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PALESTINE OCCUPEE

Chronique de l’occupation

Mardi, 7 avril 2009 - 7h03 AM

mardi 7 avril 2009

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Numéro : 54

nombre d’entrées : 6

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Les forces coloniales imposent une punition collective au village de Saffa suite à l’attaque contre un jeune colon

Les forces coloniales imposent une punition collective au village de Saffa suite à l’attaque à la hache qui a tué un jeune colon et blessé un autre dans une colonie voisine. Vers 13h30, des dizaines de soldats ont pénétré dans le village, en déclarant un couvre-feu de 24 heures et en empêchant les habitants de quitter leurs maisons.

Les autorités coloniales ont déclaré que l’opération militaire était une réponse à l’attaque contre les enfants de colons qui ont eu lieu dans la colonie de Bet Aïn, située à côté de Saffa. Pourtant, la Quatrième Convention de Genève interdit les actes de punition collective contre les populations civiles.

Après que le couvre-feu ait été déclaré à Saffa, les forces coloniales ont procédé à une fouille des maisons. Des centaines d’hommes et de garçons de plus de 15 ans ont été rassemblés dans la mosquée du village où ils ont été interrogés par les agents de renseignements sionistes qui ont vérifié leurs cartes d’identité. Au moins trois villageois ont été placés sous arrestation et emmenés dans les jeeps de l’armée.

Les soldats de l’occupation ont également confisqué les papiers d’identité de plusieurs hommes détenus dans la mosquée et ne leur ont jamais rendus. Les soldats ont effectué également plusieurs patrouilles en jeep dans Saffa et dans le village voisin de Beit Omar, où ils ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Des dizaines de jeunes palestiniens se sont opposés à l’incursion de l’armée, en répondant à l’invasion en jetant des pierres sur les jeeps.

L’armée a également pris position dans trois résidences du village, et dans deux cas, en forçant les habitants à quitter leurs maisons. Des drapeaux sionistes ont été installés sur les toits de ces maisons.

L’intérieur de plusieurs maisons a été endommagé au cours des fouilles de maisons. Les soldats occupant les maisons ont déclaré aux habitants qu’ils avaient pris position dans le village pour protéger les habitants de Saffa des représailles des colons.

Pourtant, le couvre-feu, les fermetures de routes, les arrestations, les occupations de maisons et la présence de soldats sont clairement destinés à punir l’ensemble du village pour ce qui est arrivé aux deux jeunes colons.

L’armée coloniale a aussi utilisé des bulldozers de l’armée pour fermer les routes menant à Saffa dans au moins trois endroits. Les villages de Beit Omar et de Surif ont été également touchés par la fermeture de leurs routes principales par des monticules de terre et de roches. La porte de l’armée placée à l’entrée de Beit Omar est restée fermée pendant plus de 24 heures. La fermeture des routes dans ces trois villages a touché environ 30000 habitants.

En outre, plusieurs heures après l’attaque contre la colonie, un checkpoint a été installé sur la principale route entre Bethléem et Hébron, en face du village de Halhul. Des centaines de voitures ont donc dû subir les contrôles de sécurité ce qui a rapidement bloqué le trafic..

Le lendemain, une importante présence militaire est restée à Saffa, et la plupart des routes de la région ont continué d’être fermées.

Vers 9h du matin, les villageois ont dégagé un monticule de terre installé par l’armée d’occupation entre Beit Omar et Saffa. Les soldats sont revenus pour installer un nouveau barrage avant de dégager la route quelques heures plus tard et construire un nouveau barrage dans une autre rue.

Les trois maisons sont toujours occupées par des soldats, bien que les habitants qui ont été forcés de quitter leurs maisons aient été autorisés à récupérer une partie de leurs effets personnels. Les soldats ont également saisi les clés de leur véhicule à deux chauffeurs de taxi de Beit Omar et ils ne les ont toujours pas rendus.

