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Egypte : un ex-Premier ministre va être jugé pour corruption

Lundi, 18 avril 2011 - 21h14

lundi 18 avril 2011

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Ahmad Nazif ainsi que les anciens ministres de l’Intérieur Habib el-Adli et des Finances Youssef Boutros Ghali sont accusés de profits illicites et de détournement de fonds publics pour un montant de 15,5 millions de dollars.

L’ex-Premier ministre égyptien Ahmad Nazif ainsi que les anciens ministres de l’Intérieur Habib el-Adli et des Finances Youssef Boutros Ghali vont être jugés pour corruption, a indiqué dimanche 17 avril à l’AFP une source judiciaire.

Ils sont accusés de profits illicites et de détournement de fonds publics pour un montant de 92 millions de livres égyptiennes (environ 15,5 millions de dollars) dans le cadre de l’achat de nouvelles plaques minéralogiques à une compagnie allemande.

Ils auraient procédé à l’importation de ces plaques sans avoir lancé d’appel d’offres et les auraient achetées à un prix supérieur à celui du marché.

L’homme d’affaires allemand, propriétaire de la compagnie qui a vendu les plaques minéralogiques à l’Egypte, est également visé par les poursuites.

Par contumace ?

Mais lui et Youssef Boutros Ghali seront jugés par contumace car ils ne se trouvent pas en Egypte.

Ahmad Nazif, qui avait été limogé dans les premiers jours de la révolte populaire contre Hosni Moubarak qui avait débuté fin janvier, avait été placé en détention provisoire il y a une semaine.

Proche de Gamal Moubarak, fils cadet de l’ancien président, Ahmad Nazif a été l’artisan d’une politique résolue de libéralisation de l’économie égyptienne.

Cette politique a permis au pays d’amorcer un décollage économique remarqué au cours des dernières années, mais s’est aussi faite aux prix d’une aggravation des inégalités et de nombreuses accusations de corruption qui ont largement alimenté la révolte de janvier-février.

Habib el-Adli est déjà jugé pour une autre affaire de corruption et doit également comparaître sous l’accusation d’avoir ordonné des tirs contre des manifestants durant la révolte.

Placés en détention et jugés

Quelque 800 personnes ont été tuées et plusieurs milliers blessées pendant le soulèvement populaire qui a abouti à la démission du président Hosni Moubarak le 11 février.

De nombreux ministres et hommes d’affaires ont depuis été placés en détention et vont être jugés pour corruption.

Le président déchu lui-même et ses deux fils ont été placés mercredi en détention provisoire pour 15 jours dans le cadre de l’enquête sur la répression de la révolte, qui porte également sur des accusations de corruption.

Gamal et Alaa Moubarak ont été incarcérés au sud du Caire, tandis que leur père était placé en état d’arrestation à Charm el-Cheikh, où il réside depuis sa chute le 11 février.

L’ancien président se trouve à l’hôpital de cette station de la mer Rouge, où il a été admis mardi dernier en raison d’un malaise cardiaque. La justice égyptienne a ordonné son transfert vers un hôpital militaire puis vers une prison dès que son état de santé le permettra.

Nouvelobs.com avec AFP