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Source : Assawra avec les Agences de presse

L’Egypte se prépare pour la dernière phase d’un référendum tendu

Vendredi, 21 décembre 2012 - 10h32 AM

vendredi 21 décembre 2012

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L’Egypte se prépare à voter samedi pour la seconde phase d’un référendum sur un projet de Constitution controversé soutenu par les islamistes, qui semblent en passe de l’emporter après des semaines de grave crise politique et de manifestations parfois meurtrières.

De nouvelles manifestations sont prévues vendredi après-midi à l’appel des islamistes à Alexandrie, deuxième ville du pays qui a pourtant voté samedi dernier. Des heurts entre partisans du « oui » et du « non » y avaient fait une quinzaine de blessés il y a une semaine.

Les tensions pourraient se poursuivre même après ce vote, entre une opposition laïque qui a réalisé une fragile unité à la faveur de cette crise et le pouvoir dominé par les Frères musulmans, tant le pays est divisé, estiment des analystes égyptiens.

Quelque 120.000 soldats ont été mobilisés en renfort de la police pour assurer la sécurité des bureaux de vote.

Le scrutin de samedi concerne la moitié des 51 millions d’électeurs égyptiens, répartis dans 17 gouvernorats, notamment les trois grandes villes du canal de Suez (Port-Saïd, Ismaïliya, Suez), la célèbre cité touristique de Louxor ou encore Guizeh, un gouvernorat qui englobe une grande partie des quartiers ouest du Caire.

La première phase du vote le 15 décembre comprenait notamment Le Caire et Alexandrie. Elle a donné 57% de « oui » au projet constitutionnel, selon des chiffres encore officieux, avec une participation évaluée à 30% des électeurs.

Le texte semble ainsi en bonne voie pour être approuvé à l’échelle nationale, d’autant que les gouvernorats votant samedi comprennent de nombreuses régions rurales, présumées favorables aux islamistes.
Mais le score étriqué du « oui » au premier tour et la faible participation font que ce scrutin risque de ne pas constituer le grand succès politique escompté par le camp de M. Morsi.

« Tout suggère que le vote ira dans le sens que veulent les Frères musulmans », estime Hassan Nafaa, un éditorialiste du quotidien indépendant al-Masry al-Youm. Mais les Frères « auraient tort d’en conclure que cela leur donne un mandat pour continuer sur la voie qu’ils ont choisie pour l’Egypte », ajoute-t-il.

L’opposition estime que ce scrutin est d’ores et déjà entaché de nombreuses fraudes et irrégularités au profit du « oui ».

Ce référendum se tient également dans un contexte de grave crise économique. Les incertitudes politiques ont amené le gouvernement à ajourner une demande de prêt de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI), et à geler des hausses de taxes qui auraient pesé sur le climat social.

Mohamed ElBaradei, le chef du Front national du salut (FSN), principale coalition de l’opposition, a estimé que « le pays est au bord de la faillite », dans un message vidéo posté sur internet dans la nuit.
L’ancien chef de l’agence nucléaire de l’ONU a estimé « qu’une solution est encore possible » si M. Morsi accepte un « dialogue sincère » permettant de revoir le projet constitutionnel pour qu’il soit plus consensuel.

M. Morsi, qui recevait des ambassadeurs jeudi, a quant à lui assuré que l’Egypte « veut parachever sa transition démocratique » engagée après la chute de Hosni Moubarak en février 2011, a rapporté son porte-parole Yasser Ali.

L’opposition estime que le projet de Constitution ouvre la porte à une islamisation accrue des lois et des institutions, et présente de graves lacunes en matière de protection des libertés.

Les partisans de M. Morsi en revanche estiment que le texte permettra enfin de doter le pays d’institutions stables, après la période mouvementée qui a suivi la chute de M. Moubarak.

De très violents affrontements entre partisans et adversaires de M. Morsi devant le palais présidentiel avaient fait huit morts le 5 décembre dernier. Après avoir organisé des rassemblements de masse, l’opposition a toutefois semblé peiner à mobiliser dans la rue ces derniers jours.