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PALESTINE OCCUPEE

Chronique de l’occupation

Samedi, 4 avril 2009 - 20h25

samedi 4 avril 2009

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Numéro : 53

nombre d’entrées : 5

001

Goldstone dirigera la mission d’enquête du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies

Un Juif d’Afrique du Sud ayant des liens étroits avec le régime sioniste sera à la tête d’une enquête des Nations Unies sur les crimes de guerre pendant la récente guerre de l’établissement sioniste contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Richard Goldstone, un administrateur de l’Université hébraïque, sera à la tête de la commission a nommé vendredi par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Le régime colonial n’a pas dit s’il coopérera. Par le passé, il a ignoré les autres enquêtes du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (HCR), en soulignant la tendance de l’institution à viser l’établissement sioniste par ses critiques tout en ignorant d’autres violations importantes.

Goldstone, qui a dirigé les poursuites pour crimes de guerre au Rwanda et dans l’ex-Yougoslavie, a déclaré qu’il allait enquêter sur les allégations de crimes de guerre par les deux parties.

« C’est dans l’intérêt des victimes », a déclaré Goldstone au siège du HCR à Genève. « Cela leur permettra de savoir ce qui s’est passé. Cela pourra aider dans le processus de guérison. »

Il a déclaré que sa judéité et ses liens avec l’entité sioniste étaient des « valeurs ajoutées » (???). « Je regarde avec beaucoup d’intérêt ce qui se passe dans le régime sioniste », a-t-il déclaré. « Je suis associé avec des organisations qui ont travaillé en Zone Sioniste. Et je crois que je peux aborder la lourde tâche que j’ai acceptée de manière équilibrée et impartiale. »

L’accompagneront dans sa mission, Christine Chinkin, professeur britannique de droit international ; l’avocate pakistanaise Hina Jilani, et le colonel à la retraite de l’armée irlandaise, Desmond Travers.

Gaza : Goldstone à la tête d’une mission du Conseil des droits de l’homme

ONU - 3 avril 2009

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a annoncé vendredi la nomination de Richard Goldstone, ancien procureur en chef des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, à la tête de la mission d’information indépendante chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme et du droit humanitaire lors du récent conflit à Gaza entre Israël et le mouvement palestinien Hamas.

Le Président du Conseil, Martin Ihoeghian, a également annoncé que la mission comprendrait Christine Chinkin, professeur en droit international à la London School of Economics and Political Science, à l’Université de Londres, Hina Jilani, avocate à la Cour suprême du Pakistan et ancienne représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur les défenseurs des droits de l’homme, et le colonel à la retraite de l’armée irlandaise, Desmond Travers, membre du conseil des directeurs de l’Institut pour les enquêtes criminelles internationales (IICI). L’équipe bénéficiera du soutien des employés du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

« Je suis persuadé que la mission sera en position d’évaluer de manière indépendante et impartiale toutes les violations des droits de l’homme et du droit humanitaire commises dans le contexte du conflit qui a eu lieu du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 et de fournir une clarification plus que nécessaire sur la légalité des milliers de morts et de blessés et des destructions », a déclaré M. Ihoeghian.

« Il est dans l’intérêt de tous les Palestiniens et les sionistes que les allégations de crimes de guerre et de violations graves des droits de l’homme liées au récent conflit et visant toutes les parties fassent l’objet d’une enquête. J’espère que conclusions de cette mission contribueront de manière significative au processus de paix au Moyen-Orient et apporteront la justice aux victimes », a déclaré pour sa part Richard Goldstone, qui travaille actuellement dans un institut de recherche néerlandais.

Source : http://jta.org/news/ Traduction : MG pour ISM

[ commentaires : bien entendu, ceux qui ont écrit ce commentaire, et ceux qui le diffusent en espérant le faire connaître, vont se faire traiter... inutile de préciser de quoi. Ou plutôt, à la fin, cessons d’avoir peur des mots : d’antisémites.

