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Au sinistre nom de la sécurité

DIVISER POUR REGNER

Violences ici, violences là-bas, violence généralisée

vendredi 9 décembre 2005

Les évènements que nous venons de vivre sur le territoire de l’héxagone, l’incapacité de l’Europe à s’unir sur des valeurs communes fondamentales, la situation dans les Territoires occupés, les menaces qui pèsent sur les population de certains pays « baptisés » par un « deus ex machina » comme composantes de l’axe du mal, ont toutes au moins deux traits communs :

Il y a une volonté supra-nationale, dirigiste et érigée en stratégie, consistant à rendre les individus encore plus individualistes qu’ils ne le sont naturellement et les faisant peu à peu oublier qu’ils font partie d’une petite planète bleue qui a bien du mal à rester ce qu’elle a toujours été : un miracle dont les caractéristiques, lui permettant de demeurer ce qu’elle est, sont d’une fragilité extrême. Cette stratégie participe à la disparition du concept d’intérêt général et, celui-ci n’étant plus qu’un vague souvenir poussiéreux, il en résulte une situation dont les effets, progressant à une vitesse exponentielle, ravagent aussi bien nos villes que la planète.

La toute puissance de l’argent, qu’il soit propre ou non, domine la classe politique qui n’a plus la capacité, que pour partie elle désire sincèrement, de prendre des mesures structurelles lui permettant de prévenir les situations de désespoir dans lesquels se trouvent individus marginalisés, communautés désignées à la vindicte publique, peuples soit disant maudits et complices des pires actes.

« L’Empire » et l’unilatéralité de ses décisions et actes, en achetant littéralement les « élites » de certains pays, asservit les peuples afin de mieux piller leurs richesses naturelles à son unique profit, sachant que ce profit vient augmenter le tas d’or de quelques " oncle Picsou " qui ne savent déjà que faire de leurs avoirs disséminés dans des paradis fiscaux ; ceci bien entendu au détriment de la population de l’Etat qu’ils dirigent et dont la fracture sociale augmente corrélativement à leur enrichissement personnel.

Cet Empire qui ne rêve que de diviser et marginaliser l’Europe et, par tous les moyens y compris les pires, recréer des nationalismes qui paraissaient en voie de disparition, parvient peu à peu à ses fins au détriment de l’ensemble des peuples européens plus avertis qu’il n’y paraît. Ce danger est mortel pour cette ensemble géographique qui, autrefois divisé et champ de bataille permanent, est devenu un espace de paix et de convivialité. Pour combien de temps encore ?

Ce même Empire, soutien indéfectible de l’Etat colonisateur et dominateur qu’est Israêl, a su créer, dans l’environnement de ce petit pays, une situation si dramatique que plusieurs centaines de millions d’ habitants du Moyen-Orient se demandent chaque jour en se réveillant de quoi leur journée va être faite et scrutent avec angoisse le ciel au moindre passage d’un avion. Ceci est du vécu et non de l’imaginaire !

La propagation par les ondes de l’existence de ces situations et du sort inique réservé à ces peuples qui n’aspirent qu’à la paix provoquent, dans nos campagnes, nos villes, nos « cités », un sentiment d’insupportable injustice et de rancœur majeure vis à vis d’une classe politique dans le sens le plus large du mot, qui ne fait qu’enregistrer la situation et apparemment ne fait rien pour prendre les positions courageuses qui sont attendues d’elle.

Les Français, oui je dis bien les Français ou leurs ascendants, originaires de ces pays divers et menacés, ayant fort justement gardé dans leur culture et leurs gènes un attachement au lointain pays de leurs aïeux, ne comprennent pas l’apathie politique de leurs dirigeants, déjà en matière de politique étrangère, et de plus, faisant partie de ceux dont le simple nom fait fuir un employeur potentiel, cumulent des rancoeurs qui, à certains moments, remplaçant leur libre arbitre, laisse leur instinct se diriger avec violence vers tout ce qui représente une société où on ne leur a pas laissé la moindre place sociale ni le moindre espace vital.On aurait grand tort de mésestimer ou de tourner en dérision le sens politique des jeunes Français des Cités, c’est un de leur sujet principal de conversation, le soit-il en un langage fleuri !

Alors vient le bâton, suprême arme pour diviser, croit-on, encore plus la société et marginaliser encore plus, si faire se peut, ceux qui se sentent déjà totalement exclus du système et qui vont être désignés à la vindicte publique.Le vocabulaire le plus humiliant fait partie de l’arsenal des forces dites "de l’ordre" et de celui encore plus affûté de leur ministre.

Hors sujet sur ce site, me direz-vous ! nenni ! tout se tient !

L’information dispensée à la vitesse de la lumière atteint toutes les couches des populations du monde et le réveil des consciences, eh oui ces êtres là ont aussi une conscience, mène aux excès auxquels nous assistons et ce n’est pas pour rien que d’aucuns songent très sérieusement et très méthodiquement à freiner les capacités d’information actuelles mises à la disposition de tous notamment grâce à Internet..

Si les élus voulaient bien reprendre conscience du rôle qui leur est dévolu et avaient le courage de prendre le contre-pied du suivisme dont font preuve les gouvernements dont ils sont les fondements démocratiquement élus, peut-être alors pourrait-on envisager avec espoir un retour à la notion de bien commun et d’intérêt général, générateurs de paix civile, de justice et d’égalité entre tous.

Recevoir en grande pompe, Mr Sharon, soulève la révolte, recevoir en catimini Mr Abbas soulève la colère, voter à l’ONU aux côtés des USA sans attendre les conclusions définitives du rapport Mélis déçoit les plus initiés, fort admirateurs auparavant de Mr de Villepin pour son intervention avant le déclenchement de la guerre en Irak, laisser deux sociétés françaises participer à la construction d’un tramway entre des colonies illégales à Jérusalem relève de la complicité de violation du droit international, ne pas écrire une ligne sur ce qui s’est passé le 6 octobre à New-York lors de l’interruption par les services français et américains d’une tentative d’attentat dans le métro par des agents d’un service que je préfère ne pas nommer est un acte de désinformation, laisser continuer à se construire le mur de l’apartheid en Palestine occupée sans exercer la moindre sanction économique vis à vis du pays colonisateur relève de la complicité, ne pas faire en sorte que l’avis de la Cour Internationale de Justice concernant ce même mur soit pris en compte est un reniement de la signature apposée au bas d’un acte fondateur de cette même Cour de justice..

Mieux vaut arrêter ici l’énumération car elle est suffisamment longue déjà pour soulever l’indignation et aider à comprendre, qu’une fois certaines limites dépassées, l’individu n’est plus maître de ses réactions et que tout peut arriver, y compris le pire.

Il relève du devoir des politiques de reprendre en main la barre du navire et de se réconcilier avec ce peuple qui, très politique (cfr le résultat du référendum sur le traité européen) est suffisamment majeur pour deviner et essayer de prévenir la démarche entreprise pour le mener là où il n’a absolument pas envie d’aller.

Vox populi primat.