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Palestine occupée

Chronique de l’occupation

Jeudi, 30 juillet 2009 - 18h06

jeudi 30 juillet 2009

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Numéro : 120

nombre d’entrées : 6

001

Les milices d’Abbas organisent une répression féroce contre les partisans du Hamas à Bethléem

Selon des informations transmises au au centre palestinien d’information par des sources bien informées, les milices du président sortant, Mahmoud Abbas, ont lancé une vaste campagne d’arrestation, sans précédent, contre les leaders et partisans du mouvement Hamas dans la ville de Bethléem, en les torturant sauvagement dans les prisons de l’autorité.

Ces sources ont déclaré que les partisans du Hamas étaient soumises à différentes sortes de tortures dans les prisons de l’autorité, en Cisjordanie occupée.

On rappelle que les milices d’Abbas ont enlevé le captif, Eyad Habib, après sa libération des prisons sionistes, en l’empêchant de voir sa famille.

Bethlehem – CPI - 30/07/2009 - 11:45

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7mg5yDeP7Nf0CWrCcqo1hXKkxWc3xPeFx%2bBWaOceD6vEgFdQcFiCWmpqPnRTuxDRwiy7JQuwN6qLv8oZvBzjqEcDwylWsbXRH00GFEFQXy3Y%3d

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002

Enlèvement de 8 palestiniens en Cisjordanie

Les forces d’occupation sionistes ont enlevé, aujourd’hui jeudi 30/07/09 à l’aube, 8 Palestiniens, dans plusieurs villes et villages de Cisjordanie.

La presse sioniste a déclaré que les 8 Palestiniens enlevés ont été emmenés vers des centres d’interrogatoire, en prétendant qu’ils sont recherchés.

[ commentaire : ce qui me révolte, c’est que ça ne fais plus de deux lignes sur un site pourtant pas vraiment pro-sioniste ]

Ramallah – CPI - 30/07/2009 - 13:26

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7haTIQf1uGub0fZW%2bbH%2bvki50IgtdORmZKPvRkZklYyiGog4kpafKQw1qqBM1jHb%2bSGfGp5DXP0Lms0xGLU4J%2f4DAg6kKeJuC8w6TKaNZLiY%3d

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003

George Mitchell réitère le soutien des Etats-Unis à Israël

Damas, Tel-Aviv et aujourd’hui Le Caire, George Mitchell, l’émissaire américain pour le Proche-Orient, multiplie les rencontres avec en toile de fond, les récents désaccords exprimés sur le dossier de la colonisation. L’émissaire est rejoint dans la région par Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense et par le général Jim Jones, conseiller présidentiel à la Sécurité nationale. Les Etats-Unis sont déterminés à obtenir une paix durable dans la région comme l’a dit le président Obama.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul

Il semble qu’étasuniens et sionistes soient bien décidés à mettre derrière eux la discorde sur la construction dans les colonies de peuplement et dans les quartiers juifs de Jérusalem-Est.

De part et d’autre on utilise le terme « amical » pour définir les rencontres qui ont déjà eux lieu. George Mitchell, l’émissaire spécial de Barack Obama a qualifié les divergences entre les Etats-Unis et le régime sioniste, de discussions entre amis et non de conflits entre adversaires.

« Fin de l’alerte », titre le Yediot Aharonot qui souligne que de plus en plus de signes montrent que les Etats-Unis veulent calmer le jeu. Motif selon le journal : Washington est arrivé à la conclusion qu’il n’y a aucun changement dans la position arabe, par conséquent, la tension avec le régime sioniste est superflue.

Mais surtout, selon Maariv, Mitchell qui arrive en droite ligne de Damas, propose à l’entité sioniste d’ouvrir sans plus attendre des négociations directes avec les Syriens. Les sionistes sautent sur l’occasion et affirment qu’on peut arriver à une ouverture avec Damas.

Le quotidien sioniste Ayyam cite pour sa part des responsables sionistes qui se plaignent que le sénateur américain n’ait pas réussi à obtenir de geste de la part de ses interlocuteurs syriens. Mais le titre le plus important ce matin, c’est dans le quotidien Haaretz que l’on peut le trouver, en forme de signal d’alarme qui barre la première page du journal. « Pour la première fois, le nombre de colons en Cisjordanie franchit le cap des 300 000 ».

