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Source : Ha’aretz et Akiva Eldar — Texte en anglais en 2è partie de l’article

Ce n’est pas la paix, Madame la secrétaire d’état !

Mardi, 3 novembre 2009 - 14h17

mardi 3 novembre 2009

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Billet d’humeur 03/11/09

Akiva Eldar est assurément un homme de gauche. De ces gens qui persistent à espérer jusqu’au bout en dépit de tout. Il a des responsabilités importantes dans la société israélienne et n’est certainement pas un boutefeu gauchiste. Il aime son pays, et sa lucidité lui interdit de garder les yeux fermés devant la catastrophe que préparent la lâcheté des uns et la fourberie des autres.

Il dit mieux que nous ce que vaut le « faux-pas » d’Hillary Clinton.

Mais il est courtois, alors que, pour la circonstance, nous ne le serons pas. Il évite donc d’évoquer où il faut en chercher l’origine. Sans doute pas dans la sottise de cette femme, mais bien plutôt dans un calcul qui lui fait penser que, les choses étant si mal engagées en Palestine, une maladresse supplémentaire est de peu d’importance, alors que donner des gages au lobby juif étasunien ne peut que conforter ses espérances d’une carrière politique étasunienne.

Il évite aussi de formuler la conclusion qui s’impose, et que nous allons donc nous permettre de suggérer. Si l’amère Clinton veut rendre un dernier service à son pays et à l’espoir de paix, elle peut encore faire une chose : démissionner.

Le Comité de rédaction

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http://www.haaretz.com/hasen/spages/1125266.html

Voici que soudain, après 10 mois et Dieu sait combien de réunions, le gel de la construction dans les implantations n’est plus une condition préalable pour des négociations.

Il est exact que, jusqu’ici, les Palestiniens acceptaient de négocier la fin de l’occupation alors que leurs interlocuteurs ne faisaient que la rendre plus dure. C’est de cette façon que nous sommes passés de 109 000 colons -sans compter Jérusalem Est – lorsque les accords d’Oslo ont été signés il y a 16 ans à plus de 300 000 aujourd’hui. Jusqu’à quand, comme on dit dans le langage du premier ministre Benjamin Netanyhou, devront-ils rester des pigeons ?

C’est vrai, tous les présidents des Etats Unis depuis lors, y compris le mari de Hillary Clinton, ont traité les implantations comme on traite le temps qu’il fait : un sujet de conversation intéressant, mais auquel on ne peut rien changer. Mais voilà que Barack Obama a promis un changement, et pas la continuation de la même chose.

Les initiatives de paix ont toujours été faites sans conditions préalables, et certainement sans la condition préalable d’une fin complète de la violence entre deux parties qui se combattent. Cet état de chose, la fin de la violence, est supposé être le résultat même du processus diplomatique, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de négociations entre l’occupant et l’occupé. Mais Netanyahou a posé une règle de fer au cours de son premier mandat de premier ministre : « S’ils donnent, nous donnons – s’ils ne donnent pas, ils ne recevront rien. » En d’autres termes, pas de négociations tant qu’il y a de la violence. Netanyahou était fier de sa différence avec Yitzhak Rabin. Ce n’est pas lui qui allait conduire le processus de paix comme s’il n’y avait pas de terreur, et il allait combattre la terreur comme s’il n’y avait pas de processus de paix.

Alors comment allons nous expliquer la demande renouvelée du ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman de faire dépendre la reprise des discussions du retrait par les Palestiniens de leur initiative concernant le rapport Goldstone ? Est-ce que ce n’est pas là une condition préalable ? Et comment allons nous qualifier les conditions du Quartette pour la reconnaissance du gouvernement du Hamas : fin de la violence, reconnaissance d’Israël, et acceptation des accords précédents ? Est-ce que ce ne sont pas également des conditions préalables ?

La feuille de route, qui a reçu l’approbation officielle du Conseil de Sécurité de l’ONU il y a six ans, pose deux condition préalables : la fin de la violence d’un côté, et le gel de la construction dans les implantations de l’autre – y compris ce qui est nécessaire à leur croissance naturelle. Cette décision déclare également qu’Israël doit évacuer tous les avant postes illégaux établis depuis le commencement du mandat d’Ariel Sharon comme premier ministre. Cette section est incluse dans la première étape de la feuille de route, qui comporte deux étapes et un certain nombre de mois avant que les négociations sur un accord permanent puissent être reprises.

Des généraux étasuniens, et même des généraux israéliens, ont confirmé que les Palestiniens avaient rempli les conditions préalables qui leur incombaient. Il est difficile de trouver quelqu’un qui puisse en dire autant des israéliens. Si, ce qu’à Dieu ne plaise, des bus recommençaient à exploser à Jérusalem, on ne verrait Netanyahou rencontrer aucun dirigeant Palestinien. Il a écrit dans son livre qu’il est interdit, quelles que soient les circonstances, de négocier avec des terroristes. Mais pousser les constructions sur des terres dont le monde entier déclare que ce ne sont pas les vôtres, c’est quelque chose de différent. La principale promesse de Netanyahou dans son discours de Bar-Ilan était qu’il soutenait la notion de deux états pour deux peuples. Même Hillary Clinton avait déclaré que c’était merveilleux.

