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“......sacrifier les intérêts économiques du pays dans le but de soudoyer un parti politique « rapace”

L’autre cirque électoral

Par Khalid Amayreh ( original en anglais en 2è partie de cet article)

Wednesday 5 November 2008

Le lobby juif a sabordé un autre dirigeant politique, observe Khalid Amayreh à Jérusalem Est occupée

Avec le premier ministre désignée Tzipi Livni qui abandonne ses efforts pour former un gouvernement basé sur une coalition restreinte, l’avant poste des Etats Unis au Proche Orient est lui aussi en proie à un fièvre électorale due aux machinations des extrémistes sionistes

Les émissaires de Livni ont mené des négociations approfondies avec le parti ultra orthodoxe Shas dans un effort pour inclure ce parti, fanatique mais influent, dans ce qui aurait été une coalition de gouvernement, mais en vain.

Les dirigeant de Shas ont insisté pour des millions de dollars soient alloués pour des subsides aux familles nombreuses, c’est-à-dire à leur troupeau ultra-orthodoxe juif, comme condition préalable à leur participation au gouvernement. Shas a également exigé que le futur gouvernement refuse de d’inclure Jérusalem parmi les points pouvant être négociés avec l’Autorité Palestinienne.

Finalement, les négociations entre Kadima, le parti de Livni, et Shas, ont implosé. Pour sa part, Livni a qualifié les exigences de Shas de « pure et simple extorsion de fonds », expliquant qu’elle n’avait jamais accepté, et n’accepterait jamais, de sacrifier les intérêts économiques du pays dans le but de soudoyer un parti politique « rapace ».

Les dirigeants de Shas, furieux des remarques de Livni, ont répliqué en accusant le camp de Livni d’être « bidon, raciste, et arrogant. » Raciste, parce que Livni et son parti Kadima sont très majoritairement Ashkenazi et Européens, alors que Shas représente des Juifs originaires du monde musulman.

« Si celui qui vient à l’aide des enfants malades fait de l’extorsion de fonds, alors je fais de l’extorsion de fonds! » a sangloté Eli Yeshai, le principal politicien de Shas, qui suit ordinairement les consignes du guide spirituel du groupe, le rabbin Ovadia Yossef.

Au lendemain de la débandade des discussions Kadima-Shas, et du refus de Livni, véritablement raciste, de prendre contact avec les partis Arabes pour examiner la possibilité de leur participation à son éventuel gouvernement, le président sioniste Shimon Peres a dclaré à la Knesset, cette semaine, que des élections auraient lieu de Palestine48 afin de sauvegarder les intérêts vitaux du régime sioniste.

Peres a demandé aux hommes politiques et aux partis de réfléchir en profondeur et de ne pas s’enflammer trop tôt pour les élections. Cependant, au lieu de réflexions en profondeur, on a entendu de la part de divers politiciens un torrent de discours et de déclarations à teneur électorale qui ont donné un avant-goût d’une élection qui a toutes chances de faire une belle place à la frénésie et à l’extrémisme.

En inaugurant la saison électorale, le leader du Likoud, Benyamin Netanyahu, n’oubliant jamais les relations publiques, a produit une salve de déclarations incendiaires destinées à convaincre des électeurs potentiels de se décider pour son parti. Prenant la parole à l’ouverture de la session d’hiver de la « Knesset », lundi 27 octobre, Netanyahu s’est engagé à ce que, sous sa direction, le régime sioniste ne négocierait pas sur Jérusalem et conserverait la plus grande partie de la Cisjordanie comme une partie de la zone sioniste, et qu’il ne permettrait en aucune circonstance aux réfugiés Palestiniens chassés de leu patrie de revenir dans leurs foyers.

Jouant le rôle de l’intellectuel, Netanyahu a déclaré qu’au lieu d’une « paix territoriale », le régime sioniste devrait rechercher une « paix économique » par laquelle les Palestiniens obtiendraient la prospérité économique et un certain degré de gouvernement autonome, bien entendu sous domination sioniste perpétuelle.

S’il devient premier ministre, ce qui est une très sérieuse possibilité, Netanyahu a déclaré que le régime sioniste conserverait le plateau du Golan, Jérusalem Est, et la plus grande partie de la Cisjordanie. En d’autre termes, il enterrerait le processus de paix une fois pour toutes.

Les remarques de Netanyahu ont fait bondir le membre Arabe de la « Knesset » Ahmed Teibin qui a interrompu les leader du Likoud en s’exclamant « Nous vous avons déjà essayé comme premier ministre et vous avez été un échec total ». Cet échange a amené plus tard la présidente de la « Knesset » Dali Itsek à dire en plaisantant que le slogan de la campagne électorale devrait être « Bibi ou Teibi ». Un autre membre de la Knesset a ajout « ou Tzipi ».

