Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > L’Autorité Palestinienne déclare que les colons peuvent devenir (...)

Et si ce n’était pas que de l’humour ? (ndlr)

L’Autorité Palestinienne déclare que les colons peuvent devenir citoyens Palestiniens

par Akiva Eldar, correspondante de Haaretz - Mercredi, 26 mai 2009 - 7h 17 AM

mercredi 27 mai 2009

===================================================

Est-ce une coïncidence ? L’un des plus importants responsables du Fatah, Ahmed Qureï (Abou Ala), qui dirige l’équipe Palestinienne de négociations avec Israël, a décidé de présenter la position Palestinienne quelques jours avant que son patron, le président (de l’AP) Mahmoud Abbas ( Abou Mazen), s’entretienne de ces mêmes négociations avec le président des Etats Unis Barack Obama.

Depuis les accords d’Oslo en 1993, Qureï et Abbas ont marché dans les pas l’un de l’autre [ « lockstep » - NdT ], l’un piétinant parfois les orteils de l’autre. Chez eux, les critiques apparaissent dans tous les coins, avec le Hamas d’un côté, la nouvelle jeunesse du Fatah de l’autre, et des gens de leur propre génération qui sont restés en dehors des territoires occupés ou éloignés du pouvoir partout alentour.

Tous deux ont parié sur l’option d’un règlement politique avec Israël dont le destin – tout comme le leur – est maintenant entre les ma ins d’un seul homme : Barack Obama.

« Abou Mazen va avancer une fois de plus l’initiative de paix Arabe, » a déclaré Qureï samedi matin 23/05/09 dans ses bureaux spacieux à Abou Dis. « Les Etats Unis et le Quatuor doivent adopter et ratifier ses principes – un retrait israélien sur les frontières de 1967 et la normalisation. Le problème des frontières est la question essentielle. Si les frontières sont définies de manière parfaitement claire, je pense que cela résoudra au moins 70% de la totalité du conflit dans la région. »

Abou Mazen présentera-t-il de nouvelles conditions pour la reprise des négociations ?

Qureï : « Il n’y aura pas de négociations sans un arrêt complet [ du développement] des implantations, y compris ce que vous appelez « croissance naturelle » - Rabin avait déclaré qu’il construirait une barrière autour de chaque implantation, à 50 mètres au plus de la dernière maison de chaque implantation – et qu’il n’y aurait pas de développement au-delà. Malheureusement, Rabin a été assassiné. Il n’y aura pas de négociations sans une évacuation des avant postes établis depuis 2001, et Barak les déménage d’un endroit à l’autre. Avant les négociations, il faudra qu’Israël enlève tous les barrages routiers internes qui charcutent la Cisjordanie. Nous n’accepterons pas de continuer dans une situation où les soldats israéliens entrent dans la Muqata [ le quartier général du gouvernement de l’AP] après qu’Israël ait ré-occupé la Cisjordanie.

Netanyahu a dit qu’il ne se sent pas tenu par des accords sur les frontières et d’autres questions qu’Olmert et Livni ont pu conclure avec Abou Mazen et vous. Je l’ai entendu dire qu’il a l’intention de reprendre les négociations depuis le début.

Qureï : « Impossible. C’est une perte de temps. Nous ne voulons pas négocier sur quelques mètres ici ou là. Cela n’est pas la question. Nous devons discuter la chronologie de l’évacuation, la normalisation, et la façon d’avancer pour la mise en oeuvre de l’accord. J’avais suggéré à Livni que nous commencions les négociations à partir de l’accord de Taba, mais elle a insisté pour que ce qui avait été accepté alors ne soit pas considéré comme tel, et a demandé que nous reprenions les choses à zéro. Bibi propose une paix économique. Je ne comprends pas ce que cela signifie pour des gens qui vivent sous occupation. Sa proposition d’arrangements administratifs, c’est quoi au juste ? Le partage du pouvoir ? ’est un retour aux formules des années 70. Avec cela, je comprends certainement ses demandes relatives à la sécurité et nous travaillons à ce sujet avec les Etats Unis. »

Est-ce que vous insistez pour rejeter la demande de Netanyahu que vous reconnaissiez Israël comme un état Juif ?

