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Un petit pas qui compte (ndlr)

Medvedev réaffirme la reconnaissance soviétique de la Palestine

Mercredi, 19 janvier 2011 - 6h56 AM

mercredi 19 janvier 2011

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par Alexeï Anichtchouk

JERICHO, Cisjordanie (Reuters) -

En visite mardi en Cisjordanie, le président Dmitri Medvedev a réaffirmé au nom de la Russie « le droit inaliénable du peuple palestinien à un Etat indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale » reconnu dès 1988 par l’ex-Union soviétique.

Dmitri Medvedev a tenu ses propos en rencontrant à Jéricho, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui lui a dit se souvenir que Moscou avait été une des premières capitales du monde à reconnaître la Palestine proclamée par son défunt prédécesseur, Yasser Arafat.

Cette initiative avait été approuvée massivement par les pays du bloc communiste et du Mouvement des non-alignés, mais pas par les Occidentaux et elle n’avait eu que peu d’impact sur les réalités politiques et diplomatiques du conflit.

La Russie est, avec les Etats-Unis, les Nations unies et l’Union européenne, membre du « quartet » des médiateurs internationaux au Proche-Orient, qui doit se réunir le mois prochain à Munich au niveau ministériel pour tenter de relancer le dialogue israélo-palestinien, actuellement dans l’impasse.

« Il est crucial que nous continuions notre travail au sein du quartet pour le Proche-Orient afin de relancer les pourparlers » (entre les deux parties), a fait valoir un responsable du Kremlin avant la rencontre Medvedev-Abbas.

ISRAEL CRAINT DE NOUVELLES RECONNAISSANCES

« Nous avons discuté des perspectives possibles de reprise du dialogue. A cette fin, il faut faire preuve du maximum de modération. Cela concerne en premier lieu le gel des activités de colonisation d’Israël en Cisjordanie et à Jérusalem-Est », a souligné Dmitri Medvedev.

Mahmoud Abbas refuse de reprendre le dialogue, direct ou indirect avec Israël, tant que l’Etat juif ne proclamera pas un gel de ses activités de colonisation en Cisjordanie et dans la partie arabe de Jérusalem, dont les Palestiniens veulent faire leur future capitale.

Saëb Erekat, vétéran des négociations de paix avec Israël, a présenté la visite de Medvedev comme « un signe de soutien » à Abbas de la part de la Russie, qui appuie à l’Onu un projet de résolution palestinien condamnant la colonisation juive, mais dont les Etats-Unis refusent qu’il soit soumis au Conseil de sécurité.

Mahmoud Abbas a confirmé qu’il envisageait aussi de faire entériner par l’Assemblée générale de l’Onu, lors de sa prochaine session, en septembre, l’existence d’un Etat palestinien dans les frontières d’avant la guerre israélo-arabe de 1967, déjà reconnue par 109 Etats membres.

Israël s’inquiète d’une nouvelle vague de reconnaissance d’une Palestine indépendante, notamment sur le continent sud-américain, où le Brésil et l’Argentine ont montré l’exemple. Un responsable du Renseignement israélien a confié mardi à une commission de la Knesset qu’il s’attendait à ce que d’autres pays leur emboîtent le pas avant septembre.

LA PALESTINE PAR LA ROUTE

Fait sans précédent pour un haut dirigeant étranger, c’est par la route que Dmitri Medvedev s’est rendu de Jordanie en Cisjordanie pour rencontrer le président palestinien.

Aussitôt après avoir atterri à l’aéroport d’Amman, le chef de l’Etat russe est monté dans un convoi qui a emprunté le pont Allenby, entre la Jordanie et le territoire palestinien occupé par Israël, fermé pour l’occasion à tout autre trafic.

Cet itinéraire peu orthodoxe pour se rendre auprès d’Abbas a été dicté par le mouvement de grève de fonctionnaires du ministère israélien des Affaires étrangères et a contraint Medvedev à annuler l’étape israélienne de son voyage dans la région.

Israël a présenté ses excuses pour le bouleversement du calendrier de Medvedev, qui a exprimé pour sa part de la compréhension et déclaré que cet incident n’aurait aucun impact sur les relations bilatérales.

Enjambant le Jourdain, Medvedev s’est attiré une salve d’applaudissements des Palestiniens en se présentant comme le premier président russe à se rendre en Palestine sans que cette visite soit couplée avec celle d’un autre pays, allusion limpide à Israël.

Egalement premier chef de l’Etat russe à se rendre au Proche-Orient depuis Vladimir Poutine, en 2005, Medvedev devait être reçu dans la soirée par le roi Abdallah II de Jordanie.

Marc Delteil pour le service français, édité par Gilles Trequesser