Depuis mars 2002, il y a une initiative de paix Arabe, qui fait dépendre la normalisation de la fin de l’occupation, attend qu’Israël veuille bine se prononcer. Obama a demandé aux dirigeants des états Arabes amis des Etats Unis de donner à Israël une avance sur de future concessions, pour préparer le terrain pour le processus de paix. Le président égyptien Hosni Moubarrak et quelques dirigeants du Golfe ont accepté de lancer les étapes initiales de la réconciliation. Mais mêmes ceux-là, comme d’ailleurs Obama, avaient une condition préalable : le gel des implantations en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Il ne demandaient rien de plus que ce que Hillary Clinton annonçait il y a quelques mois : un arrêt total, sans croissance naturelle, sans avant postes illégaux, et sans faux fuyants.

Le public Palestinien a appris, samedi, que même les espoirs les plus modestes du président Palestinien (de l’AP) Mahmoud Abbas et de ses compagnons ont suivi le même chemion que tout ce qui les avait précédé. Pourquoi le Hamas mettrait-il le nez dans un gouvernement qui n’est même pas capable d’obtenir des Etats Unis qu’ils fassent pression sur Israël pour que la construction soit gelée dans les implantations pendant quelques mois ? Tout ce qu’ils ont à faire est d’attendre le jour des élections dans les territoires occupés, où Netanyahou élargira quelques centaines de prisonniers en échange du soldat capturé Gilad Shalit. L’important est qu’il n’y aura pas de conditions préalables.

Si le Hamas avait besoin d’une raison pour rejeter l’initiative de réconciliation avec le Fatah en attendant patiemment que le prochain épisode du « processus de paix » connaisse le même sort que ses prédécesseurs, et que la Cisjordanie ne lui tombe dans les bras, Madame Clinton vient de la lui donner.

En grand format.

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et voici l’article original

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Mon., November 02, 2009 Cheshvan 15, 5770

Last update - 08:30 02/11/2009

It’s not peace, Madam Secretary

By Akiva Eldar

All of a sudden, after 10 months and who knows how many meetings, freezing construction in the settlements is no longer a precondition for negotiations. True, until now the Palestinians were willing to negotiate the end of the occupation while their partner made it worse. That is how we have gone from 109,000 settlers - not including East Jerusalem - when the Oslo Accords were signed 16 years ago to more than 300,000 today. Until when, as Prime Minister Benjamin Netanyahu says, will they have to remain suckers ? True, all U.S. presidents since then, including Hillary Clinton’s husband, treated the settlements just like the weather : an interesting topic for conversation, but impossible to change. But Barack Obama has promised a change, not more of the same.

Peace initiatives have always come without preconditions, and certainly without the precondition of a complete end to violence between the two warring parties. That is supposed to be the result of the diplomatic process, particularly in the case of negotiations between the occupier and occupied. But Netanyahu established an iron rule during his first term as prime minister : "If they give, they’ll get - if they don’t give, they won’t get." In other words, no negotiations as long as there is violence. Netanyahu was proud of his differences with Yitzhak Rabin : He would not conduct the peace process as if there was no terror, and he would fight terror as if there was no peace process.

And how are we to explain Foreign Minister Avigdor Lieberman’s renewed demand to make the renewal of talks contingent on the Palestinians’ withdrawal of their initiative on the Goldstone report ? Isn’t that a precondition ? And how are we to define the Quartet’s conditions for recognition of the Hamas government : an end to violence, recognition of Israel and honoring previous agreements ? Are these also not preconditions ?

The road map, which received the official stamp of the UN Security Council six years ago, established two preconditions : the end of violence on one side and the freezing of construction in the settlements on the other - including that required for natural growth. The decision also states that Israel must evacuate all illegal outposts put up since the beginning of Ariel Sharon’s term as prime minister. That section is included in the first stage of the road map, which is two stages and a number of months before negotiations on a permanent agreement can be renewed.

U.S. generals, and even Israeli ones, have confirmed that the Palestinians have fulfilled the precondition set for them. It’s hard to find anyone who will say this about the Israelis. If, God forbid, buses were to start blowing up in Jerusalem again, Netanyahu would not be seen near any Palestinian leader. He wrote in his book that it is forbidden under any circumstances to negotiate with terrorists. But to build during negotiations on land that the entire world claims is not yours - that’s something else. The main thing is that Netanyahu promised in his Bar-Ilan speech that he supports two states for two peoples. Even Hillary Clinton said this was wonderful.

Since March 2002, an Arab peace initiative that makes normalization contingent on the end of the occupation has been waiting for Israel. Obama has pleaded with friendly Arab leaders to grant Israel an advance on future concessions to prepare the goundwork for the peace process. Egyptian President Hosni Mubarak and a few Gulf leaders agreed to launch initial steps of reconciliation. But even they, like Obama, had a precondition : freezing settlements in the West Bank and East Jerusalem. They did not ask for anything more than what Clinton announced a few months ago : a complete cessation without natural growth, without illegal outposts and without excuses.

The Palestinian public learned on Saturday that even the darkest hope of Palestinian President Mahmoud Abbas and his comrades has gone the way of all his predecessors. Why should Hamas stick its head into a government that isn’t even capable of getting the Americans to pressure Israel to freeze the settlements for a few months ? All they have to do is wait until election day in the territories when Netanyahu will hand over hundreds of prisoners in return for captured soldier Gilad Shalit. The important thing is that there will be no preconditions.

If Hamas lacked a reason to reject the initiative for reconciliation with Fatah and wait patiently for another round of the "peace process" to go the way of its predecessors, and have the West Bank return to its bosom, then Mrs. Clinton supplied just such a reason, in a big way.