Source : http://palsolidarity.org/ Traduction : MG pour ISM

[ commentaires : attitude typiquement coloniale . On traite les gens comme un troupeau d’animaux. C’est là, comme cela a été souligné des dizaines de fois, que se situe le coeur du crime colonial : il nie la qualité et la dignité d’êtres humains aux colonisés.d’Auschwitz et autres lieux. Oui, le sionisme est, au coeur, un racisme. Intolérable. ]

ISM - Hébron - 05-04-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11618&type=temoignage≤sujet=Incursions

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002

L’avenir de la résistance palestinienne (3 et fin)

Le rapport écrit par le Centre Az-Zaytouna d’études et de conseils, résumé et traduit par nos soins, est basé sur une étude écrite par Dr. Abdou As-Sattar Qassim.

La première partie de ce rapport ( http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11589&type=analyse≤sujet=R%E9sistances ) a parlé des défis, aussi bien intérieurs qu’extérieurs, auxquels la résistance palestinienne fait face. La deuxième a parlé de l’ascension de la résistance, surtout du pourquoi.
( http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11594&type=analyse≤sujet=R%E9sistances ).

En voilà la troisième qui parlera de l’interaction entre les éléments qui freinent la résistance et ceux qui contribuent à son ascension. Elle parlera également de l’état actuel de la résistance, avant le résumé final.

L’interaction entre les éléments positifs et négatifs

Il est naturel que les facteurs qui freinent la résistance s’opposent à ceux qui font son ascension, sans pour autant que les uns éliminent les autres. L’interaction continuera entre eux. Toutefois, il est certain que la victoire sera pour la résistance. Il y a des indications confirmant ce dessein.

Premièrement : l’établissement sioniste n’est plus ce qu’il était auparavant, ni militairement ni au niveau des renseignements. Il avait perdu une guerre contre le Hezbollah libanais en été 2006. Puis il a entamé une guerre aveugle contre la petite surface de la bande de Gaza, collée à son rein. Il a entamé la guerre, sans avoir eu de renseignements suffisants concernant son ennemi. Puis il s’est retrouvée obligée de mettre un terme à sa guerre, sans réussir à réaliser un de ses véritables objectifs. Il s’est arrêté en s’attribuant des victoires. Sans oublier que la société sioniste est de plus en plus faible, moue, que ses combattants sont de plus en plus délabrés, que l’armée coloniale de plus en plus vulnérable.

Deuxièmement : Les Etats-Unis ont échoué à bâtir leur nouveau Moyen-Orient. Et l’administration américaine de Bush n’a pas réussi sa guerre contre le terrorisme. Elle n’a fait qu’enliser son pays dans les bourbiers de l’Iraq et de l’Afghanistan. Puis les Etats-Unis se retrouvent actuellement empêtrés dans la crise financière et économique mondiale. Ils sont incapables de faire face à l’Iran, de faire des changements réels dans la région.

Troisièmement : Les Palestiniens ont pu résister aux campagnes militaires gigantesques sionistes, soutenues par des Arabes et même par des Palestiniens. Est-ce alors possible que la résistance palestinienne s’affaiblisse, sous un même degré de pression ? La résistance a montré un bon niveau d’endurance sous une pression donnée. La logique des choses nous dira que si cette pression était moins forte, la résistance serait plus forte.

Quatrièmement : La popularité de l’autorité palestinienne de Ramallah a pris un coup lors de la guerre agressive israélienne menée contre Gaza. Elle a détenu une position faible, terne. La résistance a pendant ce temps acquis un respect de plus en plus ascendant sur tous les niveaux, palestinien, arabe et international.

Cinquièmement : Il y a une prise de conscience dans le monde arabo-islamique. Cette prise de conscience ne va pas au rebours du mouvement de l’Histoire. Le manque total de crédibilité des accords signés avec le régime colonial sioniste ne fait que la nourrir.