Après George Mitchell, ce lundi matin, c’est le secrétaire américain à la Défense Robert Gates qui va s’entretenir avec Benyamin Netanyahu et son homologue sioniste Ehud Barack. Plus tard, dans la semaine, sont attendus le conseiller à la Sécurité nationale James Jones, et le conseiller spécial d’Hillary Clinton chargé du Proche-Orient, Dennis Ross. Au centre de tous ces entretiens, le programme nucléaire iranien.

Trois émissaires d’Obama pour tenter d’applanir les divergences Et ces divergences sont importantes. Le régime sioniste, d’abord, refuse toujours un gel de la colonisation de la Cisjordanie comme le recommande Barack Obama. Pas moins de 300 000 colons sont établis sur des terres palestiniennes et le gouvernement sioniste a lancé quelque 2 500 chantiers supplémentaires. Le président de l’autorité palestinienne refuse de reprendre les négociations tant que la colonisation continuera. Robert Mitchell tentera probablement de faire patienter les Palestiniens et de réduire le nombre des constructions sionistes.

La fin du conflit palestino-sioniste demandera des efforts également à la Jordanie, à l’Egypte et à la Syrie notamment, l’envoyé spécial américain est donc en contact avec tous ces pays, l’Egypte mène également une médiation pour tenter de réconcilier les Palestiniens du Hamas avec ceux de l’Autorité palestinienne.

Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense et le général Jim Jones, le conseiller de Barack Obama à la Sécurité nationale sont, eux, en zone sioniste. Le gouvernement Netanyahu envisage toujours une action militaire contre l’Iran pour empêcher ce pays de se doter de l’arme nucléaire et peut être même contre le Hezbollah libanais. Ce dernier menace aujourd’hui d’attaquer Tel Aviv si le régime sioniste bombardait les faubourgs du sud de Beyrouth, bastion du mouvement chiite libanais.

RFI
http://www.rfi.fr/actufr/articles/115/article_83094.asp

[ commentaires : que faut-il croire ? Il est vrai que bien des signes vont dans le sens de cet article. Mais personne ne peut ignorer que l’alternative à une solution raisonnable du problème de la Palestine, ce n’est pas une réduction en servitude du peuple Palestinien, c’est, tout simplement, avec les délais et les conséquences qui seront ce qu’ils seront, l’expulsion par la force de la colonisation sioniste de la totalité de la Palestine.

Et donc faire choix de la solution des accommodements avec le gouvernement colonial sioniste, c’est choisir, dans pas très longtemps, la guerre.

Sans doute de grande, ou de très grande ampleur. ]

CCIPPP et RFI - mardi 28 juillet 2009.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7630

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004

Le blocus de Gaza est entré dans sa troisième année

D’autres Palestiniens vont mourir dans les tunnels de contrebande.

Plus de 150 Palestiniens ont trouvé la mort dans de les tunnels depuis le début du siège de Gaza en 2007.

Quelquefois, les nouvelles sont contradictoires. Ce lundi (21 juillet) par exemple, un gros titre soulignait, Deux jeunes Palestiniens tués dans l’effondrement d’un tunnel à Gaza » et un autre gros titre nous disait, Tous les points de passage entre la zone sioniste et Gaza sont ouverts lundi.

Si les points de passage de Gaza étaient effectivement ouverts - et que Gaza n’était plus une prison à ciel ouvert -, il ne serait plus nécessaire pour ses habitants de risquer leur vie à creuser, faire de la contrebande, voire mourir dans de dangereux tunnels. Le blocus de Gaza est entré dans sa troisième année en juin dernier, faisant toujours plus de victimes.

Depuis trois ans, un blocus total est imposé sur la bande de Gaza par le régime sioniste après que celui-ci ait qualifié le territoire d’« entité ennemie ». Et puisqu’il est une entité ennemie, ce régime soutient qu’il ne relève plus de sa responsabilité d’y assurer la protection des civils, comme exigé par le droit international humanitaire.

Le blocus consiste en des fermetures systématiques et maintenues de tous les points d’accès à la Bande, ce qui a entraîné une pénurie extrême de nourritures, carburants et autres produits de première nécessité, plus de détériorations des conditions de vie de la population gazaouie (dont 52% vivaient déjà sous le seuil de pauvreté et 45% étaient sans emploi).

Depuis trois ans, la matrice complexe pour les entrées et sorties aux passages frontaliers est restée la plupart du temps fermée, débouchant sur des titres comme ci-dessus dans la presse locale qui nous apprennent que la gigantesque prison de Gaza serait ouverte.

