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PALESTINE OCCUPEE

Chronique quotidienne de l’occupation

Dimanche, 24 janvier 2010 - 9h26 AM

dimanche 24 janvier 2010

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Numéro : 182

nombre d’entrées : 6

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Six blessés et six arrestations pendant la manifestation de Nabbi Saleh

Vendredi 22 janvier, six manifestants, dont 3 militants israéliens, ont été blessés dans le village Nabbi Saleh, en Cisjordanie, après que l’armée d’occupation ait envahi le village. Les soldats ont lancé une attaque gratuite au centre du village, avant même que la manifestation prévue ait commencé. Trois femmes et trois hommes du village ont été arrêtés.

Peu après 12h30, vendredi 22/01/10, des soldats sionistes en grand nombre ont envahi le village de Nabbi Saleh, au nord de Ramallah, et ont commencé à tirer des grenades lacrymogènes et des balles acier-caoutchouc sur les gens qui se rassemblaient pour manifester contre le vol de leurs terres par la colonie Juive voisine de Halamish. Un manifestant s’est évanoui et a été emmené à l’hôpital, après avoir été touché dans le dos par une balle acier-caoutchouc. Cinq autres, dont trois militants israéliens, ont été plus légèrement blessés.

Pendant la manifestation, les soldats ont arrêté trois femmes et trois hommes. Un militant israélien qui a été détenu avec eux a été libéré peu de temps après, en dépit du fait que tous aient été arrêtés au même moment et au même endroit, et dans des circonstances similaires.

Il y a environ six semaines, un groupe de colons d’Halamish s’est emparé d’une source situé sur une terre privée Palestinienne située entre le village et la colonie. Depuis lors, et en dépit du fait que la propriété de la terre ne soit pas contestée, l’armée d’occupation a commencé à empêcher les Palestiniens d’y accéder.

Il y a deux semaines, lorsque les villageois se sont rassemblés dans l’espoir de réussir à accéder à leurs terres en groupe, l’armée d’occuation les en a brutalement empêchés en tirant sur eux des gaz lacrymogènes et des balles acier-caoutchouc. En réponse, les villageois - hommes, femmes et enfants – ont bloqué la route d’accès à la colonie pendant plus de deux heures.

Quelques jours après, un officier du Bureau de Coordination de District (District Coordination Office) a approché la municipalité du village, reconnaissant la propriété palestinienne de la terre et a promis qu’ils ne seraient plus empêchés d’y accéder. En dépit de cette promesse, l’armée a continué à attaquer violemment les habitants de Nabbi Saleh ces deux derniers vendredis lorsqu’ils ont essayé de se rendre sur leurs terres.

Des manifestations ont aussi eu lieu ce vendredi dans les villages d’al-Masara, au sud de Bethléem – où un manifestant a été arrêté et à laquelle le Ministre palestinien de l’Agriculture a participé, de Bil’in et de Ni’lin – villages dans lesquels au cours du dernier mois l’armée a lancé une campagne d’arrestation sans précédent contre les activistes anti-mur.

Source : Popular Struggle Co-ordination Committee Traduction : MR pour ISM

[ commentaires : tiens, un membre du groupe Abbas se joint aux manifestations populaires. Faut-il comprendre qu’ils commencent à réaliser que c’est de ce côté là que se trouvent les forces de l’avenir ? ]

ISM et Comité de Coordination de la Lutte Populaire - Cisjordanie - 24-01-2010

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13314&type=temoignage≤sujet=R%E9sistances

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002

Nouvel enlèvement d’un militant palestinien

Chers amis,

Ce matin samedi 23/01/10 à 3h20 du matin, l’armée d’occupation a fait irruption dans la maison de Khaled Abu Awwad, le directeur général du Palestinian Parents Circle - Families Forum. Les soldats ont réveillé tous les membres de la famille en jetant une bombe sur leur porte, hurlant que s’ils ne sortaient pas immédiatement, ils bombarderaient leur maison et leur voiture.