Mais enfin, que dirait-on si on mettait un administrateur d’une Université, disons chinoise, dirigeait une commission d’enquête sur le Tibet ? Et vous n’aurez aucun mal à multiplier les analogies si vous le souhaitez : la Tchétchénie, la Birmanie, etc. Quand vont -ils donc comprendre combien ce genre de verrouillage cause infiniment plus de dégâts que ceux qui suivraient si les violations signalées par beaucoup de gens lors de la guerre de Gaza étaient recensées par une organisme absolument incontestable ? Enfin quoi ! ce genre de pratique ne peut que renforcer deux convictions très néfastes : la première est que les institutions internationales sont très peu dignes de confiance, puisqu’elles semblent bien verrouillées par les petits larbins de l’Empire. La seconde est que, décidément, la maffia est beaucoup plus puissante que ce qu’on imagine.

La première de ces remarques renforce le crédit du terrorisme. La seconde renforce qui, à votre avis ? ]

ISM et Ron Kampeas - USA - 04-04-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11609&type=communique≤sujet=ONU

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002

Les Etats-Unis empêchent l’entrée de l’aide à Gaza

Le Patriot Act des États-Unis empêche Save the Children-Norvège, de reconstruire des écoles dans la Bande de Gaza. L’organisation est désespérée.

« Nous sommes autorisés à distribuer des rations d’urgence, comme de la nourriture et de l’eau, mais les efforts de secours et de reconstruction sont systématiquement bloqués », a déclaré Bjørn Lindgren, le directeur régional pour l’Europe et le Moyen-Orient de Save The Children, dans une interview au Klassekampen. « C’est une terrible politique qui nous empêche d’aider les enfants. »

Après la guerre des sionistes contre Gaza en Janvier dernier, une grande partie de l’infrastructure est en ruines. Les écoles, les hôpitaux, les routes, et différents services publics ont été bombardés. Trois cent mille personnes n’ont pas d’eau, et l’UNICEF estime que 8000 enfants souffrent de malnutrition.

Mais Save the Children et d’autres organisations d’aide sont empêchées de participer à une reconstruction par la législation américaine. Selon le Patriot Act, aider à reconstruire des écoles ou des cliniques dans la bande de Gaza est un « soutien au terrorisme ».

Le cœur du problème est que le Hamas est sur la liste américaine des organisations terroristes. Selon la législation anti-terroriste américaine, effectuer des transactions avec des particuliers et des organisations liées au terrorisme ou à ceux qui soutiennent ces organisations est un acte terroriste. Le Hamas contrôle le Ministère de l’Éducation et le Ministère de la Santé à Gaza. Les enseignants, les médecins et les autres personnes qui travaillent avec ces ministères sont considérés comme étant associés au Hamas.

Une note de Save The Children-Etats-Unis fait remarquer que selon la loi, il est illégal de fournir des équipements médicaux aux hôpitaux gérés par le Ministère de la Santé, d’enseigner ou de payer des enseignants employés par les écoles gérées par le Ministère de l’Education, ou de donner des matériaux ou un soutien à la reconstruction de bâtiments publics, y compris les trottoirs.

Save the Children-Norvège fait partie de l’Alliance internationale Save the Children. Leur travail est directement bloqué par la législation américaine. Save The Children était présent et aidait la Bande de Gaza depuis 1973.

Lindgren est désespéré de voir que leur bon travail est stoppé. « Save The Children Alliance a protesté de la façon la plus forte. Cette politique a entrainé une unification au sein de notre mouvement quant au fait de rester ferme sur les principes humanitaires », dit-il.

« Nous ne prenons pas en compte le régime qui est au pouvoir là où nous travaillons, nous sommes là pour aider les enfants. Save The Children a commencé à travailler après la Première Guerre mondiale, et a fait beaucoup d’efforts pour aider les enfants allemands, ainsi que « les enfants de l’ennemi ». C’est notre principe de base.

Save The Children a adressé une demande à l’envoyé spécial au Moyen-Orient des États-Unis, George Mitchell, dans laquelle ils ont demandé à l’OFAC, le bureau d’administration des sanctions économiques aux États-Unis, de faire une exception pour la bande de Gaza, de sorte que les ONG puissent apporter de l’aide d’urgence et des services aux familles et aux enfants qui luttent pour survivre au lendemain du conflit. Pour l’instant, leurs demandes sont tombées dans l’oreille d’un sourd.

