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Palestine occupée, rançonnée, saccagée

Chronique de l’occupation

Vendredi, 18 septembre 2009 - 7h58 AM

vendredi 18 septembre 2009

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Numéro : 155

nombre d’entrées : 4

001

A "Haut Nazareth"

Officiellement, aucun Palestinien ne vit dans la « ville juive » du Haut-Nazareth. L’élégant site internet de la ville n’est diffusé qu’en hébreu et en russe. Quand j’étais là-bas récemment, j’ai appelé un porte-parole pour lui poser une question sur les chiffres mais il n’a pas voulu me donner de réponse claire.
« Je suis devant une maison où il est écrit au-dessus de la porte, en arabe : « Il n’y a de pouvoir qu’en Dieu » ai-je dit. « Et je sais que deux Palestiniens font partie du conseil de votre ville. »

« Nous ne disposons toujours pas d’informations suffisantes sur les chiffres », fut la réponse.

En fait, selon l’Association Arabe pour les Droits de l’Homme, 20% des habitants de la ville sont Palestiniens. La plupart d’entre eux sont venus de la ville surpeuplée du vieux Nazareth en bas de la colline et des villages environnants. Certains d’entre eux ont dû payer jusqu’à 500 000 Livres pour une maison, soit trois fois la valeur du marché. Les gens qui vendent sont des immigrants russes qui se rapprochent de Tel Aviv.

Il n’y a pas d’écoles ou de jardins d’enfants palestiniens, donc les routes entre Nazareth et le Haut-Nazareth sont bondées aux heures de pointe. Mais les 20% de non-existants sont représentés au sein du Conseil et, la zone sioniste étant la zone sioniste, les deux conseillers palestiniens sont dans une coalition bizarre avec le parti d’extrême-droite d’Avigdor Liberman. Le maire a eu besoin de leur aide afin de vaincre le parti travailliste. Ils ont exigé, et obtenu, la promesse d’une construction d’une école arabe dans le Haut-Nazareth.

Le maire n’en est pas moins attaché à la ’judaïsation’ - à savoir la dé-arabisation - de sa ville, et Liberman a déclaré en août que l’arrêt de l’immigration des Arabes à Nazareth était, selon ses termes, une priorité nationale.

La ville a été construite dans les années 1950. David Ben Gourion était scandalisé par la présence d’autant d’Arabes en Galilée quand il a visité la région en 1953, quelques jours avant de se retirer pendant un an et demi de son mandat de Premier ministre. Il a nommé le directeur général du Ministère de la Défense, Shimon Peres, pour « judaïser la Galilée » en utilisant les Règles d’Urgence qui permettaient à l’armée de confisquer les terres aux Palestiniens. Le Haut-Nazareth a ouvert en 1957, et des hauts officiers de l’armée y étaient cantonnés.

La zone couverte par le Haut-Nazareth a quadruplé depuis sa création. Chaque expansion s’est faite sur des terres expropriées à des Arabes. Ses 50 000 habitants vivent dans un espace urbain dynamique qui est en constante progression et développement.

Les 70 000 Palestiniens du vieux Nazareth vivent dans une ville dont la surface ne représente que la moitié de celle du Haut Nazareth et qui n’est pas autorisée à s’étendre sur un seul mètre carré de plus : en effet, l’une de ses collines ouest a été récemment réquisitionnée pour le Haut-Nazareth.

Les villages autour de Nazareth ont d’abord été visés par le plan de judaïsation de 1976 d’Yitzhak Rabin, Yehud Ha-Galil. Dans le grand Nazareth, la principale stratégie était de perturber la continuité géographique naturelle entre les villages palestiniens en créant des coins juifs entre eux.

Les Juifs sont venus, mais les Palestiniens ne partaient pas, donc une deuxième vague de judaïsation a commencé en 2001, sous Peres et Ariel Sharon. Ca n’a pas très bien réussi non plus ; les Juifs préféraient vivre à Tel-Aviv.