Qureï : « Livni avait également soulevé cette question, et nous avons déclaré que ce n’était pas notre affaire. Appelez votre état comme vous l’entendez, démocratique ou non-démocratique, Juif ou non-Juif. Ce n’est pas convenable de nous demander que nous vous reconnaissions comme l’état du peuple Juif, parce que cela signifie une évacuation des Arabes d’Israël et la prédétermination du futur des réfugiés, avant même que les négociations soient terminées. Notre refus est définitif. »

Il y a 5 ans, Arafat a déclaré dans un interview à Ha’aretz, qu’il comprenait qu’Israël est un état Juif.

Qureï : « Mais il ne l’a pas mis par écrit. »

En 1988, l’OLP a reconnu la résolution 181 de l’ONU (le plan de partition], et cela contient le terme « état Juif ».

Qureï : « Soit. Alors, discutons la résolution 181. Livni m’a posé la même question, et je lui ai dit : ’soit, alors discutons la mise en oeuvre e la totalité du plan de partition... »

Le problème est-il le Droit au retour ou sa mise en oeuvre ?

Qureï : « Le Droit au Retour est l’un des droits des Palestiniens. La question de savoir comment les choses se relient à ce droit est à négocier. Nous devons trouver une formule équilibrée. Ne croyez surtout pas quelqu’un qui vous présente une position quelconque à ce sujet avant que nous n’ayons vu la dernière ligne de l’accord. Il s’agit là d’un des droits, tout comme l’auto-détermination et la création d’un état indépendant avec Jérusalem pour capitale. Tous ces aspects sont les éléments d’un accord global et il serait inacceptable de sélectionner l’un de ses éléments pour se concentrer sur lui. Il faut évaluer l’accord complet, qui comporte d’ailleurs aussi la normalisation et la sécurité. »

Est-ce que vous insistez sur la souveraineté Palestinienne sur le Mont du Temple ?

Qureï : « Bien entendu. C’est le second lieu le plus important du monde Musulman. »

La Paix, c’est la sécurité

Etes-vous d’accord pour démilitariser la Cisjordanie ?

Qureï : « Nous parlons d’un armement moins important. Mais je suis certain que nous trouverons une solution. Je crois que la paix est la meilleure des garanties de sécurité. »

Que se passera-t-il si Netanyahu persiste à s’opposer à une solution à deux états ?

Qureï : « S’il n’y a pas de progrès sur le problème Palestinien, il n’y aura de progrès sur rien. Je crois que vous avez une possibilité de parvenir à un accord avec la Syrie et le Liban, mais, si vous le souhaitez, vous devez être prêts à y mettre le prix. »

Et si les israéliens ne sont pas d’accord pour payer le prix, et veulent continuer des négociations ?

Qureï : « Je comprends, à la lecture de tous les sondages d’opinion,que la plupart des israéliens veulent vraiment la paix. Mais ce n’est pas un article que vous pouvez ramasser dans la rue. Il faut payer pour cela ; Il y a une limite aux marchandages. Nous avons payé 78 pour cent du territoire ( de la Palestine historique] ; A Camp David, à Taba, et avec Livni, nous avons accepté le principe d’échanges territoriaux. La question est de savoir ce que vous voulez prendre et à quel endroit : le coeur, ? La main ? La jambe ? »

Voulez-vous dire, par exemple, que dans un échange territorial vous n’accepterez pas qu’Ariel reste dans des mains israéliennes ?

Qureï : « Négocier l’annexion d’Ariel à Israël est une perte de temps. Ma’aleh Adumim, et Givat Ze’ev doivent également faire partie de la Palestine. Tout accord doit garantir notre contigüité territoriale, laisser entre nos mains les sites historiques, particulièrement Jérusalem, de même que les ressources naturelles, particulièrement l’eau. »

Vous pensez qu’Israël va accepter d’évacuer les 35 000 habitants de Ma’aleh Adumim ?

