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Editorial de Haaretz - Texte original en anglais en 2è partie de l’article, après les commentaires.

Arrêtez de faire du sur place

Mercredi, 4 novembre 2009 - 22h53

mercredi 4 novembre 2009

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Editorial de Ha’aretz

Un an après l’élection de Barack Obama comme président des Etats Unis, il est clair que, pour ce qui est du conflit israélo-arabe, le changement qu’il a promis se réduit à une rhétorique flamboyante et une politique confuse. Au lieu de re-démarrer des négociations sur un accord de statut final entre israël et les Palestiniens, et de pousser de tout son poids pour faire avancer la solution à deux états, la plus grande puissance du monde est en train de pédaler sur place dans le marécage des implantations.

Depuis le jour même où l’actuel gouvernement israélien est entré en fonctions, les niveaux les plus élevés de l’administration des Etats Unis n’ont cessé de demander qu’il arrête complètement la construction dans les implantations, comme le requiert le plan de paix de la Feuille de Route. Mais le premier ministre Benjamin Netanyahou a refusé de mettre en oeuvre un gel total. Au lieu de cela, il a proposé que la construction continue à Jérusalem Est, ainsi que dans les grands blocs d’implantations, dans les bâtiments publics des implantations isolées, et dans des milliers d’unités d’habitation sue lesquelles les travaux sont actuellement en cours.

Le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a fait du gel de la construction dans les implantations une condition préalable à la reprise des négociations. En prenant cette position, il s’appuyait sur la position affichée par les Etats Unis. Mais les messages des Etats Unis sont devenus flous. Le 19 mai, le lendemain de la rencontre à la Maison Blanche entre Obama et Netanyahou, la secrétaire d’état des Etats Unis, Hillary Clinton, a clairement déclaré que le président avait insisté sur un arrêt complet de la construction dans les implantations, y compris, les « additions, la croissance naturelle, et toute sorte d’activité dans les implantations. » Mais, la semaine dernière, la même Clinton a fait l’éloge de Netanyahou lors de sa visite à Jérusalem pour son offre « sans précédent » de restreindre la construction – et a rejeté la demande d’Abbas qu’un gel total des implantations précède les négociations. Il n’est oas étonnant que ces positions contradictoires aient rendu fou de rage les Palestiniens et le monde Arabe, ce qui a contraint Clinton à s’expliquer.

La crise de confiance entre Netanyahou et Abbas, et le fossé énorme entre leurs positions, voilà qui exige une position déterminée et cohérente de la part des Etats Unis, dont le but soit de redémarrer les négociations et de les conclure, au lieu de gaspiller du temps et du prestige dans des discussions sans fin autour de formule vides pour limiter la construction des implantations. Il ne suffit pas de presser le premier ministre de soutenir Abbas pour éviter que la Cisjordanie de tombe aux mains du Hamas.

Le temps est venu pour Obama de convoquer les deux parties pour des négociations sérieuse et sans interruption, avec un calendrier pour la mise en place d’un état Palestinien aux côtés d’Israël sur la base des frontières du 4 juin 1967. Il ne peut y avoir de traduction plus claire de l’engagement des Etats Unis envers la sécurité d’Israël et son futur en tant qu’état Juif et démocratique

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Commentaires

La position de l’éditorialiste de Ha’aretz est, pour l’essentiel, celle du bon sens.

Avec cependant une petite remarque concernant le futur d’un état à la fois Juif et démocratique, alors que, aujourd’hui déjà, plus du quart de la population de la zone sioniste n’est pas juive.

Maintenant, pour que Netanyahou, ou tout autre dirigeant de sa tendance accepte la création « d’un état Palestinien aux côtés d’Israël sur la base des frontières du 4 juin 1967 », il va falloir lui faire manger son chapeau, car cela implique en particulier :

(a) le retour à la Ligne Verte et donc le démantèlement du Mur d’Annexion

(b) l’affirmation de la souveraineté totale d’un tel état, faute de quoi les Palestiniens ne l’accepteront pas (après tout, cela ne représente que 22% de la superficie de leur pays !)

(c) le démantèlement de toutes les implantations, dont chacun constituerait un point de frictions inévitablement violentes

(d) l’évacuation de Jérusalem Est et de sa périphérie

Or la direction « colonialiste » de l’établissement sioniste, qui représente, semble-t-il, la grande majorité de la population, a dit et répété, et pas seulement par la voix de Netanyahou, qu’il n’en était pas question.

Comme il n’est évidemment pas possible que les Palestiniens se satisfassent de moins que cela, il nous paraît clair qu’on se dirige vers une crise violente.

Le Comité de rédaction

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et voici l’original :

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Wed., November 04, 2009 Cheshvan 17, 5770

Last update - 04:02 04/11/2009

Stop treading water
By Haaretz Editorial

A year after Barack Obama’s election as president of the United States, it has become clear that with regard to the Israeli-Arab conflict, the change he promised boils down to high-flown rhetoric and a confused policy. Instead of restarting negotiations on a final-status agreement between Israel and the Palestinians, and promoting the two-state solution with all his might, the world’s greatest power is treading water in the swamp of the settlements.

Ever since the current Israeli government took office, the highest levels of the U.S. administration have been demanding that it completely halt construction in the settlements, as required by the road map peace plan. But Prime Minister Benjamin Netanyahu has refused to implement a total freeze. Instead, he proposed that construction continue in East Jerusalem, in the large settlement blocs, on public buildings in isolated settlements and on thousands of housing units on which work is already in progress.

Palestinian Authority President Mahmoud Abbas has made a freeze in settlement construction a precondition for resuming negotiations. In so doing, he relied on the American stance. But America’s messages have been mixed. On May 19, the day after Obama’s White House meeting with Netanyahu, U.S. Secretary of State Hillary Clinton made it clear that the president insisted on a complete halt to building in the settlements, including "additions, natural growth, any kind of settlement activity." But last weekend, that same Clinton praised Netanyahu during her visit to Jerusalem for his "unprecedented" offer to restrict construction - and rejected Abbas’ demand that a total settlement freeze precede negotiations. It’s no wonder these contradictory positions have infuriated the Palestinians and the Arab world, forcing Clinton to try to explain herself.

The crisis of trust between Netanyahu and Abbas, and the huge gap between their positions, necessitates a determined and consistent American stance whose goal is to restart the negotiations and conclude them, instead of wasting time and prestige in endless discussions over empty formulas for limiting settlement construction. It is not enough to urge the prime minister to bolster Abbas in order to keep the West Bank from falling into the hands of Hamas. The time has come for Obama to summon both sides for serious, continuous negotiations, accompanied by a timetable for establishing a Palestinian state alongside Israel on the basis of the June 4, 1967 borders. There could be no clearer expression of the United States’ commitment to Israel’s security and its future as a Jewish and democratic state.