Les terminaux frontaliers de Gaza sont en effet complexes. Il y en a plusieurs d’entre eux, servant différents objectifs et qui ne sont pas tous naturellement ouverts en même temps - ce serait trop facile -, qui pourraient faire titrer par les journaux que les autorités sionistes ont décidé d’ouvrir les passages de Kerem Shalom et de Nahal Oz dans la bande de Gaza dimanche, pendant que Karni restera fermé.

Il y a 6 points de passage au total qui contrôlent l’accès de tout pour sortir ou entrer de la Bande vers ou depuis l’Egypte ou la zone sioniste. Le passage d’Erez, dans le nord de la Bande, est le premier pour les salariés palestiniens, lesquels - inutile de le dire - n’ont plus de travail. Le terminal Nahal Oz est le point d’entrée pour les carburants et Karni est le principal passage pour les produits d’importation et d’exportation. Le terminal de Sufa, au sud de la Bande, sert principalement pour les granulats et matériaux de construction. Enfin, on parle de deux autres terminaux souvent comme reliant la Bande assiégée à l’Egypte, avec le passage de Kerem Shalom pour le passage des marchandises venant d’Egypte, et le terminal de Rafah, pour celui des personnes.

Entre chacun de ces passages, toute une série de murs et de clôtures électriques qui isolent hermétiquement la Bande du reste du monde.

Par conséquent, quand on parle de fermetures continues, cela signifie souvent qu’il n’y a plus de nourriture à donner aux familles, plus d’approvisionnement pour remplir les rayons des magasins, plus de farine pour les boulangers, plus de carburant pour les voitures, et pour les ambulances, plus de gaz pour la cuisine des familles et pour le fonctionnement des industries, plus de médicaments ni de soins - même les plus élémentaires - et plus de matériaux de construction. Les Palestiniens sont par ailleurs restreints dans leurs déplacements, les travailleurs n’ont pas l’autorisation d’aller travailler, ni les malades d’aller suivre des traitements à l’extérieur de la Bande.

Rien qu’en mai de cette année, l’armée sioniste a fermé les passages frontaliers internationaux à 47 reprises, et les passages avec la zone sioniste à 100 reprises. Depuis, le point de passage le plus important et le mieux équipé de Gaza, celui de Karni, a été fermé ; le total des importations autorisées s’est réduit d’environ 20% par rapport à la période d’avant le blocus et celles-ci se sont limitées, dans une large mesure, à la nourriture, aux médicaments et produits d’hygiène ; les exportations ont été complètement interdites. D’après l’organisme OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires, dépendant de l’ONU), ces mesures ont ravagé l’économie du secteur privé et entraîné la fermeture de 95% des entreprises existantes et la perte de 120 000 emplois. En outre, la poursuite de l’interdiction sur l’importation de matériaux de construction empêche toute reconstruction des 6 300 maisons, détruites ou sérieusement endommagées, durant l’offensive militaire Plomb durci, sans parler des écoles et établissements de santé.

L’approvisionnement en électricité pour le fonctionnement des centrales électriques de Gaza a été également gravement affecté. Depuis début 2009, la Compagnie de distribution de l’électricité de Gaza (GEDCO) n’a reçu que très peu d’alimentation. Durant le mois de juin, il y a eu des pannes quotidiennes. Durant le mois de juin, il y a eu des pannes d’électricité qui allaient de 6 à 8 heures et touchaient 90% de la population de Gaza, tandis que les 10% restant n’avaient plus du tout d’électricité à cause des dégâts provoqués par la dernière agression contre Gaza.

Janvier 2008, par milliers, les Gazaouis ont forcé la frontière pour s’approvisionner en produits de première nécessité. La situation avec ce blocus était devenue si désespérée que le 23 janvier 2008, la clôture qui servait de frontière avec l’Egypte a été renversée et franchie par des milliers de Gazaouis qui voulaient s’approvisionner en produits de première nécessité. (*)

Aujourd’hui, d’autres victimes sont les témoins des conséquences de ce blocus sévère interminable. Dimanche, deux jeunes Gazaouis ont été tués et huit autres blessés dans l’effondrement d’un tunnel qui passait sous la frontière entre l’Egypte et Rafah, dans le sud de la Bande, alors que la semaine dernière, quatre salariés ont été blessés quand des tunnels de contrebande, dans le quartier d’As-Salam à Rafah, se sont effondrés.

L’industrie des tunnels, on le sait, est dangereuse, et des dizaines de travailleurs sont tués chaque année dans des accidents pendant leur travail. En plus que ces simples effondrements de tunnels de sable, il y a les explosifs que lancent les polices des frontières sioniste et égyptienne sur leurs entrées, ou les inondations des passages qu’elles provoquent avec de l’eau ou des carburants. Plus de 150 Palestiniens ont trouvé la mort dans de tels incidents depuis le début du siège de Gaza en 2007.

