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Un échec de plus pour l’Occident, l’OTAN et comparses (ndlr)

Libye : le chef du CNT accuse des pays arabes de soutenir la « sédition »

Mercredi, 7 mars 2012 - 10h43 AM

mercredi 7 mars 2012

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Le chef du CNT libyen Moustapha Abdeljalil a accusé mardi des pays arabes de soutenir la « sédition », peu après la proclamation de l’autonomie de l’est de la Libye par des chefs de tribus et de milices de cette région pétrolière.

Alors que les nouvelles autorités peinent à stabiliser le pays, des chefs de tribus de l’Est ont solennellement annoncé à Benghazi, où était née la révolte contre Mouammar Kadhafi il y a un peu plus d’un an, leur choix du système fédéral, faisant craindre une partition du pays, déjà fragilisé par un conflit de huit mois.

« Des pays arabes frères, malheureusement, financent et parrainent la sédition qui s’est produite dans l’Est pour ne pas être contaminés par la révolution », a affirmé Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition (CNT) lors d’une conférence de presse à Tripoli.

« C’est leur crainte de la révolte qui a poussé ces pays frères à accorder leur appui à la sédition », a estimé M. Abdeljalil, sans pour autant nommer les pays auxquels il faisait allusion.

« Ce qui arrive aujourd’hui est le début d’une conspiration contre le pays. C’est une question très dangereuse qui menace l’unité nationale », a-t-il dit, mettant en garde contre des « conséquences dangereuses » pouvant conduire à une Libye divisée et non-démocratique.

« La Libye, depuis le début, est une nation avec une capitale, Tripoli », a-t-il ajouté.

Plus tôt, des chefs de tribus et de milices de l’Est avaient annoncé dans un communiqué conjoint que « la région (a) fait le choix du système fédéral ».

Le texte faisait également état de l’élection de Ahmed Zoubaïr à la tête de l’entité en question, baptisée Cyrénaïque, qui s’étend de la frontière égyptienne à Syrte, région natale du colonel Kadhafi.

« Le Conseil intérimaire de Cyrénaïque a été établi sous la direction de Cheikh Ahmed Zoubaïr al-Sénoussi pour gérer les affaires de la région et défendre les droits de ses habitants ».

Des milliers de personnes ont assisté à cette cérémonie au cours de laquelle a également été nommé un conseil chargé de gérer les affaires de cette région, marginalisée durant les 42 années de règne sans partage du colonel Kadhafi.

Ce conseil dit toutefois reconnaître le CNT qu’il qualifie de « symbole de l’unité du pays et représentant légitime (de la Libye) aux sommets internationaux ».

Cousin de l’ancien roi Idriss al-Sénoussi renversé par Kadhafi en 1969, Ahmed Zoubaïr est lui-même membre du CNT. Pour autant, les autorités de transition avaient affirmé avant cette annonce que ces appels ne les inquiétaient pas.

« Les Libyens se sont battus pour une Libye unie, si bien que ces demandes n’auront aucune conséquence », avait déclaré à l’AFP lundi Moustapha Abdeljalil.

« Nous n’avons pas besoin du fédéralisme (...) Nous ne voulons pas retourner 50 ans en arrière », avait pour sa part déclaré lundi le Premier ministre Abdel Rahim al-Kib lors d’un entretien télévisé.

La Libye était autrefois divisée en trois régions administratives : la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud). Le système fédéral a été supprimé en 1963.

Le CNT, qui a déménagé son siège de Benghazi à Tripoli après la libération du pays, peine à exercer son autorité à travers le pays. Beaucoup d’anciens rebelles ont ignoré ses appels à se placer sous l’autorité du gouvernement.

De plus, les nouvelles autorités ont hérité d’une économie désorganisée, minée par la corruption et par la gestion anarchique des revenus du pétrole pendant plus de quarante années.

Par ailleurs, des organisations de défense des droits de l’Homme ont averti avec insistance ces derniers temps que des milices hors de tout contrôle représentaient actuellement le plus grand défi pour le nouveau pouvoir qui essaie de mettre en place des institutions stables.

Source : Al-Oufok avec les agences de presse)