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PALESTINE OCCUPEE, MARTYRISEE, SACCAGEE

Chronique de l’occupation

Lundi, 11 mai 2009 - 6h48 AM

lundi 11 mai 2009

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Numéro : 78

nombre d’entrées : 6

001

Al Astal : La politique Européenne reste dominée par les positions hostiles étasuno-sionistes

Le dirigeant et député du Hamas, Younes Al Astal, a annoncé qu’il a cessé de se préoccuper de décision du gouvernement britannique, qui avait publié son nom dans une liste de 20 personnalités internationales interdites d’entrer dans ses territoires, en soulignant que cette décision traduit la faiblesse et la soumission de la politique britannique aux pressions de l’occupation sioniste.

« Les palestiniens attendent des pays Européens qu’ils jouent un rôle très important sur la scène palestinienne et dialoguent avec le mouvement du Hamas, qui représente la majorité du peuple palestinien après avoir été élu librement dans des élections démocratiques et transparentes, et qu’ils confirment que en la politique Européenne cesse d’être dominée par les conditions étasuno-sionistes qui sont hostiles aux droits et principes du peuple palestinien. »

Gaza - CPI - 10/05/2009 - 11:49

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7fgHd0fTnTJRz1q3arxkCzryamqMV2Pz7wbQP8hW0yiOAFNq%2bU3UCv1KaVECrTnhTPYls%2bpGL%2fjKqgBd90fTdw3tSeiROtUhCa5rRCkvPOSM%3d

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002

Al Nounou : la fin de l’occupation et du blocus sont les clés pour la réalisation de la paix

Selon le gouvernement palestinien dirigé par Ismaïl Haniyeh, la fin de l’occupation et du blocus sont les clés pour la réalisation d’une paix juste dans la région.

Le porte-parole du gouvernement, Taher Al Nounou a déclaré, samedi 09/05/09, dans une déclaration de presse dont le centre palestinien d’information a reçu une copie, que son gouvernement poursuit les efforts prodigués par l’Égypte sur plusieurs niveaux, notamment les dossiers du dialogue national et de l’accalmie ainsi que les initiatives de paix dans la région, en exprimant les remerciements de son gouvernement à ces efforts.

Al Nounou a affirmé que son gouvernement va rester fidèle à l’entente nationale en cas de signature d’une accalmie avec l’occupation, en renouvelant l’insistance de son gouvernement aux efforts égyptiens qui visent à réaliser l’accord palestinien qui mettra un terme aux désaccords internes et réalisera l’entente nationale.

Gaza – CPI - 10/05/2009 - 11:57

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7F6fpusvPfmzqps9zJYMRkyEytdiQeV7PKeWEI8qzJf7trhVrlKlbCYuhBMHN6dNx4N1rxjVqZgxi0N7dsR2v4dO7Z0Y0IvPVKl1yOGIUEDM%3d

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003

Mechaal : la formation du cabinet de Fayyad selon les conditions étrangères va paralyser le dialogue

Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal a déclaré que toute décision du président sortant, Mahmoud Abbas, à son premier ministre illégal Salam Fayyad de former tout gouvernement selon les conditions étrangères, va paralyser et faire échouer le dialogue inter-palestinien.

Lors de sa rencontre, hier samedi 09/05/09, à Damas, avec les journalistes, après la réunion de poursuite du congrès national Palestinien, Mechaal a insisté sur les droits légaux du peuple Palestinien, en rejetant tout appel qui fait pressions sur le Hamas pour obtenir des concessions au profit de l’occupation sioniste.

Il a confirmé le refus du Hamas d’accepter les conditions étrangères qui visent à faire échouer toute réconciliation Palestinienne, en soulignant que son mouvement et tous les partis Palestiniens s’engagent pour la création d’un état Palestinien souverain sur les frontières de 1967, dont Al Qods occupée sera sa capitale éternelle, et en attirant l’attention de la communauté internationale à la nécessité d’arrêter la colonisation effrénée dans les territoires palestiniens occupés et démanteler les colonies sionistes qui ont volé aux Palestiniens de leur terres natales.