La tentative actuelle est motivée par l’échec des politiques antérieures pour rendre juive la Galilée, en général, et Nazareth, en particulier. Les gens et les économies fonctionnent de façon mystérieuse : les Palestiniens aisés ont commencé à acheter des maisons dans la citadelle qui a été construite pour les expulser. Benjamin Netanyahu considère cela comme une grave menace à la sécurité nationale de l’établissement sioniste.

Les politiciens locaux sont encore plus directs. « Si nous perdons la majorité juive en Galilée, c’est la fin de l’État juif », a déclaré récemment Motti Dotan, un membre du Parti travailliste. « J’aimerais imaginer une Galilée sans Arabes : pas de vols, pas de crimes. . . nous aurions une vie normale. »

L’état d’esprit raciste en zone sioniste exonère le gouvernement de toutes les inhibitions qui ont limitées ses actions dans le passé.

Maintenant, on fait appel à des écologistes, des industriels et des universitaires. Le Fonds National Juif se cache derrière l’initiative, avec la Société de Protection de la Nature en zone sioniste.

L’objectif de diminuer la présence palestinienne en Galilée, est aussi pleinement approuvé par le prestigieux Syndicat des producteurs de vins sionistes, qui a adopté un plan préparé par des universitaires de renom de l’Institut israélien de Technologie.

Publié en 2003, le plan appelle à la reprise de la Galilée par les Juifs. « C’est eux ou nous », commence-t-il. « Les problèmes de terre en Galilée ont montré que tout territoire qui n’est pas pris par des éléments sionistes sera très convoité par les non-sionistes ».

L’essentiel de ce qu’ils proposent, c’est de saisir les terres d’importance stratégique par la force et de les conserver jusqu’à ce que des Juifs s’y installent.
Le directeur général de l’AMPA, un électricien, a récemment déclaré que son entreprise fabriquait maintenant non seulement des réfrigérateurs, mais qu’elle soutenait également activement la « judaïsation de la Galilée » en construisant de nouvelles communautés dans la région pour les anciens ouvriers d’AMPA. « Nous n’avons pas honte de dire que nos plans ont un élément sioniste ».

Le village palestinien d’Ayn Mahil, à l’est de Nazareth et à proximité du Haut Nazareth, n’est désormais accessible que par un seul chemin, et il passe par un quartier religieux juif du Haut-Nazareth : le jour du Grand Pardon, les gens d’Aïn Mahil ne peuvent pas quitter ou entrer dans leur village.

Ils seront bientôt encerclés par une nouvelle ville appelée Chaharit (qui signifie « aube » en hébreu, mais c’est aussi le nom de la première prière juive de la journée). Dix mille juifs ultra-orthodoxes vont y être installés et on espère qu’ils vont corriger l’équilibre démographique « défavorable », et qu’ils sépareront Aïn Mahil de la région de Nazareth.

Les anciennes oliveraies du village ont été arrachées pour la préparation des travaux de construction. Un nouveau réseau routier fera en sorte que d’autres villages seront séparés les uns des autres et de Nazareth.

En vertu des pouvoirs d’urgence qui lui avaient été accordés en tant que ministre des infrastructures nationales dans les années 1990, Sharon avait ordonné la construction d’un nouveau site industriel, Ziporit, sur des terres confisquées aux Palestiniens et à proximité de plusieurs villages.

Ziporit comprend une usine de verre et une usine d’aluminium ; or selon le droit international, aucune de ces usines ne peut être construite à proximité d’un lieu d’habitation.

Le plus proche de ces villages est Mashad : depuis l’ouverture du site, le nombre de décès de cancer a augmenté de 40 pour cent.

