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Original en anglais en 2è partie de l’article

En Belgique, l’action des militants contraint un groupe financier à cesser de financer des constructions dans les implantations

Source : Electronic Intifada - Mardi, 16 juin 2009 - 19h52

mardi 16 juin 2009

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Le groupe financier belgo-français Dexia a annoncé qu’il cessait de financer des investissements dans les Territoires Palestiniens Occupés par l’intermédiaire de sa filiale Dexia Israël. C’est là le résultat d’une campagne menée pendant des mois en Belgique par des organisations non gouvernementales, des partis politiques, des autorités locales, des syndicats et d’autres organisations. La direction de Dexia a déclaré que le financement d’investissements dans les implantations sionistes était en opposition directe au code éthique de la banque et que par conséquent elle allait cesser de fournir des prêts pour cette activités.

En 2001, le Groupe Dexia avait acheté la banque israélienne Otzar Hashilton Hamekomi à qui elle avait donné le nom de Dexia Public Finance Israel. Tout comme d’autres filiales de Dexia, Dexia Israël est spécialisée dans le financement de municipalités et d’autres autorités locales.

Ce n’est qu’en octobre 2008 que quelques groupes de solidarité belges on découvert que Dexia Israël ne se limitait pas au financement de municipalités israéliennes ordinaires, mais accordait également des prêts à des implantations illégales dans les Territoires Palestiniens. Dans un document ne provenance de la Knesset ( le parlement israélien) le directeur de Dexia Israël, David Kapah, a confirmé que la banque avait en effet accordé des prêts à sept implantations et à trois autorités régionales en Cisjordanie occupée entre 2003 et 2007.

Ces preuves incontestables ont été le point de départ d’une campagne vigoureuse en Belgique. Unis sous le slogan « Israël colonise et Dexia finance », la campagne a obtenu des premiers succès. Au cours des mois suivants, des pétitions ont été lancées, des parlementaires ont été interrogés et des actions locales entreprises. Les autorités locales telles que les municipalités et les provinces [ très puissantes en Belgique – NdT ] ont apporté un soutien très important, car elles sont détentrices d’une grande part du capital de Dexia.

Aujourd’hui la plateforme comporte 61 organisations Belges et a rassemblé plus de 4 000 signatures, et elle a obtenu la signature, par 29 autorités locales, d’une résolution exigeant que Dexia rompe ses relations avec les implantations et cesse immédiatement de financer l’occupation sioniste.

« Nous sommes coupables, mais nous ne le ferons plus »

Pendant plusieurs mois, le gouvernement belge et la direction de Dexia n’ont pas répondu aux demandes de la plateforme. Cependant, comme la campagne commençait à recevoir une couverture médiatique de plus en plus grande, la pression a commencé à monter, et quelque chose a changé. Le 13 mai, les militants ont faire entendre leurs demandes lors de l’assemblée générale des actionnaires du Groupe Dexia à Bruxelles.

En réponse, Jean-Luc Dehaene, président du conseil d’administration de Dexia et ancien premier ministre Belge, a reconnu que la banque avait consenti des prêts aux colonies sionistes. Il a cependant souligné que, depuis septembre 2008 ; il n’y avait eu aucun financement additionnel dans d’autres colonies.

Dehaene a déclaré qu’il n’y aurait pas de nouveaux prêts consentis dans les implantations. Il a ajouté que les crédits et les prêts qui avaient été consenti auparavant étaient en voie de résolution et ne seraient pas prolongés, et qu’ils ne seraient pas remplacés par des prêts similaires.

« Dans le passé, Dexia Israël a consenti 5 millions d’euros de prêts aux implantations, ce qui n’était que 1% du budget total de Dexia Israël. Les prêts à la municipalité de Jérusalem ne sont pas inclus dans le montant, car selon le Groupe Dexia, Jérusalem ne constitue pas un territoire contesté, » a déclaré Dehaene.

Cependant, Jérusalem Est est considéré par le droit international comme un territoire occupé. Israël l’a annexé unilatéralement en juin 1967, et a étendu la loi israélienne, ainsi que la juridiction et l’administration à cette partie de la ville. En réplique, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la Résolution 252 qui déclare que « Il considère que toutes les mesures législatives prises par Israël, y compris l’expropriation de terres et de propriétés, qui tendent à modifier le statut légal de Jérusalem...sont invalides et ne peuvent changer ce statut. »

En 1980, Israël a déclaré Jérusalem capitale d’Israël, y compris Jérusalem Est. Cette même année, le Conseil de Sécurité a adopté la Résolution 476, où le Conseil de Sécurité ’Confirme à nouveau que toutes les actions et mesures législatives et administratives prises par Israël, la puissance occupante, qui visent à altérer le statut et le caractère de Jérusalem n’ont pas de validité légale et constituent une violation flagrante de la Convention de Genève relative à la Protection des Personnes Civiles en Temps de Guerre, et constituent également un obstacle important à la réalisation d’une paix complète, juste, et durable, au Proche Orient. »

Le soutien financier de Dexia à la municipalité de Jérusalem peut donc être considéré comme un soutien à la colonisation de Jérusalem Est.

