Vie nocturne dans la « seule démocratie du Moyen Orient ».

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La Nuit en Cisjordanie (occupée - ndlr)

publié par Adam Keller dans Gush shalom

Cela arrive chaque nuit, hiver comme été pendant la semaine et les samedis également pendant les Fêtes juives. Une rue tranquille dans une ville, un village ou un camp de réfugiés, quelque part en Cisjordanie. Tout d’un coup le calme de cette heure tardive de la nuit est trouble par l’arrivée d’un important groupe de soldats Israéliens. ILS entourent une maison repérée à l’avance. Les agents des services de sécurité de la Shabak entrent dans cette demeure et ressortent quelques minutes plus tard tenant le propriétaire menotté et les yeux bandés. Ils entrent tous dans un véhicule blindé et partent rapidement.

Quelques fois les voisins du prisonnier sont réveillés à temps pour sortir dans la rue en essayant de bloquer la route des soldats. Les soldats envoyés sur de telles missions ont reçu des instructions et sont entrainés à faire face à de tels évènements et ils répondent immédiatement avec des gaz lacrymogènes et traversent la foule se dépêchant d’emmener le nouveau prisonnier sur une base militaire afin qu’il y soit soumis à un interrogatoire “ avec pression physique modérée”.

Cela se répète chaque nuit, parfois dans cinq maisons, dans cinq endroits différents, parfois dans dix et parfois même plus. Les accords d’Oslo ont établi une division de la Cisjordanie en trois zones. La zone "C" est sous contrôle Israélien, la zone "B" est partiellement sous contrôle de l’Autorité Palestinienne, et la zone "A" est entièrement sous contrôle Palestinien . Dans les accords signés par le gouvernement israélien et qui n’ont jamais été abrogés il était ainsi écrit “ entièrement sous contrôle de l’Autorité Palestinienne ». C’est ce qui est écrit. Les agents du Shabbak et les soldats qui les accompagnent et les protègent n’en ont pas grand respect. Ils mettent en œuvre des arrestations dans n’importe quel endroit, parfois même au Cœur de Ramallah ville qui est censée être la capital de l’Autorité Palestinienne, parfois juste à côté du gouvernement où siège Mahmoud Abbas et ses ministres.

Généralement aucun journal israélien ne parle de ces arrestations. Pour les connaitre il faut consulter les média Palestiniens où chaque matin est publié un compte précis des endroits où sont arrivés les soldats Israéliens ainsi que le nombre de Palestiniens qui ont été kidnappés. ( Les sites Palestiniens n’utilisent pas, dans ce contexte, le terme « arrestation ».

http://www.imemc.org/
http://www.maannews.net/eng/Default.aspx

Cette semaine pourtant il y a eu une exception. Pour une fois les arrestations de Palestiniens ont été publiées dans les journaux Israéliens ‘ (mais sans toutes fois faire les gros titres).
Mardi matin l’armée a fait état d’une opération de grande envergure à l’encontre de Palestiniens recherchés. Cette opération de ce que la Shabbak et l’Armée appellent « la Politique de la tondeuse à gazon » ". L’article publié relatait que “ 25 Palestiniens recherchés ont été arêtes. Il s’agit pour la plupart de militants du Hamas. , " Pour quells raisons ont ils été arrêtés ? Pour quoi étaient ils recherchés ? De quoi sont ils accuses ? Comme à son habitude l’Armée n’a donné aucune indication. Ces personnes étaient recherchées, et voilà tout.

Il était seulement indiqué que la décision de procéder à ces arrestations à ce moment là prenait racine dans le fait que le Hamas essayait de reconstruire son infrastructure en Cisjordanie à la suite de l’opération dans la bande de Gaza.

De quelle infrastructure s’agit il ? A en juger par l’identité des personnes arrêtées, qui sont impliquées dans des activités politiques et dans des organisations charitables – il ne semble pas s’agir d’une tentative pour organiser des activités armées. Il apparait qu’ils auraient plutôt été tentés de voir dans les activités du Hamas en tant que parti politique une tentative de réconciliation entre les factions Palestiniennes en vue des futures élections législatives Palestiniennes.

Durant ces derniers mois nous avons entendu parler, pour la première fois depuis longtemps d’activités non clandestines du Fatah dans la bande Gaza contrôlée par le Hamas et d’une manifestation de masse organisée par ses supporters dans le centre ville de Gaza.

Réciproquement, en même temps il y a des manifestations d’activités politiques et une présence accrue de la présence du Hamas dans les villes et les villages de Cisjordanie. Il semblerait que ces manifestations de la Démocratie Palestinienne ne soit pas du goût de tous ici en Israël.

Parmi les personnes arrêtées durant “ cette nuit de la pelouse tondue” il semblerait qu’il y ait trois membres du Conseil Législatif Palestinien., Et de meme que, à la Knessset et dans la plupart des autres chambres parlementaires dans le monde, les parlementaires Palestiniens bénéficient d’une immunité parlementaire. Mais La Shabbak et l’Armée Israélienne n’en ont cure. De nombreux membres du Conseil Législatif Palestinien élus en 2006 ont passé la plus grande partie de leur mandat dans les prisons israéliennes. Cette semaine on peut ajouter trois prisonniers de plus Hatem Qafisha de Hebron, Mohammed al-Tal à Dhahiriyya et Ahmed Attoun à al-Bireh.

Actuellement 15 membres sur les 88 membres du Conseil Législatif Palestinien sont détenus.