Qureï : « Condoleezza Rice m’a dit qu’elle comprenait notre position concernant Ariel mais que Ma’aleh Adumim était une autre question. Je lui ai dit, comme à Livni, que ceux des habitants de Ma’ale Adumim, ou d’Ariel, qui préfèreraient rester dans leurs maisons pourraient vivre sous un gouvernement Palestinien et des lois Palestiniennes, exactement comme les Arabes israéliens vivent parmi vous. Ils pourraient avoir des nationalités Palestiniennes ou israéliennes. S’ils le souhaitent, qu’ils soient les bienvenus. Des implantations israéliennes au coeur des territoires Palestiniens sont une recette pour créer des problèmes. Israël a évacué les implantations à Yamit [ dans le Sinaï – NdT ]et dans la Bande de Gaza. Tous les premiers ministres qui ont négocié avec la Syrie, y compris Netanyahu, ont accepté d’évacuer toutes les implantations du Golan. Alors pourquoi avez-vous tant de difficulté à évacuer les implantations de Cisjordanie ? »

Peut-être parce que les israéliens voient ce qui s’est passé depuis qu’ils ont évacué le Gouche Katif et que le Hamas a pris le contrôle de Gaza.

Qureï : « Si nous pouvions présenter au peuple Palestinien un accord de paix qui mette un terme à l’occupation (et nous pourrions organiser un référendum pour demander son accord), le Hamas a accepté de soutenir un référendum parmi les Palestiniens qui vivent dans les territoires occupés et dans la diaspora. Le Hamas est une partie du peuple Palestinien et respectera ses décisions. »

Olmert a déclaré qu’il vous avait donné l’offre la plus généreuse sur les frontières, mais que vous l’avez rejetée. Pensez-vous que Netanyahu va vous donner davantage ? Plus de 94% ?

Qureï : « S’ils veulent la paix, ils doivent en payer le prix. Où aurons nous de la terre pour un échange territorial, prenez par exemple l’implantation d’Ariel, qui pénètre de 22 km à l’intérieur de la Cisjordanie, ou encore la chaîne d’implantations de Givat Ze’ev à Efrat, cela isolerait complètement Jérusalem et tôt ou tard Bethlehem également. Croyez-vous qu’il y a un seul Palestinien qui soutienne cela ? Je n’ai aucun doute qu’Abou Mazen veut parvenir à un accord, et il a déjà beaucoup de problèmes pour cette raison. Il ne peut pas accepter n’importe quoi, parce qu’il faut qu’il convainque le peuple Palestinien. Proposer une solution qui ne garantit pas le respect des droits fondamentaux des Palestiniens, c’est faire le jeu du Hamas. »

Pourquoi n’êtes-vous pas parvenus à un accord avec le gouvernement Olmert ? Quel a été l’obstacle ?

Qureï : « Je crois qu’ils voulaient parvenir à un accord, mais il y avait trop peu de temps. Bush a commencé fort tard, et ils préparaient les élections. Je pense que si Olmert et Livni étaient resté au pouvoir, nous serions parvenus à un accord avant la fin de 2009. Sans soutien extérieur, les parties vont avoir bien du mal à parvenir à un accord sur le problème des frontières. Je sais combien ce problème est difficile pour vous, et pour nous. Jérusalem est un obstacle majeur. Si Bibi établit une liaison entre Ma’aleh Adumim et le E1 via l’implantation de Kedar, que restera-t-il pour nous à Jérusalem ? »

Olmert a déclaré qu’il a fait une offre et que vous avez disparu.

Qureï : « C’est inexact. Abou Mazen a continué à rencontrer Omert jusqu’à la fin, et a essayé, jusqu’à la dernire minute, de parvenir à un accord. »

Séparer le Hamas et le Fatah

Que pensez-vous de la position du chef du service de sécurité du Shin Bet, Yuval Diskin, qui a déclaré qu’il faut bousculer le Hamas afin de faciliter un processus politique ?