L’état actuel de la résistance

On ne peut prétendre que la résistance ait été très active, ces quatre dernières années. Les opérations ont remarquablement baissé, surtout en Cisjordanie. On remarque l’absence d’opérations martyres qui perturbaient remarquablement l’occupation israélienne. Plusieurs raisons contribuent à cet état de cause. La construction du mur de séparation. La politique sioniste d’assassinats. La participation de l’autorité palestinienne à la poursuite de résistants palestiniens.

L’enracinement

La résistance palestinienne a beaucoup fait sur le terrain. Il est évident qu’elle travaillera pour renforcer ses réalisations, en attendant une autre guerre israélienne. Elle essayera d’améliorer ses moyens et ses méthodes pour acquérir des armes.

Cette résistance est l’objet d’un blocus hermétique de la part du régime sioniste, de l’Amérique et même de certains pays arabes. Ils vont jusqu’à la priver (le peuple palestinien avec) de son pain. Toutefois, la résistance qui avait pu montrer une forte endurance avant la guerre, elle pourra encore mieux résister après avoir mis en échec l’attaque sioniste.

En Cisjordanie

Très difficile est la position de la résistance palestinienne. L’autorité palestinienne qui est sous les ordres de l’Américain Dayton continuera à poursuivre les résistants. Evidemment, ces derniers continueront à travailler, silencieusement mais avec ténacité, loin de tout acte spectaculaire.

Il est également évident que la dernière guerre sioniste menée contre Gaza aura des retombées positives, aussi bien sur le peuple de la Cisjordanie que sur ses résistants.

Finalement, notons que dans la région, la résistance n’est plus comme elle était auparavant. La résistance palestinienne est dans un élan ascendant, ainsi que la force iranienne. Il est vrai que la résistance aura des hauts et des bas, mais il faut admettre qu’elle est en train de monter la pente. Parallèlement, le régime sioniste se trouve sur le côté opposé, sur la pente descendante. Sa capacité dans la région atteint ses limites.

On peut prédire que l’avenir sera pour la résistance et que les pays occidentaux se trouveront, en fin de compte, obligés de reconnaître la nouvelle donne.

Source : Palestine Info

ISM et Palestine Info - Palestine - 06-04-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11628&type=analyse≤sujet=R%E9sistances

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003

Trois palestiniens blessés dans des affrontements avec des colons à Jérusalem Est

Trois Palestiniens ont été blessés dimanche soir dans la Vieille Ville de Jérusalem après que des colons juifs aient attaqué leur quartier, pendant que la police sioniste arrêtait trois frères qui essayent de contenir les colons.

Le correspondant de Ma’an à Jérusalem a rapporté que des dizaines de colons ont essayé d’atteindre une maison appartenant à la famille Jabir, dans le quartier Sa’diyya, que des groupes juifs et les forces coloniales avaient occupé jeudi dernier.

Les trois Palestiniens ont été légèrement blessés. Il s’agit de Talal Nassar, Abddul-Raoof Jabir et Ja’far Jabir.

De plus, la police israélienne a arrêté le propriétaire de la maison, Naser Jabir, et ses frères Alaa et Rajaei. Ils ont été libérés 24 heures plus tard. Alors que des hordes de colons attaquaient la maison, les habitants palestiniens du quartier les ont affrontées et des clashes ont eu lieu jusqu’à la Porte de Damas.

Lire également l’article du jeudi 2 avril « Des colons israéliens s’emparent d’une maison dans la Vieille Ville de Jérusalem »

Source : Maan News Traduction : MR pour ISM

ISM et Ma’an News - Jérusalem - 06-04-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11626&type=communique≤sujet=Attaques%20de%20Colons

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004

Piraterie israélienne

Lors d’une nouvelle mission pirate, l’occupation israélienne a arrêté huit pêcheurs et a confisqué leurs bateaux au large de Gaza.