Dehaene a encore déclaré que les activités de Dexia Israël ne sont plus au coeur des activités du Groupe Dexia, et a dit « Ne soyez pas surpris si, à un moment ou à un autre, le Groupe Dexia procède à la vente de Dexia Israël. »

Ainsi, la campagne a déjà été efficace, mais ceci n’est pas la fin de l’histoire.

Selon Mario Franssen, porte parole de la plateforme, la campagne va se poursuivre jusqu’à ce que Dexia ait déclaré officiellement – en apportant bien sûr la preuve – un arrêt complet du financement des implantations, y compris le prêt litigieux à Jérusalem. Franssen explique que la plateforme n’est pas encore complètement satisfaite, mais que ces concessions de la part de Dexia sont un bon point de départ.. « Nous demandons encore un arrêt total et immédiat de toutes les relations entre Dexia et les colonies. Dexia est coupable d’avoir financé l’occupation, et cela doit cesser, » a ajouté Franssen.

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et voici le texte en anglais :

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Belgian campaign forces financial group to cancel settlement loans

The Belgian-French financial group Dexia has announced it will no longer finance Israeli settlements in the Occupied Palestinian Territories through its Israeli branch, Dexia Israel. This is the result of a months-long campaign in Belgium, supported by non-governmental organizations, political parties, local authorities, trade unions and other organizations. Dexia’s management has stated that financing Israeli settlements is indeed against the bank’s code of ethics and thusly, it will stop giving loans for this activity.

In 2001 Dexia Group bought the Israeli bank Otzar Hashilton Hamekomi and renamed the bank Dexia Public Finance Israel. Just like other Dexia subsidiaries, Dexia Israel is specialized in financing municipalities and other local authorities.

It wasn’t until October 2008 that a few Belgian solidarity groups discovered that Dexia Israel was not only financing regular Israeli municipalities but was also granting loans to illegal settlements in the Palestinian territories. In a Knesset (Israeli parliament) document, the director of Dexia Israel, David Kapah, confirmed that the bank had indeed granted credits to seven settlements and three regional authorities in the occupied West Bank between 2003 and 2007.

This "smoking gun" evidence entailed the start of a fast-growing campaign in Belgium. United under the slogan "Israel colonizes, Dexia finances," the campaign achieved its first successes. In the following months, petitions were being launched, MPs were questioned and local actions were started up. Significant was the support of local Belgian authorities such as municipalities and provinces, as they hold a vast amount of shares in Dexia Group.

Today, the action platform consists of 61 Belgian organizations and has gathered more than 4,000 signatures and got 29 local authorities to sign a resolution demanding that Dexia break off its relations with the settlements and immediately stop financing the occupation.

"Guilty, but we won’t do it again"

For several months the Belgian government and Dexia management didn’t respond to the demands of the action platform. However, as the campaign started to receive more media coverage and the pressure started to rise, something changed. On 13 May, campaign activists were able to voice demands at the annual shareholders meeting of Dexia Group in Brussels.

In response, Jean-Luc Dehaene, chairman of the board of Dexia and former Belgian prime minister, admitted that the bank had been extending loans to Israeli colonies. He stressed however that, since September 2008, there has been no additional financing of these or other colonies.

Dehaene declared that no new loans will be granted to the settlements. He added that the credits and loans to the settlements that were granted before are in runoff and will no longer be prolonged ; neither will they be replaced by similar loans.

"In the past, Dexia Israel granted 5 million euros of loans to the settlements ; this was only one percent of the total budget of Dexia Israel. The loans to the Jerusalem municipality are not included in this amount, as Dexia Group feels that Jerusalem is not contested territory," Dehaene stated.

However, East Jerusalem is considered occupied territory under international law. Israel unilaterally annexed East Jerusalem in June 1967, and extended Israeli law, jurisdiction and administration to this part of the city. In response, the United Nations Security Council adopted Resolution 252 stating that it "Considers that all legislative measures by Israel, including expropriation of land and properties thereon, which tend to change the legal status of Jerusalem ... invalid and cannot change that status."

In 1980 Israel declared Jerusalem the capital of Israel, including East Jerusalem. That same year the UN Security Council adopted Resolution 476, in which the Security Council "Reconfirms that all legislative and administrative measures and actions taken by Israel, the occupying Power, which purport to alter the character and status of Jerusalem have no legal validity and constitute a flagrant violation of the Geneva Convention relative to the Protection of Civilian Persons in Time of War and also constitute a serious obstruction to achieving a comprehensive, just and lasting peace in the Middle East."

Dexia’s financial support to the municipality of Jerusalem can be considered support to the colonization of East Jerusalem.

Dehaene also stated that the activities of Dexia Israel no longer belong to the core business of Dexia Group, stating : "Don’t be surprised [if] at one point, Dexia Group will sell Dexia Israel."

The campaign has been fruitful already, but this is not the end.

According to Mario Franssen, spokesperson of the action platform, the campaign will continue until Dexia has officially declared — and provided the proof for — a full stop of settlement funding, including the disputed loans to Jerusalem. Franssen explains that the action platform is not yet satisfied, but these concessions from Dexia are a good start. "We are still demanding a full and immediate stop of all connections between Dexia and the colonies. Dexia is guilty of financing the occupation, and this has to end," Franssen added.

Related Links
• Israel colonizes, Dexia finances campaign (French)
Israel colonizes, Dexia finances campaign (Dutch)