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Version originale en anglais en 2è partie de l’article

La fermeté d’Obama va être mise à l’épreuve

The Guardian et Simon Tisdall - Mardi, 20 octobre 2009 - 6h14 AM

mardi 20 octobre 2009

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Alors que le Proche Orient glisse vers un conflit renouvelé, le président est obligé de revitaliser les efforts des Etats Unis pour la paix, ou d’être confronté à l’humiliation

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The Guardian - Lundi 19 octobre 2009

Il devient chaque jour plus difficile, pour l’administration Obama, de maintenir l’illusion que des progrès sont faits dans sur le chemin de la paix au Proche Orient. Le vote du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies qui condamne l’assaut israélien de janvier sur Gaza, rejeté avec fureur par le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, le week-end dernier, a porté le dernier coup aux efforts des Etats Unis pour donner le coup d’envoi de négociations pour une solution à deux états. A travers toute la région, tous les signaux pointent non pas vers la réconciliation, mais vers un renouveau de confrontation. Alors que Washington parle de pourparlers, le monde Arabe est traversé de rumeurs menaçantes relatives à la perspective d’une troisième intifada.

George Mitchell, l’envoyé spécial de Barack Obama, va sauver les apparences en tenant, mardi 20/10/09, d’autres réunions avec les responsables Palestiniens à Washington. Susan Rice, ambassadeur des Etats Unis à l’ONU, va effectuer cette semaine une visite en Israël et dans les territoires occupés. Après l’embarras de son sommet improductif avec Netanyahou et Mahmoud Abbas, le président Palestinien, le mois dernier à New York, Obama a donner instruction à son secrétaire d’état, Hillary Clinton elle même, de lui faire un rapport personnel à mi-octobre. Ils doivent se rencontrer après les derniers entretiens de Mitchell. Mais honnêtement, que peut-elle lui dire ?

Du côté Palestinien, ainsi que Clinton ne peut manquer d’en avoir conscience, les positions se raidissent au fur et mesure que s’éloignent les grandes espérances engendrées par la promesse d’Obama d’une ère nouvelle. Abbas est probablement politiquement plus faible maintenant qu’il ne l’a jamais été depuis qu’il est devenu président. Les responsables du Fatah reconnaissent que sa décision, prise à la suite des pressions des Etats Unis, de ne pas donner de suites immédiates au rapport Goldstone sur l’invasion de Gaza par Israël a été désastreuse. Bien qu’Abbas ait ensuite changé sa position, , son erreur de jugement a été un don du ciel pour le Hamas et les autres opposants, qui déclarent qu’il a perdu le contact avec la réalité Palestinienne et le rejettent comme « collaborateur ».

Au cours d’une intervention télévisuelle acerbe, et au cours d’une visite inhabituelle à Jénine la semaine dernière, Abbas a rejeté ces accusations en cherchant à donner l’impression qu’il prenait ses distances avec les efforts de médiation des Etats Unis. Il a appeler Mitchell à mettre en vigueur l’exigence initial des Etats Unis de l’arrêt immédiat de toute constructions dans les implantations juives en Cisjordanie et à Jérusalem Est, une exigence qui avait été totalement repoussée par Netanyahou avant d’être et reprise avec très peu de vigueur par Obama. Abbas a récemment déclaré que les récents huerts près de la mosquée Al Aqsa étaient une réponse aux efforts israéliens « pour effacer l’identité Arabe et Musulmane de Jérusalem. » Il a suggéré que les Palestiniens se tournent de plus en plus vers les Nations Unies et d’autres institutions internationales pour défendre leur cause.

Les efforts égyptiens pour réconcilier les mouvements Palestiniens rivaux apparaissent, cependant, être arrêtés, en raison en partie des interférences des Etats Unis. Des responsables, au Caire, déclarent que la signature d’un accord fixant les grandes lignes d’une coopération entre le Fatah et le Hamas, prévue le 25 octobre, a été repoussée indéfiniment. Une raison avancée est la dispute relative au rapport Goldstone. Une autre, selon le quotidien israélien Ha’aretz , était un veto des Etats Unis. Ce journal déclarait que Mitchell avait dit à l’Egypte que l’accord proposé porterait atteinte au processus de paix. Ses objections étaient dues semble-t-il au refus idéologique des Etats Unis et d’Israël de traiter, se indirectement que ce soit, avec le Hamas.

