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Les souricières du Golfe persique et de la Mer Rouge (ndlr)

En cas d’attaque israélienne contre l’Iran le prix du pétrole pourrait doubler

Mercredi, 9 novembre 2011 - 6h51 AM

mercredi 9 novembre 2011

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Source : RFI

Chronique des Matières Premières

AFPPar Claire Fages

Aujourd’hui mardi 8 novembre 2011, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) remet un rapport sur le programme nucléaire iranien, soupçonné d’avoir un caractère militaire. Depuis quelques jours déjà, le ton monte entre Téhéran et Israël, qui n’écarte plus la possibilité d’attaquer l’Iran. Une étude a déjà évalué l’impact qu’aurait une telle offensive sur les prix du pétrole.

Le cercle de réflexion « Rapidan Group », basé à Washington, a déjà sondé les intervenants des marchés du pétrole sur les retombées que pourrait avoir une attaque surprise israélienne contre l’Iran. La première conséquence serait le blocage du détroit d’Ormuz, entre les côtes iraniennes et celles de la péninsule arabique. Or c’est une des voies maritimes majeures pour le transport du brut iranien, saoudien et des Emirats. 40% du trafic pétrolier est concerné, soit 15 millions et demi de barils par jour.

Les routes qui permettent de contourner le détroit d’Ormuz sont encore mineures, il s’agit de l’oléoduc qui rejoint la mer Rouge à travers l’Arabie Saoudite, et le nouvel oléoduc des Emirats arabes unis, mais à eux deux, ils pourraient à peine détourner 3 millions et demi de barils par jour du détroit. C’est pourquoi en cas d’attaque contre l’Iran, l’impact psychologique sur les cours du pétrole serait très fort, le baril pourrait gagner d’après le rapport près de 25 dollars en quelques heures et selon certains acteurs du marché jusqu’à 45 dollars. Un mois plus tard, les prix pourraient continuer à s’affoler, selon le degré de perturbation de l’offre et la réponse de l’Agence internationale de l’énergie sur l’approvisionnement. Le prix du baril pourrait ainsi grimper de 11 dollars supplémentaires, en cas de blocage de l’offre iranienne de brut pendant quelques jours.

Mais si la fermeture du détroit d’Ormuz durait jusqu’à trois semaines, les prix du brut pourraient augmenter de plus de 60 dollars. Dans ce cas et si l’AIE ne libérait pas une partie de ses stocks stratégiques pour augmenter l’offre, le baril pourrait augmenter de 175 dollars, c’est-à-dire plus que doubler par rapport au prix actuel ! « Rapidan Group », proche des républicains, puisque le président de ce cercle, Robert Mc Nally, était conseiller de G. W. Bush à la Maison Blanche, avait fait une étude semblable avant la guerre en Irak en 2003. La flambée était moins spectaculaire, mais la situation de l’offre et de la demande de pétrole était aussi moins tendue à l’époque.