Le reporter du Palestine Telegraph a appris que les navires de guerre israéliens ont intercepté cinq bateaux palestiniens alors qu’ils pêchaient au nord de la Bande de Gaza. Les forces israéliennes ont saisi les bateaux et arrêté les huit pêcheurs qui étaient à bord.

Un responsable palestinien a dit que l’armée israélienne avait l’habitude d’arrêter les pêcheurs, qu’elle transférait ensuite dans le port d’Ashdod où ils étaient interrogés sur la nature de leur travail. Après quoi, ils sont photographiés avant d’être libérés, mais ils ne récupèrent pas leurs bateaux.

D’autre part, un groupe de combattants de la résistance palestinienne a échappé à un bombardement israélien qui visait l’Ecole américaine, près de Beit Lahia, au nord de la Bande de Gaza. Les avions israéliens continuent à survoler différentes parties de la Bande.

Source : The Palestine Telegraph

Traduction : MR pour ISM

ISM et The Palestine Telegraph - Gaza - 06-04-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11629&type=communique≤sujet=P%EAcheurs%20de%20Gaza

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005

Nouveau « gouvernement israélien »... leur « paix », c’est la guerre !

Les « Accords d’Oslo » ont initié en 1993 « La procession des processus de paix ». Ainsi on a vu défiler sous la houlette des USA le processus de paix des « Accords d’Oslo » ; en 2003 le processus de paix de la « Feuille de route » pilotée par « le Quartet » (USA, Russie, ONU et UE) et en 2007 à nouveau sous la houlette des USA, le processus de paix de la « Conférence d’Annapolis ».

Chaque « processus de paix » rassemble sionistes, palestiniens et des Etats de la communauté internationale. Il instaure un mode de négociation avec des objectifs à atteindre, un calendrier et des contraintes à respecter.

Bien sûr chacun de ces processus fixait une date de création de l’Etat palestinien, fixait des contraintes de gel des colonies sionistes etc. Le constat est facile : l’entité sioniste n’a respecté aucun des engagements, n’a tenu aucune de ses promesses.

Avec le recul, la procession des « processus de paix » révèle aujourd’hui au grand jour sa nature mystificatrice et sa véritable fonction : anesthésier l’opinion internationale grâce à quoi, avec le soutien de ses alliés, le régime colonial poursuit en toute impunité le nettoyage ethnique de la Palestine ainsi que l’apartheid en Palestine et en Israël. C’est pendant les processus de paix qu’Israël a mené depuis 2002 les 5 « opérations spéciales d’envergure » (Rempart, Arc en ciel, Pluies d’été, etc.) dont, rappelons le, 4 sur 5 ( !) ont été perpétrées contre la bande de Gaza. Autant de crimes de guerre, qui ont causé la mort de milliers de femmes, enfants et hommes palestiniens

Aujourd’hui après l’opération « Plomb durci » qui a causé à Gaza la mort de 1 315 personnes dont 413 enfants, comme par enchantement le régime sioniste et ses amis (USA, UE) ressortent les costumes de la procession pour une nouvelle parade du « processus de paix » : une nouvelle anesthésie générale qui fera oublier les crimes commis et la nécessité de leur châtiment.

Mais l’arrivée de l’extrême droite et de la droite extrême au pouvoir en zone sioniste complique le bon déroulement de la routine. En effet, bien que Netanyahu ait déclaré vouloir « arriver à la paix économique, sécuritaire et politique », il refuse, conformément à la charte du Likoud, l’existence d’un Etat palestinien.

Lieberman, son ministre des affaires étrangères et chef du parti d’extrême droite, a déjà annoncé « qu’accepter des concessions dans le cadre du processus de paix avec les Palestiniens mènerait l’Etat hébreu à la guerre. » Lieberman va jusqu’à nier « toute légitimité au sommet d’Annapolis ». C’est dire que le nouveau gouvernement sioniste affiche ouvertement sa volonté de ne pas s’embarrasser des faux semblants des « processus de paix ». N’oublions pas que ce gouvernement, élu après la guerre contre Gaza, est fort du soutien à cette guerre de l’immense majorité de la société sioniste dont les positions anti-arabes (arabes de la zone sioniste) et anti-palestiniennes sont sorties renforcées.