Les élections qui s’annoncent auront probablement lieu dans la première quinzaine de février. Selon la loi sioniste, le parti doit aller voter au plus tard 90 jours après la dissolution du parlement sioniste, la « Knesset ». Les media sionistes ont cité des sources gouvernementales « bien informées », qui auraient déclaré que la dissolution de la « Knesset » aura vraisemblablement lieu au milieu de la semaine prochaine.

Selon les derniers sondages d’opinion, le parti de Livni, Kadima, peut espérer gagner 31 sièges, alors que le Likoud de Netanyahu devrait emporter 29 sièges, sur un total de 120 sièges à la « Knesset ». Ces sondages, conduits par des sondeurs qu’on peut présumer fables, montrent également que le Parti Travailliste, qui détient actuellement 19 sièges, ne gagnerait pas plus de 11 sièges si les élections avaient lieu maintenant.

Ces nouvelles sont assurément mauvaises pour le chef du Parti Travailliste Ehud Barak, qui, lui aussi, essaie de « vendre » un parti de plus en plus décrépit à un électorat sans illusions, qui ne cesse de dériver soit vers le fascisme religieux, soit vers le fanatisme de droite. Barak pourrait tenter de retrouver un peu de la réputation de son parti en reprenant des slogans usés sur le Parti Travailliste qui serait le parti des pauvres. Il mourrait aussi tenter de marquer quelques points contre le Likoud de Netanyahou en utilisant les tares du capitalisme avide, mises en évidence par la crise financière mondiale, qui a déjà un impact sur les couches les plus pauvres de la société sioniste.
Le parti Travailliste est très largement rejeté comme un parti qui a excédé sa période d’utilité et qui est devenu le parti des vieux concepts et des personnes âgées.

Il semble que le camp de la droite, avec son aile séculière et son aile religieuse, doive l’emporter. Cela pourrait impliquer de mauvaises nouvelles pou les Palestiniens en général et pour le « processus de paix », car un gouvernement dont le premier ministre serait Netanyahu sera très parcimonieux au niveau des territoires occupés qu’il acceptera de restituer, que ce soit en Cisjordanie ou sur le plateau du Golan.
Al-Ahram Weekly a demandé au journaliste israélien vétéran Roni Shakaid s’il pensait que le gouvernement sioniste serait « une mauvaise nouvelle pour les Palestiniens. » « J’ai bien peur que oui. Le moins que je puisse dire est que la philosophie du conflit avec les Palestiniens restera inchangée. En d’autres termes, si la situation générale n’empire pas, elle ne s’améliorera pas non plus. »

Cette semaine, Ahmed Qurai, qui est l’un des principaux dirigeants du Fatah et le principal négociateur de paix de l’Autorité Palestinienne, a déclaré qu’il espérait que Livni serait le prochain premier ministre du régime sioniste. S’il est possible que ses espoirs soient bien placés et partagés par beaucoup, il est extrêmement douteux que Livni ait beaucoup à gagner du soutien public que lui apporte un Arabe. Un commentateur sioniste a souligné que les remarques de Qurei « seront en définitive considérés comme un fardeau, et non comme un appui, pour Livni. »

La société Juive en Palestine48 est bien trop raciste et bien trop anti-Arabe pour seulement tolérer un maire qui soit soutenu par les Arabes, et encore moins dans le cas d’un premier ministre. En vérité, le refus de Livni de tout contact avec les partis Arabes au cours de ses vains efforts pour former un gouvernement de coalition montre ce qu’est la situation réelle en Palestine48.

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et voici le texte en anglais :

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The other election circus

The “Jewish lobby” scuttles yet another political leader, observes Khaled Amayreh in occupied East Jerusalem

