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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Lundi, 16 avril 2007

lundi 16 avril 2007

ombre d’entrées : 7

Envoyé le 15/04/07

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20402

La route 90, révélatrice de la situation en Cisjordanie

Je pensais que les colonies israéliennes en Cisjordanie étaient de minuscules avant-postes provisoires.

Une route sioniste dans un territoire palestinien

Jéricho, Cisjordanie. Il n’y a pas beaucoup de circulation sur la route 90 en Cisjordanie. C’est parce que seuls les sionistes peuvent y conduire, avec une exception pour quelques Palestiniens qui ont une autorisation spéciale. Je ne l’ai pas. Mais que fait une route sioniste en territoire palestinien ?
Suis-je stupide. Comme beaucoup d’Américains, en fait, je me représente toujours la Cisjordanie comme entièrement palestinienne. En réalité, 60% - dont le territoire frontalier à l’est et proche de la Jordanie - sont contrôlés par l’armée sioniste. C’est pourquoi on y trouve beaucoup de points de contrôle. Et des routes pour les seuls sionistes. Et des secteurs militaires où personne ne peut rentrer.
Pour un voyageur américain, c’est une promenade troublante, éducative.

CCIPPP et Ellen Greager - dimanche 15 avril 2007
http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=4855

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20403

Pire que l’apartheid ?

Hani Hayek, comptable et maire chrétien du petit village majoritairement peuplé de chrétiens de Beit Sahour, était en colère, la semaine dernière, tandis qu’il me faisait parcourir en voiture le tracé du mur israélien « de sécurité ».

Bethléem, Cisjordanie - « Ils prennent les terres de notre commune », me disait-il, pointant du doigt la colonie israélienne mastoc de Har Homa. « Ils ne veulent pas de nous ici. Ce qu’ils veulent, c’est que nous partions. »
Har Homa, qui entoure les faubourgs de Beit Sahour, semblait plus importante que la dernière fois où je l’avais vue, lors de la Semaine sainte de l’année dernière. Le gouvernement israélien a poursuivi inexorablement l’agrandissement des colonies en Cisjordanie occupée, et j’ai pu voir en même temps les chantiers de construction à Har Homa et celui de la route destinée à un système de transports ségrégué entre Israéliens et Palestiniens.
Jimmy Carter a soulevé un tollé en intitulant son ouvrage consacré à la question palestinienne « La paix, pas l’apartheid ! » Mais les Palestiniens affirment que c’est pire que l’ancienne séparation raciale prévalant il y a encore quelques années en Afrique du Sud. A l’approche du quarantième anniversaire de l’occupation militaire de la Cisjordanie, ce territoire a été tellement fragmenté qu’un Etat authentiquement palestinien et une « solution à deux Etats » semblent de plus en plus difficilement réalisables.
La muraille de sécurité a eu effectivement pour effet une élimination virtuelle des attentats suicides et une paix de court terme. Mais la vie est très dure, pour les Palestiniens, dont les morts causées par le conflit ont augmenté de 272 % en 2006, tandis que le nombre des victimes israéliennes déclinait. Au cours d’un incident mineur, la semaine dernière, du type que les médias internationaux ne mentionnent même plus, des soldats de l’armée israélienne ont tué un Palestinien, accusé d’avoir pénétré illégalement dans une zone de tirs afin d’y ramasser des éclats en métal, en vue de leur revente. L’organisation (humanitaire) internationale (dont le siège est en Angleterre) Save the Children [Sauvez les enfants !] estime que la moitié des enfants habitant les territoires palestiniens occupés souffrent d’un traumatisme psychologique.
Les Palestiniens disent que les choses ont empiré, en raison d’un sentiment envahissant de désespoir. Des étudiants de l’Université de Bethléem (gérée par les Frères catholiques salésiens, 70 % des étudiants étant de confession musulmane) m’ont paru plus pessimistes et radicalisés que l’an dernier. Ahmad al-Issa, un étudiant en quatrième année de journalisme, a été incarcéré durant un an dans une prison israélienne au motif qu’il aurait lancé des pierres à des soldats israéliens. Aujourd’hui, il croit fermement à l’accusation diffamatoire selon laquelle les employés juifs du World Trade Center de New York (les deux tours jumelles détruites par les attentats du 11 septembre 2001, ndt) auraient été avertis d’avance de l’attentat.
Le boycott soutenu par les Etats-Unis, consécutif à la victoire électorale du groupe extrémiste Hamas, au début de l’année 2006, a rendu l’Autorité palestinienne inopérante, paralysant les services gouvernementaux. Privés de l’aide de cette Autorité, avec une économie en lambeaux, les municipalités sont en état de cessation de paiement. Le maire de Bethléem, Victor Batarséh, est confronté à un problème spécifique, dû au fait que les touristes et les pèlerins ne passent désormais plus la nuit dans la cité où naquit le Christ. Sans argent, sans possibilités de crédit, il s’apprête à licencier les 165 employés municipaux.

