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Virages de plus en plus acrobatiques et donc de plus en plus dangereux (ndlr)

Chronique de l’occupation

Dimanche, 28 juin 2009 - 9h16 AM

dimanche 28 juin 2009

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Numéro : 102

nombre d’entrées : 6

001

Adalah au Procureur Général et Conservateur des Biens des Absents : la vente par le régime colonial des propriétés des réfugiés palestiniens viole le droit sioniste et le droit international

« La vente de ces biens constitue l’expropriation finale du droit à la propriété des réfugiés palestiniens, en dépit du statut particulier juridique, historique et politique de leurs biens. »

Adalah a adressé une lettre (1) au Procureur Général, Menachem Mazuz ; au Directeur Général de l’Administration des Terres de la Zone Sioniste (ILA), Yaron Bibi ; au Directeur Général d’Amidar (société immobilière de l’Etat), Yaakov Brosh et à Ronen Baruch, le Conservateur des Biens des Absents, en mai 2009 demandant l’annulation des appels d’offres diffusés par l’ILA pour la vente des propriétés des réfugiés palestiniens en Zone Sioniste. La lettre est signée par l’avocat d’Adalah, Suhad Bishara.

Récemment, l’ILA a publié des appels d’offres pour la vente de propriétés des « absents » détenues par l’Autorité du Développement de municipalités telles que Nazareth, Haifa, Led (Lod), Akka (Acre), Rosh Pina et Beit She’an, en Israël. En 2007, l’ILA a lancé 96 appels d’offres ; en 2008, 106 appels et, à ce jour en 2009, 80 appels d’offres.

Le Conservateur des Biens des Absents a transféré ces propriétés à l’Autorité du Développement ; ces propriétés sont classées comme biens des absents selon la loi sur les Biens des Absents de 1950. La Loi sur les Biens des Absents fut le principal instrument juridique utilisé par le régime sioniste pour prendre possession des terres appartenant aux réfugiés intérieurs ou extérieurs palestiniens. Selon cette loi, toute propriété appartenant à des absents était prise et transmise au Conservateur des Biens des Absents pour gardiennage du bien jusqu’à ce qu’une solution politique pour les réfugiés soit trouvée. Cette loi donne une très large définition de qui est un « absent » ; elle englobe les Palestiniens qui ont fui ou qui ont été chassés vers les pays voisins pendant et après la Guerre de 1948. Pendant la Guerre de 1948, jusqu’à 800 000 Palestiniens ont été expulsés ou forcés à fuir hors des frontières du nouvel Etat colonial.

Dans la lettre, l’avocat Bishara argumente que la vente de ces biens des absents à des personnes privées est illégale selon la loi sioniste. Elle contredit l’essence de la loi, qui stipule que le Conservateur des Biens des Absents est le gardien temporaire de ces biens, jusqu’à ce que le statut des réfugiés palestiniens soit résolu. « Ces appels d’offre contreviennent également la Loi Fondamentale : Terres d’Israël, de 1960, qui interdit la vente de terres définies comme « terres sionistes », qui incluent, parmi d’autres, les propriétés de l’Autorité du Développement, » souligne-t-il dans la lettre. Il poursuit son argumentation en disant que la vente des biens des réfugiés palestiniens contrevient au droit humanitaire international, qui stipule la nécessité de respecter le droit à la propriété privée et interdit explicitement l’expropriation finale de biens privés à la fin des conflits.

Cette dernière démarche prolonge le déni continu par le régime colonial des droits des réfugiés palestiniens, et marque les étapes finales d’une politique agressive de création de « faits accomplis » qui empêcheront toute tentative de résoudre le problème des réfugiés palestiniens. En vendant ces propriétés à des personnes privées, les solutions juridiques et politiques pour les réfugiés deviennent de plus en plus difficiles à mettre en œuvre. Cette mesure est hautement préjudiciable à toutes les parties impliquées ; elle enracine davantage un mécontentement politique pour tirer profit de la situation désespérée des réfugiés.

