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Les Luthériens interpellent le gouvernement Israélien

dimanche 9 octobre 2005

Bethléem, le 14 septembre (ENI\Peter Kenny) - Les membres du Conseil de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), réunis à Bethléem et à Jérusalem, du 31 août au 6 septembre, ont publié une déclaration dans laquelle ils réitèrent leur appel à la fin de l’occupation par Israël des territoires palestiniens, saisis en 1967, et affirment que la mise en application de la Feuille de route pour la paix est cruciale pour établir une solution prévoyant deux Etats pour Israël et la Palestine, ainsi que le partage de la ville de Jérusalem.

Les participants ont aussi réclamé des mesures pour faire face à la diminution du nombre des chrétiens en Terre Sainte et ils ont demandé aux Eglises membres de la FLM d’encourager des missions de paix dans les Eglises de la région.

Le Conseil de la FLM, qui était accueilli par l’Eglise évangélique luthérienne en Jordanie et en Terre Sainte, a souligné dans sa déclaration que ses membres ont pu voir « le mur de séparation [construit par Israël] et ont été choqués par ses effets sur la vie quotidienne des Palestiniens ».

L’instance dirigeante de la FLM, qui compte 66 millions de membres, a ajouté que des contraintes croissantes exercées sur les Palestiniens avaient entraîné une diminution du nombre des chrétiens en Terre Sainte. Les participants ont mis l’accent sur la nécessité d’une assistance financière afin de promouvoir l’éducation et autres formes d’investissements en faveur de la population pour assurer « la présence continue » des chrétiens dans la région.

« Une telle assistance est un investissement qui renforce l’espoir de la population en des changements positifs et contribue à préparer un terrain propice à la compréhension entre les Palestiniens et les Israéliens et à favoriser la réconciliation, aujourd’hui et à l’avenir », a affirmé la FLM. 

Les participants ont souligné que le mur construit par Israël pour séparer les Israéliens des Palestiniens empêche les membres de l’Eglise d’assister aux services religieux ; les fermiers de cultiver leurs champs ; les enfants d’aller à l’école ; et les patients de se rendre dans les hôpitaux et les dispensaires.

Pour Israël, ce mur de 620 kilomètres, toujours en construction, vise à empêcher les agressions, comme les attentats-suicides. Mais le mur ne suit pas la ligne reconnue sur le plan international qui sépare Israël des territoires palestiniens. En de nombreux endroits, il traverse des zones habitées ou cultivées par des Palestiniens. De nombreux Palestiniens et quelques groupes israéliens militant en faveur des droits de la personne estiment que le mur équivaut à une saisie de territoire.

Les représentants des Eglises membres de la FLM ont déclaré que leur séjour à Jérusalem et à Bethléem a ouvert « les yeux d’un grand nombre d’entre nous sur les souffrances quotidiennes du peuple palestinien ». Ils dénoncent également « la liberté de mouvement très restreinte » pour les Palestiniens, qui entraîne la séparation de personnes mariées de leurs familles si elles ne possèdent pas le même permis de résidence que leur partenaire ou leurs enfants.

Ils déplorent également la démolition de maisons par les autorités israéliennes et l’agrandissement des implantations israéliennes, qui ont forcé les Palestiniens à partir. « Empêcher la confiscation de maisons et de terres et construire des logements supplémentaires est essentiel pour Jérusalem et d’autres régions afin de maintenir le droit humain [des Palestiniens] à avoir un foyer. »