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La solution quand les arguments font défaut :
La politique de la chaise vide
mardi 1er mars 2005
Réunion internationale à Londres sur les réformes palestiniennes
Mahmoud Abbas et Tony Blair le 28 février à Londres
La communauté internationale se retrouve mardi à Londres pour discuter des réformes palestiniennes, lors d’une réunion d’une journée dont le président palestinien Mahmoud Abbas espère des aides concrètes mais aussi un retour à la « Feuille de route ».
La réunion rassemblera, autour du Premier ministre britannique Tony Blair, Mahmoud Abbas, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère Javier Solana et les chefs de la diplomatie d’une vingtaine de pays.
Les Israéliens, qui voient d’un mauvais oeil l’implication de l’Europe dans le processus de paix, avaient dès l’annonce de cette réunion en décembre par Tony Blair fait savoir qu’ils n’y participeraient pas.
En dépit des tensions nées d’un attentat suicide vendredi soir à Tel Aviv, qui a fait cinq morts et une cinquantaine de blessés, Mahmoud Abbas espère que cette rencontre permettra « d’envoyer un signal clair du soutien international (aux efforts) que nous avons déjà faits », a-t-il confié au quotidien The Independent. « Nous pensons que la paix est possible maintenant et sommes prêts à négocier avec Israël pour atteindre une paix réelle et durable basée sur la justice et la légitimité internationale », a plaidé le successeur de Yasser Arafat, selon lequel « nous avons une occasion et il serait irresponsable si nous, les Israéliens ou la communauté internationale, la laissions s’échapper ».
M. Abbas a exprimé l’espoir que, en dépit de son ordre du jour limité, la réunion de Londres mène à une vraie conférence internationale « pour relancer les négociations sur le statut final (d’un Etat palestinien à côté d’un Etat israélien) et un processus de paix crédible ». « Nous nous attendons à un soutien financier et logistique substantiel mais aussi à des positions politiques consolidant le processus de paix », a pour sa part déclaré le vice-Premier ministre palestinien Nabil Chaath.
L’ordre du jour de la conférence est centré sur les réformes que doit engager la direction palestinienne pour être un interlocuteur crédible d’Israël dans les négociations sur la création d’un Etat palestinien. "Nous pouvons nous attendre à "un plan de travail global, coordonné, et surtout pratique (...) a déclaré lundi un porte-parole de Tony Blair. Vue de Washington, la réunion de Londres apparaît comme un test de la coopération transatlantique. Les Etats-Unis veulent obtenir de leurs partenaires du Quartette sur le Proche-Orient (UE, Onu, Russie) les moyens de financer ces réformes.
L’UE, principal bailleur de fonds des Palestiniens, espère que cette réunion donnera une impulsion au processus de paix et au renforcement des structures palestiniennes. Tony Blair se voulait cependant prudent avant la rencontre. Celle-ci ne sera « que le début du renouveau » pour les perspectives de paix, a-t-il déclaré. « Nous sommes encore loin du retour (à) la Feuille de route, loin de négociations sur un accord final ».
Selon l’ambassadeur d’Egypte à Londres Guehad Madi, la réunion doit aboutir à la création de trois comités : l’un économique, dirigé par la Banque mondiale, l’autre sécuritaire supervisé par Washington, et le troisième de coordination et de suivi, présidé par l’UE. Le communiqué final de la réunion aurait fait l’objet d’âpres discussions.
Selon le ministre palestinien de la Planification Ghassan Al-Khatib, les Palestiniens ont obtenu des « modifications majeures », avec l’introduction d’"engagements que la communauté internationale doit assumer". Selon le quotidien The Guardian, Israël a obtenu la suppression de certaines formules et le projet de communiqué final se bornerait à « presser » Israël à agir pour respecter ses engagements, sans lien explicite avec la « Feuille de route ». « La Feuille de route » est un plan de paix international prévoyant la création en 2005 d’un Etat palestinien indépendant, resté lettre morte depuis son lancement en juin 2003.