Parmi les hôpitaux touchés par la législation américaine, il y a l’hôpital Al-Shifa où les médecins norvégiens, Mads Gilbert et Erik Fosse, ont travaillé pendant la guerre. L’hôpital Shifa est géré par le Ministère palestinien de la Santé, contrôlé par le Hamas.

« Il est totalement inacceptable d’étendre une punition collective à la population civile palestinienne qui se répercute sur l’ensemble de la société civile ruinée de la bande de Gaza », a déclaré Mads Gilbert à Klassekampen.

Le Consul général américain pour les secteurs palestiniens menace les humanitaires de poursuites pénales individuelles s’ils coopèrent avec les enseignants palestiniens employés dans les écoles publiques, parce que le Hamas est en charge de l’éducation. La fourniture de matériel à ’hôpital Shifa a été interdite, car le ministère de la Santé est dirigé par le Hamas.

« Indépendamment de ce que nous pensons de la politique, les efforts humanitaires dans la bande de Gaza doivent être libres, afin que les établissements de santé et les écoles puissent être reconstruits », explique Gilbert.

Save The Children a soulevé la question auprès du gouvernement norvégien lors de Conférence internationale d’aide. Gilbert espère que le gouvernement pourra affronter les États-Unis sur cette question.

« Où est la voix du gouvernement norvégien ? Où est la voix de Jonas Gahr Støre ?, demande-t’il.

Source : http://www.uruknet.de/ Traduction : MG pour ISM

[ commentaires : heureusement que les choses vont changer dès l’entrée en fonction de Barack Hussein Obama ! ]

ISM et Pål Hellesnes - Europe - 04-04-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11608&type=communique≤sujet=Crimes%20de%20guerre

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003

Le gouvernement Haniyeh appelle les factions palestiniennes à ne pas s’incliner devant les pressions extérieures

Le gouvernement légitime de l’Autorité Palestinienne du Premier ministre Ismail Haniyeh a salué les efforts égyptiens de médiation dans le dialogue inter-palestinien au Caire, mais a appelé les factions palestiniennes qui participent aux discussions de ne pas s’incliner devant les pressions extérieures.

Taher Al-Nunu, porte-parole du gouvernement, a souligné que les appels à des concessions politiques sous prétexte de pragmatisme altéraient les intérêts du peuple palestinien, pendant qu’Israël refusait clairement les droits légitimes du peuple palestinien.

Les remarques de Nunu ont apparemment été faites après la troisième session de dialogue inter-palestinien, qui a échoué parce que le Fatah a insisté pour que le Hamas reconnaisse tous les accords signés entre l’OLP et le régime sioniste.

Il a déclaré que l’insistance de la délégation Fatah à accepter les conditions du Quatuor n’aidait pas les intérêts nationaux du peuple palestinien, soulignant que toutes les factions devaient parvenir à un accord transparent et bien défini qui traiterait tous les sujets de discorde de l’arène palestinienne, et harmoniser tous les programmes des factions palestiniens sur la base du soutien de la résistance contre l’occupation.

De plus, Nunu a fait remarquer que les déclarations claires d’Avigdor Lieberman, le nouveau ministre sioniste des affaires étrangères, selon lesquelles il rejetait la Conférence d’Annapolis devait servir de « réveil » pour la faction Fatah et l’Autorité Palestinienne à Ramallah pour commencer à repenser tous les accords qu’ils avaient signé avec les précédents gouvernements sionistes.

« La réponse adéquate aux déclarations de Lieberman est de déclarer l’arrêt de toute forme de négociation et de coordination sécuritaire avec l’autorité d’occupation, et de refuser les conditions internationales partiales imposées au peuple palestinien, » a souligné Nunu.

Pour sa part, le docteur Salah Al-Bardawil, porte-parole du bloc parlementaire Hamas, a clairement associé l’échec de la dernière session de pourparlers avec l’insistance du Fatah à ne faire aucune concession sur ses positions.