Nouvelle carte interactive sur Internet et base de données détaillée sur les expropriations de terres par le régime sioniste. (patienter quelques secondes pour le chargement de la carte)

Aujourd’hui, 22 juin 2009, Adalah publie une carte interactive et base de données, la première du genre, qui fournit des informations détaillées sur les expropriations de terre par le régime sioniste depuis la création de l’Etat en 1948. La base de données est contenue dans la carte interactive de la Palestine Mandataire, qui est d’abord divisée en districts, puis en localités à l’intérieur de chaque district.

Elle fournit des informations sur la population et la propriété des terres en 1945, le montant total de biens des réfugiés palestiniens transféré au régime colonial, et les expropriations de terre menées selon la Loi d’Acquisitions de Terres de 1953 dans les villes et les villages.

Le transfert massif de terre à l’intérieur de la Zone Sioniste fut tout d’abord réalisé par deux lois principales.

La première est la Loi d’Acquisitions de Terres (validations des actions et indemnisation) en 1953, à la suite de laquelle la population arabe a été expropriée de 1,2 à 1,3 millions de dunams de terre. (1 dunam = 1.000 m², ndt).

La seconde loi est la Loi sur les Biens des Absents de 1950, selon laquelle tous les biens appartenant (aux), possédés ou utilisés par les réfugiés palestiniens furent transférés à l’Etat d’Israël. Des évaluations faites par le régime sioniste, par les institutions palestiniennes et par les agences des Nations Unies sur l’importance des biens saisis dans le cadre de cette loi vont de 2 à 16 millions de dunams de terre.

La base de données d’Adalah rassemble les données des sources d’information des gouvernements israélien et palestinien et des Nations Unies. Elle a été préparée par les avocats d’Adalah et des professionnels en planification, qui ont collecté et étudié les ordres originaux de confiscation de terres en hébreu de la gazette officielle du gouvernement.

La base de données se veut une ressource pour les chercheurs, les universitaires, les propriétaires originaux et quiconque s’intéresse à l’histoire de la propriété de la terre en Palestine, de la création de l’Etat d’Israël à ce jour. Elle fournit des informations, par une carte interactive accessible, disponibles en trois langues (arabe, hébreu et anglais).

Les données indiquent qu’en 1945, lorsque le territoire total de la Palestine Mandataire était d’environ 26 millions de dunams, la population arabe était d’environ 69%, comparée à la population juive, d’environ 31%. A cette époque, la population arabe était propriétaire d’environ 48% du territoire total et la population juive d’environ 6% des terres, 6% étaient des biens publics et 40% des terres non cultivées dans le district de Be’er el-Sabe (Beer Sheva), à la propriété indéterminée.

Aujourd’hui, environ 93% de la terre en Zone Sioniste (excluant les territoires palestiniens occupés par le régime sioniste en 1967) appartient à l’Etat et au Keren Kayemeth LeIsrael (le KKL, Fonds National Juif), entité quasi-étatique. Seuls entre 3 et 3,5% de la terre en Zone Sioniste appartiennent actuellement à la population arabe.

Adalah, Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Zone Sioniste

(1) Pour lire cette lettre, suivre le lien dans l’article original d’Adalah.

Article sur la Loi sur les biens des Absents.

Source : Adalah Traduction : MR pour ISM

[ commentaires : l’emblème du machin, ce n’est ni les papillotes dans les cheveux, ni la kippa, mais la gomme. On voit bien que leur préoccupation est d’effacer, d’effacer encore, d’effacer toujours tout ce qu’ils ne reconnaissent pas comme juif ( c’est bien entendu ainsi qu’il faut préciser, car bien malin qui peut dire qui est juif et plus encore qui sera ou ne sera pas, dans l’avenir, juif...). Donc, on rebaptise les lieux (pour les noms de personnes, c’est une vieille habitude) et Jaffa devient Tel Aviv, la Cisjordanie devient Chomeronne et Naplouse Chéchème ou Shkhem, on ne sait plus, etc.

Nous avons d’ailleurs une suggestion qui ne peut manquer d’intéresser ce peuple ami de l’épargne.

Pourquoi faire gratuitement, depuis tant d’années, ce travail de conservation des traces de propriétés des biens de gens partis voyager ? Il serait sans doute raisonnable de leur demander une modeste participation aux frais, non ? ]

ISM et Adalah - Palestine 48 - 24-06-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12223&type=analyse≤sujet=Nettoyage%20ethnique

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002

Duweik : tous les prisonniers politiques doivent être libérés immédiatement

A peine relâché d’une prison sioniste, le Président du Conseil Législatif Palestinien, le docteur Aziz Duweik a appelé à la libération immédiate de tous les détenus politiques de Cisjordanie et de la Bande de Gaza.