[ commentaires : cette position est bien le minimum que les Palestiniens sont en droit d’exiger, car ils seraient parfaitement fondés à prendre pour objectif le démantèlement pur et simple de l’enclave coloniale établie en Palestine par le mouvement sioniste. ]

Damas - CPI - 10/05/2009 - 12:57

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7QCoAa65Z9zzzkjwYtNOEFxEhP8mpJUmYXoOWfOOoh0HoeXOVe%2bw6KNLZsza463RF%2f7Ii%2fYlbr6LI%2funl7WhI2%2fjX0VGecfeyF4HBbNgLvZY%3d

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004

Manifestations en Cisjordanie contre une grippe moins connue : « la grippe de l’occupation »

Comme tous les vendredis, palestiniens et internationaux ont protesté contre l’occupation.

Bil’in, modèle de la résistance non violente palestinienne

A Bil’in, l’assassinat par l’armée de Bassam Abu Rahme le 17 avril dernier n’a en rien entamé la détermination des villageois à poursuivre leur résistance, toujours de façon non-violente. Cette détermination, des membres du comité populaire l’avait expliquée lors d’une conférence mardi dernier à l’Alternative Information Center de Beit Sahur. Ils avaient particulièrement insisté sur le fait que la répression violente de toutes les manifestations n’arrêtera en rien leurs manifestations.

Toujours en quête de créativité, les manifestants portaient hier des masques chirurgicaux, contre une « grippe » qui les affecte depuis 61 ans : celle de l’occupation sioniste. Elle a en effet causé la mort de milliers de Palestiniens, blessé des centaines de milliers de personnes et a mis des millions de personnes dans les prisons, à la fois les prisons sionistes mais également celles créées par le siège de Gaza et le mur en Cisjordanie.

Lors de la manifestation d’hier, les manifestants brandissaient ainsi des pancartes appelant à la fin de la grippe de l’occupation. Des affiches appelaient les organisations sanitaires internationales et les défenseurs des droits de l’homme, à intervenir afin de sauver le peuple palestinien contre cette dangereuse maladie qui se propage dans la région et menace le reste du monde. Des manifestants portaient également des portraits de Bassem, celui qui a lutté pendant quatre ans tous les vendredis contre la confiscation des terres du village par la construction du Mur.

L’armée sioniste a réagi à la manifestation par des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, faisant huit blessés. Nul doute que vendredi prochain, tous seront encore une fois au rendez-vous pour protester contre l’occupation sioniste. Um Salamuna, une manifestation marquée par l’absence de cinq leaders du Comité populaire, toujours détenus par les forces d’occupation

Si Bil’in est incontestablement le symbole de cette résistance non violente des Palestiniens contre l’occupation, d’autres villages se mobilisent également. La déclaration finale de la dernière conférence sur la résistance non violente qui se tient tous les ans à Bil’in, avait insisté sur la nécessité de renforcer les liens et la solidarité entre les différents comités populaires contre l’occupation.

Le comité populaire de Bil’in a déploré hier l’arrestation de cinq palestiniens d’Al Masara (village à côté d’Um Salamuna) au sud de Bethlehem. Comme nous le rapportions la semaine dernière, la manifestation d’Um Salamuna de vendredi dernier avait vu l’arrestation de 5 palestiniens et de deux internationaux dont un militant israélien. Si les internationaux ont été libérés, les cinq dirigeants du Comité populaire d’Al Masara sont toujours détenus par les forces coloniales.

Le Comité populaire de Bil’in a renouvelé hier son appel aux organisations de défense des droits de l’homme afin qu’elles interviennent pour la libération des cinq dirigeants, soulignant la volonté des forces d’occupation de cibler ses arrestations parmi les leaders des comité populaires afin de décourager les villageois de poursuivre la résistance non violente contre la construction du Mur et des colonies.

L’absence des cinq leaders n’a cependant pas empêché la tenue de la manifestation. Les militants présents ont réclamé la libération de leurs cinq camarades ainsi que protester contre l’occupation, qui menace les terres du village. Aucun incident n’est à déclarer.