With Prime Minister-designate Tzipi Livni abandoning her efforts to form a narrow-based coalition government, America’s outpost in the Middle East is also experiencing election fever due to machinations of Zionist extremists.
Livni’s representatives had been conducting exhaustive negotiations with the ultra-orthodox Shas Party in an effort to include the fanatical but influential group into what would have been a coalition government, but to no avail.
Shas leaders insisted that hundreds of millions of dollars be allocated to subsidise families with multiple children, i.e., their ultraorthodox Jewish flock, as a precondition for joining the government. Shas also demanded that the government refrain from making Jerusalem a subject for negotiations with the Palestinian Authority.
Eventually, the negotiations between Kadima, Livni’s party, and Shas imploded. For her part, Livni called Shas’ demands “clear extortion”, arguing that she didn’t and wouldn’t sacrifice the country’s economic interests in order to bribe a “rapacious” political party.
Shas leaders, incensed by Livni’s remarks, retorted by accusing the Livni camp of being “phony, racist and arrogant.” Racist, because Livni and her Kadima Party are overwhelmingly Ashkenazi or European, while Shas represents Jews originating from the Muslim world.
“If he who helps ailing children is called extortionist, then I am an extortionist,” whined Eli Yeshai, Shas’ leading politician, who normally reports to the group’s spiritual leader Rabbi Ovadia Yosef.
Following the collapse of the Kadima- Shas talks, and Livni’s truly racist refusal to contact Israeli Arab parties for possible inclusion into her would-be government, Israeli President Shimon Peres told the Knesset this week that elections would be held in Israel in order to safeguard the vital interest of the Jewish state.
Peres urged politicians and political parties to do some soul-searching and not be too feverish about the elections. However, instead of soul-searching, a torrent of electioneering-oriented speeches and statements by various politicians gave a foretaste of an election that is likely to be frantic and quite polarising.
Inaugurating the election season, the PR-minded Likud leader Benyamin Netanyahu made a volley of fiery statements intended to woo potential voters to his vote for his party. Speaking at the opening of the Knesset winter session Monday, 27 October, Netanyahu vowed that under his leadership Israel wouldn’t negotiate over Jerusalem, would keep the vast bulk of the West Bank as part of Israel and under no circumstances would allow Palestinian refugees uprooted from their ancestral homeland to return to their homes.
Playing the “smart guy’s part” Netanyahu said that instead of a “territorial peace” Israel should push towards an “economic peace” whereby Palestinians would settle for economic prosperity and a certain degree of self-rule under perpetual Israeli domination.
Should he become Israel’s next prime minister, which is a strong possibility, Netanyahu said Israel would retain the Golan Heights, East Jerusalem, and the vast part of the West Bank. In other words, he would bury the peace process once and for all.
Netanyahu’s extremist remarks provoked Arab Knesset member Ahmed Teibi, who interrupted the leader of the Likud, saying, “we have tried you as a prime minister, and you were a total failure.” The exchange prompted Knesset speaker Dalia Itsek to joke afterwards that the motto of the election campaign should be “Bibi or Teibi”. Another Knesset member added “or Tzipi.”
The upcoming elections are likely to take place in the first half of February. According to Israeli law, the country should go to the polls no more than 90 days after the dissolution of the Israeli parliament, the Knesset. The Israeli media have quoted “well-informed” government sources as saying that the dissolution of the Knesset is likely to take place in the middle of next week.
According to the latest opinion polls, Livni’s party, Kadima, was projected to win 31 seats while Netanyahu’s Likud shown wining 29 seats of the Knesset’s 120 contested seats. The polls, conducted by presumably reliable pollsters, also showed the Labour Party, which now holds 19 seats, wining no more than 11 seats if elections were to be held now.
This is certainly bad news for Labour Party Chief Ehud Barak who, too, was eager to sell an increasingly effete party to a disillusioned electorate that is constantly drifting towards either religious fascism or right-wing jingoism. Barak might try to redeem some of his party’s reputation by echoing wornout slogans about the Labour Party being the party of the poor. He might also try to score some points against Netanyahu’s Likud by capitaliaing on the blemishes of greedy capitalism as evident from the worldwide financial crisis which is already impacting the poorer strata of Israeli society. The Labour Party is widely dismissed as having outlived its usefulness as the party of the old and the aging.
It looks like the right-wing camp, with its secular and religious wings, has the edge. This could mean bad news for the Palestinians in general and the “peace process” since a government whose premier is Benyamin Netanyahu would be very parsimonious in terms of the occupied territories it is willing to cede, whether in the West Bank or in the Golan Heights.
Al-Ahram Weekly asked veteran Israeli journalist Roni Shakaid if he thought the post-election Israeli government would be “bad news for peace with the Palestinians.” "I am afraid it will be. The very least I can say is that the ethos of the conflict with the Palestinians will remain unchanged. In other words, if the overall situation doesn’t get worse, it won’t get better."
This week, Fatah leader and leading PA peace negotiator Ahmed Qurei said he hoped Livni would be Israel’s next prime minister. While his hopes may be well-placed and shared by many, it is highly doubtful that Livni stands to gain much from an Arab appearing publicly supporting her. One Israeli commentator pointed out that Qurei’s remarks “will eventually be perceived as a liability, not an asset, for Livni.”
Israeli Jewish society is too racist and too anti-Arab even to tolerate a mayor who is supported by Arabs, let alone a would-be prime minister. Indeed, Livni’s refusal to contact any of Israel’s Arab parties during her ill- fated efforts to form a coalition government testifies to the real situation in the Jewish state.
Caption: Olmert, Livni and Barak during a Knesset session
C a p t i o n 2: Olmert, Livni and Barak during a Knesset session
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