« Le Fatah a insisté pour s’en tenir aux décisions et obligations de l’OLP (bien qu’elles soient dommageables à l’avenir du peuple palestinien), a refusé de discuter des réformes de l’appareil de sécurité de l’AP en Cisjordanie et a limité de telles réformes aux services de sécurité de l’AP dans la Bande de Gaza, » a souligné Bardawil, qui participait lui aussi au dialogue.

« Il semble que la délégation Fatah soit revenue à la table de négociations avec des ordres clairs de ne faire aucun compromis ni de montrer la moindre souplesse sur les dossiers sur la table... nous pensions au début que c’était une tactique, mais nous nous sommes rendus compte ensuite que c’était leur façon de voir et leur décision plutôt qu’une tactique, » a expliqué Bardawil.

Il a ajouté que les deux bords avaient convenu de suspendre le dialogue pendant quelques temps, jusqu’à ce que tout s’organise de meilleure façon.

Le Hamas au Fatah : vous devriez reconsidérer les accords après les déclarations de Lieberman
Palestine Info, 3 avril 2009

Le mouvement Hamas a appelé jeudi dernier la faction Fatah a repensé tous les « piètres » accords qu’elle a signés avec l’autorité d’occupation, après que les responsables sionistes aient clairement affirmé qu’ils n’étaient liés à aucun d’entre eux.

Le docteur Salah Al-Bardawil, porte-parole du bloc parlementaire du Hamas au Conseil Législatif Palestinien, a réagi aux déclarations du nouveau ministre sionistes des affaires étrangères Avigdor Lieberman, qui a officiellement désavoué le processus d’Annapolis, et a déclaré : « Nous, au Hamas, ne sommes pas surpris des déclarations de Lieberman ; cependant, nous estimons qu’elles devraient pousser la faction Fatah à revoir tous les accords médiocres qu’elle a signés avec le gouvernement d’occupation, qui n’ont rien apporté de bon au peuple palestinien. »

Hamas et le gouvernement de l’AP démocratiquement élu ont combattu la conférence d’Annapolis dès le début, et ont considéré que c’était « une perte de temps », et un coup de poignard dans le dos de la résistance palestinienne, a-t-il souligné.

« Aujourd’hui, le moment de vérité est arrivé, et nous avons besoin d’une position sérieuse et nationale [de la faction Fatah] en arrêtant toute forme de coordination sécuritaire avec l’occupation, et en rejetant tous les accords de sécurité qui ont déchiré l’unité de notre peuple palestinien, » a déclaré Bardawil.

Mercredi dernier, Lieberman a souligné que son gouvernement ne serait lié à aucune des obligations de la Conférence d’Annapolis parce qu’elles n’ont été ratifiées par aucun gouvernement sioniste.

D’autre part, des sources égyptiennes et palestiniennes ont révélé que les autorités égyptiennes ont imposé le black-out des médias sur le dialogue national palestinien en cours au Caire, après que les dirigeants Hamas et Fatah aient refusé de parler aux journalistes de la conclusion des discussions bilatérales.

Toutefois, un dirigeant politique Hamas, qui a parlé aux journalistes sous couvert d’anonymat, a confirmé que les autorités égyptiennes avaient instamment demandé aux factions palestiniennes de ne donner aux médias aucun détail sur les rencontres tant qu’elles n’avaient pas abouti à quelque chose de tangible.

Source : Palestine Info Traduction : MR pour ISM

ISM et Palestine Info - Palestine - 04-04-2009

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11607&type=communique

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004

Une feuille de vigne pour Netanyahou

Plus encore que de Lieberman, c’est de Barak dont nous devrions nous inquiéter, prévient Khaled Amayreh depuis Jérusalem sous occupation.

Le Ministre de la Défense est courtisé par le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahou pour rester dans son nouveau gouvernement de coalition.

Le Premier ministre sioniste désigné Benjamin Netanyahou et le dirigeant du Parti travailliste Ehud Barak sont parvenus à une entente qui ouvrirait la voie pour que ce dernier rejoigne le gouvernement mené par le Likoud et qui doit prêter serment la semaine prochaine.