Les manifestants palestiniens ont relancé leur appel aux internationaux à venir les soutenir chaque vendredi, une présence indispensable qui permet de relater le comportement des forces d’occupation face à la résistance palestinienne.

http://www.bilin-village.org/francais/articles/presse-et-medias-independants/Manifestations-en-Cisjordanie-contre-une-grippe-moins-connue-la-grippe-de-l-occupation

par Younes Salameh (PNN)

[ commentaires : nous n’avons ici la possibilité d’afficher des images, et c’est bien dommage ! Allez voir sur le site en fin d’article. Vous y verrez des jeunes, qui n’ont jamais rien connu d’autre que le régime colonial sioniste, et qui ne s’y résignent décidément pas. Mais comme ils ont raison de mettre en garde contre l’extension du fléau à l’extérieur de la Palestine ! ]

CCIPPP et Younes Salameh (PNN) - dimanche 10 mai 2009

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7349

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005

Le régime sioniste maintient son refus du traité de non-prolifération nucléaire

Le régime sioniste a rejeté mercredi l’appel lancé par une responsable américaine à adhérer au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), jugeant cet accord « inefficace ».

Installation nucléaire sioniste

« Ce traité a prouvé son inefficacité, il n’a pas empêché des pays comme l’Inde, le Pakistan et la Corée du nord de se doter de l’arme nucléaire ; quant à l’Iran on peut voir quel est son impact », a déclaré à l’AFP un haut responsable israélien des Affaires étrangères qui a requis l’anonymat.

Selon le responsable sioniste, les déclarations américaines « ne constituent pas pour le moment de changement de la politique de Washington ».

L’ex-chef de cabinet de l’ancien Premier ministre sioniste Ariel Sharon, Dov Weisglass, a cependant exprimé son inquiétude. « Si ces propos reflètent un début de changement de la politique américaine sur ce dossier, cela constitue peut-être le développement le plus inquiétant que l’on puisse imaginer pour l’établissement sioniste depuis des années », a-t-il affirmé à la radio militaire.

Pour le quotidien sioniste, Yédiot Aharonot, les Etats-Unis « ont largué une bombe. Pour la première fois, un responsable officiel américain a fait explicitement référence à la capacité nucléaire du régime sioniste ».

Le groupe britannique d’informations spécialisées Jane’s estime « entre 200 et 300 » le nombre de têtes nucléaires détenues par le régime sioniste, qui n’a jamais confirmé ni démenti cette capacité.

Le 11 décembre 2006, l’ancien Premier ministre sioniste Ehud Olmert avait commis un lapsus en incluant pour la première fois le régime sioniste dans une liste de pays disposant de l’arme nucléaire, avant d’y apporter un démenti.

Mardi, Rose Gottemoeller, qui représente les Etats-Unis à une session préparatoire d’une conférence mondiale sur le TNP prévue en mai 2010 à New York, a affirmé qu’une « adhésion universelle au TNP - y compris par le régime sioniste, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord - demeure un objectif fondamental des Etats-Unis ».

Le TNP compte 189 pays signataires. L’établissement sioniste, qui est considéré comme une puissance atomique, n’en fait pas partie. L’Inde et le Pakistan, qui sont dotés de l’arme atomique, ne l’ont pas signé non plus. Quant à la Corée du Nord, elle a quitté le traité en 2003.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx ?id=84466&language=fr

Al Manar

CCIPPP et Al Manar - jeudi 7 mai 2009

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7337

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006

Le Hamas est-il l’œuvre du Mossad ?

Tout est bon pour discréditer le Hamas et lui enlever le bénéfice de son succès populaire et de ses victoires contre l’occupant. Une accusation courante, et non des moindres, est que le Hamas est l’œuvre du régime sioniste. A bout d’arguments, ce sont souvent les organisations palestiniennes rivales, notamment les militants du Fatah, qui déclarent cela pour clore le débat. L’idée est de laisser croire, que depuis sa création, le mouvement islamique fait le jeu de l’ennemi en pronant la radicalité et que le Hamas et l’entité sioniste sont des alliés objectifs liés.

Dans cet article, Ramzy Baroud auteur de plusieurs ouvrages et éditeur de Palestinechronicle.com, démontre comment cette affirmation est ridicule et sans fondement.