« Je demande que tous les prisonniers arrêtés en raison de leur affiliation politique soient immédiatement libérés. Nous devons vider les prisons, et nous devons le faire maintenant. »

Parlant à l’extérieur de l’immeuble du Conseil Législatif Palestinien à Ramallah mardi après-midi, Duweik a dit qu’il espérait que sa libération accélèrerait les efforts vers la réconciliation inter-palestinienne.

Il a dit qu’il portait un message d’espoir pour les milliers de prisonniers politiques et de la résistance enfermés dans les geôles sionistes.

« Le message que je porte est un message d’unité et de réconciliation, » a dit Duweik, qui a répété la phrase trois fois.

Il a révélé que les leaders politiques du Hamas emprisonnés étaient en train d’élaborer un projet pour surmonter la scission entre le Fatah et le Hamas et restaurer l’« unité géographique » entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza.

Duweik a également exhorté les masses palestiniennes à faire leur possible pour obliger le régime colonial à améliorer les terribles conditions carcérales auxquelles sont soumis les députés palestiniens élus placés en isolement.

Il a décrit les conditions de détention dans les geôles israéliennes comme « plus laide que la laideur, » ajoutant que certains, comme Nael Barghouthi, ont passé 32 ans en détention, sans aucun espoir de liberté proche.

Enfin, Duweik a dit qu’il chercherait à revitaliser le Conseil Législatif Palestinien, effectivement paralysé depuis que l’établissement sioniste a raflé 46 députés en raison de leur affiliation au Hamas, il y a deux ans.

Duweil a été relâché de la tristement célèbre prison d’Ofer, le 23/06/09 après-midi, après trois années d’incarcération douloureuse.

Source : Palestine Info Traduction : MR pour ISM

ISM et Khaled Amayreh - Cisjordanie - 24-06-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=12227&type=communique

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003

N’est-il pas temps de revoir le plan de partage de la Palestine ?

Jamais en reste, les médias occidentaux relayaient en chœur les propos de B. Netanyahu, allant même jusqu’à titrer que cet État projeté par le nouveau prophète hébreu n’était soumis à quasi aucune condition « préalable ». Ce qu’il faut lire parfois !

Or, à la lecture détaillée de la proposition du 1er Ministre israélien, force est de constater qu’il en va de son exact contraire, sinon que les conditions au lieu d’être préalables se succédaient les unes aux autres. Ainsi, cette vision - il conviendrait de dire ce cauchemar - d’État moribond, croupion, mort-né tel qu’envisagé pourrait obtenir de son occupant - merci pour tant de magnanimité - son drapeau et son hymne national. Merveilleuse bienveillance... sauf qu’il a déjà l’un et l’autre.

En revanche, il ne pourra bénéficier d’aucun contrôle sur son propre espace maritime, ni aérien et devra être démilitarisé. L’ensemble de ces matières relevant toujours du strict contrôle des forces sionistes d’occupation. Quelle aubaine pour les Palestiniens de pouvoir ainsi compter sur les attentions protectrices de leur voisin. Ce futur État ne pourra pas plus envisager d’alliance avec l’Iran qu’avec le Hezbollah.

De même, inutile de revenir sur la Résolution 478 du Conseil de sécurité dénonçant l’annexion de Jérusalem-Est lors de la guerre de 1967 comme violation du droit international, la ville sainte étant une fois encore et pour toutes - comprenez, pour l’éternité - déclarée indivisible et sous souveraineté... du peuple élu. Dans la foulée, le Droit au retour des innombrables réfugiés - Résolution 194 de l’ONU - est lui aussi une nouvelle fois, exclu. Tout comme le gel - illusoire - de l’extension des colonies... malgré l’insistance de la Maison Banche sur la question.

Sans oublier, l’inévitable rengaine de la reconnaissance par l’Autorité palestinienne, du caractère juif de l’État sioniste... etc, etc...