Jalila, la femme de Khaled, et leurs enfants étaient dans la maison. Les trois fils aînés, Mohannad (photo ci-dessus), Moayad et Shadi ont été emmenés à une jeep de l’armée ; Mohannad a eu les yeux bandés et les pieds enchaînés. Pendant ce temps, sa femme, ses filles Worood et Sana et les trois petits enfants ont dû rester dehors, dans le froid des montagnes d’Hébron. Les soldats sont entrés en criant dans la maison avec un chien, en sont partis une demi-heure après et ont emmené Mohannad. Quand la famille a été autorisée à rentrer chez elle, ce fut pour trouver toutes ses affaires sens dessus dessous, salies par la boue et l’urine du chien.

Je connais Mohannad depuis 7 ans et au cours des deux dernières années, nous avons étroitement travaillé à Al-Tariq ; c’est un leader responsable et écouté, qui promeut la démocratie, la non violence et la paix. Les soldats qui l’ont emmené essaient de l’empêcher de poursuivre sa mission de mettre fin au cycle de violence de manière pacifique, et de briser la résistance populaire. Il a choisi cette voie difficile bien que son oncle ait été assassiné et que son frère jumeau Moayad ait été grièvement blessé par l’armée sioniste. Nous prions Dieu qu’il n’ait été ni battu ni humilié davantage par les soldats et qu’il reviendra sain et sauf.

Nous ne savons pas où l’armée a emmené Mohannad ; aidez-nous à obtenir sa libération et qu’il ne passe pas un autre jour en prison.

Demandez aux autorités sionistes de libérer immédiatement Mohannad Abo Awad :

- par mail : cogatspokesman@gmail.com

- par fax : +972 3 697 6306

Voir les photos de la maison après le passage de la horde sioniste (lien Facebook).

Source : International Solidarity Initiative Traduction : MR pour ISM

[ commentaires : faites le voir à nos représentants nationaux et internationaux, et obtenez de nos media qu’ils mettent un terme à la censure qui frappe tout ce qui se passe en Palestine ]

ISM et Thaer Issa - Palestine - 23-01-2010

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13309&type=temoignage≤sujet=Prisonniers

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003

Quatre palestiniens blessés par des extrémistes sionistes dans le quartier de Jarrah

Quatre palestiniens ont été blessés, le vendredi 22/01/10, parmi lesquels une femme et un enfant suite aux agressions des centaines d’extrémistes sionistes qui ont envahi le quartier de Cheikh Jarrah, dans la ville sainte d’Al Qods occupée, sous la protection de l’armée d’occupation qui empêchait les Palestiniens d’arriver sur les lieux.

Le correspondant du Centre Palestinien d’Information à al Qods occupée a déclaré que des extrémistes sionistes protégés par les soldats de l’armée d’occupation ont agressé les manifestants Palestiniens qui se solidarisaient avec la famille al-Kurd, alors que la grand-mère, Nadia al Kurd a été asphyxiée et transportée à l’hôpital d’Al Maqassid, en plus de trois autres citoyens dont la fille Manal Atia qui ont été agressés dans cette attaque sioniste.

Les sources locales ont confirmé que les extrémistes sionistes ont attaqué également les ambulances et les équipes médicales, en les empêchant de porter assistance aux victimes Palestiniennes agressées, et elles ont condamné la complicité des soldats et des policiers sionistes avec les extrémistes sionistes.

Source : Palestine Info

ISM et Palestine Info - Jérusalem - 23-01-2010

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13310&type=temoignage≤sujet=Colons

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004

Le Hezbollah et l’Iran dénoncent la position « complice et injuste » de Kouchner

Le Hezbollah a dénoncé, dans un communiqué publié vendredi soir, la position « complice et injuste », du ministre français des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, qui s’est dit inquiet du possible impact négatif de la situation en Iran sur la sécurité au Liban.

Le Hezbollah a affirmé qu’il voit dans les propos de Kouchner « une empreinte israélienne claire et une négligence totale de l’histoire de la France et de son héritage, dont entre autres sa résistance contre l’agression et l’occupation ».

Le Hezbollah s’est dit surpris de voir le ministre français des Affaires Etrangères contredire dans ses propos les rapports des Forces intérimaires des Nations Unies au Sud Liban (Finul), dont fait partie la France, qui font état d’agressions sionistes quotidiennes contre le Liban et de violations de sa souveraineté.

Il a affirmé que Kouchner tente d’ « innocenter l’ennemi sioniste, et de dissimuler ses violations incessantes de la souveraineté du Liban », cela équivaut « à protéger l’occupant sioniste et à l’encourager à poursuivre ses agressions ».