Mais la politique affichée par Netanyahu pose problème aux alliés du régime sioniste : aux USA en premier lieu, mais tout autant à l’Europe, pour la bonne raison qu’elle révèle sans masque ni fard la vraie nature du projet politique sioniste et par la même occasion, la nature criminelle du soutien de ses alliés !

Netanyahu ne fait que dire tout haut ce que les précédents gouvernements faisaient « tout bas » sous le couvert des « processus de paix » successifs. Dans la suite de Sharon, Netanyahu crie haut et fort qu’il faut continuer « 48 » et construire « Eretz Israël », ce qui implique le nettoyage ethnique dans les territoires occupés et le transfert des palestiniens de la zone sioniste.

On comprendra que soutenir de telles positions est chose délicate pour Obama et les dirigeants européens au regard de l’opinion publique, d’où leur embarras.

L’autre motif d’embarras tient au refus du gouvernement sioniste de soutenir la thèse des « deux Etats ».

Or les USA et l’UE, pas plus que la (nouvelle) droite sioniste que sont les travaillistes, ne peuvent renoncer à la solution des « deux Etats ». Bien loin de ce qu’était la revendication initiale et compte tenu de la progression de la colonisation, la thèse des « deux Etats » est depuis des années instrumentalisée à d’autres fins. Elle est devenue le corollaire indispensable des « processus de paix ». Le processus de paix est la tenue de camouflage des plans de guerre, la thèse des « deux Etats » en est le gaz anesthésiant :

- qui avant tout confirme la reconnaissance du régime sioniste en tant qu’Etat juif et qui valide donc sa politique sioniste,

- qui garantit le maintien d’une Autorité Palestinienne sans Etat mais sous tutelle économique, financière et politique,

- et enfin qui génère les illusions et les mystifications nécessaires pour endormir l’opinion publique internationale sur un Etat palestinien qui, sur le terrain, n’a plus d’existence viable.

Le précédent gouvernement parlait de paix et faisait la guerre, le nouveau ne s’embarrasse pas des travestissements et déclare ouvertement préparer la guerre.

Ses alliés, Obama en tête, l’obligeront-ils à se parer des habits de la « paix » et à rentrer dans les rangs de la procession, pour finalement faire comme les précédents ?

C’est dire combien, pour le peuple palestinien, cet « alignement » serait une bien maigre consolation, superficielle, trompeuse, sans perspective et de toute façon mystificatrice.

Pour autant les contradictions qui ne manqueront pas de surgir entre le gouvernement Netanyahu et ses alliés devraient fournir des failles et des points d’appui dont le mouvement de solidarité devra se saisir.

José Luis MORAGUES
Université Paul Valéry Montpellier III

[ commentaires : on ne peut que constater que l’auteur est parfaitement clairvoyant, et j’aime assez sa formule : « Le processus de paix est la tenue de camouflage des plans de guerre, la thèse des « deux Etats » en est le gaz anesthésiant ». La seule difficulté que j’éprouve est celle-ci : n’étant pas au nombre de ceux qui subissent quotidiennement les difficultés de touts ordres et les souffrances qui sont imposées aux Palestiniens, je ne sent pas autorisé à leur donner des conseils sur la façon de mener leur lutte.

Il est vrai qu’on a chaque jour davantage le sentiment que eux et nous sommes confrontés à des têtes à peine différentes de la même hydre. .]

ISM et José Luis Moraguès - Palestine - 06-04-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11630&type=analyse≤sujet=Sionisme

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006

Le cauchemar Palestino-sioniste d’Obama

Parmi les nombreux problèmes que le président américain, Barack Obama, a à gérer, le violent conflit entre les sionistes et les Palestiniens pourrait bien être le plus difficile à résoudre.