Les tenant de la ligne dure de chaque camp exploitent le blocage qui s’établit pour répéter leurs positions et leurs rejets des autres « je vous l’avais bien dit. » A Damas, le leader du Hamas, Khaled Meshal, a déclaré qu’il était temps que tous les états Arabes renouvellent leur effort pour la « libération » de la Palestine « de la mer jusqu’au fleuve » (ce qui signifie la destruction d’Israël). Avigdor Lieberman, le faucon israélien qui est ministre de affaires étrangères, a pris l’habitude de répéter qu’il n’y aura pas de paix avant des années.

Des personnalités plus modérées, comme le roi Abdullah de Jordanie, expriment un pessimisme grandissant : « Nous glissons de nouveau vers une région obscure, » a-t-il déclaré dans un entretien publié récemment. « Nous voyons des problèmes à Jérusalem qui vont directement déstabiliser non seulement les relations avec la Jordanie...mais vont également créer un système de mise à feu qui causera une conflagration majeure à travers le monde islamique. » La Turquie, l’un des rares amis d’Israël au proche Orient, s’est également éloignée de Netanyahou en raison de Gaza et de frustrations du même ordre. Ce sont des tendances aussi sombres qui alimentent les prédictions d’une troisième intifada, qui enverrait de nouvelles générations de jeunes Palestiniens affronter l’ennemi israélien.

Si Clinton est franche avec Obama, elle lui dira que Netanyahou, tout en répétant qu’il est en théorie prêt à négocier une solution à deux états, adopte, en pratique, une ligne toujours plus inflexible. Prenant la parole devant la Knesset la semaine dernière, le dirigeant israélien a complètement passé sous silence le problème des implantations – un souci essentiel pour les Etats Unis – et réaffirmé son exigence que les Palestiniens doivent reconnaître Israël comme un état juif s’ils veulent avoir un état à eux. Après le vote de vendredi à Genève, il déclare maintenant que les Nations Unies ne veulent rien de moins que la « délégitimisarion » d’Israël et qu’elles encouragent activement le terrorisme global. Même selon les normes de super faucons comme Netanyahou, ce sont là des positions extrêmes et menant à la confrontation.

Il n’y a guère de doute que la confiance effrénée de Netanyahou a son origine dans la conviction, au sein de la droite israélienne, qu’après quelques mois un peu tendus, il a « fait le tour » d’Obama et de se perceptions naïves sur la paix. Les diplomates des Etats Unis pensent qu’il fait là une erreur essentielle. Obama est un « homme d’acier », a déclaré un officiel de haut rang, et ne cédera pas sur la paix au Proche Orient. Alors que Clinton se prépare à remettre son rapport de « progrès », et alors que la région semble glisser inexorablement vers un nouveau conflit, cette affirmation décidée est sur le point d’être mise à l’épreuve.

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et voici le texte en anglais :

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Obama’s mettle is about to be tested

As the Middle East slides towards renewed conflict, the president has to revitalise US efforts for a peace – or face humiliation

