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Les préliminaires de l’espoir (ndlr)

Le Hamas et l’OLP vont former un gouvernement commun

Mercredi, 23 avril 2014 - 21h33

mercredi 23 avril 2014

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Afp

Les frères ennemis palestiniens enterrent la hache de guerre

Les Palestiniens ont convenu de former un gouvernement d’union dans les prochaines semaines, afin de mettre fin à leur division politique. « Un accord a été conclu sur la formation d’un gouvernement de personnalités indépendantes dirigé par le président Mahmoud Abbas d’ici cinq semaines », a indiqué un communiqué commun lu par le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, en présence d’une délégation de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le futur gouvernement, composé de technocrates, devrait être dirigé par Mahmoud Abbas.

L’annonce met ainsi fin à sept ans de partition du pays, avec d’un côté la Cisjordanie gérée par l’Autorité palestinienne, que dirige l’OLP, et Gaza de l’autre, géré par le Hamas. La scission avait fortement fragilisé l’Autorité palestinienne, seule organisation reconnue à l’échelle internationale et à même de négocier avec Israël, dont le Hamas ne reconnaît pas l’existence.

Le Hamas et le Fatah, le principal parti de l’OLP, ont signé en 2011 au Caire un accord de réconciliation pour mettre fin à la division politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Mais la plupart des clauses sont restées lettre morte.

Scènes de liesses
Aussitôt après l’annonce, des scènes de liesse populaire ont éclaté dans toute la bande de Gaza. Des milliers de personnes sont spontanément descendues dans les rues de la ville de Gaza, ainsi que dans les principales agglomérations et les camps de réfugiés de l’enclave palestinienne, en brandissant des drapeaux et aux cris d’« Unité palestinienne ! ».

Peu après, l’aviation israélienne a effectué une frappe sur le nord de Gaza, à Beit Lahiya, blessant six civils palestiniens, dont un très grièvement, selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur du Hamas. Dans un bref communiqué, l’armée israélienne a confirmé avoir conduit « une opération de contre-terrorisme » dans le nord de l’enclave. Elle a reconnu avoir manqué sa cible. Le Premier ministre israélien a de son côté accusé le président palestinien de saborder le processus de paix : « Au lieu de choisir la paix avec Israël, Abou Mazen (le surnom de M. Abbas) opte pour la paix avec le Hamas. »

Les pourparlers de paix israélo-palestiniens, relancés en juillet dernier par le chef de la diplomatie américaine John Kerry, sont dans l’impasse. Une énième rencontre entre négociateurs israéliens et palestiniens mardi à Jérusalem, en présence du médiateur américain Martin Indyk, n’a débouché sur aucun progrès.

Aux termes de l’accord de réconciliation, le nouveau gouvernement aura pour mission de « préparer des élections législatives et présidentielles ». Il devra prêter serment devant le président Abbas et obtenir la confiance du Conseil législatif palestinien (CLP), le Parlement palestinien constitué de députés de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Les élections seront organisées six mois plus tard. Un exercice délicat, puisque ce sont justement les précédentes élections législatives de 2006 – remportées par le Hamas – qui avaient provoqué la rupture entre les deux territoires.