Peut-il le faire ? Peut-il réussir là où tant d’autres avant lui ont échoué ?

Alors qu’il est généralement convenu que les États-Unis ont un besoin vital d’une paix arabo-sioniste - ne serait-ce que pour protéger leurs propres intérêts dans le monde entier contre l’hostilité des Arabes et des Musulmans - les obstacles auxquels est confronté Obama sont, en grande partie, difficiles. La plupart des analystes et des observateurs du conflit long d’un siècle ont tendance à être pessimistes quant à ses chances.

Cependant, Obama n’est pas sans atouts.

Le premier est sa détermination déclarée de s’attaquer au problème « activement et énergiquement » - en d’autres termes, d’utiliser une partie de son capital politique considérable pour amener les parties autour de la table et de les convaincre de parvenir à un règlement. Il a dit clairement - et le monde l’a noté - que son objectif est une solution à deux États.

Le second atout d’Obama est la préoccupation de tout gouvernement sioniste de ne pas offenser son puissant allié américain. Le régime sioniste est aujourd’hui dans une situation vulnérable. Le nouveau gouvernement d’Extrème-Droite de Benyamin Nétanyahou, n’a que peu d’amis au niveau international.

En tout état de cause, l’image du régime de Tel Aviv a été gravement endommagée par la guerre contre la bande de Gaza. Même s’il a de nombreux partisans aux États-Unis - y compris un puissant lobby et un Congrès sympathique – le régime colonial ne peut pas se permettre un affrontement ouvert avec Obama.

Il n’est que trop conscient du fait que certains Américains de premier plan ont commencé à remettre en question la nature et la valeur de l’alliance américano-sioniste. La dernière chose que veut l’entité sioniste, c’est déclencher une réaction dans l’opinion américaine contre sa relation intime avec les États-Unis, dont il dépend grandement.

Obama a un troisième atout de poids et les compétences des deux hommes qui vont être étroitement associés à l’élaboration de la politique américaine dans le conflit israélo-palestinien.

C’est l’ancien sénateur George Mitchell, l’envoyé spécial d’Obama, et le général James Jones, son conseiller à la sécurité nationale. Ils connaissent bien tous les deux le Moyen-Orient et ont une expérience personnelle directe du problème. Ils forment un formidable duo.

Mitchell a rédigé en 2001 un célèbre rapport qui demandait le gel des colonies de peuplement sionistes et une répression des Palestiniens à l’égard du terrorisme. Commandé par le Président Bill Clinton, le rapport a été remis à son successeur, le président George W Bush - qui n’a pas réussi à agir en tenant compte de ses recommandations. Mitchell a maintenant une deuxième chance de mettre en pratique ses idées. Il n’est pas quelqu’un qui accepte un Non comme réponse.

Le général Jones, un ancien commandant des Marines, est un éminent diplomate-soldat américain, qui est devenu commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) et a commandé les forces militaires de l’OTAN en Europe. Il a entrepris des missions en Turquie, dans les Balkans et en Irak.

Il a été nommé Envoyé spécial pour la sécurité régionale au Moyen-Orient par Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat de Rice, et a passé 18 mois dans ce rôle en 2007-2008, dans ce rôle pendant dix-huit mois en 2007-8, à réfléchir au sujet des arrangements de sécurité qui seraient nécessaires pour étayer une paix palestino-sioniste.

Le général Jones a eu d’importantes discussions - mais très discrètes - sur la sécurité avec les sionistes et les Palestiniens. Son opinion n’a pas été publiée, mais on croit qu’il recommandera l’envoi d’une force de l’OTAN dans la région, complétée par des soldats jordaniens, égyptiens et sionistes. Placée le long de la Ligne Verte et dans la Vallée du Jourdain, sa mission serait de protéger Israël contre les infiltrations et les autres menaces terroristes, de mettre en place des stations d’alerte précoce, mais aussi de construire une force de sécurité palestinienne, de manière à lui permettre, le moment venu, de s’en sortir sans forces extérieures. La période de transition pourrait prendre plusieurs années, afin de laisser du temps à l’entité sioniste et aux Palestiniens pour construire une confiance et une coopération mutuelles.