Simon Tisdall

The Guardian Monday 19 October 2009

It’s getting harder each day for the Obama administration to maintain the illusion of progress in Middle East peacemaking. The UN human rights council’s vote to condemn January’s Israeli assault on Gaza, furiously rejected by the Israeli prime minister, Binyamin Netanyahu, at the weekend, was the latest blow to US efforts to kickstart negotiations on a two-state solution. Across the region, all the signs point not to reconciliation, but to renewed confrontation. As Washington talks about talks, the Arab world mutters ominously about the prospect of a third intifada.
George Mitchell, Barack Obama’s special envoy, will keep up appearances by holding more meetings with Palestinian officials in Washington on Tuesday. Susan Rice, US ambassador to the UN, will visit Israel and the occupied territories this week. After his embarrassingly unproductive summit with Netanyahu and Mahmoud Abbas, the Palestinian president, in New York last month, Obama instructed his secretary of state, Hillary Clinton, right, to personally deliver a progress report by mid-October. They are expected to meet after Mitchell’s latest talks. But what can she honestly tell him ?
On the Palestinian side, as Clinton cannot fail to be aware, attitudes are hardening as high hopes engendered by Obama’s promise of a brave new dawn fade. Abbas is probably politically weaker now than at any time since becoming president. Fatah officials admit his decision, under US pressure, to delay action on the Goldstone report on Irael’s invasion of Gaza was disastrous. Although Abbas later reversed his position, his misjudgment was a gift for Hamas and other opponents, who argue he is out of touch and increasingly dismiss him as a "collaborator".
In a defiant television address, and during a rare visit to Jenin last week, Abbas denied the charges while appearing to distance himself from US mediation efforts. He called on Mitchell to enforce Washington’s initial demand that Israel end all construction in Jewish settlements in the West Bank and East Jerusalem, a demand that was bluntly rejected by Netanyahu and has subsequently been de-emphasised by Obama. Abbas said recent clashes near the al-Aqsa mosque were a response to an Israeli effort to "erase the Arab and Muslim identity of Jerusalem". He suggested the Palestinians might increasingly look to the UN and other international bodies to advance their cause.
Egyptian efforts to reconcile the rival Palestinian factions appear, meanwhile, to have stalled, partly due to US meddling. Officials in Cairo say the signing of an outline co-operation agreement between Fatah and Hamas, due on 25 October, has been postponed indefinitely. One reason is the row over the Goldstone report. Another, according to the Israeli newspaper, Ha’aretz, was an American veto. It said Mitchell had told Egypt that the proposed deal would harm the peace process. His objection appears rooted in the US and Israel’s ideological refusal to deal, however loosely, with Hamas.
Hardliners on both sides are exploiting the deepening stalemate to reiterate rejectionist "told-you-so" positions. In Damascus, the Hamas leader, Khaled Meshal, said it was time for all Arab states to renew their drive for the "liberation" of Palestine "from the sea to the river" (meaning the destruction of Israel). Avigdor Lieberman, the hawkish Israeli foreign minister, has taken to repeating his view that peace is years way.
More moderate figures, such as King Abdullah of Jordan, are expressing growing pessimism. "We’re sliding back in to the darkness," he said in a recent published interview. "We are seeing problems in Jerusalem that will directly destabilise not only the relationship with Jordan ... but will also create a tinderbox that will have a major flashpoint throughout the Islamic world." Turkey, one of Israel’s few friends in the Middle East, has also fallen out with Netanyahu over Gaza and related frustrations. From such gloomy trends arise the predictions of a third intifada, pitching new generations of Palestinian youth against the Israeli foe.
If Clinton is frank with Obama, she will tell him that Netanyahu, while insisting he is ready in theory to negotiate a two-state solution, is adopting an ever more inflexible line in practice. Addressing the Knesset last week, the Israeli leader completely ignored the settlements issue – a key US concern – and reasserted his demand that Palestinians must recognise Israel as a Jewish state if they want to have a state of their own. After Friday’s vote in Geneva, he is now claiming that the UN wants nothing less than the "de-legitimisation" of Israel and is actively encouraging global terrorism. Even by Netanyahu’s hyper-hawkish standards, these are extreme and confrontational positions.
There can be little doubt that Netanyahu’s bullish confidence stems from the perception on the Israeli right that after a tense few months, he has "seen off" Obama and his naive peacemaking notions. US diplomats warn of a serious mistake. Obama is "a man of steel", a senior official said – he would not give up on Middle East peace. As Clinton prepares to deliver her "progress" report, and with the region sliding apparently inexorably towards renewed conflict, this bold assertion is about to be tested