Source : http://www.lrb.co.uk/ Traduction : MG pour ISM

[ commentaires : tiens tiens, des « juifs » et des Palestiniens pourraient donc vivre ensemble sans que la terre s’ouvre sous leurs pieds. Et donc, la solution à un état ne serait peut-être pas aussi stupide que cela. Evidemment, si les « juifs » d’aujourd’hui étaient les descendants des gens qui habitaient la Palestine il y a 2 000 ans, ce ne serait pas vraiment stupéfiant, car ils n’étaient évidemment pas un peuple « ethniquement pur » mais le résultat d’un brassage des divers peuples « cananéens », avec des apports d’un peu partout. Exactement comme les Palestiniens d’aujourd’hui. Le problème, ce n’est évidemment pas la foi israélite ou la culture juive, mais le fanatisme sioniste. ]

ISM et Ilan Pappe - Palestine 48 - 16-09-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12681&type=analyse≤sujet=Nettoyage%20ethnique

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002

Gaza : les sionistes s’attaquent aux pêcheurs et aux fermiers

Le 31 août, un bateau de guerre sioniste a tiré sur le chalutier de Khaled Al-Habil, le détruisant complètement et laissant les 18 pêcheurs du bateau et leurs familles sans ressource.

Une semaine plus tôt, le 24 août, les soldats placés tout au long de la frontière au nord de Gaza ont pris pour cible et tué un jeune ouvrier agricole, Saïd Al-Hussumi. Âgé de 16 ans, Al-Hussumi a été assassiné alors qu’il travaillait dans les champs à quelques centaines mètres de la frontière, avec son cousin Masoud Tanboura qui a lui-même été sérieusement blessé.

« Nous étions en train de travailler à Attatra, près de la mer, à environ 350 mètres [de la clôture de la frontière], » a raconté Tanboura, originaire de Beit Lahiya.

Le fait que Tanboura ait survécu est miraculeux car il a eu la poitrine traversée de part en part par une balle. Après avoir vu son cousin tomber mort après avoir été touché par les tirs à la poitrine, Tanboura a couru et a marché sur une distance qu’il estime à un kilomètre, saignant fortement du thorax, jusqu’à ce qu’il ait trouvé par hasard des fermiers avec un charrette tirée par un âne. Il a été transporté en charrette jusqu’à ce qu’une voiture ait pu le transporter à l’hôpital Kamal Adwan.

Des sources militaires sionistes ont prétendu devant les journalistes que deux personnes « suspectes » s’étaient approchées de la frontière avec la zone sioniste et avaient ignoré les coups de semonce.

« Il n’y a eu aucun avertissement, » a fait savoir Tanboura depuis son lit d’hôpital. « Les sinoistes ont commencé à tirer dès que nous sommes arrivés dans le champ. »

Ouvriers agricoles travaillant pour 20 à 30 shekels (3 à 4 euros) par jour, les deux adolescents ramassaient des morceaux de métal utilisés pour clôturer la parcelle de terrain. Ils en avaient trouvé un peu plus près de la frontière, ce qui était habituel.

« Nous y allions régulièrement, » a dit Tanboura. « Les soldats sionistes nous ont toujours vus, ils savaient que nous ne faisions que ramasser le métal. Beaucoup de personnes se rendent là pour prendre des métaux dans les maisons détruites, » ajoute-t-il.

Selon Tanboura, le cadavre de son cousin a été traîné à travers champs par les soldats sionistes qui ont emmené le corps en zone sioniste, pour le renvoyer quelques heures plus tard par le poste-frontière d’Erez.

Tanboura, comme certains de ses frères, utilise le maigre salaire journalier gagné dans les fermes pour aider à la prise en charge de ses 15 frères et soeurs.

Tué en ramassant des figues

Le 4 septembre, Ghazi Al-Zaneen, habitant Beit Hanoun et âgé de 14 ans, a été tué après qu’un soldat lui ait tiré dans la tête. Avec son père, ses oncles et quelques-uns de ses frères et soeurs, le jeune garçon était allée cueillir des figues se trouvant sur leur terrain à l’est de Beit Hanoun. Bien qu’elles soit proches de la frontière avec la zone sioniste, le champ où Al-Zaneen a été tué est cependant à plus de 500 mètres en retrait.