M. Batarséh, qui est citoyen américain, et qui pratiquait la chirurgie thoracique dans la ville américaine de Sacramento, se retrouve coincé à Bethléem. Chrétien, indépendant politiquement, se qualifiant lui-même d’entrepreneur démocrate, M. Batarséh est sur la liste noire israélienne pour avoir contribué au Front Populaire de Libération de la Palestine [FPLP], que le Département d’Etat américain qualifie d’ « organisation terroriste ». N’ayant pas de permis de se rendre à Jérusalem, le maire de Bethléem doit aller en voiture jusqu’à Amman pour y prendre l’avion quand il est invité en Europe.
Il n’est nul besoin d’avoir des contacts avec le FPLP pour être mis au trou par l’armée israélienne. Les étudiants de l’Université de Bethléem ne peuvent aller à Jérusalem, à cinq minutes en voiture, à moins qu’ils ne le fassent illégalement. Les étudiants de l’enclave palestinienne géographiquement séparée de Gaza doivent suivre les cours donnés à l’université de Bethléem par l’intermédiaire d’Internet...
Le Représentant républicain de l’Etat du New Jersey, Chris Smith, se trouvait à l’université de Bethléem le jour de ma visite, et des membres de la faculté avaient du mal à croire qu’un membre du Congrès des Etats-Unis en chair et en os se trouvait parmi eux. M. Smith fut ensuite emmené faire le tour de Jérusalem, pour qu’il puisse constater de visu que la barrière de séparation est, dans la majorité de son tracé, une muraille énorme, laide à faire peur et intimidante, et pas simplement une barrière.
M. Smith, un avocat catholique militant, a été amené ici en raison de l’émigration rapide des membres de la minorité chrétienne de Terre Sainte. Les chrétiens en partent en effet plus rapidement que les musulmans, en raison des contacts nombreux qu’ils ont en-dehors de la Palestine, qui fait d’eux des gens plus mobiles. Peter Corlano, un membre catholique du corps enseignant de l’Université de Bethléem, nous a dit, à M. Smith et à moi-même : « Nous vivons la même vie que les musulmans. Nous sommes tous des Palestiniens. »
Préoccupé par la disparition des chrétiens dans la région qui fut le berceau du christianisme, M. Smith a pu ainsi prendre connaissance (comme ce fut mon cas) du calvaire vécu par les Palestiniens. Si tel est bien le cas, [cela lui fera une précieuse petite compagnie] au Congrès des Etats-Unis...

Robert D. Novak
The Washington Post, 9 avril 2007 - source et traduction : Marcel Charbonnier

CCIPPP et Robert D. Novak - dimanche 15 avril 2007.

http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=4854

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20404

Les sionites torturent des enfants palestiniens

« Ils intimident l’enfant pour le préparer à l’interrogatoire. Quand celui-ci arrive au centre de l’interrogatoire, ils utilisent différentes méthodes de torture »..