Conformément à leur accord, Barak restera Ministre de la Défense et son parti recevra un certain nombre d’autres portefeuilles moins importants, notamment l’agriculture, l’infrastructure, l’industrie, le commerce et le travail, plus un ministre sans portefeuille.

Politiquement, l’accord stipule que le régime sioniste formulera un plan global pour la paix et la coopération au Moyen-Orient, la poursuite des négociations de paix avec les Palestiniens et l’engagement par rapport aux accords de paix déjà signés.

L’accord parle également « d’agir contre les constructions illégales arabes et juives » en Cisjordanie, ce qui pourrait suggérer que le prochain gouvernement pourrait intensifier la pratique violente de démolir des maisons palestiniennes.

Le régime colonial a détruit quelque 20.000 maisons arabes sous une panoplie de prétextes depuis qu’il occupe la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la Bande de Gaza en 1967. Le gouvernement israélien prévoit également la destruction de centaines de logements dans Jérusalem-Est occupé, ce qu’un dirigeant palestinien a qualifié de « décapitation de la présence démographique arabe » dans la ville. L’Autorité Palestinienne espère encore faire de Jérusalem la capitale d’un futur état palestinien.

Les commentateurs israéliens arguent que l’accord Likoud-Travaillistes est trop généraliste pour donner un tableau clair quant au partenariat exact entre les deux partis. Cependant, « l’ambiguïté constructive » devrait donner aux deux côtés le sentiment qu’ils ont obtenu ce qu’ils voulaient.

Barak a dit à plusieurs reprises qu’il ne rejoindrait pas une coalition de l’aile droite. Néanmoins, ces derniers jours, il semble avoir changé d’avis malgré une forte opposition au sein de son parti contre la participation à la coalition du Likoud, que les observateurs ont déjà estampillée de gouvernement le plus à droite dans l’histoire de l’enclave sioniste.

L’accord entre Barak et Netanyahou n’est pas finalisé, puisqu’il doit être approuvé par l’assemblée générale du Parti travailliste qui doit se réunir pour voter l’accord.

Une solide pluralité, peut-être majoritaire, au sein du Labour s’oppose fermement à participer au gouvernement mené par le Likoud pour des raisons idéologiques, et aussi parce que beaucoup de travaillistes traditionnels voient dans l’acceptation de Barak de jouer les seconds rôles derrière Netanyahou l’expression d’un opportunisme bon marché.

D’après les dirigeants travaillistes, ce serait mettre à mal l’image du parti travailliste comme parti progressiste et l’alternative potentielle contre la démagogie de l’aile droite. Barak lui-même avait coutume de condamner le Likoud comme représentant d’un « capitalisme sale ».

Ophir Pines-Paz est l’un des plus ardents opposants à Barak et à tout partenariat avec le Likoud. Il dit que Netanyahou ne fera qu’utiliser Barak et tous ceux du Parti travailliste qui le rejoindront, comme une « feuille de vigne » pour voiler et dissimuler la vraie nature du prochain gouvernement.

« Il est tout à fait naturel pour Barak de vouloir rejoindre le gouvernement Bibi-Lieberman », dit Pines-Paz, le seul membre de la Knesset à avoir quitté le gouvernement après que le dirigeant d’Israël Beitenou Avigdor Lieberman l’eut rejoint. « Il n’a pas de problème avec leur idéologie. Peut-être pouvez-vous me rappeler combien d’avant-postes Barak a évacués jusqu’à présent et comment exactement il a respecté le rapport de Talia Sasson sur les colonies non autorisées » dit-il, se référant à un rapport officiel au gouvernement publié le 8 mars 2005.

Ce rapport, commandé par l’ancien Premier ministre Ariel Sharon, avait été présenté par Talia Sasson, alors chef du Département criminel auprès du Procureur d’état.

Le 23 mars, les opposants à Barak au sein du Parti travailliste l’accusaient « d‘essayer de transformer le Labour en Israël Beitenou » et « d’agir comme s’il avait 50 sièges à la Knesset, plutôt que de subir une défaite électorale ».