Bref, cette vision cauchemardesque, résulte manifestement de la perpétuation d’une mentalité s’apparentant vraiment à ce qui se pratiquait de pire sous le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, mais condamné alors par l’ensemble des nations, alors qu’elle semble cette fois, encensée par nos éminences. Ce patchwork de villages épars, divisés, écartelés, emprisonnés entre les colonies tentaculaires et leurs murailles de séparation ressemble à tout sauf à un quelconque État viable, digne de ce nom. Il n’est qu’une condition qui n’ait pas encore été officiellement adressée aux Palestiniens : un État qui existerait sans le moindre habitant arabe sur son territoire !

Mais patience, avec Avigdor Lieberman comme chef d’une diplomatie sioniste de couleur de plus en plus brune, dont nos représentants à la probité exemplaire n’hésitent pas à serrer la main, cela ne saurait tarder...

Qu’en tirer comme perspectives pour le peuple palestinien ? Que loin de se rapprocher, l’émergence de leur État semble toujours promise à de funestes et sordides calculs qui entérinent d’autant son éloignement.

Que malgré les pressions de Washington, l’envahisseur sioniste mène bien son jeu et teste les réactions d’un Occident toujours aussi servile et complaisant. Que rien, ab-so-lu-ment rien ne change dans la politique menée par le régime colonial à l’encontre de son voisin, quels que soient le parti, la coalition et les responsables à la tête du pays.

Qu’en marge de ces déclarations péremptoires, la situation dans la Bande de Gaza - dont presque plus aucun média ne parle - ne cesse de se dégrader depuis les deux ans que le siège israélien impose lentement mais sûrement son asphyxie, son agonie à un peuple à exténué ne survivant que par approvisionnement clandestin à travers un réseau de galeries souterraines telles des ratières - mais n’allez surtout pas qualifier cet enfermement inhumain de camp d’extermination, vous seriez tout aussi tôt méprisé, voire traité d’antisémite.

Que pour maquiller ce qui n’est finalement qu’une énième déclaration hostile et méprisante au peuple palestinien, le 1er ministre sioniste a sournoisement détourné l’attention de la communauté internationale sur le résultat contestable des élections iraniennes et des menaces qui en résultent.

Et que face à ce qui n’est qu’une série de diktats imposés par l’occupant, et l’engouement honteux que ceux-ci semblent avoir suscités auprès des dirigeants de nos pays toujours enclins à envisager le rehaussement de l’UE avec cet État profondément raciste, les Palestiniens devront se rappeler, encore et toujours, qu’ils ne peuvent vraiment compter que sur eux-mêmes pour résister à leur brutale occupation.

Il ne faudra pas s’étonner que lorsque quelque désespéré n’ayant plus rien à perdre, se radicalisera et se révoltera violemment face à cet état de choses, nos médias et nos grands penseurs - aux petites idées - ne résisteront pas à stigmatiser ces Palestiniens décidément incorrigibles et définitivement terroristes.

Comme déjà écrit à plusieurs reprises, tant au travers d’articles que de livres, la situation des Palestiniens, loin de s’améliorer, n’a de cesse de se détériorer, jour après jour, dans une indifférence quasi générale.

Qu’en tirer comme conclusion, sinon que depuis les décennies d’efforts et de sacrifices consentis par la population opprimée de Palestine pour aboutir à une solution équilibrée, aucun progrès ne semble à l’ordre du jour du côté sioniste ? Aucune concession sérieuse, aucune réelle ouverture, pas le moindre sens d’une élémentaire justice. Que du contraire, puisque son étreinte sur les territoires palestiniens se fait de plus en plus cruelle, violente et odieuse et que le nombre de victimes augmente quotidiennement.

Dès lors, et avant que le pire n’advienne, n’est-il pas temps de conclure que les accords de partage de la Palestine pour l’établissement de ces deux États vivant côte à côte tels que décidés en 1947 ne sont manifestement pas viables et définitivement caduques ?

Et d’avoir enfin le courage politique de les revoir de fond en comble avec cette fois, la présence des premiers intéressés - c’est-à-dire les Palestiniens dont on veut confisquer une part importante du territoire - autour de la table...