Le Hezbollah, a par ailleurs, appelé les autorités françaises à « jouer un rôle responsable en faveur du Liban et de sa souveraineté ».

Kouchner qui a écarté une action sioniste contre le Liban, à l’issue d’une rencontre jeudi avec le premier ministre libanais Saad Hariri, a prétendu que « la situation en Iran pourrait conduire à une fuite en avant de certains responsables iraniens, et cela est dangereux car le Hezbollah possède des armes et il pourrait se produire des évènements regrettables et condamnables ».

L’Iran dénonce les propos sans fondement de Kouchner

Les propos du responsable français ont également été dénoncés à Téhéran vendredi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, affirmant que ces déclarations étaient « sans fondement ».

« Il est évident pour tout le monde que l’origine de la menace et de l’occupation est le régime sioniste, qui s’en prend quotidiennement aux gens innocents, et les prive du droit le plus élémentaire qui est le droit de vivre », ajoutant que « la pensée pro-sioniste de Kouchner le pousse à négliger ces injustices. »

M. Mehmanparast a assuré que « ces commentaires ne servent que les intérêts des occupants, et ne sont ni en faveur des intérêts du gouvernement d’unité nationale libanais ni en faveur des efforts des pays amis (dont l’Iran) visant à établir la paix et la stabilité au Liban. »

« Ces propos visent à couvrir les agressions et les menaces continues des autorités sionistes », a-t-il conclu.

Source : Al Manar

[ commentaires : quoi ! Kouchner serait favorable aux sionistes ! Eh bien ça alors ! quelle nouvelle !]

ISM et Mariam Dimachk - France - 23-01-2010

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13311&type=communique

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005

L’armée d’occupation blesse un Palestinien et en enlève une dizaine d’autres

Des affrontements ont éclaté lorsque des soldats des forces coloniales ont attaqué des manifestants Palestiniens des villages Nabi Saleh et Dir Nidam, au nord ouest de la ville de Ramallah, qui exprimaient pacifiquement leur mécontentement face à l’expansion des colonies sionistes sur leurs terres.

Les témoins ont encore ajouté ont aussi ajouté que des dizaines de manifestants ont été asphyxiés suite à l’utilisation massive du gaz lacrymogène par les forces d’occupation qui ont également utilisé des tirs de balles réelles et acier-caoutchouc.

Toujours dans le même contexte, des militants pacifistes et des manifestants Palestiniens ont été blessés au cours de la manifestation hebdomadaire qu’ils organisent pour protester contre la colonisation et la construction du Mur de séparation dans le village de Bilin, en Cisjordanie, que des forces sionistes sont intervenues pour les disperser.

La manifestation a commencé après la prière du vendredi à l’invitation du Comité Populaire Contre le Mur et la colonisation, et s’est dirigée vers le portail ouest du Mur d’annexion, en brandissant des drapeaux Palestiniens et scandant des slogans appelant à l’unité Palestinienne.

22 janvier 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :

http://www.aljazeera.net/NR/exeres/...

Traduction de l’arabe : Akram Malak

Info-Palestine - Al Jazeera – samedi 23 janvier 2010

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8044

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006

Bikaf ! Ça suffit !

On estime à 11 000 le nombre de Palestiniens séquestrés dans les geôles sionistes, ce chiffre ne cessant d’augmenter. Et si l’on remonte à quelques décennies, c’est par centaines de milliers que les Palestiniens ont été à un moment ou un autre retenus ou enlevés par les troupes d’occupation.

Ça y est maintenant il est en prison.

Il n’y a que lui pour savoir ce qui s’y passe, lui et les soldats, dans un même espace clos, prison, centre d’interrogatoire, isolé dans une chambre, dans une salle de torture. Personne ne peut lui donner voix, personne ne peut lui donner des mots pour dénoncer cela.

Lui et les soldats qui, tous les vendredis lorsqu’il manifeste contre l’occupation sioniste, l’ont dans le collimateur de leur M-16. Les mêmes soldats qui ont tiré sur sa jambe, il n’y a de ça que quelques mois, les mêmes qui ont tué ses deux voisins, les mêmes qui ont tué son père. Les mêmes soldats avec des nouveaux visages. La même armée d’occupation.

Il est né a Ni’lin, un village de 5 000 habitants situé à l’ouest de la région de Ramallah, près de la ligne verte de 1967.