Selon Haaretz, sept députés travaillistes, dont Pines-Paz, ont envoyé une lettre sans précédent à Netanyahou et à son Ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, pour leur déclarer qu’ils ne voulaient pas être liés par l’accord conclu entre Barak et le dirigeant du Likoud. « C’est la toute première fois dans l’histoire du Parti travailliste que le président crée une équipe pour négocier une coalition sans l’approbation d’aucun des organes du parti. C’est une violation grossière de la constitution du parti ».

Les rebelles mettaient également en garde Netanyahou contre les conséquences des actions de Barak. « Vous devez savoir que l’équipe de négociation mise en place par la faction Barak au sein du Parti travailliste n’a pas obtenu notre soutien, ni celui d’aucun responsable autorisé dans le parti. Il est fâcheux que le président du parti ait choisi de gérer les problèmes du parti de cette manière. Etant données les circonstances, nous devons vous informer que vous ne pouvez compter sur notre soutien pour aucun accord auquel vous pourriez parvenir avec Ehud Barak ».

Cherchant à justifier sa décision de rejoindre le cabinet Netanyahou, Barak a affirmé à ses camarades députés travaillistes que sa participation au gouvernement garantirait que celui-ci ne pencherait pas trop loin à droite.

Mais cet argument est considéré comme très hypocrite et dénué de probité.

Barak a déjà montré combien il est d’accord avec le Likoud sur l’expansion des colonies. Sous son autorité de Ministre de la Défense dans le dernier gouvernement, l’expansion des colonies en Cisjordanie s’est poursuivie sans relâche malgré les engagements pris devant les Américains sur un gel de l’expansion. Selon le grand journaliste israélien Akiva Eldar, plusieurs nouvelles colonies récemment créées passent pour être « simplement de nouveaux quartiers des colonies existantes ».

Dans certains cas, les nouveaux quartiers se trouvent à plus de cinq kilomètres de l’implantation-mère. « Qui veut envoyer ses enfants à l’école maternelle de l’autre côté de la barrière, sans parler du coût de l’infrastructure et des services » demande Eldar.

En outre, il y a des signes que Barak tente déjà de se faire aimer des partis de l’aile droite extrême tels que le parti des colons Habayt Hayahudi (le Foyer juif) ainsi que le Shas et United Torah Judaism, anciennement connu comme Agudat Yisrael (Union d’Israël).

Son rôle est clairement d’agir comme facilitateur pour les partis fascistoïdes et pro-colons, de « blanchir » leurs colonies manifestement illégales (illégales, même selon des critères sionistes) construites sur des terres arabes volées.

La semaine dernière, Barak, en tant que Ministre de la Défense, décidait de légaliser une nouvelle colonie, Sansana, dans le sud des collines d’Hébron, que les cours israéliennes elles mêmes ont déclarées illégales. De même, il a refusé de faire respecter un ordre judiciaire de démanteler des maisons construites sur terrain palestinien volé dans la colonie d’Ofra, dans le nord de la Cisjordanie.

Dans cette perspective, il n’est guère difficile de prévoir comment fonctionnera le gouvernement Netanyahou-Lieberman-Barak, soutenu par les partis des colons et les partis religieux extrémistes.

Selon les termes d’un journaliste sioniste, le prochain gouvernement aura un mode opératoire basé sur la duplicité, le subterfuge et la corruption. « Ce sera un gouvernement qui revendiquera son engagement en faveur de la paix, alors qu’en réalité il fera tout ce qu’il peut pour rendre la paix aussi insaisissable et lointaine que jamais ».

Du même auteur :

Creuser sa propre tombe - 23 mars 2009
Construire sur d’impudents mensonges - 18 mars 2009
Réhabiliter Hitler... en Israël - 8 mars 2008
Et maintenant, le fantasme Mitchell - 3 février 2008
Haniya : « Pas de cessez-le-feu sans levée du blocus ! » - 16 décembre 2008
La torture dans les prisons de l’autorité palestinienne - 12 décembre 2008

26 mars 2009 - al-Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://weekly.ahram.org.eg/2009/940...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

Info-Palestine et Khaled Amayreh - Al-Ahram Weekly - samedi 4 avril 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6396

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005

Non, Lieberman n’est pas un accident de la nature !