Daniel Vanhove est Observateur civil et membre du Mouvement Citoyen Palestine

Il a publié aux Ed. Marco Pietteur - coll. Oser Dire :
Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes - 2004
La Démocratie mensonge - 2008
Du même auteur :
Cette vérité qui dérange tant la diplomatie européenne - 25 avril 2009
L’asphyxie de Gaza continue - 14 avril 2009
Charm el-Cheikh : quand les riches perpétuent leurs détestables réflexes - 11 mars 2009
Un terrorisme d’état pire que le 11 septembre - 5 février 2009
A Gaza, après les bombes le droit international ? Peu probable... - 27 janvier 2009
Scènes ordinaires de la vie en Palestine, à Gaza - 20 janvier 2009
19 juin 2009 - Communiqué par l’auteur

Info-Palestine et Daniel Vanhove – samedi 20 juin 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6811

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004

Le Fatah toujours dans l’impasse

Malgré ses efforts pour donner bonne figure à sa dernière réunion à Amman, le Comité Exécutif du Fatah, la plus haute instance décisionnaire du mouvement, le désaccord entre le leader du Fatah et Président de l’Autorité Palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, et les opposants à ce dernier reste non résolu.

Les deux camps sont profondément divisés sur le processus politique avec le régime sioniste, largement moribond, les relations avec le Hamas, ainsi que les réformes politiques et organisationnelles au sein du Fatah. Et les deux camps continuent d’être divisés à propos de la tenue du Sixième Congrès, retardé depuis longtemps. Le dernier congrès du Fatah s’est tenu à Alger en 1989.

Cette semaine, le Comité Exécutif du Fatah a consenti de nouveaux efforts pour restaurer l’unité, en direction de l’Organisation de Libération de la Palestine, la faction principale, et pour aplanir les difficultés à s’accorder sur ce congrès crucial au cours duquel devrait être élue une nouvelle direction du Fatah.

Toutefois, au lieu de voir l’harmonie l’emporter sur la discorde, la réunion a vu un vif échange de mots entre Abbas et Mohamed Jihad, membre influent du comité et opposant-clé du modus vivendi de l’AP avec le régime sioniste. L’âpreté passionnée des débats a conduit à la suspension de la réunion, laissant les principaux problèmes du contentieux non résolus.

Certains dirigeants du Fatah, comme Abbas Zaki et Nabil Shaath, ont cherché à donner une aura positive à la réunion d’Amman, prétendant que les hauts responsables étaient parvenus à une entente générale concernant la date et le lieu du Sixième Congrès.

Selon Zaki, le Comité Exécutif a accepté à l’unanimité de tenir le Congrès soit en Cisjordanie (Bethléem) soit dans la Bande de Gaza, le 4 août - dans le cas où Fath et Hamas se sont réconciliés d’ici là. La date proposée coïncide avec l’anniversaire de Yasser Arafat.

Cependant les remarques de Zaki à la presse ont laissé sans réponse de nombreux points d’interrogation, par exemple : qui peut garantir que le régime sioniste autoriserait des dirigeants non-conformistes tels que Farouk Kadoumi et Mohamed Jihad à entrer en Cisjordanie, et qu’arriverait-il si Fatah et Hamas ne se sont pas réconciliés d’ici là ?

Plus précisément, au cours d’un entretien télévisé, Jihad a nié qu’il y ait un accord concret sur les principaux sujets de contentieux, qualifiant de « fausse rumeur » les allégations de Zaki sur l’accord obtenu.

Jihad s’était confronté à Abbas sur cette question et sur d’autres. Abbas aurait entrepris d’obtenir d’Israël l’autorisation à des « leaders de l’opposition » du Fatah d’entrer en Cisjordanie et de participer tranquillement à la conférence, disant qu’il garantirait personnellement leur sûreté et leur sécurité.

Mais Jihad a critiqué Abbas, disant : « Comment pouvez-vous faire confiance à ces assassins qui ont tué Yasser Arafat et Abou Ali Mustafa (l’ancien dirigeant du Front Populaire de Libération de la Palestine). Nous ne leur faisons pas confiance. D’ailleurs, à quoi ressemble une conférence qui se tiendrait sous l’ombre de l’occupation sioniste ? Avons-nous perdu notre capacité de penser rationnellement ? Avons-nous perdu notre dignité ? »

Toutefois ces paroles n’ont pas réussi à influencer Abbas, qui a insisté sur le fait que le congrès devait se tenir « dans le pays d’origine », ajoutant : « soit la conférence se tient [là], soit, pas du tout ».