« Ils s’étaient rendus sur ce terrain et allaient à pied. Ghazi a grimpé au sommet d’un tas de décombres qui était auparavant une maison pour regarder au loin. C’est à ce moment-là que les sionistes ont commencé a tirer lourdement. Tout le monde s’est couché sur le sol. Quand les tirs ont cessé, ils se sont levés pour s’enfuir au loin, et se sont alors rendus compte que Ghazi avait été tué d’une balle dans la tête, » nous dit sa tante.

Maher Al-Zaneen, le père de Ghazi, a témoigné devant le PCHR [Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme] que les soldats sionistes ont continué à tirer alors qu’il portait son garçon blessé jusqu’à la voiture. Ghazi Al-Zaneen a succombé à ses graves blessures à la tête le jour qui a suivi.

Le jour après sa mort, la mère de Ghazi s’est assise, entourée par des parentes et des amies. Elle m’a alors demandé « comment les mères dans votre pays se sentiraient-elles si leurs fils étaient tués comme cela ? Vos hommes politiques ne s’inquiètent-ils pas que les sionistes tuent nos enfants ? »

Les autorités sionistes auraient affirmé que « des Palestiniens suspects se sont approchés de la clôture » et que les troupes ont répondu « en tirant en l’air ». Mais le tir à la tête de Ghazi Al-Zaneen et les deux blessures par balles de Maher Al-Zaneen suggèrent le contraire.

Depuis la fin des trois semaines d’invasion sioniste dans Gaza, au cours de laquelle environ 1 500 Palestiniens ont été tués, neuf autres civils palestiniens ont été assassinés en mer ou dans les zones frontalières du petit territoire. Parmi eux on trouve quatre mineurs et un adulte handicapé mentalement. Trente autres Palestiniens, dont huit mineurs, ont été blessés par des tirs et des bombardements sionistes dont l’utilisation de bombes à « fléchettes » dans des zones civiles.

Selon la « Food and Agricultural Organization », environ un tiers des terres agricoles de Gaza font partie de ce que les sionistes imposent unilatéralement comme « zone interdite à toute circulation », ou « zone tampon ». Cette bande de terre qui s’étend du sud au nord le long des frontières entre Gaza et la zone sioniste a été imposée à la fin de 2000 au cours de la deuxième Intifada palestinienne.

Initialement fixée à 150 mètres, elle a varié au fil du temps. À un moment donné, elle était près de deux kilomètres de large au Nord et à d’un kilomètre à l’Est. À l’heure actuelle, les autorités sionistes disent que 300 mètres le long de la frontière sont « hors limites » et que ceux trouvés dans cette zone prennent le risque d’être pris pour cible par les soldats..

Mais au moins un cas démontre que les soldats tirent sur des civils palestiniens même éloignés à 1800 mètres de la frontière. Le 23 août 2009, Fawzi Ali Qassem, âgé de 63 ans, était sur ses terres à l’Est de Beit Hanoun à au moins 1800 mètres de la frontière, lorsque des soldats sionistes ont ouvert le feu sur le groupe d’agriculteurs. Ali Qassem a été touché à la cuisse gauche.

L’armée sioniste impose un siège brutal depuis 27 mois, elle tue des pêcheurs, des agriculteurs et d’autres civils dans les zones qu’elle tente délibérément de dépeupler. Cela représente encore une autre composante de de la panoplie des moyens de contrôle sioniste sur la vie des Palestiniens dans Gaza. Face à un tel terrorisme, les Palestiniens continuent de résister, cultivant, et pêchant sous la menace et les tirs.

Eva Bartlett est une avocate canadienne indépendante spécialiste des droits de l’homme qui séjourne dans la bande de Gaza où elle a pu entrer en novembre 2008 avec un bateau du mouvement Free Gaza.