Le régime sioniste s’est toujours opposé à la présence de forces internationales sur le territoire de la Palestine. Mais les diplomates occidentaux indiquent que maintenant son opposition s’est radoucie.

Washington reconnaît maintenant que le régime colonial n’envisage même pas une solution à deux États, sauf s’il reçoit des garanties sur sa sécurité à long terme, ainsi que des fonds et des armes américaines pour maintenir sa « supériorité » contre toute éventuelle coalition arabe.
L’équipe d’Obama devra faire face à une situation de changements importants dans les camps sionistes et palestiniens.

Du côté sioniste, personne ne peut prédire combien de temps survivra la coalition de Netanyahou. D’autre part, le nouveau Premier ministre a tenté de détourner la critique internationale en disant qu’il était prêt à poursuivre les accords de paix avec les voisins de la zone sioniste. Personne ne le croit vraiment. Il va évidemment faire tout son possible pour éviter les négociations sur le statut final.

Il a essayé de se protéger contre les pressions américaines en incluant dans sa coalition le chef de file du Parti Travailliste, Ehud Barak, comme une sorte de « bouclier humain », et il a aussi dit qu’il va supprimer certains avant-postes illégaux en Cisjordanie.

Ces actions ne sont que symboliques. Nétanyahou n’a jamais approuvé l’idée d’un État palestinien indépendant, et il n’y aucune mention d’un gel de la colonisation, dans son accord avec Barak. En effet, en tant que Ministre de la Défense, Ehoud Barak a approuvé des dizaines de projets de construction en Cisjordanie au cours des derniers mois.

On peut être certain que ce processus va se poursuivre - à moins que et jusqu’à ce qu’Obama y mette un holà. Le démantèlement d’un avant-poste ou deux mai ne sera que de la poudre aux yeux de la communauté internationale, et n’ira pas jusqu’à résoudre le problème.

Du côté palestinien, le Hamas a accru sa légitimité en affrontant le régime sioniste et en survivant après la guerre contre la Bande de Gaza. Son contrôle du gouvernement et de la population de Gaza est désormais plus stricte que jamais. Dans le même temps, son rival, le Fatah - et l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas - ont subi une perte du soutien et une érosion de leur légitimité par leur absence dans la bataille. Le paysage politique de la Palestine a ainsi été profondément modifié.

Si l’équipe d’Obama veut faire des progrès, l’ancienne politique américaine envers le Hamas devra être radicalement revue pour tenir compte de ces réalités sur le terrain. La politique de Bush cherchant à isoler, boycotter et détruire le Hamas, tout en tolérant le siège cruel de Gaza imposé par le régime sioniste a été dépassée par les événements et devra être rejetée.

Le véritable test pour Netanyahu et Obama sera le futur projet E-1 du régime sioniste qui fait partie de son plan d’expansion « Grand Jérusalem ». Il est destiné à relier la grande colonie de Maale Adumim à Jérusalem, à consolider l’annexion par le régime sioniste de la partie Est Arabe de Jérusalem et de séparer les quartiers arabes de la ville de leur arrière-pays en Cisjordanie.

S’il est mené à bien, il empêchera tout lien territorial entre Bethléem et Ramallah, et ce sera le glas de tous les espoirs d’un État palestinien.

Si Obama ne fait pas annuler ce plan, il peut oublier tout règlement pacifique du conflit palestino-sioniste.

Source : http://english.daralhayat.com/ Traduction : MG pour ISM

ISM et Patrick Seale - USA - 04-04-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11613&type=analyse≤sujet=Initiatives%20de%20Paix