Qureï : « Vous pouvez être sûre qu’en faisant cela, il bousculera le Fatah. La seule façon de battre le Hamas , c’est par des élections, et c’est ce qui se passera si Israël nous laisse améliorer les conditions de vie des gens en Cisjordanie. En plus d’un retrait des zones de catégorie A [qui devraient être sous contrôle Palestinien complet], nous pouvons attendre de vous que vous transformiez les zones de catégorie C [ sous plein contrôle israélien ] en zones de catégorie B [ où l’AP est responsable des affaires civiles et Israël de la sécurité ], en conformité avec les accords signés par Netanyahu à Wye Plantation en 1998 ; La population Palestinienne étouffe en raison de la densité. Au cours des négociations de l’an passé, nous avons demandé à Olmert de transférer quelques terres entourant nos villes et nos villages. Il a promis d’examiner les demandes et, comme toujours, a fait traîner les choses, et rien ne s’est passé. »

On dirait que même l’Egypte commence à se fatiguer des négociations entre vous et le Hamas

Qureï : « Un gouvernement d’union nationale du Fatah et du Hamas est une condition préalable à la paix avec Israël. Beaucoup de progrès a été réalisé au cours des négociations en Egypte. Il a été accepté que l’OLP est le seul représentant légitime du peuple Palestinien, et que cette organisation devait être réformée. Nous sommes également tombés d’accord pour que les élections pour la présidence et le Conseil Législatif soient tenues le 25 janvier 2010, mais nous avons encore des désaccords sur le système électoral. Il y a également un désaccord sur le refus du Hamas de s’engager à tenir pour acquis les accords précédents conclus avec Israël. Leur proposition, qui consiste à dire « qu’ils respecterons les accords », ne nous satisfait pas. L’Egypte a proposé de constituer une équipe mixte qui pourrait servir de parapluie intérimaire [ ??? - NdT ] . Les Egyptiens ont clairement déclaré qu’ils ne souhaitaient pas servir de maison de rendez-vous interminables , et que nous devons parvenir à une décision d’ici le 5 juillet. Tous les états Arabes, y compris la Syrie, l’Arabie Saoudite, et le Qatar, soutiennent cette position. »

D’ici là, il semble qu’il y a une guerre ouverte entre la jeunesse du Fatah et sa vieille garde, à laquelle vous appartenez, et que l’organisation est en train de perdre le soutien du public

Qureï : « Le Fatah est le mouvement le plus important dans les territoires occupés, et sans lui il n’y aurait pas de processus de paix. Ceux qui prétendent que le Fatah est en train de mourir et qu’il y a une alternative commettent une grave erreur. Le Fatah a gagné toutes les élections au cours des trois dernières années – dans les universités, et dans les unions professionnelles d’ingénieurs, de médecins, et de travailleurs. L’impression qu’il y a des différences entre les vétérans et la jeune génération est artificielle. C’est une invention des rivaux du Fatah, répandue par des éléments extérieurs. Au cours de l’année écoulée, le Fatah a mené une réforme complète. Pour la première fois, des centaines de milliers de ses membres ont pris part à des élections dans toute la Cisjordanie et dans certaines zones de la Bande de Gaza. Plus de 250 personnes ont été élues, dont la plus âgée a 40 ans. La réforme a été conduite par tous ceux qu’on accusait de constituer une vieille garde. L’accord prévoit que le congrès du Fatah va se réunir le 01 Juillet et qu’il y aura
1 550 délégués . Nous avons préparé les règlements et le programme, mais nous n’avons pas encore choisi un endroit. »

**********************

Commentaires du Comité de rédaction

Les colons 26/05/09

[ Circulez, il n’y a rien a voir, dit le commentaire célèbre qui accompagne les tours de passe-passe.

Certes, Qureï constate des évidences essentielles : aucune « solution à deux états » n’est possible avec des colonies parsemant le territoire Palestinien.

Elles seront inévitablement des points de friction, souvent violentes, entre les colons et les Palestiniens. Ces heurts entraîneront, de manière tout aussi inévitable, l’intervention des forces israéliennes, en violation de la souveraineté de l’état Palestinien.