Fils de refugiés palestiniens après la guerre des six jours, il a fait ses premiers pas alors qu’il était avec ses frères, cousins, oncles et grands-parents. Il est allé à l école du village, à pied, le sac à dos plein de livres écrits par l’Autorité Palestinienne. Des livres qui disparaissent au fur et à mesure qu’Israël vole et annexe des territoires. Des livres qui décrivent une Palestine sans frontières intérieures, des livres qui ne connaissent pas la « West Bank » ni la Bande de Gaza. Des livres sans murs et sans les barrières électriques de l’Apartheid, des livres sans check points.

Après l’école, ces enfants passent leurs après-midi dans les rues, entourés des grands et des petits. Ils entendent différentes voix raconter les mêmes histoires. Jour après jour, ils entendent comment le régime sioniste vole leurs terres, comment le régime sioniste coupe leurs oliviers, comment le régime sioniste les attaque et les torture, comment les soldats attaquent et tuent, comment leurs frères et amis sont blessés et mutilés.

Des oreilles et des yeux qui entendent et qui voient les histoires des plus âgés, de ceux qui manifestent contre l’occupation sioniste, contre la construction du mur de l’Apartheid, les voix de ceux qui luttent pour faire partir l’occupant. Des enfants qui voient assassiner leurs parents, leurs familles leurs amis une fois et encore, à mesure que les années s’écoulent.

Des enfants qui vivent entassés les uns sur les autres dans des camps de réfugiés, ou dans un village comme Ni’lin et qui peu à peu restent isolés et sont obligés de le quitter, sans travail ni distractions, sans la possibilité de migrer, sans liberté.

Des enfants qui deviennent adultes du jour au lendemain. Des corps d’enfants adultes. Des enfants adultes qui sont attaqués par les soldats avec n’importe quel armement illégal et qui chaque jour devront prendre l’habitude d’esquiver de nouveaux dangers.

Puis un jour comme un autre, l’armée sioniste les poursuit pour les incarcérer. Les journées passent, pendant les heures de soleil ils se confrontent avec les soldats en esquivant la mort pour tenter de les faire partir, pour que les 730 kilomètres de mur qui les étouffent soient bâtis un peu plus lentement.

Pendant la nuit, ces enfants adultes ne dorment pas, ne vivent pas, leurs yeux ouverts à chaque instant pour que l’armée ne puisse pas les surprendre, ne puisse pas les enlever, ne puisse pas les arrêter pour les enfermer dans des espaces encore plus étroits, qui les feront devenir encore plus claustrophobes.

Des enfants adultes fugitifs qui vivent emprisonnés, étouffant dans des villages – prison.

Peu importe où ils se trouvent, peu importe vers où ils voudraient fuir, l’armée les contrôle et bloque toutes les routes. Il n’y a pas d’issue, pas où aller.

Villages-prison. Villes-prison

Et c’est comme ça qu’arrive un jour où l’un des ces enfants-adultes se dit que ces pierres s’évanouissent dans l’air, et petit à petit décide de les changer par des bouteilles pleines de peinture de couleurs pour les lancer contre les jeep de l’armée. Des bouteilles qui avec le temps deviendront des cocktails Molotov. Et alors que les uns lancent des pierres ou des bouteilles de couleurs, les autres répriment violemment et sauvagement. L’armée se forme. Ils s’entraînent sur des Palestiniens désarmés en tirant de vraies munitions avec des M-16 et tuant des gens dans le dos.

Lorsque le corps ne peut plus résister et tombe malade, lorsque les forces s’épuisent et que fuir devient trop lourd et impossible quand après ne pas avoir dormi pendant des mois la fatigue l’emporte, l’armée israélienne vient les incarcérer, les cherche pendant la nuit dans leurs lits, envahissant le village et leurs maisons, attaquant leurs foyers et leurs familles, volant de l’huile d’olive et détruisant leur mobilier pour enfin les enlever. Des enfants qui passent des mois en prison, maltraités, torturés, seuls et écartés de leur familles et de ceux qu’ils aiment. Des enfants qui sont enlevés et vivent dans des prisons pendant un laps de temps inconnu, qui perdent leur année d’étude, ce qui influera dans leur parcours scolaire. Après quelques mois ou quelques années ils sortiront et continueront à être incarcérés dans leur villages-prison et continueront encerclés, emmurés dans cette prison mesurée en kilomètres qu’on appelle West Bank.