Il est aisé de constater jusqu’ici dans les médias occidentaux, une analyse généralement superficielle et commode des résultats des élections israéliennes.

En effet, l’aile la plus à droite du sionisme a renforcé sa prise sur le système politique israélien à l’occasion des récentes élections israéliennes. Mais il serait erroné de considérer ces résultats comme principalement et directement produit par l’assaut contre Gaza et le sentiment populaire qui s’en est suivi, et de les isoler des processus en cours depuis des années avant la guerre.

En effet, l’aile la plus à droite est en meilleure position que la gauche dans le vote juif depuis 1977, et son pouvoir n’a cessé de se renforcer depuis qu’Ehud Barak a liquidé la soi-disante gauche sioniste lors [des discussions] de Camp David et ce qui est ensuite advenu.

De même, ce serait se tromper que de considérer la montée en puissance d’Avigdor Lieberman et de son parti, « Yisrael Beiteinu », comme une évolution importante ou comme la cause principale de souci pour les Palestiniens.

Se concentrer sur Lieberman (charitablement qualifié par le journal le Guardian « de tenant d’une ligne dure ») évite de devoir discuter des vraies questions, en parlant juste d’un politicien dérangeant qui dit des choses honteuses que d’autres sont généralement peu disposés à dire. Cette logique semble suggérer que la disparition politique de Lieberman provoquerait une résolution soudaine des principaux problèmes au Moyen-Orient. Mais Lieberman ne fait qu’aggraver un problème qui existait déjà, et il ne peut pas être aisément mis de côté comme un cas marginal excessif ou anormal dans le système politique israélien.

D’abord, il faut se souvenir que parmi les membres élus de « Yisrael Beiteinu » à la Knesset se trouvent des individus provenant de l’ « establishment » : par exemple un ancien ambassadeur aux Etas-Unis et un ancien commandant en chef des forces de police.

En second lieu, dans les négociations qui ont suivi le jour des élections il y avait un large éventail de points d’accord non seulement entre le Likud de Benjamin Netanyahu et Lieberman, mais également entre Lieberman et le parti Kadima de Tzipi Livni, la ministre des affaires étrangères en place. Aussi bien le Likud que le Kadima essayaient de convaincre Lieberman de se joindre à leur propre coalition. Inutile de le dire, Lieberman et Kadima ont émergé dans la dernière décennie comme une progéniture du Likud.

Troisièmement, Ehud Barak du parti travailliste a rejeté avant les élections une demande de quelques membres les plus influents de son parti de s’engager à ne pas se joindre à une coalition qui comprendrait Lieberman. Encore pire, Barak a affirmé que Lieberman se contente de causer mais n’agit pas puisqu’il n’a jamais « descendu quelqu’un », disant de ce fait qu’il est lui-même un type dur puisqu’il a réellement tué des Arabes dans son passé.

Quatrièmement, l’idée centrale de Lieberman d’échange de terres ou d’échange de populations qui comporterait les citoyens palestiniens de Zone Sioniste, plus le fait qu’il voit cette minorité comme une menace démographique et stratégique pour l’état juif auto-proclamé, ne sont réellement pas un objet de controverse parmi les principaux partis et les élites en Israël.

La question de la citoyenneté palestinienne dans un état juif a été soulevée longtemps avant que Lieberman ait émergé sur la scène politique et ait exploité l’incitation à la haine contre les citoyens palestiniens pour gagner plus de voix. En effet, beaucoup d’universitaires et de politiciens israéliens de premier plan ont exprimé leur appui à ces idées, dont Ariel Sharon, Benjamin Netanyahu, Elie Yishai du parti Shas, Ephraim Sneh du parti travailliste, le journaliste Dan Margalit et l’historien Benny Morris.