En fin de compte, des différences marquées ont prévalu, et les trois jours de réunion à Amman se sont terminées, ou plutôt, on leur a mis fin sans déclaration finale formelle, hormis les quelques remarques à la presse formulées par Zaki et Shaath.

Les porte-parole du Fatah ont décrit les divergences internes au mouvement comme étant « de nature personnelle ». Néanmoins il est clair que le principal contentieux entre Abbas et l’opposition, qui est essentiellement basée à l’étranger et menée par des gens comme Kadoumi, a davantage trait à la stratégie de l’AP pour faire cesser l’occupation sioniste qu’à des problèmes de procédure concernant la date et lieu de ce congrès sans cesse postposé.

Abbas croit que la seule voie pour sauver « ce qui peut être sauvé » réside dans des pourparlers à échéance ouverte avec le régime colonial, sous la tutelle étatsunienne, européenne et arabe. Cette approche, dit Abbas en privé, requiert la cessation de toute forme de résistance palestinienne à l’occupation sioniste. En effet, Abbas a concrétisé cette approche dans les faits sur le terrain, puisque les forces de sécurité, qui opèrent en étroite coordination avec les sionistes, ont effectivement dissous le groupe de guérilla du Fatah connu comme Brigades des Martyrs d’al-Aqsa, dans toute la Cisjordanie.

De plus, les forces de sécurité entraînées par les Etats-Unis ont traqué et tué des activistes de la résistance du Hamas, comme récemment à Kalkilya dans le nord de la Cisjordanie. Ces mesures draconiennes sont prises pendant que l’appareil de la sécurité de l’AP continue d’arrêter et de torturer des centaines de sympathisants et de militants du Hamas dans l’espoir que le régime sioniste cèdera davantage de contrôle à l’AP.

Cette semaine, le personnel de sécurité de l’AP a torturé à mort Haitham Amr, 28 ans, supporter du Hamas dans les environs d’Hébron. Amr est le cinquième sympathisant du Hamas à mourir sous la torture en cours de détention par l’AP. Habituellement, l’AP recourt à des récits mensongers concoctés pour couvrir les circonstances entourant la mort de telles victimes.

Kadoumi et ses alliés, quant à eux, sont convaincus que l’AP et le Fatah peuvent bien s’abaisser tant et plus devant les sionistes, et se comporter servilement vis-à-vis de son armée, le régime colonial les traitera toujours avec mépris et refusera de leur accorder en retour la moindre concession substantielle. Et en effet, le discours rejectionniste du Premier Ministre sioniste Benjamin Netanyahou dimanche dernier semblait justifier les vues de Kadoumi et de ses alliés tout en affaiblissant la stature d’Abbas.

Ce facteur particulier, à savoir l’intransigeance des sionistes et les refus catégoriques d’assumer les droits fondamentaux des Palestiniens sur des questions centrales telles que Jérusalem, les réfugiés et les colonies juives, sont frustrants et embarrassants pour la direction basée à Ramallah, qui misent tout sur le processus de paix avec les sionistes.

Certains croient que c’est pour cela qu’Abbas insiste pour que le Sixième Congrès se tienne dans les territoires occupés, sachant que le régime colonial bloquera l’entrée à des forces d’opposition extérieures, car organiser le congrès plénier du Fatah dans les circonstances politiques actuelles mettrait en question sa survie politique.

En outre, Abbas craint que Marwan Barghouti, figure populaire mais emprisonnée du Fatah, ne puisse être élu dirigeant du mouvement si les « circonstances frustrantes » actuelles liées à la paralysie du processus de paix avec l’établissement sioniste et le différend avec le Hamas se poursuivent. Sans progrès en vue sur aucun des deux fronts, les malheurs politiques d’Abbas semblent promis à un bel avenir.