De même, comment les Palestiniens pourraient-ils accepter un état vassal, assujetti au bon vouloir de l’établissement sioniste ?

Une indépendance qui ne comporterait pas une souveraineté pleine et entière sera à coup sûr rejetée par le peuple Palestinien. Les élections annoncées pour janvier, si elles se tiennent, seront particulièrement significatives

Si d’aventure une telle mascarade est imposée par une prestidigitation diplomatique comme celles où l’impérialisme occidental a montré son savoir faire en Iraq et en Afghanistan, elle sera de courte durée et le peuple palestinien aura tôt fait de rejeter les limitations à sa souveraineté, dont la légitimité sur la terre de ses ancêtres est reconnue par tous (sauf bien entendu par l’Etat le plus démocratique du Proche-Orient)

La direction sioniste en est parfaitement consciente, et elle est favorable à une politique de statu quo, qui correspond aux voeux de la grande majorité de la population sioniste.

Qureï ne fait vraiment que le strict minimum pour ce qui est des questions essentielles des frontières, des réfugiés, et de la souveraineté.

La principale interrogation porte donc sur la capacité de la question Palestinienne à apporter une pression suffisante sur la politique étasunienne. ]

====================

et voici l’article original en anglais :

**********************=

PA : Settlers can become Palestinian citizens

By Akiva Eldar, Haaretz Correspondent

Perhaps it is a small coincidence that key Fatah figure Ahmed Qureia (Abu Ala), who heads the Palestinian negotiating team with Israel, decided to present the Palestinian position a few days before his boss, President Mahmoud Abbas (Abu Mazen), talks to United States President Barack Obama about those negotiations.

Since the 1993 Oslo accords, Qureia and Abbas have walked lockstep, sometimes stepping on each other’s toes. At home critics lurk in every corner, with Hamas on one side, Fatah youngsters on the other, and people from their own generation who remained outside the territories or away from power all around.

Both of them gambled on an option of a political settlement with Israel whose fate - as well as their’s - is now in the hands of one man : Barack Obama.

"Abu Mazen will facilitate again the Arab peace initiative," Qureia said in an interview Sunday morning, in his spacious office in Abu Dis. "The United States and the Quartet must adopt and ratify its principles - an Israeli withdrawal to the 1967 borders and normalization. The border issue is the key. If the borders will be very clearly defined, I think it will solve no less than 70 percent of the whole conflict in the region."

Will Abu Mazen present new conditions for renewing the negotiations ?

Qureia : "There will be no negotiations without a complete cessation of the settlements, including what you call ’natural growth.’ - Rabin said he would erect a fence around each settlement, not exceeding 50 meters from the last house of each settlement - and not expand beyond them. Unfortunately, Rabin was assassinated. There will be no negotiations without an evacuation of the outposts established since 2001, and [Defense Minister Ehud] Barak moves them from place to place. Before the negotiations, Israel will have to remove also all the internal roadblocks that dissect the West Bank. We shall not agree to continue in a situation in which Israeli soldiers enter the Muqata [government headquarters] after Israel reoccupied the West Bank."

Netanyahu said he is not committed to the understandings about borders and other issues that [former prime minister Ehud] Olmert and [former foreign minister Tzipi] Livni reached with Abu Mazen and with you. I heard him say he intends to start the negotiations from the beginning.

Qureia : "Impossible. It’s a waste of time. We do not want to negotiate over a few meters here or there. This is not the problem. We have to discuss the timetable for the withdrawal, the normalization and how to move ahead implementing the agreement. I had suggested to Livni that we start the negotiations from the Taba understandings, but she maintained it was not clear what had been agreed there and demanded we start from scratch. Bibi proposes an economic peace. I don’t understand what that means for people who live under occupation. His proposal that there be administrative arrangements, what is this ? Power sharing ? It’s a return to formulas of the 70s. With that, I certainly understand his security demands and we are working on that with the Americans."