Ces enfants adultes peu à peu se sentent mourir en vie, se sentent mourir à l’intérieur, et leurs cœurs se transforment en bombes. C’est comme cela que ces enfants ont cessé d’aller à l’école pour s’engager dans la résistance. La résistance prend nom et couleur politique, des couleurs semées par leurs familles bien des années auparavant.

Il arrive un moment où la vie et la mort deviennent la même chose. La vie est un « sans vivre ». Ne vivre ni à l’intérieur ni en dehors de la résistance, parce que sans résistance il y a disparition.

La résistance fleurit pour gagner du temps dans la bataille contre leur extinction. Parce qu’après ne pas avoir vécu pendant plusieurs années ou après avoir vécu incarcérés dans plusieurs et différentes cellules, après avoir vu comment on leur volait tout ce qu’ ils avaient, il se rendent compte que le chemin est tracé à l’avance.

Ces enfants adultes deviendront des adultes qui brandiront une arme pour se battre avec la résistance contre l’occupation et l’Apartheid sioniste, pareil que lorsqu’ils étaient enfants, ils luttaient en lançant des pierres avec la muclea [fronde], et un jour sans prévenir personne ils deviendront les martyrs qui luttent pour la liberté du peuple palestinien.

Une histoire réelle qui se répète régulièrement pour tous les enfants de la « West Bank » et de Gaza.

C’est le tour de Mohammed, ce garçon mince et gaucher de 19 ans. Hier c’était le tour de ses deux frères ainés. Demain celui du cadet.

Beaucoup des mots écrits ici viennent de lui, prononcés entre cris de colère et de solidarité avec le peuple de Gaza, Il y a de ça un an lorsque le régime sioniste bombardait la Bande de Gaza et tuait 1 400 personnes.

Aujourd’hui Mohamed est séquestré dans une prison sioniste.

On va l’attendre pour finir d’écrire l’histoire de tous les jeunes palestiniens, mais cela ne pourra être fait que si ses mots ne se sont pas enkystés dans ses os, que s’ils ne sont pas devenus un poids permanent qui les empêcherait pour toujours d’être prononcés.

Aujourd’hui, le régime sioniste a incarcéré près de 11 000 civils palestiniens dans ses prisons, dans les 31 établissements pénitentiaires (21 prisons, 5 centres de détention, 4 centres de renseignements sionistes et un centre d’interrogatoires du service secret de renseignements sionistes) de la Palestine historique.

Près de 1000 de ces prisonniers politiques sont en détention administrative (349 sont mineurs et 75 des femmes). Ils n’ont pas le droit à être jugés et n’ont d’inculpation formelle.

Plus de 100 de ces détentions administratives ont eu lieu avant 2006. Dans les derniers 19 mois, 90 jeunes ont été enlevés par le régime sioniste dans le village de Ni’lin, le plus jeune, un enfant de 13 ans.

Depuis septembre 2000, plus de 2 500 enfants ont été incarcérés par le régime sioniste ; 340 de ces enfants sont toujours en prison.

Un seul soldat sioniste a été capturé dans la Bande de Gaza.

Tout cela, il le sait lorsqu’il sort de chez lui, la tête haute. Il porte une chemise jaune, dans un sac en plastique il a mis son pyjama. Il l’accompagnera pendant les longues et douloureuses nuits qui l’attendent en prison.

Pendant des semaines et des mois il attendra son procès, la sentence militaire. Il le sait et il pense à cela au moment où il traverse la porte jaune et voit le panneau qui dit : Bienvenus à la Prison d’Ofer. Il s’est livré pour plus tard être libre, pour avoir plus d’espace, pour respirer et pour pouvoir
dormir.

Il ne sait pas quand il pourra rentrer chez lui. Mais lorsqu’il traverse la porte, il dit au revoir avec un bikaf. Fini de fuir.

21 janvier 2010 - Rebelión - Vous pouvez consulter cet article à :

http://www.rebelion.org/noticia.php...

Traduction de l’espagnol : Inés Molina V.

Info-Palestine - Ariadna Jové Marti - Rebelión – vendredi 22 janvier 2010

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8036

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