Du même auteur :

Le Fatah en pleine crise - 12 juin 2009
Une femme parle des « horribles » conditions de détention dans les prisons israéliennes - 4 juin 2009
Une visite qui tourne à l’aigre - 28 avril 2009
Sur le long terme... - 16 avril 2009
Une feuille de vigne pour Netanyahou - 4 avril 2009
Creuser sa propre tombe - 23 mars 2009
18 juin 2009 - Al-Ahram Weekly - Cet article peut être consulté ici :
http://weekly.ahram.org.eg/2009/952...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

Info-Palestine et Khalid Amayreh - Al-Ahram Weekly – mardi 23 juin 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6820

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005

Les Palestiniens et les pays arabes rejettent le discours de Netanyahu

Les affirmations contenues dans ce discours, qui ignorent la loi internationale et les engagements de la part des gouvernements sionistes précédents, et qui visaient à faire de l’effet parmi les sionistes tout en soulageant la pression exercée par le Président Barack Obama, ne pouvaient susciter qu’une seule réaction au sein du monde arabe : le rejet frontal. Sans palliatifs. Les réactions des autres pays arabes sont quasiment superflues lorsque l’Egypte, pays qui signa un traité de paix avec le régime sioniste il y a trente ans, se montra elle aussi explicite.

« Les paroles de Netanyahu font capoter tout espoir de paix. L’appel à corriger l’initiative de la Ligue Arabe, éliminant le droit au retour des réfugiés palestiniens ne conduira pas au compromis avec l’Egypte, ni avec aucun autre pays », affirma le Président Hosni Moubarak, catégorique.

Ce n’est pas seulement le fait que Netanyahu exige comme condition incontournable l’acceptation du caractère juif de l’Etat (officiellement, il n’y a qu’un seul Etat théocratique au monde, l’Iran) de la part des Palestiniens et des pays arabes, ce qui suppose la renonciation complète, sans négociation, au droit au retour.

Le fait est que, en plus de promettre que Jérusalem ne sera jamais partagée, sous l’exigence de la démilitarisation et suite au refus d’arrêter la construction dans les colonies déjà existantes (120, en plus des 130 colonies illégales pour les gouvernements sionistes eux-mêmes), l’Etat palestinien résultant ne serait pas digne d’un tel nom.

Netanyahu réclame le contrôle de son espace aérien, des frontières du fleuve Jourdain, de l’espace électromagnétique. Avec bien sûr quelques garanties de sécurité draconiennes supplémentaires : que l’Autorité palestinienne combatte et fasse disparaître le mouvement islamiste du Hamas.

« La vision du Premier Ministre est erronée et manque de nombreux éléments qui exigent un changement substantiel afin de s’adapter aux efforts arabes et internationaux pour parvenir à une paix juste au Proche Orient », ajouta un porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères égyptien.

Les dirigeants palestiniens (le Hamas qualifia de « raciste » le discours du leader hébreu) furent plus sévères dans le contenu de leurs critiques. « Netanyahu », nota le chef des négociateurs, Saeb Erekat, « parle de négociations à propos de cantons dotés d’un drapeau et d’un hymne, mais dépourvus de frontières, de souveraineté et de capitale ».

Ce sont les demandes propres d’un dirigeant constamment à l’écoute de son père, Benzion, un historien aux positions extrémistes. D’un premier ministre qui ignore la loi internationale (l’interdiction de déplacer des populations civiles vers des territoires occupés) et qui exige l’impossible avant d’accepter la création d’une entité palestinienne qui sera privée de toute autonomie.

C’est typique des leaders sionistes de ne jamais cesser de prononcer le mot « paix ». Netanyahu fit part aussi de sa disposition à se réunir avec les dirigeants arabes à Beyrouth, Ryad, Damas ou Jérusalem. Il faut savoir que ce sont des paroles pour la galerie occidentale ou pour un auditoire inondé par les kippas tricotées à la main, celles portées habituellement par les religieux (sionistes et les colons). Ni le roi jordanien, ni le président Moubarak n’ont visité la Zone Sioniste, bien que ces deux pays aient signé il y a plusieurs années des accords de paix avec l’Etat sioniste.

Il est donc inimaginable que, étant données les circonstances et le discours du premier Ministre sioniste, le roi saoudien, un chef du gouvernement libanais ou le président syrien acceptent une telle demande.

Le quotidien Tishrin, réflétant le point de vue du régime de Damas, ajouta : « le plan de Netanyahu vise tout sauf la paix ». « Netanyah n’a modéré aucune de ses positions. Il veut juste gagner du temps. Les Etats-Unis peuvent abandonner la région à son triste sort ou assumer leur responsabilité et dire clairement que la paix n’est pas une fantaisie, mais une nécessité pragmatique pour la stabilité », écrivait dans son éditorial gouvernemental le quotidien syrien Al Thawra.