Pour donner un exemple, Ehud Barak a fait savoir dans son interview avec Benny Morris et datée du juin 2002 pour « The New York Review of Book » que les citoyens arabes serviront de « fer de lance » à la lutte des Palestiniens, et que ceci exigera des changements dans les règles « du jeu démocratique » pour garantir le « judéïté » de l’état. Il a également exprimé son soutien à l’idée d’un échange de terres qui inclurait de grandes concentrations arabes à l’intérieur d’Israël parce cela « a du sens sur le plan démographique. »

Pour donner un autre exemple, le 23 janvier 2002 Livni a invité des membres de la Knesset à rejeter « une clause de protection d’égalité » selon laquelle l’égalité est le droit de chaque citoyen dans l’état indépendamment de sa nationalité ou sa religion ou ses opinions. En effet, la loi proposée a été rejetée et l’égalité reste formellement en dehors du champ israélien de la loi. Livni a également soutenu « les colonies et l’affectation de terres uniquement pour des juifs » à la Knesset. En conclusion, elle a à plusieurs reprises expliqué que la Zone Sioniste ne sera jamais la patrie de ses citoyens palestiniens, et que si ceux-ci ont une aspiration collective ils devraient chercher à la réaliser quelque part ailleurs.

Cinquièmement, ce n’est pas la première fois que Lieberman est nommé ministre dans un cabinet sioniste. Il a en fait déjà servi en tant que ministre de l’infrastructure nationale (2001-02), ministre du transport (2003-04), et puis plus récemment ministre des affaires stratégiques (2006-08).

Sixièmement, Lieberman n’est ni le premier ni l’unique partisan déclaré de l’expulsion des Palestiniens à servir au gouvernement. En réalité, Rehavam Ze’evi du parti raciste du Moledet était un ministre sans portefeuille (1991-92), puis à nouveau ministre du tourisme (2001) dans le gouvernement de Sharon jusqu’à ce qu’il ait été exécuté par des Palestinians, pour être alors remplacé par Benjamin Elon du même parti et avec les mêmes vues. Ze’evi était encore plus engagé sur cette question que Lieberman. Ce qui est notable dans ce contexte est que le parlement sioniste a voté une loi pour que soit commémoré « l’héritage » de Ze’evi après qu’il ait été tué.

D’autres fascistes ont également servi dans le gouvernement sioniste ces dernières années. Effie Eitam du parti religieux national (HaMafdal), par exemple, est un autre partisan de l’expulsion, célèbre pour avoir qualifié les citoyens palestiniens de la Zone Sionistel de « bombe à retardement » et de « cancer. » Cela n’a pas empêché l’ancien général d’être nommé ministre du logement (2003-04) et ministre de l’infrastructure nationale (2002).

Dans « Altneuland », une nouvelle originale de Theodor Herzl éditée en 1902, le rabbin Dr. Geyer concoure dans des élections avec comme plate-forme la privation des droits civiques pour les citoyens arabes. Les sionistes traditionnalistes, d’une part, et les bons Arabes qui avaient souhaité la bienvenue aux sionistes, d’autre part, ont repoussé Geyer comme fauteur de troubles et dans le roman Geyer perdait les élections. Lieberman joue actuellement le rôle du rabbin Geyer avec la différence qu’il a réellement gagné les élections et qu’il est un faiseur de roi. Cet état de faits semble avoir induit en erreur plusieurs des commentateurs qui sont focalisés sur le danger que pose l’apparition de Lieberman. Ce serait équivalent à se concentrer sur le rabbin Geyer et à oublier Herzl et le projet sioniste lui-même qui a produit non seulement le déplacement du peuple palestinien mais également le statut de citoyens de seconde zone pour les Palestiniens restés à l’intérieur de la Zone Sioniste.

Le déplacement du sionisme vers sa droite ne peut pas être réduit au cas Lieberman, et le problème posé par le sionisme ne peut pas être uniquement réduit à son aile droite.

Nimer Sultany est un citoyen palestinien en Zone Sioniste et actuellement un candidat doctoral à l’école de droit d’Harvard. Il a travaillé en tant qu’avocat des droits de l’homme dans l’association pour les droits civiques en Israël et comme responsable de projet d’enquête d’opinion au Mada al-Carmel (le centre arabe pour la recherche sociale appliquée).

24 mars 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach

Info-Palestine et Nimer Sultany - The Electronic Intifada - vendredi 3 avril 2009

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6390