Camp de réfugiés de Dheisheh, Cisjordanie occupée, 10 avril 2007 :
Mohammed Mahsiri, un habitant du camp de réfugiés de Dheisheh en Cisjordanie occupée, est assis dans un café bondé, un keffieh rouge autour du cou et un portrait icone de Che Guevara sur son t-shirt noir.
Il raconte à l’Agence Inter-Presse IPS qu’il y a environ 1 an et demi il marchait dans la rue avec son ami quand des jeeps militaires sionistes les ont encerclés, les soldats leur criant, en hébreu, de s’arrêter puis les forçant à entrer dans une des jeeps.
« J’ai été emmené dans un centre de détention et interrogé » raconte Mohammed. « L’interrogatoire a commencé à 14 heures et s’est terminé après 23 heures. J’ai été battu durant tout le temps de l’interrogatoire en particulier quand les soldats n’obtenaient pas les réponses qu’ils attendaient ».
« J’ai été envoyé pour être battu par d’autres soldats et obligé de rester debout sous la pluie habillé seulement de vêtements légers. Ils essayaient de me convaincre que j’avais fait quelque chose (ce qui n’était pas le cas) afin d’obtenir les aveux qu’ils attendaient. J’ai été torturé dans le centre de détention pendant un mois, puis je suis resté en prison pendant 13 mois. »
Des photos choquantes de torture dans les bases militaires américaines et les centres de détention en Irak et en Afghanistan ont scandalisé le monde entier mais les Palestiniens disent qu’ils ont subi des traitements similaires dans des centres d’interrogatoire sionistes et ce, depuis l’occupation de Gaza et de la Cisjordanie en 1967.
Mais l’histoire de Mohammed Mahsiri diffère. Il a subi des tortures physiques et psychologiques considérables aux mains des interrogateurs israéliens et des gardiens de prison et ce, alors qu’il n’avait pas encore 17 ans.
Ce que l’on voit et qu’on rapporte sur ce qui se passe dans les centres de détention et les camps de prisonniers est largement répandu ; selon des rapports de groupes des droits humains et des observateurs juridiques, les jeunes Palestiniens de moins de 18 ans subissent des violations systématiques de la loi internationale y compris la torture, les interrogatoires, les coups, les conditions de vie déplorables et pas d’accès à un procès équitable.
Selon les ordres militaires israéliens à l’intérieur de la Cisjordanie occupée et de Gaza, tout Palestinien de plus de 16 ans est considéré comme un adulte alors qu’en Israël l’âge d’un adulte est de 18 ans et ce, malgré le fait qu’Israël soit signataire de la Convention internationale sur les Droits des enfants qui définit ‘enfants’ comme ceux qui ont moins de 18 ans.
De plus, les enfants palestiniens de plus de 14 ans sont jugés en tant qu’adultes dans un tribunal militaire israélien et sont emprisonnés avec des adultes. Cela représente également une violation directe de la loi internationale.
Selon les derniers chiffres obtenus par un groupe indépendant, il y a 398 enfants palestiniens actuellement emprisonnés dans des centres de détention et des prisons israéliens. Ayed Abuqtaish, le coordinateur de recherche pour les bureaux de « Defense for Children International » à Ramallah a dit à l’IPS que le plus jeune enfant détenu en prison a juste 14 ans.

Nora Barrows-Friedman
Inter-Press Service News Agency (IPS) - traduction : Ana Cléja

CCIPPP et Nora Barrows-Friedman - samedi 14 avril 2007.

http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=4852

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20405

L’armée coloniale envahit le camp de Fara (Tubas)

Les forces d’occupation ont fermé le nord de la Cisjordanie dans la nuit de samedi à dimanche. L’accès au camp de réfugiés de Fara est impossible en raison de nombreux barrages militaires. Des dizaines d’habitants ont également été retenus pour des interrogatoires.
Des témoignages rapportent que plusieurs véhicules militaires sont entrés dans le camp de Fara tout en tirant des rafales de leurs armes. Les soldats auraient en outre frappé plusieurs personnes.
Les habitants ont déclaré que les forces israéliennes ont mené cette opération pour appréhender des « personnes recherchées. »

PNN et Ali Samoudi - 15.04.07

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=774

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20406

Invasion dans Qalqilia, l’armée coloniale a fait sauter des explosifs dans une maison