Do you insist on rejecting Netanyahu’s demand that you recognize Israel as a Jewish state ?

Qureia : "Livni raised that as well and we said it was not our business. Call your state whatever you wish - democratic or non-democratic, Jewish or non-Jewish. It’s not fair to demand that we recognize you as the state of the Jewish people because that means an evacuation of the Arabs from Israel and a predetermination of refugees’ future, before the negotiations are over. Our refusal is adamant."

Five years ago Arafat said, in an interview with Haaretz, that he understands Israel is a Jewish state.

Qureia : "But he did not provide it [in writing]."

In 1988 the Palestine Liberation Organization recognized United Nations Resolution 181 [the partition plan] and that contains the term "Jewish state."

Qureia : "Please, let us discuss Resolution 181. Livni asked me the same question and I told her ’Please, let’s discuss implementing the entire partition plan’."

Is the problem the Right of Return or its implementation ?

Qureia : "The Right of Return is one of the Palestinians’ rights. The question of how to relate to this right is up for negotiations. We have to find a balanced formula. Do not believe anyone who presents you with any position on this matter before we see the agreement’s bottom line. This is one of the rights along with self-determination, the establishment of an independent state with its capital in Jerusalem. All these are elements of a comprehensive arrangement and it would be wrong to select one element and discuss it. You’ve got to see the whole package that includes, also, normalization and security."

Do you insist on Palestinian sovereignty over the Temple Mount ?

Qureia : "Of course. It’s the second most important place for the Muslim world."

Peace equals security

Do you agree to demilitarize the West Bank ?

Qureia : "We call it less arms. But I am sure we shall find a solution. I believe peace is the best security guarantee."

What will happen if Netanyahu continues to oppose a two-state solution ?

Qureia : "Without progress on the Palestinian track you will not make any progress on any track. I believe you have an opportunity to reach an agreement with Syria and Lebanon, but if you want it, you must be ready to pay the price."

And if the Israelis will not be willing to pay the price, and will want to continue negotiating ?

Qureia : "I understand from all the public opinion polls that most of the Israelis do want peace. This is not a commodity that you pick up in the street. You have to pay for it. There is a limit to bargaining. We paid 78 percent of the territory [of historical Palestine]. At Camp David, in Taba and with Livni we agreed on the principle of land swaps. The questions is what you will take and from where - take the heart ? The hand ? The leg ?"

Do you mean, for example, that in a land swap arrangement you will not agree that Ariel remain in Israeli hands ?

Qureia : "Negotiating the annexation of Ariel to Israel is a waste of time. Ma’aleh Adumim and Givat Ze’ev must also be part of Palestine. Any agreement must guarantee our territorial contiguity ; leave historical sites in our hands, especially Jerusalem, as well as natural resources, especially water."

Do you believe Israel would agree to evacuate Ma’aleh Adumim’s 35,000 residents ?

Qureia : "[Former U.S. secretary of state] Condoleezza Rice told me she understood our position about Ariel but that Ma’aleh Adumim was a different matter. I told her, and Livni, that those residents of Ma’aleh Adumim or Ariel who would rather stay in their homes could live under Palestinian rule and law, just like the Israeli Arabs who live among you. They could hold Palestinian and Israeli nationalities. If they want it - welcome. Israeli settlements in the heart of the territories would be a recipe for problems. Israel evacuated all the settlements in Yamit and in the Gaza Strip. All the prime ministers who negotiated with Syria, including Netanyahu, agreed to evacuate all the settlements from [the Golan] Heights. So why is it so difficult for you to evacuate the settlements in the West Bank ?

Perhaps because the Israelis see what has happened since they evacuated Gush Katif and Hamas seized control of Gaza.

Qureia : "If we could present the Palestinian people a peace agreement that would end the occupation [we could hold a referendum about accepting it]. Hamas has agreed to support a referendum among the Palestinians who live in the territories and in the diaspora. Hamas is part of the Palestinian people and will respect its decisions."

