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GAZA : fiévreuse transition

vendredi 7 octobre 2005

PCHR
Palestinian Centre for Human Rights
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Palestine 33 – tel : 05 56 62 05 78
Courriel : palestine33@laposte.fr
Site : http://palestine33.free.fr INFOS GAZA – 259 -
No. 39/2005
29 Sep. - 05 Oct. 2005

Rafah International toujours fermé

Lundi 3 octobre – Le PCHR condamne les violents incidents survenus dans la bande de Gaza
Le PCHR tient à faire part de sa plus vive inquiétude au sujet des incidents survenus à Khan Younis, Jabalya et Gaza ville le dimanche 2 octobre, faisant 4 tués et des douzaines de blessés.
Selon son enquête préliminaire, un membre « l’armée du peuple » a ouvert le feu sur des chauffeurs de taxi qui bouclaient le carrefour de Bani Suhaila pour protester contre l’augmentation du prix des carburants. Un de ces chauffeurs,Yasser ’Atiya Baraka, âgé de 30 ans a été tué. Un autre, Nassim Suleiman Qudaih, 25 ans, a été blessé par balle, tous deux habitent le village de Bani Suhaila à l’Est de Khan Yunis. Les chauffeurs de taxi ayant refusé le passage d’un groupe de « l’armée populaire » une querelle éclate à 09h00. Elle dégénère. Des coups de feu sont tirés . Les chauffeurs de taxi ripostent par des pierres et obligent des membres du groupe à quitter les lieux.
11h10 - un groupe de 10 personnes armées revendiquant le titre de « combattants du Fatah » fait irruption dans un commissariat de police de Jabalya. Il tire des coups de feu en l’air. Les écoliers des écoles les plus proches sont paniqués. Ce groupe manifestait son opposition à la nomination du général Eyad Killab au poste de directeur du bureau des services criminels de la ville, jugé incompétent pour occuper ce poste
Dans Gaza ville vers 18h00 ce même dimanche Mohammed al-Rantissi, le fils du leader du Hamas assassiné, ’Abdul ’Aziz al-Rantissi, et un membre des forces de la sécurité nationale palestinienne ont une altercation. Le ton monte. Echange de coups de feu entre la police et des membres des brigades Izziddin al-Qassam, bras militaire du Hamas. Deux passants sont touchés et une enfant est dans un état critique pour avoir été renversée par une voiture de police qui roulait à vive allure. Aussitôt les tirs se sont propagés dans le quartier de Sheikh Radwan et dans le camp de réfugiés de Al Shati en bord de mer. Des membres armés du Hamas lancent des grenades sur le poste de police de Sheikh Radwan. Hayam Mohammed Nassar, 30 ans, est tuée d’une balle dans le coeur alors qu’elle est sur le balcon de son logement. D’autres passants présents sur les lieux sont aussi blessés. Certains d’entre eux lançaient des pierres sur des membres du Hamas pendant que des membres des brigades des Martyrs Al Aqsa, bras armé du Fatah, tentaient de protéger le poste de police. Retrait des membres du Hamas.
Un peu plus tard des membres armés du Hamas et des militants du mouvement attaquent le commissariat de police du camp des réfugiés de Al Shati. Des grenades et un missile sont tirés. ’Ali Hassan Makkawi, 35 ans, chef du commissariat est tué d’une balle dans la tête. Des douzaines d’hommes armés déambulent dans les rues. La population est en état de choc. ’Omar Mohammed al-Shanti, 22 ans, est tué d’une balle dans la tête alors qu’il essayait d’échapper aux tirs. Plusieurs autres personnes, des policiers et des membres du Hamas sont blessés. C’est dans ce contexte que des hommes armés du Fatah ont ouvert le feu sur la maison du docteur Mahmoud al-Zahhar un des chefs éminents du Hamas dans le quartier de Tal al-Hawa à Gaza ville et sur la maison de Mohammed Baroud, un autre leader du Hamas, dans le camp de Al Shati . Son fils, Muntasser, 8 ans, prend une balle dans la tête. Son état est critique. Ces affrontements sanglants prennent fin vers minuit quand le « comité national et islamique de suivi » qui comprend toutes les tendances palestiniennes se réunit d’urgence et décide de mettre fin à cette crise.
Le lundi matin des douzaines de membres de la police palestinienne en poste à Al Shati et à
Sheikh Radwan font irruption dans l’immeuble du “conseil législatif palestinien » (PLC) à Gaza ville. Ils tirent des coups de feu en l’air et s’imposent dans une session de travail du PLC pour protester contre les incidents de la veille. Ils ont interpellé l’autorité nationale palestinienne afin qu’elle prenne des mesures effectives pour enrayer la détérioration de la situation. Le président du PLC a suspendu la session parlementaire en condamnant ces « incidents regrettables »

5 Octobre 2005 La poursuite de la fermeture du poste frontière de Rafah Terminal transforme la bande de Gaza en prison géante dont les effets sont désastreux pour la population
Jusqu’au 7 septembre Le poste frontière de Rafah International a été la seule issue laissée aux civils palestiniens pour quitter la bande de Gaza et avoir contact avec le monde extérieur. Depuis cette date les forces d’occupation (IOF) ont fermé ce poste frontière, renforcé leur dispositif de contrôle sur Erez au nord et interdit tout déplacement sur Israël et sur la Cisjordanie.
Des milliers de civils palestiniens – étudiants, malades, commerçants et autres – passaient souvent par Rafah International. Le 7 Septembre 2005 l’IOF a bouclé ce poste frontière.
Depuis cette date et bien que l’IOF en ait terminé le 12 septembre avec la mise en œuvre du « plan de désengagement », Rafah Terminal est resté fermé. Il a été ré ouvert un jour et demi les 23 & 24 septembre suite à un accord entre les autorités égyptienne et israélienne. Il a également été ouvert quelques heures le lundi 3 octobre pour permettre à des centaines de Palestiniens de rentrer chez eux dans la bande de Gaza.
La poursuite de sa fermeture et l’absence de discussion entre les deux parties pour sa ré ouverture relèvent de la responsabilité de l’IOF. En maintenant le contrôle de tous les postes frontière, l’IOF contrôle la vie de un million 400.000 palestiniens. L’IOF s’est également opposé à la réouverture de Rafah International en présence d’une tierce partie.
L’IOF a déplacé tout son équipement de Rafah Terminal à "Kerem Shalom" à la frontière israélo – égypto – palestinienne. Enfin l’ IOF maintient son contrôle sur tout l’espace aérien de la bande de Gaza ainsi que tous ses accès à la mer .