De la même auteure :

L’esprit indomptable des Palestiniens - 12 mai 2009
Chaque famille a une histoire, voici quelques-unes d’entre elles (2°) - 14 février 2009
Chaque famille a une histoire, voici quelques-unes d’entre elles (1°) - 4 février 2009
Mettre un nom sur les blessés de Gaza - 12 août 2008

11 septembre 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Claude Zurbach

Info Palestine et Eva Bartlett - The Electronic Intifada - Jeudi 17 septembre 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7309

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003

Obama à la recherche d’un succès diplomatique

Dans son propre pays, Barack Obama est confronté à une flambée de mécontentement populaire qui écorne sérieusement sa cote de popularité et, du même coup, sa crédibilité. Les raisons à cela sont, d’une part, l’opposition que soulève son projet de réforme de la couverture sociale au sein d’une partie de la société américaine, de l’autre, la peu probante efficacité du plan de sauvetage de l’économie nationale qu’il a mis en oeuvre en accédant à la présidence du pays.

Comme tout chef d’Etat qui est dans ce genre de situation, Barack Obama a recours à la diversion, qu’il recherche manifestement dans le succès diplomatique que pourrait lui valoir la rencontre sous son égide du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avec le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu. C’est ce que George Mitchell, son envoyé spécial pour le Moyen-Orient, a cherché à rendre possible au cours de la navette qu’il vient d’effectuer dans la région.

Le résultat des entretiens que l’envoyé du Président américain a eus avec les deux concernés n’augure pas la faisabilité de la rencontre projetée par Barack Obama. La démarche de George Mitchell a buté en effet sur la problématique de l’arrêt de la colonisation sioniste en Cisjordanie et dans la partie Est de Jérusalem, qui est le préalable non négociable mis par l’Autorité palestinienne à sa reprise des négociations de paix avec le gouvernement de Netanyahu, ce que refuse celui-ci.

Pour que cette position de l’Etat sioniste n’apparaisse pas comme l’obstacle de la rencontre voulue par le président Obama et, par voie de conséquence, à l’avancée vers une reprise du dialogue palestino-sionste que celui-ci prône, Benjamin Netanyahu a usé du subterfuge consistant à se déclarer d’accord pour le gel partiel et temporaire de la colonisation.

L’échappatoire à laquelle se raccroche le Premier ministre israélien a pour objectif de laisser croire aux Palestiniens et à la communauté internationale que la position de Tel-Aviv en cette affaire est flexible et donc susceptible d’évolution positive si elle est acceptée comme base d’accord à la reprise des négociations palestino-sionistes. Elle a aussi celui de vouloir donner l’image d’un Benjamin Netanyahu qui ne serait pas viscéralement fermé à l’exigence internationale de l’arrêt total de la colonisation, mais contraint de ne faire aucun engagement sur le sujet pour maintenir l’unité de la coalition dont est issue son gouvernement. En somme, qu’il a besoin que les Palestiniens et la communauté internationale acceptent comme une étape positive sa proposition de gel partiel et temporaire de la colonisation.

Un acquiescement allant dans ce sens, palestinien ou international, équivaudrait à conforter l’entêtement sioniste à ne pas reconnaître que la colonisation est la cause principale du blocage du processus de paix. L’erreur pour Obama consisterait à se contenter de la proposition du Premier ministre sioniste et à demander aux Palestiniens de l’accepter.

Le président des Etats-Unis peut-il, sans se décrédibiliser cette fois internationalement, reprendre à son compte la « concession » formulée par Netanyahu après lui avoir demandé l’arrêt pur et simple de cette colonisation ? Cela d’autant qu’il sait que le Premier ministre israélien a pour stratégie et calcul de « savonner le terrain » sous ses pieds pour que la politique d’intervention américaine active menée par lui ne procure aucun succès diplomatique aux Etats-Unis, donc susceptible de redresser sa cote de popularité.

Une reculade de ce genre de la part d’Obama ruinerait en tout cas le capital confiance qu’il a suscité au sein des opinions palestinienne et arabe.

