabitent au sein du gouvernement d’union formé en mars. 

Des roquettes sur Israël 

Au plus fort de ces affrontements, les islamistes ont commencé à tirer des roquettes Kassam en direction du sud de la zone sioniste. Les projectiles ont fait une douzaine de blessés et semé une panique telle que la ville de Sderot, la plus durement touchée, a dû être partiellement évacuée ce week-end.
À l’issue du conseil des ministres hebdomadaire, dimanche 20 mai, Olmert a donc annoncé une intensification des « mesures opérationnelles (...) en frappant l’infrastructure terroriste et ceux qui commandent les attaques de (roquettes) Kassam ».
« Si ces mesures ne suffisent pas à ramener le calme, le gouvernement se réunira pour en envisager d’autres, plus drastiques », a-t-il averti.
Des blindés et des fantassins ont été positionnés « à titre défensif » ces derniers jours à l’intérieur du territoire palestinien. (avec Reuters)

PNN et NouvelObs.com - 21.05.07

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=887

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Une librairie parisienne organise une semaine de manifestations culturelles ayant pour objectif de mettre en lumière la réalité de la vie quotidienne des Palestiniens.

Une lirairie française, à Paris, orfanise une semaine spéciale de manifestations culturelles vette semaine.

Cette librairie, la Librairie Résistances, abrite le photographe Palestinien Steve Sabella et le poète Majwan Darwich, tous deux venus spécialement de Jérusalem pour cette occasion ; à c^pté du peintre Palestinien Kamal Boullata, qui vit en exil dans le sud de la France.

De mardi 22 mai à samedi 26 mai, la librairie organise des réunions, des expositions, des projections de films, des récitals de poésie et de musique centrées autour du thème de la réalité humaine de la vie en Palestine occupée et de la vie des Palestiniens en exil

Selon les organisateurs, la semaine s’ouvrira en présence de l’Attaché culturel au Consulat de France à Jérusalem, Mr Robert Horn, et de la Déléguée générale de la Palestine en France, Madame Hind Khoury.

Plus de détails sont disponibles auprès de http://www.librairie-resistances.com

Bethlehem - Ma’an - 22 / 05 / 2007 - 16:22

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=22264

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24108

L’aviation sioniste frappe deux positions stratégiques à Gaza. Nombreuses victimes et lourds dégâts

L’aviation de combat sioniste a lancé deux frappes aériennes sur deux positions Palestiniennes dans des zones au nord et à l’ouest de la Bande de Gaza, mardi 22/05/07 après midi.

Le correspondant de Ma’an rapporte que les avions sionistes ont lancé une frappe aérienne sur le Quartier Général des Renseignements Palestiniens, dans le camp de réfugiés d’Ash Shati’, à l’oust de la ville de Gaza. Cette frappe a fait sept blessés parmi les personnels des renseignements et causé des dégâts très importants aux bâtiments.

L’officier de relations publiqies des Renseignements Palestiniens, Mamdouh Al Bornu, a confirmé qu’au moins un missile avait atteint le bâtiment des renseignements et blessé sept employés. Les blessés ont été transférés à l’hôpital d’Ash Shifa à Gaza.

Des sources médicales ont déclaré que l’état des blessés était stable.

Les avions ont également frappé un bâtiment de la Force Exécutive liée au Hamas à Tal Az Zatar, dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la Bnade de Gaza. Le nâtiment a été atteint par deux missiles. Ces frappes ont provoqué des dégâts considérables, mais il n’a pas été fait état de blessés.

Gaza - Ma’an - 22 / 05 / 2007 - 14:49

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=22260

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