Il montre comment le mouvement islamique a, dès 1967 à Gaza, établi les bases stratégiques qui ont permis son ascension et son succès. Disposant d’une base populaire très solide, il a construit une stratégie de résistance sur le long terme qui commence à porter ses fruits aujourd’hui. Le régime sioniste, croyant que le mouvement islamique était inoffensif et que les divisions palestiniennes pouvaient servir ses intérêts, a simplement laissé faire. Dire autre chose est particulièrement grave car, au-delà du discrédit jeté sur le Hamas, cela conduit à penser que toute stratégie victorieuse pour les Palestiniens dépend avant tout de l’occupant.

Voici donc l’article de Ramzy Baroud paru sur Palestinechronicle le 5 mars 2009 :

« La notion - que la Hamas est une invention sioniste - est simplement fausse »

Pendant que plusieurs gouvernements occidentaux débattent pour définir un type de relations possibles avec le Mouvement Palestinien Hamas, certaines organisations progressistes et de gauche ont également des difficultés, en ce qui concerne leur propre perception du Mouvement islamique.

Certains ont même prétendu que le Hamas est plus ou moins une œuvre sioniste. En fait, l’accusation, que le Hamas a été créé par les Services Secrets sionistes, est devenue d’une telle banalité qu’elle ne requiert souvent aucune démonstration. Alors que cette affirmation, formulée ainsi, est erronée, il y a certainement une raison et une histoire là derrière. Mais est-ce que le Hamas est réellement l’œuvre du Mossad ?

Cette simple hypothèse est lourde de conséquences, pas seulement parce qu’elle jette le discrédit sur un parti, mais aussi parce qu’elle peut créer une déception chez les Palestiniens qui pensent exercer un certain contrôle sur leur destin collectif. Cette idée que la Hamas est l’invention des sionistes est simplement fausse.

Il peut être très compliqué de saisir comment un tel mouvement a pu prendre pied et se développer avec un soutien populaire massif si on n’a pas une certaine connaissance de l’histoire sociale, économique et religieuse de la Bande de Gaza, le lieu de naissance du Hamas.

Il est vrai que pendant des années, les Palestiniens ont souffert de la pauvreté, de la faim et de l’humiliation sous l’occupation sioniste. Alors que l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a joué un rôle majeur en représentant et en parlant au nom du peuple palestinien à l’étranger, elle n’a, au mieux, joué aucun rôle dans les territoires occupés.

Il y a des raisons pour cela. Une des raisons majeures est que l’OLP avait ses propres priorités internationales et régionales, et qu’elle manquait de bases populaires, à l’inverse du mouvement islamique. C’était simplement une réponse naturelle pour une institution religieuse que de combler le vide d’un gouvernement absent, un rôle que le mouvement a joué avec beaucoup de sérieux. Mais jetons un œil un peu plus attentif sur l’évolution et le développement du Hamas, à Gaza en particulier, une présence qui a eu un fort impact dès 1967.

Pendant les premières années de l’occupation, le mouvement islamique a mis en place un effort stratégique qui nécessitait des fondations solides et bien établies. Initialement, le mouvement a rejeté l’idée de résistance armée, et a souvent été critiqué et ridiculisé par les mouvements de résistance laïques qui considéraient qu’il dissimulait sa faiblesse en « pacifisme ».

La vérité est que le Mouvement islamique à Gaza n’a jamais méprisé la lutte armée en elle-même. Il pensait que cette nation, constituée principalement de réfugiés, était dans un état vulnérable et demandait des années de préparation avant de pouvoir devenir une force avec laquelle on pouvait compter. Pour cette raison, ils ont investi plusieurs dizaines d’années pour renforcer les liens sociaux dans la société gazaouie , en construisant des mosquées, des crèches, des hôpitaux, des écoles, etc.

Les années 67 à 75 ont été définies par le Mouvement islamique comme la phase de « construction des mosquées ». La mosquée a représenté l’institution centrale de mobilisation des sociétés islamiques à Gaza. Ce n’était pas simplement un endroit de prière, mais aussi un centre de formation, d’interactions sociales et culturelles, et plus tard d’organisation politique.

Pendant la période 67 à 87, le nombre de mosquées a triplé, passant de 200 à 600. De 1975 jusqu’au milieu des années 80, s’est déroulée la phase de mise en place des institutions sociales, comme la formation de clubs islamiques, d’organisations charitables, de groupes d’étudiants, qui ont tous servi de points de rencontre pour la jeunesse musulmane.

