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Nouvelle tactique d’un Nouvel Etat

Palestine, la résistance par tous les moyens

Mercredi, 16 janvier 2013 - 7h51 AM

mercredi 16 janvier 2013

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Les Palestiniens s’activent contre les constructions de colonies Moumene Belghoul Publié dans La Tribune le 14 - 01 - 2013

La nouvelle façon des Palestiniens de résister contre les situations de fait accompli liées à la construction de colonies provoque déjà des contrecoups. Les Israéliens tentent d’évacuer les campements de militants palestiniens installés depuis plusieurs jours sur le site controversé d’un projet de colonisation juive, en Cisjordanie occupée.
Plus de 200 palestiniens assiégés refusaient d’obtempérer à l’ordre de quitter leur campement en dépit des menaces d’expulsion par les autorités d’occupation.

Les Palestiniens sont décidés à ne pas se laisser faire. Ils occupent désormais les chantiers de constructions de colonies déclarées et non déclarées et comptent poursuivre ce mouvement malgré le danger de la répression.

Ainsi donc c’est un nouveau type de résistance, un peu différent de la résistance armée ou des jets de pierres. Le projet illégal dans la zone E1 relierait l’implantation israélienne de Maalé Adoumim à des quartiers de colonisation juive, dans la périphérie de la Ville Sainte, et couperait en deux la Cisjordanie, compromettant la viabilité d’un Etat palestinien, est particulièrement visé.

La « communauté internationale » considère pourtant illégales toutes les colonies israéliennes et ne reconnaît pas l’annexion en 1967 d’Al Qods-Est. Mais les puissances occidentales qui réagissent promptement, parfois en usant d’actions militaires, quand le droit international est bafoué, semblent paralysées dès qu’il s’agit d’Israël.

L’Etat juif ne s’embarrasse désormais d’aucune forme pour annoncer la construction de colonies. L’installation d’un campement palestinien sur le site même des projets de colonies israéliennes controversés illustre cette nouvelle méthode de résistance non violente de la part des Palestiniens et augure d’actions de lutte similaires en Cisjordanie.

Réaction palestinienne aux colonies sauvages juives, l’édification surprise d’un camp de toile sur les sites des projets servira de modèle à d’autres initiatives contre l’occupation israélienne, selon les organisateurs.

L’action pourrait provoquer le buzz médiatique et alerter l’opinion mondiale sur ce déni de droit d’un Etat membre de l’ONU qui exploite tout un peuple. Le recours à « la résistance non armée » contre la colonisation et l’occupation israéliennes n’est pas nouveau : depuis des années, les Palestiniens militent pour le boycott économique et culturel d’Israël. Malgré le risque de répression, des manifestations hebdomadaires sont organisées contre le mur de l’apartheid construit par Israël, coupant la Cisjordanie en morceaux.

Pour Abdel Majid Souweilim, professeur de sciences politiques à l’université palestinienne Al-Qods, l’initiative de « Bab al-Chams » -le nom de l’opération- constitue « un défi direct au virage vers l’extrême droite de la politique israélienne ». « Le message des militants est que cela ne vaut plus la peine de parler de négociations ou de pressions internationales, et que sur le terrain il devrait y avoir une résistance populaire, pacifique, déterminée et démocratique », dira-t-il. Salam Fayyadh appelle depuis longtemps à un mouvement de résistance non violent, plus efficace selon lui. « Le fait que la lutte se focalise maintenant sur le développement délirant et sans précédent de la construction dans les colonies, va probablement devenir la principale motivation derrière l’expression de la résistance populaire ».

En fait, le Premier ministre palestinien, perçu comme un politicien pragmatique et modéré par les occidentaux est un adepte de la « négociation ». Et à commencer sûr le plan interne. Pour Salam Fayyadh, la réconciliation entre Palestiniens est un préalable essentiel pour arriver à la création d’un Etat crédible. « On ne peut simplement pas réaliser notre rêve d’un Etat palestinien sur les territoires occupés depuis 1967 sans y intégrer la bande de Ghaza. Il n’y aura jamais d’Etat palestinien sans Al-Qods comme capitale, il n’y aura jamais d’Etat palestinien sans Ghaza », dira-il.

Les Palestiniens devraient néanmoins multiplier les types de résistance sans toutefois abandonner la traditionnelle lutte armée. La résistance héroïque des militants du Hamas, du Djihad et même du Fatah durant la dernière agression israélienne ayant visé la bande de Ghaza a joué un grand rôle dans l’actuel sentiment de fierté des Palestiniens.

M. B.

Source : Midi ress