De K. Habib :

La Suède pays antisémite ?
Karzai et après !
Obama descend de son nuage
Au-delà du conflit générationnel
Palestine/Israël : Un énième plan de paix

Info Palestine et K. Habib - Le Quotidien d’Oran - Jeudi 17 septembre 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7311

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004

Un tabou brisé ?

L’opinion internationale, en dépit d’un matraquage incessant des centres médiatiques dominants, semble de moins en moins favorablement disposée à l’endroit de l’établissement sioniste. L’opération « Plomb durci » contre la ville assiégée de Ghaza en décembre 2008 avait suscité une vague d’indignation qui ne semble pas retomber. Les appels au boycott se multiplient, tout comme les initiatives internationales qui relaient les luttes des Palestiniens.

Ainsi, la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanction) lancée par des organisations palestiniennes a trouvé une première traduction concrète : la Norvège a annoncé son retrait du capital d’une entreprise israélienne qui équipe le mur de séparation. La poursuite de la colonisation en Cisjordanie, au mépris de toutes les règles de droit et de la morale la plus élémentaire, par le gouvernement de Tel-Aviv renforce la détermination des opposants à la politique de force. Le mépris affiché pour le droit et la stratégie du fait accompli, longtemps entérinés sans réserve par les Occidentaux, commence à saper le soutien systématique dont les sionistes ont bénéficié au nom de la culpabilité de la Civilisation pour le génocide des juifs européens. La demande réitérée de l’administration Obama de mettre un terme aux implantations de colons est révélatrice d’un climat modifié. Même l’allié le plus puissant et le plus soumis du régime sioniste est contraint de s’écarter de la ligne de soutien systématique, active ou muette, observée depuis des décennies.

Les défenseurs du droit des Palestiniens à vivre dignement dans un Etat au plein sens du terme relancent le débat sur des sanctions officielles, à l’instar de celles imposées à l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. Le débat sur les sanctions a peu de chance de trouver un écho au Conseil de sécurité, où les alliés de la cause sioniste, américains en tête, disposent du droit de veto.

Mais un tabou est brisé. L’établissement sioniste n’est plus intouchable. Le rapport Goldstone met en cause gravement le gouvernement et l’armée sionistes qu’il accuse de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité. La voie est pavée pour une action de la Cour pénale internationale, pour autant que son procureur, Luis-Moreno Ocampo, mette autant de zèle à poursuivre les criminels israéliens qu’à incriminer le chef de l’Etat soudanais.

C’est dans ce contexte que Turki Al Faisal, ancien chef des renseignements saoudiens et ancien ambassadeur à Washington, publie une tribune dans le New York Times où il réaffirme clairement les conditions de Ryad à la pleine reconnaissance du régime sioniste. Le frère du ministre des Affaires étrangères saoudien est un homme du sérail au plein sens du terme et ses déclarations engagent la monarchie pétrolière. Turki Al Faisal précise que le régime sioniste, qui n’a jamais pris en considération les offres arabes de paix globale, doit arrêter la colonisation de la Cisjordanie, rapatrier les colons installés, restituer Jérusalem-Est et les autres territoires occupés depuis juin 1967.

Faisant état des pressions exercées sur l’Arabie Saoudite, notamment l’idée d’un voyage « à la Sadate » du roi Abdallah, le responsable saoudien rappelle que la visite à Tel-Aviv du président égyptien avait été précédée par l’acceptation du retrait intégral du Sinaï occupé par l’armée sioniste. La paix contre la terre, même les Saoudiens ne peuvent accepter moins...

Editorial

De K. Selim :
L’Iran et les va-t-en-guerre
Proche-Orient : Vrai agresseur et faux ennemi
Libération du Lybien : les occidentaux profondément hypocrites
Le minimum et le dérisoire
Afghanistan : L’impossible victoire

Info Palestine et K. Selim - Le Quotidien d’Oran - Jeudi 17 septembre 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=7311