Cela coïncidait avec les déclarations des porte-paroles palestiniens. « Président Obama, la balle est dans votre camp. Vous devez choisir entre traiter Netanyahu comme un premier ministre qui se place au-dessus des lois, qui clôt le chemin de la paix et guide la région vers la violence, le chaos et l’extrémisme, ou le forcer à accepter la Feuille de Route », de conclure Erekat.

Du même auteur :
Le monde arabe attend maintenant des actes - 10 juin 2009
Profits juteux - 6 mai 2009
Israël menace l’Union Européenne de l’exclure de tout processus diplomatique - 3 mai 2009
Israël envoie balader l’Union Européenne - 28 avril 2009
L’Iran fait l’effet d’une bombe à la conférence de Genève sur le racisme - 27 avril 2009
Israël : le parti travailliste intègre le gouvernement d’extrême-droite - 27 mars 2009
16 juin 2009 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/inte...
Traduction de l’espagnol : Assia B.

Info-Palestine et Juan Miguel Muñoz - El Païs – mercredi 24 juin 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6826

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006

Mitchell annule une réunion prévue jeudi 25/06/09 avec Netanyahou

[ jeu de poker-menteur ] ndlr

L’émissaire étasunien au Proche Orient, George Mitchell, a décidé d’annuler une réunion prévue jeudi 25/06/09 avec le premier ministre sioniste Benjamin Netanyahou, en raison semble-t-il de la décision de ce dernier de rejeter le gel des implantations et leur expansion dans les Territoires Palestiniens Occupés.

Dans un effort destiné semble-t-il à apaiser les tensions, le ministre sioniste de la « Défense », Ehud Barak, prévoit de partir pour Washington pour une rencontre avec Mitchell.

Cependant, un collaborateur de Netanyahou a déclaré que la réunion avait été annulée à la demande du régime sioniste, et a ajouté que son gouvernement a besoin de réunir des données sur la question afin de les présenter à Mitchell.

Ce collaborateur a déclaré que les bruits selon lesquels la réunion avait éét annulée en raison de désaccords entre les Etats Unis et l’entité sioniste étaient « non fondés ».

Entre temps, le porte parole du département d’Etat, Ian Kelly, a rapporté que la réunion entre Netanyahou et Mitchell avait été annulée afin de permettre à Mitchell et à Barak de se rencontrer au préalable.

Barak, qui dirige le Parti Travailliste, s’est rendu aux Etats Unis il y a quelques jours et a participé à plusieurs réunions avec des responsables de l’administration Obama, y compris une réunion avec Mitchell à New York.

Au cours de sa réunion avec le secrétaire à la Défense des Etats Unis, Robert Gates, et avec le Conseiller National à la Sécurité des Etats Unis, Jim Jones, le président Barack Obama a fait une visite surprise et s’est joint à la réunion.

La partie sioniste soutient que, si les Etats Unis rejettent la construction des implantations, ils approuvent ce que le régime appelle « la croissance naturelle des implantations. »

Il faut mentionner que Netanyahou a rencontré le président français Nicolas Sarkozy mercredi24/06/09 et avait prévu d’insister sur la volonté d’Israël de ne pas cesser la construction des implantations en raison de leur « croissance naturelle. »

Les Etats Unis exigent que le régime sioniste mette un terme à la construction et à l’expansion des implantations, y compris à Jérusalem Est et aux environs.

Au cours de ses entretiens de la semaine passée avec la secrétaire d’Etat des Etats Unis, Hillary Clinton, le ministre sioniste des affaires Etragères, Avigdor Lieberman, du parti extrémiste Yisraël Beiteinou, a déclaré que le régime sioniste n’a pas l’intention de mettre un terme à la construction et à l’expansion des implantations.

Les implantations sionistes dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem Est, sont illégales et violent le droit international, la Quatrième Convention de Genève, et constituent un crime de guerre.

Saed Bannoura - IMEMC et correspondants – Mercredi 24 juin 2009 – 11 : 45

http://www.imemc.org/article/60923