Les tunnels s’enfoncent de 16 à 20 mètres en sous-sol et sont équipés de lampes électriques et de systèmes pour communiquer. Les marchandises sont transportées d’un côté à l’autre par chariot. Une demi-douzaine d’hommes travaille par équipe de 12 heures dans le tunnel pour s’assurer que la marchandise passe en toute sécurité. Les tunnels sont notoirement instables. Des dizaines se sont effondrés, blessant et tuant les travailleurs. L’un d’entre eux a déclaré : « J’ai eu plusieurs accidents. J’ai souffert de commotions et d’ecchymoses. Mais je trouve que j’ai de la chance. Beaucoup de mes amis qui ont travaillé avec moi dans les tunnels sont morts. Mais je continue d’y travailler parce que c’est la seule source de revenus ici. Il n’y a pas d’autres moyens d’avoir du travail à Gaza »

(*) - Voir : Par milliers, les habitants de Gaza brisent le blocus à Rafah - mercredi 23 janvier 2008 - d’après Al Jazeera.net :

http://www.info-palestine.net/article.php3 ?id_article=3650
source :
22 juillet 2009 - Palestine Monitor - traduction : JPP http://www.palestinemonitor.org/spip/spip.php ?article1017

[ commentaires : la lâcheté de la communauté internationale, tout nue. ]

CCIPPP et Palestine Monitor - dimanche 26 juillet 2009

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7624

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005

Les leçons des émeutes intégristes de Jérusalem

La ville trois fois sainte et que les sionistes insistent pour considérer comme la capitale de leur « état » a été, la semaine dernière, le théâtre d’émeutes extrêmement violentes. Dont on a peu parlé.

A l’origine : une banale histoire de secte. Du genre de celles qui pourraient remplir les pages du rapport annuel de la Miviludes : une mère est arrêtée pour avoir mis son enfant en état de sous-nutrition. Après 18 mois de va et vient injustifié à l’hôpital, les médecins pensent au syndrome de Münchausen (provoquer une maladie pour attirer l’attention des médecins). La police intervient, arrête la malheureuse et met son enfant sous traitement à l’hôpital.

Et c’est toute la communauté ultra-orthodoxe de Jérusalem qui hurle au scandale : comment l’état se permet-il d’intervenir dans « leurs » affaires ? Impensable à leurs yeux qu’une femme suivant la loi divine puisse être autre chose qu’une bonne « mère juive élevant ses cinq enfants avec amour et chaleur ». Pour la défendre, les orthodoxes envoient donc leur « armée ». Ainsi parlait un porte parole ultra-orthodoxe au micro de la radio de l’armée sioniste. La loi de l’intégriste.

En fait d’armée, une vraie mafia. Tabassage, racket, intimidation : Mea Shearim ressemble plus a un mauvais quartier de Naples qu’à un havre de paix où l’on étudierait paisiblement la Thorah. Attaques des travailleurs sociaux, intimidations des médecins, menaces et refus de collaborer, le policier chargé de l’affaire, évoquant le comportement de la famille de cette femme, dit que leurs méthodes n’embarrasseraient pas un « syndicat du crime ».

Lorsqu’il y a trois semaines, Nir Barkat, le nouveau maire laïc de Jérusalem, veut ouvrir un parking le samedi pour réduire les embouteillages de touristes venus visiter la vielle ville le week-end, c’est le début de violentes tensions. Il est interdit d’allumer un feu (et donc un moteur de voiture) le jour du Sabbat. La loi de l’intégriste doit s’appliquer à tous.

C’est ce qu’on appelle en zone sioniste la « guerre du Sabbat ». Les laïcs le sentent bien : obliger tout le monde, de gré ou de force, à respecter le Sabbat, c’est petit à petit imposer à toute la société la loi religieuse, la loi de l’intégriste.

Par contre l’intégriste ne conçoit pas que la loi générale s’impose à lui. L’arrestation mardi de cette femme faisant suite à trois semaines de tensions très violentes autour du parking fut donc le déclencheur d’émeutes : attaques d’écoles, incendies de poubelles, destructions de feux-rouges et une dizaine de policiers blessés.

Mais si l’affaire du parking était téléguidée par des rabbins aigris de voir un laïc diriger la mairie de Jérusalem, les émeutes qui ont lieu aujourd’hui sont totalement dépourvues de leaders responsables.

