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Un brûlot qui approche du point de fusion, au grand dam de ses oligarchies voisines (ndlr)

Yémen : impasse après une médiation du Golfe sans résultat apparent

Lundi, 18 avril 2011 - 18h01

lundi 18 avril 2011

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La crise politique au Yémen se trouve dans une impasse au lendemain d’une rencontre sans résultat apparent entre l’opposition, qui continue d’exiger un départ immédiat du président contesté Ali Abdallah Saleh, et des médiateurs du Golfe.

« L’opposition a réussi à exposer son point de vue » concernant un départ « immédiat » du chef de l’Etat et « les monarchies du Golfe doivent réaliser que le maintien de Ali Abdallah Saleh au pouvoir porte préjudice à leur stabilité », a déclaré lundi à l’AFP un porte-parole de l’opposition, Mohamed al-Sabri.

Les ministres des Affaires étrangères des six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont reçu dimanche soir à Ryad une délégation de l’opposition parlementaire yéménite, le Forum commun, sans annoncer de percée dans leur médiation, offerte début avril en vue d’une sortie de crise au Yémen.

Le départ de M. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, est la principale revendication du mouvement de protestation sans précédent entamé fin janvier dans la foulée des révoltes populaires qui secouent le monde arabe.

La répression de ce mouvement a fait plus de 125 morts.

La situation était tendue lundi au lendemain de sanglants heurts à Sanaa où trente manifestants ont été blessés par balles lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu et fait usage de gaz lacrymogène contre des centaines de milliers de protestataires, selon des sources médicales.

Selon ces sources, un millier d’autres manifestants ont été indisposés par l’inhalation de gaz lacrymogène.

Des manifestations similaires ont eu lieu dimanche soir à Taëz et Damar au sud de Sanaa, et à Aden, capitale du Sud.

Lundi matin, des protestataires sont sortis dans les rues de Hodeïda, sur la mer Rouge, pour dénoncer la répression à Sanaa, selon des participants.

Les manifestations, quasi-quotidiennes depuis plus de deux mois et demi, sont animées par de jeunes protestataires qui, soutenus par l’opposition, se disent déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à la chute du régime.

Les monarchies du Golfe, qui s’inquiètent du risque du chaos chez leur voisin, ont tenu deux réunions les 3 et 10 avril et annoncé un plan de sortie de crise dans ce pays pauvre et miné par une rébellion chiite dans le nord et un mouvement sécessionniste dans le Sud, ainsi que par un renforcement d’Al-Qaïda.

Au terme de leur nouvelle réunion de dimanche, les ministres du CCG ont indiqué dans un communiqué avoir convenu avec la délégation de l’opposition yéménite de « poursuivre à l’avenir le dialogue et les consultations », sans plus de précision.

« Un nouveau round de dialogue et de consultations entre les pays du CCG et le gouvernement yéménite aura lieu dans le cadre des principes » contenus dans le plan de sortie de crise, ajoute laconiquement le communiqué sans avancer de date.

Pour tenter de rapprocher les deux parties, des diplomates américains et européens avaient eu des contacts avec le Forum commun ces derniers jours à Sanaa, selon un diplomate occidental qui a requis l’anonymat.

M. Saleh, qui a perdu le soutien d’une partie de l’armée, de tribus puissantes et de dignitaires religieux, s’est dit prêt à un « transfert pacifique du pouvoir mais dans le cadre de la Constitution ».

Vendredi, il a répété qu’il représentait « la légitimité constitutionnelle », dans un discours devant des dizaines de milliers de ses partisans à Sanaa.

Source : Al-Oufok