Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Deux poids, deux mesures : une politique européenne indigne

Une fois n’est pas coutume : merci à Jimmy Carter

Deux poids, deux mesures : une politique européenne indigne

par Robert Kissous

mardi 31 janvier 2006

publié le lundi 30 janvier 2006

Les pressions européennes sont indignes ! Elles s’exercent unilatéralement contre un peuple occupé sans rien exiger de l’occupant. La première des violences c’est l’occupation et la colonisation.

L’ex-président des USA Jimmy Carter demande que le soutien au nouveau gouvernement par les pays donateurs soit poursuivi immédiatement. L’arrêt de cette aide toucherait toute la population palestinienne, une punition collective pour avoir mal voté aux yeux des ministres européens. Mais selon les agences de presse, les ministres européens des Affaires étrangères ont fait pression lundi sur le Hamas en conditionnant la poursuite de leur soutien financier à l’abandon de la violence, à la formation d’un gouvernement prêt à négocier avec Israël et à désarmer.

Mais qui a refusé toute négociation jusqu’aujourd’hui si ce n’est le gouvernement israélien sous tous les prétextes possibles de sorte à pouvoir continuer à imposer ses faits accomplis et développer la colonisation de la Cisjordanie, Jérusalem-Est incluse ?

Qui prend des décisions unilatérales, décidant de fixer les frontières où bon lui semble, annexant Jérusalem-Est, construisant un Mur condamné par la Cour Internationale de Justice et par l’Assemblée Générale de l’ONU - avec le vote unanime des 25 pays européens - si ce n’est Israël ?

Quelle pression ont exercé les pays européens contre les violations systématiques du droit international par Israël ? Aucune !

Quelle pression pour arrêter les « assassinats ciblés », les meurtres de civils commis par l’armée israélienne ? Aucune !

Quelle pression ont exercé les pays européens pour faire libérer les prisonniers politiques palestiniens, dont le député Marwan Barghouti reconnu pour être un partisan d’un processus politique ? Aucune !

Qui parmi les ministres européens s’est indigné de la déclaration il y a près d’un an du plus proche conseiller de Sharon avouant que le désengagement de Gaza permettrait de mettre dans le formol tout processus politique ? Aucun !

Quel ministre demande la suppression de tous les check-points (barrages routiers) tenus par l’armée israélienne, étouffant toute vie économique, soumettant tout déplacement des palestiniens en Cisjordanie à l’arbitraire militaire ? Aucun !

Qui a mis sous le boisseau un rapport accablant des diplomates européens dénonçant l’aggravation de l’annexation de Jérusalem-Est ? Les ministres européens !

L’impunité dont jouit Israël est un sérieux obstacle à tout processus politique, encourageant ce pays dans sa politique unilatérale, où seule la force militaire compte.

Quand était évoqué la nécessité des pressions sur Israël pour l’obliger à respecter le droit international, les « officiels » rétorquaient qu’il ne fallait pas braquer Israël. On voit que l’argument est à sens unique.

Le processus politique a toujours été revendiqué par les palestiniens mais n’a jamais été repris par les gouvernements israéliens depuis l’assassinat de Rabin.

Nous sommes résolument pour l’arrêt des violences contre tous les civils. Nous sommes résolument pour l’application du droit international, pour un Etat Palestinien - à côté de l’Etat d’Israël - sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale conformément aux résolutions de l’ONU. Et pour que les deux Etats puissent vivre en paix et en sécurité.

Ces pressions sont indignes ! Elles s’exercent unilatéralement contre un peuple occupé sans rien exiger de l’occupant. L’appel à cesser la violence doit en premier lieu être destiné à Israël.

La première des violences c’est l’occupation et la colonisation