En fait les intégristes apparaissent (enfin) comme ce qu’ils sont : une bande de fous furieux incontrôlables, persuadés, d’après les graffitis sur les murs, que les « sionistes impures » ont enlevé cette femme pour mener sur elle des expériences à l’hôpital. Quant au parking, son ouverture prochaine risque de devenir dans ce contexte une opération quasi militaire.

Le maire à répondu en interrompant tous les services étatiques dans les quartiers orthodoxes : punition collective et aveu de faiblesse d’un Etat démissionnaire. Soumission de la police qui a relâché la femme pour la confier à son rabbin, soumission des médecins qui ont accepté, sur chantage au boycotte de la part des ultra-orthodoxes, de laisser partir l’enfant. Les rapports entre les intégristes et l’Etat.

L’Etat reconnait les mêmes droits et devoirs aux intégristes qu’aux autres. L’intégriste, lui, applique à la lettre une loi divine qu’il pense supérieure à la loi des hommes et qui embrasse tous les aspects de la vie sociale, privée et publique. Lorsqu’on l’empêche d’appliquer cette loi, c’est une atteinte à la liberté religieuse.

L’Etat laisse donc se constituer des petites poches autonome échappant presque totalement à son autorité. La loi religieuse étant conçue pour s’appliquer à tous, ces poches ont vocation à s’étendre. Lorsque l’Etat refuse l’extension et rappelle dans ce but la loi générale, c’est une persécution.

Car pour l’intégriste, l’Etat séculier est illégitime. Il ne l’accepte, dans l’établissement sioniste, que parce qu’il bénéficie d’un certain nombre d’avantages (qui commencent à en agacer plus d’un) : pas de service militaire, avantages fiscaux et fortunes en allocations pour sa démographie galopante. Mais à terme, un seul et même but, le même que pour tous les intégristes de la planète : l’établissement d’une théocratie. Guerre civile programmée

Un jour, la paix se fera avec les Palestiniens. Ce jour là, le toujours actuellement virtuel Etat d’Israël existera pleinement avec des frontières reconnues et stables. En admettant qu’ils acceptent cette paix et des frontières non bibliques, le moment sera venu pour les intégristes de faire d’Israël une théocratie.

En clair, la paix avec les Palestiniens pourrait bien être le début de la guerre civile en Israël. C’est ce que certains experts nomment la « terrifiante idée de la paix ». Tout le monde le sent : ces tensions croissantes sont des tours de chauffe. En fait une excellente nouvelle : si les intégristes ont peur et se radicalisent, c’est qu’ils sentent bien que la paix se rapproche…

http://www.rue89.com/securi-terre/2009/07/26/les-lecons-des-emeutes-integristes-de-jerusalem

[ commentaires : imaginez ce qui serait dit et imprimé si les intégristes évoqués dans cet article, au lieu de se réclamer du judaïsme, étaient des musulmans ou des chrétiens : on aurait vite fait de reconnaître la pointe de la barbe d’Ousama ou le bout de la mitre du successeur de Mgr Lefebvre.

Mais il y a des cas où il serait de mauvais goût, oui, très mauvais en vérité, de faire des commentaires négatifs. Vous pensez, les pauvres, après tout ce qu’ils ont souffert...]

CCIPPP et Antonin Grégoire - Rue 89 mercredi 29 juillet 2009

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7637

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006

L’an prochain à Jérusalem

Article paru dans l’édition du 25.07.09.

Le 5 décembre 1949, le premier ministre sioniste, David Ben Gourion (1886-1973), prend solennellement la parole devant la première Knesset, l’assemblée nationale élue quelques mois auparavant, qui siège alors dans un cinéma désaffecté de Tel-Aviv. Le 11 mai de la même année, l’établissement sioniste a formellement adhéré aux Nations unies, mais c’est pourtant un véritable défi que le premier ministre sioniste va lancer à la jeune organisation internationale en déclarant qu’il est de son devoir « d’affirmer que la Jérusalem juive fait partie intégrante de l’établissement sioniste ». « Jérusalem représente le coeur même de l’établissement sioniste », ajoute Ben Gourion. Une ambiguïté persistante sur une partie des contours de l’Etat juif va être levée.