Un important contingent des forces d’occupation a envahi Qalqilia samedi peu avant l’aube. Les soldats ont encerclé une maison dans la rue de Naplouse (centre de la ville) tandis que les tireurs d’élite se postaient sur les toits environnants. L’armée a ainsi tiré sur deux femmes de 29 et 40 ans.
Leur frère Nazzal a déclaré à PNN : "Mes soeurs se trouvaient au deuxième étage et ont tenté de descendre pour se mettre à l’abri quand elles ont été touchées aux épaules. Une ambulance de la Croix Rouge a tenté de s’approcher mais l’armée l’en a empêché".
Les forces coloniales ont fait sauter des explosifs qui ont endommagé les maisons environnantes. Des chiens accompagnaient les soldats lors des fouilles. Les habitants étaient terrorisés, selon des témoins. L’armée a déclaré qu’elle cherchait des membres du Hamas.

PNN - 14.04.07

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=770

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20407

Commémoration des victimes de la bataille du camp de Jénine

Les habitants du camp de réfugiés de Jénine ont célébré la mémoire des victimes de la confrontation entre la résistance palestinienne et l’armée sioniste il y a cinq. « Notre peuple continuera à porter le message des martyrs du camp de Jénine jusqu’à ce que notre but soit atteint. Nos droits sont inaliénables quels que soient les sacrifices endurés » a déclaré Khaled Jaradt, leader du Jihad islamique.
A cette occasion, Khaled Jaradt est revenu sur les victoires et a rendu hommage au mouvement de la résistance : « Le massacre du camp est le symbole de la lutte pour la liberté et l’indépendance. Nous avons beaucoup de leçons à retenir à ce sujet et nos enfants savent qu’il est possible de briser l’occupant et que ce n’est pas un conte de fées ! Le mythe d’invincibilité de l’armée sioniste peut être détruit. »
L’armée de résistance avait tenu tête trois semaines durant face à l’armée sioniste en 2002, causant des dommages à cette dernière. « La victoire de la résistance dans le camp peut être répétée n’importe où si la volonté de vaincre existe » a conclu le membre du Jihad islamique.

PNN et Ali Samoudi - 13.04.07

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=767

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20408

Rapport du PCHR sur les Violations Israéliennes des Droits de l’Homme dans les Territoires Palestiniens Occupés - No. 14/2007 - semaine du 05 avril au 11 avril 2007

Les forces d’occupation poursuivent leurs attaques systématiques contre les civils Palestiniens et contre les biens dans les Territoires Palestiniens Occupés :

Un civil Palestinien en Cisjordanie et un membre de la résistance dans la Bande de Gaza ont été tués par l’occupation
3 Palestiniens de la Bande de Gaza, dont un enfant, sont morts de leurs blessures antérieures
15 Palestiniens dont 7 enfants ont été blessés par les tirs des forces d’occupation
10 de ces civils ont été blessés dans le village de Bil’in, à k’ouest de Ramallah
l’armée d’occupation a mené 27 incursions dans les communautés Palestiniennes en Cisjordanie
l’armée d’occupation a arrêté 42 Palestiniens, dont 3 enfants et une femme
les forces d’occupation ont mené un raid dans l’Hôpital Evangélique Arabe à Naplouse et partiellement détruit son bâtiment d’habitation
l’occupation a continué à imposer un siège total à la Palestine occupée
les forces d’occupation postées en différents points de contrôle en Cisjordanie ont arrêté 12 civils Palestiniens, dont un enfant, un magistrat et un infirmier
la Bande de Gaza a souffert de manque d’approvisionnement en carburant et en ressources essentielles
les forces d’occupation ont poursuivi le développement d’implantations en Cisjordanie.
des colons de Hébron ont brûlé un autobus
des colons ont poursuivi l’occupation illégale d’une maison d’habitation à Hébron pour la troisième semaine.

Palestinian Centre for Human Rights

http://www.pchrgaza.ps/files/W_report/English/2007/08-02-2007.htm

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