En 1973, le Centre islamique a été créé à Gaza, l’institution actuelle qui est le cœur de toutes les activités du mouvement. Il était largement admis que le centre était une extension de l’organisation passée des Frères musulmans égyptiens. Le régime sioniste a volontairement peu agi pour empêcher l’établissement de cette organisation, comme il a également peu agi pour aider son développement.

L’attitude curieuse du régime sioniste pourrait en partie s’expliquer par sa politique de carottes et de bâtons. Comme les Islamistes avaient -à ce stade- renoncé à la lutte armée et fournissaient des services (aux populations occupées) qui permettaient d’économiser des millions de shekels sur le budget sioniste, il semblait peu utile d’interrompre ce qui semblait, à cette époque, être des activités inoffensives. Mais, plus sérieusement, le régime sioniste se méfiait de l’augmentation du nombre des institutions de l’OLP à l’étranger et de leur influence grandissante sur la société palestinienne dans les territoires occupés.

De plus, les tensions croissantes entre les autres mouvements de libération à Gaza et le mouvement islamique conduit par Sheikh Ahmad Yassin , laissaient un espoir au camp sioniste que cela conduirait à la paralysie respective des groupes, épargnant au régime sioniste la dure tâche de les contrôler. On peut avancer l’hypothèse que toute interférence israélienne pour empêcher la croissance et l’évolution du mouvement islamique à Gaza à ce stade aurait au contraire simplement accéléré sa radicalisation, plutôt que sa disparition.

Les années 70 et 80 furent pour les Palestiniens celles d’importants bouleversements avec les accords de Camp David, l’invasion sioniste au Liban et les nombreux massacres commis par le régime sioniste, assassinats qui ont atteint leur paroxysme avec les massacres de Sabra et Chatila perpétués par les phalanges libanaises chrétiennes en 1982 au Liban.

Pendant ce temps, le mouvement islamique à Gaza connaissait à une formidable métamorphose. Des décennies sur le terrain allaient être mises à l’épreuve alors que le mouvement évoluait pour assumer la lutte armée. Ce ne fut certainement pas une transformation immédiate et soudaine, mais un lent mouvement d’évolution dès 1967.

Qu’importe que les tendances religieuses de son discours soient rationnelles ou pas, le fait est, que la croissance, l’évolution et les modifications du mouvement islamique palestinien, dans toutes leurs manifestations, ont suivi un processus rationnel qui fût unique à Gaza et dans son histoire.

Aucun autre endroit en Palestine hormis la bande de Gaza était destiné à engendrer un mouvement islamique majeur. La bande était désespérément pauvre, sa population majoritairement composée de réfugiés et de leurs descendants. Les leaders islamiques étaient eux-mêmes des réfugiés et étaient pour la plupart des habitants des camps de réfugiés.

C’est ainsi que le « Hamas » a fait son apparition officielle en 1987 ; poussant la transformation du mouvement islamique à l’étape suivante, avec l’éclatement de la première Intifada palestinienne. Environ 20 ans plus tard, le Hamas a pu se réjouir d’une victoire écrasante lors des élections palestiniennes, une autre preuve de la croissance par étapes et programmée.

Au lieu d’essayer de comprendre et d’apprécier l’histoire de ce mouvement populaire, les pays occidentaux ont répondu par des sanctions, des blocus, et le régime sioniste par la mise en place d’un siège étouffant et prolongé qui a culminé avec le massacre le plus sanglant depuis 1948, d’une population palestinienne sans défense.

Les analystes, les politiciens, les critiques et les autres peuvent se quereller sur les origines et l’histoire d’un mouvement qui, parmi beaucoup de choses, a rendu à une large proportion de la société palestinienne sa dignité et son respect d’elle-même, ainsi que le sentiment d’avoir du pouvoir sur l’occupant. Mais argumenter que le Hamas était courtisé par des agents sionistes motivés par la mort des Palestiniens est tout simplement débile.

Ramzy Baroud

Traduction : Comité Action Palestine.

Source : http://www.comiteactionpalestine.org/modules/news/article.php ?storyid=134

Ramzy Baroud - Palestine Chronicle

CCIPPP et Ramzy Baroud - Palestine Chronicle - vendredi 8 mai 2009.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article7343