Olmert said he had given you the most generous offer on borders but that you rejected it. Do you expect Netanyahu to give you more ? More than 94 percent ?

Qureia : "If they want peace, they should pay the price. Where will we have land for a land swap ? Take for example the settlement of Ariel that penetrates 22 kilometers into the West Bank, or the string of settlements from Givat Ze’ev to Efrat, that would completely isolate Jerusalem and sooner or later Bethlehem as well. Do you believe there is one Palestinian who would support this ? I have no doubt Abu Mazen wants to reach an agreement and he has quiet of bit of problems because of this. He cannot accept any solution, because he has to sell it to the Palestinian people. A solution that would not guarantee the Palestinians’ basic rights, would play into Hamas’ hands."

Why didn’t you reach an agreement with the Olmert government ? What stood in your way ?

Qureia : "I believe they wanted to reach an agreement, but time was too short. [Former U.S. president George W.] Bush started late and they were preparing for elections. I believe that if Olmert and Livni would have stayed in office, we would have reached an agreement before the end of 2009. Without external support, the parties will find it difficult to reach an understanding on the border issue. I know how difficult the refugee issue is for you - and for us. Jerusalem is a major obstacle. If Bibi will link Ma’aleh Adumim and E1 via the settlement of Kedar, what would be left for us in Jerusalem ?"

Olmert said he had made a proposal and that you disappeared.

Qureia : "Not true. Abu Mazen continued meeting Olmert right up to the end and tried, up to the last minute, to reach an agreement."

Taking out Hamas, and Fatah

What do you think about the position of the head of the Shin Bet security service, Yuval Diskin, who said that Hamas must be toppled in order to facilitate a political process ?

Qureia : "You can be sure that in that way he will topple Fatah. The only way to beat Hamas is in elections and this will happen if Israel will let us improve the living conditions of the people in the West Bank. In addition to a withdrawal from the A areas [that should be under complete Palestinian rule] we expect you to transfer C areas [under full Israeli control] to B areas [where the Palestinian Authority is responsible for civilian matters and Israel for security] in accordance with the agreement that Netanyahu signed with Arafat at the Wye Plantation in 1998. The Palestinian population is choking because of the density. During last year’s negotiations we asked Olmert to transfer some lands from the areas surrounding our towns and villages. He promised to examine the request and, as always, dragged it out and nothing happened."

It seems as through even Egypt is beginning to tire of the negotiations between you and Hamas.

Qureia : "A national unity government of Fatah and Hamas is a precondition for peace with Israel. Much progress has been made in the negotiations in Egypt. It was agreed that the PLO is the sole legitimate representative of the Palestinian people and that the organization would be reformed. We also agreed that the elections to the presidency and to the Legislative Council will be held on January 25, 2010, but we still differ on the election system. There is also a disagreement over Hamas’ refusal to commit itself to abide by the previous agreements made with Israel. Their proposal, that they will "respect the agreements," does not satisfy us. Egypt proposed setting up a joint team that would serve as an interim umbrella. The Egyptians made it clear that they are not willing to be an interminable guesthouse and that we must reach a decision by July 5. All the Arab states, including Syria, Saudi Arabia and Qatar, support this."

In the meantime it seems there is an all out war between [Fatah’s] young and old guard, to which you belong, and that the organization is losing the public’s support.

Qureia : "Fatah is the biggest movement in the territories and without it there would have been no peace process. Those who claim Fatah is dying and that there is an alternative are making a grave mistake. Fatah won all the elections in the last three years - in the universities, and in the engineers’, doctors’ and workers’ unions. The impression that there are differences between the veterans and the young generation is artificial. It is an invention of Fatah’s rivals, spread by external elements. During the past year, Fatah went through an extensive reform. For the first time, hundreds of thousands of members took part in elections all over the West Bank and in certain parts of Gaza. More than 250 people were elected and the eldest is 40-years-old. The reform was conducted by those accused of being in the old guard. The agreement provides that the Fatah congress will meet on July 1 and that there will be 1,550 delegates there. We have prepared the regulations and the program, but still have not agreed on the venue."