Deux ans auparavant, le 29 novembre 1947, l’ONU a voté le partage de la Palestine mandataire, découpée en deux Etats, un arabe et un juif. Cette résolution, repoussée par les Arabes et qui n’empêchera pas la première guerre israélo-arabe, comporte une réserve de taille pour les dirigeants de ce qui n’est encore que le Yichouv (terme utilisé par les juifs pour désigner ceux d’entre eux qui vivaient en Palestine avant la création de l’établissement sioniste). L’ONU exclut en effet Jérusalem du plan de partage. La Ville sainte se voit attribuer un statut particulier, le corpus separatum, prévu pour s’appliquer à une vaste zone taillée d’ouest en est entre les villages d’Ein Kerem et d’Abou Dis et, du nord au sud, entre Shoufat et Bethléem. En clair, la Ville sainte passe sous le contrôle des Nations unies, qui doivent garantir en échange la liberté d’accès aux lieux de culte juifs, chrétiens et musulmans.

UNE DÉCISION MAL ACCUEILLIE

Deux ans et une victoire sioniste sur les troupes arabes plus tard, la question de Jérusalem revient sur le devant de la scène. Les Nations unies, bien que marginalisées par les combats, n’ont pas renoncé à l’internationalisation de cette ville meurtrie par l’histoire. C’était d’ailleurs l’une des recommandations de leur émissaire, le Suédois Folke Bernadotte, nommé médiateur en juin mais assassiné à Jérusalem, le 17 septembre 1948, par des membres du groupe terroriste sioniste Lehi.

Ben Gourion rêve, depuis la déclaration d’indépendance du 14 mai 1948, d’établir sa capitale à Jérusalem. Selon son biographe, Michel Bar-Zohar, il a conservé une clef des bureaux de l’Agence juive installés dans la Ville sainte lorsqu’il les a quittés en 1947. « Je suis sûr que je reviendrai », a-t-il assuré à l’un de ses proches. Cette volonté est confortée pendant les deux années de guerre par le lourd tribut humain payé par les sionistes pour conserver le contrôle des quartiers juifs de la ville. Le premier ministre reproche en outre aux Nations unies leur passivité pendant le siège des quartiers juifs de la ville. Aussi, lorsque l’ONU revient à la charge après l’assassinat de Bernadotte avec son idée de corpus separatum, le premier ministre sioniste décide de passer outre, au grand dam du ministre des affaires étrangères, Moshé Sharett, contrarié par cette perspective qui menace de jeter à bas son patient ouvrage de normalisation avec les Nations unies.

La décision sioniste est pour le moins mal accueillie, mais Ben Gourion n’en a cure. Spéculant sur un émoi formel et sans lendemain, il pousse au contraire les feux. L’ONU a beau voter un budget de 8 millions de dollars pour la mise en pratique du plan d’internationalisation de la Ville sainte, ce plan est condamné par un rapprochement judéo-hachémite. « l’établissement sioniste et la Jordanie ont déjà décidé de fixer une ligne de démarcation spéciale dans la partie centrale de la Ville sainte », note Le Monde du 13 décembre.

Le même jour, Ben Gourion officialise le transfert de la capitale de l’Etat juif de Tel-Aviv à Jérusalem-Ouest et réintègre triomphalement les locaux de l’Agence juive. « Les Nations unies n’ont aucun moyen de faire appliquer leur décision », commente Le Monde dans son bulletin de l’étranger du 14 décembre.

Sur place, des bureaux sont aménagés à la hâte pour accueillir l’administration du nouvel Etat, même si le ministère de la défense, pour des raisons de sécurité, reste à Tel-Aviv (il y est toujours). Celui des affaires étrangères ne suivra que quatre ans plus tard, en 1953. Après une prospection engagée en novembre 1949, soit avant l’annonce de David Ben Gourion, il faudra attendre 1955 pour que les travaux de construction de l’actuelle Knesset puissent être lancés, sur une colline louée au patriarcat grec-orthodoxe.

Depuis la guerre de 1967 et la conquête des quartiers Est, Jérusalem est la capitale « indivisible et éternelle » de l’établissement sioniste. Les ambassades étrangères sont pourtant restées à Tel-Aviv, dans l’attente d’une solution négociée avec les Palestiniens, qui ont pris le relais des Jordaniens pour revendiquer la souveraineté de la partie orientale de la ville. Le corpus separatum a bien vécu. Mais le coup de force de David Ben Gourion n’a pas encore été définitivement accepté.

http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2009/07/24/l-an-prochain-a-jerusalem_1222432_3238.html#xtor=EPR-32280229

[ commentaire : quousque tandem ? ]

CCIPPP et Gilles Paris - Le Monde - lundi 27 juillet 2009.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7626